Ne juge pas un homme au chemin qu'il choisit. A moins d'avoir toi-même parcourut le même chemin de bout en bout, tu ne peux dire à autrui ce qui l'attend, ni ce qu'il laisse derrière lui.
Ché aurait été incapable de dire s’il croyait en ces enseignements, ou même s’il respectait encore la notion de foi. Car qu’était-ce donc, au fond, sinon un biais pour voir le monde tel qu’on voulait le voir, à travers le prisme de l’expérience, des inclinations et des opinions personnelles ? À l’évidence, il était bien rare que la foi permette d’approcher la vérité ; par hasard ou en vertu d’une prophétie autoréalisatrice, le cas échéant. En fait, il était bien plus probable qu’elle mène aux royaumes de l’illusion et du fanatisme aveugle.
Ché préférait se rappeler la phrase d’ouverture des Bohémiens de la mer, la satire interdite de Chunaski : « Le credo, c’est comme le trou du cul. Chacun a le sien. »
La vengeance personnelle est le pire des sacrilèges. Ne t'en prive surtout pas.
Nico hocha la tête, d'un air un peu triste. Il savait ce qu'étaient les Rõshuns, comme tout un chacun. Ils tuaient des gens, les assassinaient dans leur sommeil en échange de la somme qu'ils recevaient pour la vendetta. Nico ne se voyait pas faire une telle chose, pas pour tout l'or du monde, mais il pourrait toujours s'en aller dès la fin de son apprentissage, armé au moins de quelques nouveaux savoir-faire et d'une certaine expérience. Le Grand Bouffon avait peut-être dit vrai : c'était dans les moments les plus sombres qu'on trouvait les graines d'avenir meilleur.
Ne juge pas un homme au chemin qu'il choisit. A moins d'avoir toi-même parcouru le même chemin de bout en bout, tu ne peux dire à autrui ce qui l'attend, ni ce qu'il laisse derrière lui.
Qu'est donc la création sans la destruction ? Quelque chose d'insipide et d'uniforme qui ne varie jamais. Quelque chose de vraiment mort. (...)
Au bout du compte, la mort est un cadeau de la vie. Je sais, c'est une notion bien difficile à apprécier lorsque l'on perd ceux qu'on aime si farouchement. Mais sans la mort, nous ne serions pas en vie. Ceux qu'on perd n'auraient pas été vivants sans elle.
Ne juge pas un homme au chemin qu'il choisit. A moins d'avoir toi-même parcouru le même chemin de bout en bout, tu ne peux dire à autrui ce qui l'attend, ni ce qu'il laisse derrière lui.
S’attrister de la mort revient à s'attrister de la vie
(p.251)
-Tu es ici pour me tuer? lui demanda-t-elle en désignant le filin d'un geste du menton.
-Bien sur que non, se défendit-il. J'ai pour instruction de compter le coup et de retourner aussi sec au Temple des Murmures.
-C'est un exercice , alors.Mais qu'est ce qui leur a pris de te donner ta propre mère pour cible?
- N'as-tu pas toujours dit qu'aucune victoire n'est jamais certaine, pas même une fois qu'on l'a obtenue?
(p.311)