Même le plus "pur" des artistes martiaux a besoin "quelque part" " (subconscient, ego?) de se sentir supérieur, fort, efficace. Le sac de frappe donne cette sensation et apporte un retour gratifiant, mais il n'est qu'une illusion de plus. Le sac est inerte, l'adversaire ne n'est pas et, en outre... il frappe lui aussi.
AU COURS D'UNE RIXE si le provocateur ou l'agresseur a le visage rouge et les pupilles dilatées (adrénaline) grimace et serre les poings... il est en rituel. De sa posture haute, il attaquera peut-être, mais maladroitement et sans risque grave.
En revanche s'il blêmit et si ses pupilles rétrécissent (noradrénaline) qu'il cesse de crier et de grimacer, et s'il baisse son centre de gravité comme pour bondir... il est devenu un prédateur et il risque à tout moment d'attaquer sans réserve.
Dans le premier cas on est en rituel, dans le second on est en survie.
Il est tout à fait légitime qu'un club désire récolter le plus de titres possibles pour attirer sa clientèle, et que pour procurer des partenaires à ses champions il n'offre que des entrainements en accord avec "les règlements" de compétition. La demande provoquant l'offre, il en est résulté que peu à peu les arts martiaux guerriers se sont transformés en arts martiaux sportifs expurgés de toutes les techniques les plus dangereuses, donc les plus efficaces en survie.
Les défis de type "on va se battre à la loyale entre hommes" ou "sors dehors si t'es z'un n'homme !" ne concernent pas le "fair play" à l'anglaise.
Ethologiquement décryptées, ces provocations signifient "battons-nous entre mâles de la même espèce pour savoir qui est le dominant" et "sors dehors, si tu es un singe comme moi et non pas une autre espèce animale, comme tu en as l'air". Car aucune des lois du rituel n'est totalement oubliée dans les portions primitives de notre cerveau.
On naît, on s'alimente, on allaite, on se reproduit, on chasse (le travail) et on meurt, comme les autres (animaux). Mis à part quelques hommes d'exception, qui firent avancer le progrès avec des éclairs de génie venus dont on ne sait trop où, des milliards d'hommes ne firent rien d'autre durant leur vie... que de perpétuer leur espèce.