Présentation de l'exposition " Brassaï, pour l'amour de Paris " qui s'est déroulée du 8 novembre 2013 au 29 mars 2014 à l'Hôtel de ville de la capitale.
Qu'est-ce que le banal, sinon le merveilleux déchu par l'habitude ? Si tout peut devenir banal, alors tout peut redevenir merveilleux.
On ne peut vraiment suivre l'acte créateur qu'à travers la série de toutes les variations.
Picasso
Un matin, un homme d'une quarantaine d'années, haut de stature et fier de port, vêtu d'un complet de bonne coupe, entra dans le bureau de Minotaure. Ses yeux clairs et limpides d'azur bleu, largement ouverts, rayonnaient de tendresse et de douceur un peu féminine, sous le front haut, dans la carnation rose d'un visage allongé, curieusement asymétrique. De toute sa personne se dégageait aisance et souplesse et une indéfinissable délicatesse. Pourtant, quelque résignation s'insinuait dans son regard souriant. On nous présenta. Sa voix sourde et un peu voilée, si directe, si prenante, déclina un nom: Paul Eluard.
Nous remontons le boul'Mich' et l'allée de l'Observatoire. Chemin faisant, Michaux me confie que les arts plastiques l'attirent de plus en plus, qu'il s'adonne maintenant presque exclusivement à la peinture...
HENRI MICHAUX: J'en ai assez de la poésie ! Elle est le parent pauvre des arts... Silencieuse et sans écho... Le verbe n'est qu'une allusion. Les artistes qui travaillent avec leurs mains sont beaucoup plus heureux... L'objet qu'il créent a un corps visible, palpable; il est un écho... Quelque chose de concret qui, détaché de vous, vous répond. Le poème est muet, il ne vous renvoie rien...
MOI: Si vous allez pas là, vous devriez écarter aussi la musique... Tant qu'on ne la joue pas n'est-elle pas un amas de notes? Et vous arrivez à ce paradoxe que la musique est l'art le plus dépourvu d'échos...
On se demande parfois si la vie a un sens... Et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
J'ai lu aussi les livres de Ferrer, de Montessori, de Pestalozzi. La question de l'éducation m'a passionné. J'approuve Rousseau. Il était contre les pédagogues, contre la scolarisation et comme moi, il préconisait le retour à la vertu primitive. Je ne voyais pas l'utilité de bourrer le crâne de connaissances scolaires. Je ne voulais apprendre que ce qui me paraissait d'un intérêt vital. Je devais tout découvrir par moi-même. Il n'existe qu'un seul bon pédagogue: la vie. (p.33-34)
Je me rends compte du besoin que j'ai, écrivit-il, d'avoir des gens autour de moi à qui parler, du besoin des livres, de théâtre, de musique, de café, de boisson, etc. C'est affreux d'être civilisé ! Quand on arrive au bout du monde on n'a rien pour vous aider à supporter la terreur et la solitude. (Tropique du Capricorne, pp.444-445)
Je suis repassée aussi chez ma tireuse de cartes
Tout de suite elle a vu mes ennuis dans la boule de cristal
"tous vos ennuis viennent d'une femme"
Elle l'avait deviné, c'était ma concierge
"tous vos ennuis viennent d'une femme"
Mais rassurez-vous ! Laissez-la baver....
Foutez ses lettres à la poubelle...
et surtout signez rien....Cette personne tombera malade...Vos ennuis seront stoppés...rassurez-vous ! Elle montera pas sur le bout de vos pieds !"
Alors pour cent sous elle m'a insoufflé la chance.
C'est pas un conte de fou !
J'ai senti une fraîcheur passer sur mon crâne.
On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
Just as night birds and nocturnal animals bring a forest to life when its daytime fauna fall silent and go to ground, so night in a large city brings out of its den an entire population that lives its life completely under cover of darkness. Some once-familiar figures in the army of night workers have disappeared…