100 victimes de la police, de la gendarmerie, de la prison, 100 victimes selon nous de la violence d’État
Nous voulons résister à cette machine à communiquer parce que la Mémoire qu’elle génère, l’Histoire qu’elle raconte, bénéficient rarement à des victimes trop souvent mortes de malaises providentiels, trop souvent rendues responsables de leur propre mort.
Questionnons. Ne cessons jamais d’interroger. Faisons ateliers, débats, articles, livres, films. Continuons ces contre-récits que d’autres ont commencé bien avant nous
Chacune de ces histoires exige qu’on la retienne, exige d’être intégrée au patrimoine de l’histoire ardue des luttes pour l’émancipation et pour la justice. Ces visages sont porteurs d’exigences radicales : que chacun·e lutte à sa façon, que nous ne cédions pas à la fatalité, que nous ne nous réfugiions jamais dans l’oubli, que nous ne nous satisfassions pas du fait que l’horreur ait frappé une autre famille
Leur présence dans les rues est une déflagration dans la logique du pouvoir puisque de sujets coloniaux, niés, soumis, réduits au silence, ils deviennent ouvertement algériens et algériennes, sujets politiques dévoués au FLN et portés par la cause nationaliste
Ces vies volées ne sont pas seulement les symptômes d’une violence d’État : il s’agit d’individu·es qui avaient des rêves. Des personnes sensibles qui étaient aimables et aimées. Et ces morts auraient pu être évitées
Joseph Chaléat, métallurgiste, Henri Justet, ouvrier su bâtiment et Raymond Penel, cheminot, sont ainsi les premières victimes du triste règne de Jules Moch et du gouvernent Schuman
« Un homme »… « Une femme ». Pas de nom » – « Mais ces morts existent et les responsables également ; leur noms et leurs carrières même pas entachés par l’ombre d’une procédure »
Le 17 octobre 1961, c’est une blessure béante qui fait que nous pleurons aujourd’hui encore les morts et les disparus