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Citations de Boccace (113)


Ainsi la mort rendit inséparable ceux que l'Amour, de leur vivant, n'avait pas réussi à unir.
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Aux premières impressions du plaisir, la jeune Alaciel, qui avait ignoré jusque-là de quel instrument se servaient les hommes pour blesser si agréablement les dames, trouva le jeu si fort de son goût, qu’elle se repentit de n’avoir pas plus tôt cédé aux sollicitations de son généreux bienfaiteur. Aussi, depuis cette heureuse expérience, n’eut-il plus besoin de lui faire des instances pour obtenir ses faveurs.
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Je préfère homme qui a besoin de richesse à richesse qui a besoin d'homme
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Je vous assure que si vous aviez fait chômer autant de fêtes aux laboureurs qui labourent vos terres, que vous en faisiez chômer à celui qui avait pour tâche de labourer mon petit bout de champ, vous n'auriez jamais récolté le moindre grain de blé!
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Qu'il vous souvienne que nous sonmes toutes femmes, et qu'il n'en est aucune assez enfant parmi nous pour ne pas mesurer pleinement si les femmes entre elles sont bien raisonnables et si elles sont capables de se gouverner sans qu'un homme les y aide. Nous sommes changeantes, hargneuses, soupçonneuses, pusillanimes et peureuses; c'est pourquoi je redoute grandement, si nous ne prenons pour guides que nous-mêmes, que société ne se désagrège beaucoup plus tôt et avec moins de dignité pour nous qu'il ne faudrait[...].
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On entend communément les gens du peuple formuIer le proverbe qui dit qu'aux pieds du trompé va finir le trompeur. Il me semble impossible de prouver sa vérité par telle ou telle raison, à moins qu'une suite d'événements ne vienne en donner la preuve. C'est pourquoi, tout en poursuivant notre propos, il m'est venu l'envie, très chères dames, de vous démontrer également la vérité de ce dicton. Et vous n'aurez pas à regretter mon récit, s'il faut que vous sachiez vous garder des trompeurs.
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Nous demeurons ici, à mon avis, comme si nous voulions ou devions attester que tant de cadavres ont bien été portés en sépulture, ou comme s'il nous fallait écouter si les frères de l'endroit, dont le nombre s'est presque réduit à néant, chantent l'office aux heures requises, ou bien montrer encore par nos habits, à quiconque paraît devant nous, la qualité pour ne pas dire la quantité de nos malheurs.

Et si nous sortons d'ici, nous ne voyons que morts ou que mourants transportés en tous lieux; ou bien nous ne voyons que des gens qui, autrefois condamnés à l'exil pour leurs méfaits par l'autorité des lois publiques, les bafouent aujourd'hui, parce qu'ils savent que les exécuteurs de celles-ci sont soit morts soit malades, et qui se répandent par la ville en livrant des assauts déplaisants; ou bien c'est la lie de notre cité, que notre sang échauffe, et qui vient, jouant les croque-morts, nous infliger des avanies en cavalcadant et en se répandant partout, et nous reprocher nos épreuves par des chants déshonnêtes. Enfin nous n'entendons rien d'autre que ces mots: "Les Untel sont morts", et "Tels autres vont mourir" ; et s'il était encore des pleureuses, on n'entendrait que douloureuses plaintes.
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Dames valeureuses, plus on parle des faits de la Fortune, plus il reste de choses à en dire, pour peu que l'on veuille mieux les examiner. Et nul ne doit s'émerveiller de cela, si l'on songe avec discernement que toutes les choses — que nous avons la sottise d'appeler nôtres — sont en fait entre ses mains ; et qu'elle les fait passer en conséquence, au gré de son jugement occulte, de l'un à l'autre et ainsi de suite sans arrêt, et dans un ordre qui n'est jamais connu de nous.
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Après cette pause, s’étant fait ouvrir un jardin attenant au palais et clos d’un mur en son pourtour, ils y entrèrent ; et, de prime abord, l’ensemble leur en paraissant d’une merveilleuse beauté, ils se mirent plus attentivement à en admirer le détail. Il avait à l’entour et par le milieu, en de nombreux endroits, de spacieuses allées, droites comme des flèches et couvertes de berceaux de vignes qui, selon toute apparence, devaient cette année rendre force de raisins ; elles étaient toutes fleuries alors et répandaient une telle senteur, que mêlée à celle des diverses essences qui embaumaient par leur jardin, il leur semblait être parmi tous les aromates qui naquirent jamais en Orient.
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S’il y a un soupçon de licence dans quelques nouvelles, c’est la qualité même de ces nouvelles qui l’y a requise ; en effet, qu’une personne pénétrante veuille bien les considérer d’un œil raisonnable, et elle reconnaîtra à l’évidence qu’à moins d’être tenté de les déformer je ne pouvais les raconter autrement. Et si l’on y trouve aussi bien peut-être quelque détail ou quelque petit mot plus libre sans doute qu’il ne convient à des bigotes, qui pèsent les mots plus que les faits et s’appliquent à paraître bonnes tellement plus qu’à l’être, je dis qu’il ne m’est pas non plus malséant d’avoir écrit ces choses qu’il ne messied généralement aux hommes et aux femmes de dire à longueur de journée trou et cheville et mortier et pilon et saucisse et mortadelle, et tout plein d‘autres choses semblables.
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Mais que dirons-nous à ceux qui compatissent tant à ma faim qu’ils me conseillent de me procurer du pain ? Certes, je ne saurais que dire ; si ce n’est que, lorsque je songe à ce que serait leur réponse si, poussé par le besoin, je leur en demandais, je m’avise qu’ils diraient : « Va, cherches-en parmi les fables. » Or il est sûr que les poètes en ont plus trouvé parmi leurs fables que beaucoup de riches parmi leurs trésors ; il est sûr aussi que maints poètes, en s’amusant à poursuivre leurs fables, ont fait s’épanouir leurs jours, là où bien des autres au contraire, en cherchant à gagner plus de pain qu’il n’en était besoin ont péri avant l’âge.
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Quand je songe, sexe aimable, que vous avez naturellement le cœur sensible et compatissant, je ne doute point que cette introduction ne vous cause de l’ennui et du dégoût, par le souvenir affreux qu’elle va vous retracer de cette terrible peste qui fit de si cruels ravages dans les lieux où elle pénétra. Mon dessein n’est cependant pas de vous détourner, par ce tableau, de la lecture de cet ouvrage, mais de vous rendre plus agréables les choses qui suivront ce triste préliminaire. Un voyageur, qui gravit avec peine au haut d’une montagne escarpée, goûte un plus doux plaisir lorsque, parvenu au sommet, il découvre devant lui une plaine vaste et délicieuse. De même, sexe charmant, j’ose vous promettre que la suite vous dédommagera amplement de l’ennui que pourra vous causer ce commencement.
(Incipit)
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Étant de chair, Tancredi, tu aurais dû savoir que la fille que tu avais engendrée était elle aussi de chair et non de pierre ou de fer. Tu devais et tu dois te souvenir, bien que tu sois désormais un vieillard, quelles sont les lois de la jeunesse, avec quelle force et quelle puissance elles s’imposent … Fruit de ta chair, je suis donc, moi aussi, de chair et j’ai si peu vécu que je suis jeune encore : ce sont deux raisons qui font que mes sens brûlent d’un feu merveilleusement alimenté par la connaissance, que je dois à mon premier mariage, du plaisir qu’engendre la satisfaction du désir. Brûlant de ce feu que je ne peux éteindre, j’ai décidé, car je suis jeune et femme, de me laisser entraîner jusqu’où me menait cette ardeur, et je suis tombée amoureuse …
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Si l’on apprenait que vous vous êtes retenues quelquefois de deviser de bagatelles, peut-être vous suspecterait-on de vous être rendues coupables et de ne pas vouloir en deviser pour cette raison.
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À l’occident de petits nuages étaient vermeils encore, tandis que ceux de l’orient, pareils à de l’or sur leur pourtour, resplendissaient déjà sous les rayons dont le soleil les frappait plus fort en se rapprochant d’eux, lorsque Pamphile, après s’être levé, fit appeler toutes les dames tous ses compagnons. Quand ils furent auprès de lui, et qu’ils eurent délibéré ensemble de l’endroit où ils iraient se promener à loisir, lentement il prit le pas devant, accompagné de Philomène et de Flammette, et tous les autres les suivirent ; et s’entretenant de leur vie future, ils se dirent et se répondirent bien des choses à ce propos, et s’en allaient musant longuement à leur aise : ils avaient fait un très long tour, et déjà la chaleur du soleil se faisait trop sentir, lorsqu’ils s’en revinrent au palais. Et là autour de la claire fontaine, après avoir fait rincer les coupes, but son soul qui voulut, puis parmi les ombres plaisantes jusqu’à l’heure du diner ils s’en allèrent folâtrant.
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Mais toi, dans les quelques instants où tu m'as parlé, tu m'as si bien conquise que je ne suis plus moi mais que je suis déjà à toi.
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La blancheur des cheveux n'enlève rien à la verdeur de la queue
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 Boccace
Mieux vaut agir quitte à s'en repentir, que de se repentir de n'avoir rien fait.
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 Boccace
Je ne crois pas qu'il y ait rien de si difficile, de si périlleux, qu'un amant ou une amante véritable n'entreprenne et ne vienne à bout d'exécuter. BOCCACE
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Gianni dit que cela lui plaisait fort ; sur quoi, s’étant levés, ils allèrent tous deux doucement jusqu’à la porte, au dehors de laquelle , déjà soupçonneux, attendait. Arrivés là, la dame dit à Gianni :
– Tu cracheras, quand je te le dirai.
Gianni accepta et la dame, commençant l’oraison, dit :
– Fantôme, fantôme, qui vas de nuit […]. Vas dans le jardin, tu trouveras, au pied du gros pêcher, deux chapons cuits et cent œufs de ma poule ; mets les lèvres au flacon et va-t’en, et ne nous fais pas de mal, à moi et à mon mari Gianni.
Après quoi, elle dit à son mari de cracher. Et Gianni cracha. […]
Quand la dame eut conjuré trois fois le fantôme de cette manière, elle retourna au lit avec son mari. Federigo, qui s’attendait à souper avec elle, et qui par conséquent n’avait pas soupé, comprit fort bien le sens de l’oraison ; il s’en alla au jardin, et ayant trouvé, au pied du gros pêcher, les deux chapons, le vin et les œufs, il les porta chez lui, où il soupa tout à son aise.
S’étant ensuite plusieurs autres fois trouvé avec la dame, il rit beaucoup avec elle de sa façon de conjurer les fantômes.
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