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Citation de Diabolau


Elle était bien pâle, ce matin. Elle ne me parlait plus. Elle a voulu, dix fois peut-être, me dire quelque chose que je ne pouvais pas comprendre. J'ai essayé, une fois ou deux, de plonger au fond de ses yeux tristes, pour y retrouver un peu de sa tendresse. Puis je me suis détourné d'elle (...) J'aurais dû lui dire quelque chose, j'aurais aimé lui dire quelque chose de merveilleux, un concentré d'espoir et d'amour, mais je n'ai pas su ; je me rends bien compte qu'un petit mot morne et inutile l'eût probablement autant apaisée. Mais je n'ai pas pu. Je me suis longtemps demandée quand serait le bon moment. J'ai beaucoup espéré, j'ai peut-être même prié pour ne pas laisser passer cet instant-là ; l'instant où l'espoir disparaît, où il n'est plus question de souffler sur ses cendres en espérant un improbable phénix, l'instant qui précède le néant, et où l'on ne veut que la paix. C'est à cet instant-là que j'avais prévu de lui parler. Je voulais lui dire, dans un souffle, combien je l'aime et combien elle vivra dans mes veines, puis je l'espère bien – je le promets ? – dans celles de mes enfants – si enfants il doit y avoir. Ces mots, je ne sais pas pourquoi, j'avais imaginé qu'elle ne les supporterait pas tant qu'il persisterait un soupçon d'espoir – c'est-à-dire jusque hier, finalement. C'était peut-être ce matin, le bon instant. Mais je n'ai pas pu.

[Algologie]
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