Cahiers du cinéma

La Nouvelle Vague racontée par les "Cahiers du cinéma"





Cet ouvrage reprend des textes et des entretiens, réunis par Antoine de Baecque et Charles Tesson, parus en 1962, dans un numéro spécial des "Cahiers du cinéma" consacré à la Nouvelle Vague.





Après un entretien introductif passionnant avec André S. Labarthe, lui même ancien critique aux "Cahiers" à l'époque, et qui restitue l'état d'esprit de cette période, les auteurs nous présentent quelques critiques des premiers films des cinéastes de la Nouvelle Vague rédigées lors de leur sortie par leurs confrères , eux mêmes membres de ce mouvement ou des "Cahiers".



Vient ensuite une série d'entretiens avec notamment Claude Chabrol (truculent), Jean-Luc Godard (intelligible et compréhensif !), François Truffaut (sérieux et fidèle à lui-même), Eric Rohmer (un peu décevant), Jacques Rivette ( instructif et technique).



Tous ces entretiens datent du début des années 1960 et portent donc uniquement sur les premiers films ou courts-métrages de ces réalisateurs. Ils sont axés sur les difficultés techniques et leur apprentissage, parfois fastidieux, de l'art de faire du cinéma. Ils permettent de bien appréhender la conception que ces cinéastes, avaient de leur métier et du cinéma en général.





A signaler également une table ronde fabuleuse, regroupant Rohmer, Godard, Rivette, Kast, Doniol-Valcroze, qui débattent au sujet du film d'Alain Resnais "Hiroshima mon amour". Les échanges atteignent des sommets dans l'art du cinéma mais aussi de la peinture et de la littérature. La culture de ces hommes ne cesse de nous impressionner et de nous fasciner.





Un bel ouvrage, donc, parfois très érudit, mais qui traduit bien tout l'amour de ces passionnés pour le cinéma.

Publication très détaillée et captivante, réalisée par les Cahiers du Cinéma à l'occasion de l'hommage à Ernst Lubitch, organisé par la Cinémathèque française à partir du 11 décembre 1985.Cette rétrospective, la première en France depuis 1967, présentait un nombre de films plus important, certains ayant été retrouvés ou restaurés.In-fine, filmographie complète de 1913 à 1948,présentant les films de Lubitsch, mais aussi ceux où il était présent en tant qu'acteur...ou producteur



Ouvrage abondamment illustré.



Ernst Lubitsch, cinéaste au ton unique... qui fait rire et pleurer...

Superbe numéro hors série des cahiers du cinéma sous la direction de Jean Narboni, consacré au film de Jean-Louis Comolli " L'Ombre rouge".

Illustrations de Ted Benoit.

Dans l'introduction, Jena-Louis Comolli et Ted Benoit nous préviennent :

Ce numéro, n'est pas "le simple décalque du film l'Ombre rouge"

Ted Benoit se souvient de la une de l'Humanité à la mort de Staline "la famille pétrifiée, la consternation générale, le premier grand-père disparu."

Plusieurs articles, de nombreuses photos d'actualité, accompagnent les dessins de Ted Benoit et des images du film.

Le contexte dans lequel les héros du film évoluent est celui de la guerre d'Espagne et le débat entre les interventionnistes et les non- interventionnistes, qui va créer les fractures non réductibles entre socialistes, communistes, trotskystes et anarchistes.

"Le jour Marcel était chef d'équipe au chantier navel de Conflans-Sainte-Honorine (...) Les nuits (pas toutes), sur le même chantier, il chargeait à bord de camions à l'enseigne de laiteries ou de charcuteries, les caisses d'armes que d'autres péniches amenaient de Belgique, de Hollande et surtout d'Allemagne."

Le Hollandais est le trafiquant d'armes le plus connu, mais est-il fiable ?

Anton Kovetz, ou "Anton Lang, né en 1893 à Lens. Père polonais, mère française...", va tomber aux mains de la Gestapo, son ami Muller un Allemand qui a quitté le pays après la victoire des Nazis en 1932, est lui aussi fait prisonnier et torturé.

A-t-il parlé ? Le doute plane, car les nazis semblent très bien informés.

Même si le pacte Germano-soviétique n'est pas encore signé, les soupçons de connivence entre l'Etat-major de l'Armée Rouge et les services de renseignements nazis son nombreux.

Jeux de rôles entre les agents infiltrés, manipulation, dogmatisme, refus de la réalité :

"les communistes ne sont pas des assassins" se tue à répéter Anton Kavetz.

Léo agent spécial du Komintern, est marchand d'art : Suisse, France, USA, sa couverture facilite les déplacements.

José, l'anarchiste espagnol n'est pas dupe :

"L'unité des anti-franquistes, il s'en fout ! Nos fusils sont vides, Anton ! Et Franco nous abat...l'un après l'autre...! ...Autant de travail en moins pour les camarades, hein ?"

Dans ce jeu de dupe, y-at-il une place pour l'amour ? Anna fille de communistes et Magda, riche héritière roumaine en feront l'expérience à leur dépends.



Pourront-ils échapper aux "chiens de Soudov" ? Staline a la rancune tenace !

Constitué principalement de témoignages de personnes qui ont connu François Truffaut : ses acteurs (Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Marie-France Pisier, Gérard Depardieu), ses collaborateurs (Nestor Almendros, Josiane Couëdel, Suzanne Schiffman), ses pairs de la Nouvelle Vague (Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer) ou étrangers (Roman Polanski, Milos Format, Roberto Rossellini, Steven Spielberg).

Quelques articles intéressants.

Numéro spécial (avec disque souple en supplément sonore) consacré à Carl Th. Dreyer.

Au sommaire, un édito de Michel Delahaye, "Un phare pilote", suivi de plusieurs rubriques :

. Ecrits de Carl Th. Dreyer ;

. Dreyer journaliste ;

. Dreyer critique (1936) ;

. Sur l'oeuvre de Carl Th. Dreyer (textes de Jean-Marie Straub, Jacques Aumont, Jean Narboni, Jean-Louis Comolli, Barthélémy Amengual) ;

. Filmographie commentée (Michel Delahaye, Sylvie Pierre...).

Et des photos pleine page, en noir et blanc.



Ce numéro des Cahiers peut donc constituer un complément au volume Carl Th. Dreyer, Réflexions sur mon métier (Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma), volume dans lequel on pourra aussi lire quelques témoignages, dont celui du baron Nicolas de Gunzburg - producteur/acteur de Vampyr sous le pseudonyme de Julian West (Allan Gray dans le film) - dans un entretien datant de 1964.



J'ai trouvé récemment dans un marché aux puces un ouvrage publié en 1983 par la Cinémathèque française, Carl Th. Dreyer - Oeuvres cinématographiques 1926-1934, présenté et annoté par Maurice Drouzy et Charles Tesson. Il contient présentations, scénarios, photogrammes et divers textes autour des films suivants : La Passion de Jeanne d'Arc, Vampyr, Nocturne, M. Lamberthier ou Satan, L'Homme ensablé.

Vive les puces.