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Citations de Camilo Castelo Branco (15)


Celui qui souffre avec de rares moments de répit, se familiarise avec la douleur. Chez des personnes très malheureuses, ils y a un renoncement volontaire au quignon de plaisir qui leur revient, quand elles parviennent à se convaincre de la stérilité de leurs efforts pour un sort meilleur.

(p. 69)
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Simon Botelho aimait. Voici un mot, un seul, pour expliquer ce qui semblait un revirement absurde à dix-sept ans. Il aimait une voisine, une jeune de quinze ans, riche héritière d'une beauté sans éclat et de bonne naissance. C'est de la fenêtre de sa chambre qu'il l'avait vue pour la première fois, pour l'aimer à jamais. Elle n’était pas restée insensible à la blessure qu'elle avait faite dans le cœur de son voisin, elle l'aima aussi et avec plus de sérieux qu'il n'est habituel à cet age.
Les poètes abusent de notre patience quand ils parlent de l'amour de la femme à quinze ans comme d'une passion dangereuse, unique et inflexible. Certains prosateurs disent la même chose dans les romans. Ils se trompent tous. A quinze ans, l'amour est une amusette. C'est la dernière manifestation de l'amour pour les poupées. C'est la tentative du petit oiseau pour essayer de voler hors du nid, les yeux toujours fixés sur sa mère qui l'appelle de la branche voisine. Lui, il sait ce qu'est aimer beaucoup, comme elle, elle sait ce qu'est voler loin.
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Personne ne sent en soi le poids de l'amour qu'on inspiré et que l'on ne partage pas. Dans les plus grandes douleurs, dans les derniers instants du cœur et de la vie, il est doux encore de se sentir aimé quand on ne peut déjà plus trouver dans l'amour une diversion pour ses peines, ou renouer le dernier fil qui vient de casser. Orgueil ou insasiabilite du cœur humain, peu importe, c'est par l'amour que l'on nous porte que nous estimons ce que nous valons dans notre conscience
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L'orgueil, chez un homme pauvre, est une passion terrible. Chez le riche, elle se répand en fastes qui éblouissent ses ennemis. Chez le pauvre, elle aspire à une vengeance sourde, quand elle ne le consume pas lentement.
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Je ne pouvais, malgré mon amour-propre, détourner mes yeux d'Ângela. Si elle avait déversé des flots d’éloquence, je l'aurais naturellement aimée pour son esprit. Comme elle ne dit rien, je l'aimai pour son silence.
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En feuilletant les anciens registres dans les archives de la prison de la Relation de Porto, j'ai lu dans celui des entrées des prisonniers, de 1803 à 1805, à la page 232, ce texte :
"Simon Antonio Botelho, ainsi qu'il dit se nommer, célibataire, étudiant à l'Université de Coimbre, né à Lisbonne, et fréquentant les cours au moment de son arrestation dans la ville de Viseu, âgé de dix-huit ans, fils de Domingos José Correia Botelho et de Dona Rita Preciosa Caldeirao Castelo Branco; corpulence moyenne, visage rond, yeux marrons, cheveux et barbe noirs, vêtu d'une veste de bayette bleue, d'un gilet de futaine teinte et d'un pantalon de tissu moucheté. J'ai fait cet enregistrement et je signe. Filipe Moreira Dias."
Dans la marge, à la gauche du texte, est écrit : "Parti pour l'Inde le 17 mars 1807."
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C'est à ce moment-là que le juge entra dans l'antichambre. Le corrégidor alla le recevoir, mais non point de l'air aimable d'une personne qui va remercier d'une politesse et implorer l'indulgence. De l'air renfrogné avec lequel il allait, il semblait bien plutôt aller reprocher au juge de laisser penser par cette visite que la balance de la justice tremblait parfois dans sa main.
- Je voudrais commencer par vous dire, combien je suis désolé du malheur de votre fils, dit le juge.
- Je vous en remercie. Je sais tout. Le procès est-il instauré?
- Je ne pouvais m'y dérober.
- Si vous ne l'aviez pas fait, je vous aurais obligé d'accomplir votre devoir.
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Lorsque Thérèse fut avertie que son père l'attendait, la fraîche couleur qui réjouissait les dames religieuses céda la place soudain à la pâleur habituelle. Sa tante ne voulut pas en la voyant ainsi qu'elle sortit de sa chambre, et prenait sur elle d'ajourner la visite du père.
- Il ne faut pas s'y dérober, dit Thérèse. J'y vais, ma tante.
Son père en la voyant eut un frisson et blêmit. Il s'attendait à un changement mais non d'une telle importance. Il pensa qu'il ne l'aurait point reconnue s'il n'avait été prévenu qu'il allait voir sa fille.
- Comme je te retrouve, Thérèse! s'exclama-t-il, bouleversé. Pourquoi ne m'as-tu pas dit ton état plus tôt?
Thérèse sourit et dit :
- Je ne suis pas aussi mal que mes amies se l'imaginent.
- Auras-tu la force de venir avec moi à Viseu?
- Non, mon père. Je n'ai même pas la force de vous dire en peu de mots que je ne retournerai pas à Viseu.
- Pourquoi pas? Si ta santé en dépend?
- Ma santé dépend du contraire. Je vivrai ici, ou je mourrai.
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Alberto de Magalhaes venait du Brésil. Quand et d'où il était parti, personne ne le savait, et il ne donnait pas l'occasion qu'on le lui demandât. La propension pour ce qui avait trait au mystère s'était chargée de le rendre célèbre. L'homme portait beau. Il n'était pas délicat dans ses formes, mais dans l'ensemble il dégageait une harmonie plaisante. Il avoisinait les quarante ans. Contrairement à l'usage, il entretenait une épaisse moustache noire, qui creusait les sillons de son visage, plus terrien que pâle et émacié. Son regard était hautain et effrayant à la fois. Observant les choses avec attention, il plissait le front et affichait un pénible ennui. Il parlait peu, mais personne ne disait que son silence était un signe de stupidité. Ses paroles étaient correctes et sentencieuses.
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C'est un pêché, certes, mais que j'absous, car dans une société sans morale, où les préceptes de Dieu ne valent rien, Dieu accorde une certaine valeur aux préceptes des hommes.
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C'était une de ses maximes que l'amour à quinze ans manque de consistance pour survivre à une absence de six mois. Le gentilhomme ne se trompait pas, mais l'erreur existait! Les exceptions ont été la dérision des penseurs les plus sensés.
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La vie aurait été belle, oui, Simon, si nous l'avions eue telle que tu me la peignais dans les lettres que j'ai relues, il n'y a pas longtemps! Je revois la petite maison que tu décrivais, en face de Coimbre, entourée d'arbres, de fleurs et d'oiseaux. Ton imagination se promenait avec moi sur les rives du Mondego, à l'heure pensive du crépuscule. Le ciel s'emplissait d'étoiles et la lune faisait miroiter les eaux. Je répondais avec le silence du coeur à ton silence et, encouragée par ton sourire, je penchais mon visage sur ton sein comme s'il eut été celui de ma mère. Tout cela, je l'ai lu dans tes lettres.
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- Où se trouve Monchique? demanda Simon à Mariana.
- Là-bas, Monsieur, répondit-elle, en lui indiquant le monastère qui se penchait sur la rive du Douro, à Miragaia.
Simon croisa les bras et vit, au travers des barreaux du belvédère, une silhouette.
C'était Thérèse.
La veille, elle avait reçu l'adieu de Simon et elle y avait répondu en lui envoyant la tresse de ses cheveux.
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Dona Rita, un peu par affection maternelle mais surtout par esprit de contradiction, lui résista un long moment ; mais elle se rendit devant la colère et l'obstination inhabituelle de son mari. Elle ne l'avait jamais vu si courroucé et si dur en paroles. Quand il lui dit : "Madame, pour des choses de peu d'importance votre intervention était tolérable ; pour des questions d'honneur, vous n'avez plus rien à dire, laissez moi !", devant ces mots et devant le visage de Domingos Botelho, Dona Rita se sentit femme et elle se retira.
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Mon copain m'a vendu ce livre comme "un classique de la littérature portugaise." Je m'y suis donc plongée pour me faire un avis. Et effectivement, c'est un classique... Enfin... Disons que c'est écrit comme un roman du 16ème siècle avec des tournures de phrases pompeuses et indigestes.
J'ai parfois eu l'impression de lire un mauvais remake de Roméo et Juliette : une histoire d'amour entre deux personnages qui ne sont pas sensés être ensemble, un empoissonnement, une soif de vengeance...
Je n'ai malheureusement pas accroché et j'ai fini ce livre avec difficulté.
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