L'entretien du jour (lundi 30 novembre 2009) sur Télésud
...Nous ne sommes pas nombreux à vouloir y vivre dans l'Algérie française. Les colons maintenant font semblant, mais ils n'ont pas changé. Ils ne veulent rien partager avec les Arabes ! Et les Arabes, eux, ils ne savent pas ce qu'ils sont sinon qu'ils ne sont pas des Français...
(...) Kader a enchaîné sur l'autre torrent de sang qu'il a connu, un vrai fleuve celui-là, l'offensive sur la Somme en 1916. (...)
- En ce temps là, a-t-il ajouté, quand par hasard nos officiers prenaient la peine de nous interroger au fond des tranchées, d'une seule voix nous leur répondions : Tout va très bien, mon lieutenant, merci ! (...) Les générations qui sont venues après nous, les Ben Bella, les Krim Belkacem et tant d'autres, ont fini par se lasser de répéter ça, c'était à prévoir, non ?
[Un diplomate est-allemand parle, à quelques mois de la chute du Mur]
« - Une chose au moins est incontestable : de par notre existence et de par celle de nos chevaux de Troie comme vous avez si longtemps appelés les partis communistes qui existaient chez vous, nous avons été un paratonnerre contre la logique folle de votre système capitaliste. A cause nous, vos gouvernements ont été obligés de mettre de plus en plus d'eau dans leur vin. Ils ont fini par donner des droits et du pouvoir d'achat aux travailleurs, et par imposer des limites aux exigences des entrepreneurs. Ce serait un peu exagéré de dire que vous nous devez vos « Trente Glorieuses », mas nous n'y sommes pas tout à fait pour rien...
« Bon, très vite sans doute nous allons devenir vos clones. La perestroïka, le multipartisme en Pologne et en Hongrie, les manifestations chez moi, en RDA et jusqu'en Bulgarie – il faut le faire quand même ! - sonnent la débandade.
[…] Le monde va entrer de nouveau dans l'ère des Krupp, Wendel et autres Bata avec toutes les tribulations qui en résulteront, les crises genre 1930 et, comme l'a montré Lénine avec une clairvoyance qu'on ne saurait lui refuser, leurs inévitables corollaires, les guerres coloniales, européennes et autres. »
Les conférences internationales au moment où ça finit, c'est comme le dernier jour d'un du tournage d'un film. Une sensation très déplaisante. Au fil des jours, un petit univers s'est mis à exister, avec ses rites , ses crises, ses relations jamais tout à fait banales entre ceux que le hasard a réunis. Soudain tout est terminé. Jamais on ne se reverra ! De cette époque engloutie, il restera juste un film, bon ou mauvais, qu'importe à ses artisans puisque aucun d'entre eux n'ira voir ces images sans rapport avec ce qu'ils ont vécu. Nous ici, nous ne laisserons pas même derrière nous un film, juste vingt pages que personne ne lira.
Comme si les mots à eux seuls étaient susceptibles de changer les idées des gens!