Les passions de l'âme servent de révélateur pour découvrir ce que nous avons besoin de transformer en nous pour accomplir notre humanité.
Dans le symbolisme islamique, les deux extrémités du croissant ne se touchent pas. Il reste une distance à parcourir pour atteindre le point de jonction afin que le cercle se ferme complètement. Tout le cheminement consiste à parvenir à joindre les deux arcs de cercle pour retrouver l’Unicité.
L’Unicité est une réalité à la fois sur le plan personnel et sur le plan universel. Lorsque les deux extrémités du croissant se rejoignent, l’unité de l’être est alors totale, elle intègre en elle tous les aspects innombrables de la Création qui sont autant de supports dans lesquels se réfléchit l’image de son Créateur. En prenant conscience que l’ensemble des créatures est la manifestation d’une seule et unique Réalité essentielle, l’homme réalise en lui l’Unicité et la vit :
Là où vous vous tournez est la Face de Dieu.
Coran, II, 115
Ce verset décrit, en réalité, un état de conscience particulier par lequel il nous est possible de ressentir en toute chose la présence de cette Réalité absolue. Et si nous sommes capables de la ressentir partout et à n’importe quel moment, c’est parce qu’elle a toujours été en nous. La Présence divine, dans les créatures qui nous sont extérieures, se manifeste à nos sens dans la mesure où elle a d’abord été identifiée en nous. Par cette expérience, nous réalisons que le Divin n’est pas plus à l’extérieur qu’à l’intérieur de nous-mêmes, nous reconnaissons Son omniprésence aussi bien dans les réalités changeantes et éphémères qui nous font face que dans l’intimité de notre être. (chapitre III)
Un jour un maître reçoit un disciple qui désire être initié au Nom suprême.
"Patiente, lui dit le maître, et va aux portes de la ville pour me rapporter ce qui s'y passe." Le disciple s'y rend et observe. Il voit là un vieillard conduisant un âne chargé de fagots de bois. Lorsque ce dernier se présente aux soldats pour entrer dans la cité, ils lui volent son chargement et le frappent violemment. Ému, le disciple rentre chez son maître et lui raconte la scène.
"Si tu avais la puissance et l'énergie qui sont contenus dans le Nom suprême, qu'aurais-tu fait de ces soldats ? demande le maître.
- Je les aurais terrassés !
- Sache que le vieillard qui s'est fait battre ainsi est mon maître. C'est lui qui m'a transmis la puissance du Nom suprême !
Abdallah Redha. -Je voudrais, Sidi, que vous me parliez longuement de Jésus, si vous en avez le temps et si vous n'êtes pas trops malade.
Cheikh Adda. -"Laissez la maladie faire son travail et nous faisons le nôtre", disait le vénéré al-Alawi (que Dieu agrèe son âme). Cette question est très délicate et j'ai peur de blesser les coeurs. Comme une belle rose au parfun très doux que la brise caresse, la Vérité nous attire. Mais attention aux épines pour les mains fragiles! Si une goutte de sang perlait de votre doigt, mon coeur pleurerait de sa maladresse. Je veux bien parler de Jésus, mais laissez-moi, pour vous, cueillir cette belle rose, laissez-moi vous éviter la douleur. Avançons doucement, très doucement…
La force, c’est comme une boussole. L’aiguille bouge mais elle ne perd jamais le nord, elle revient toujours dans l’axe, dans la bonne direction. Celui qui possède une direction dans sa vie est capable de choisir tel ou tel chemin, afin de se rapprocher du but.
L’islam est là pour éclairer, éduquer et éveiller la conscience de l’individu, du citoyen afin qu’il joue un rôle actif et utile au service de tous et non qu’il devienne un élément destructeur de lui-même et des autres au nom d’une vérité qu’il prétend détenir.
La lumière est contenue dans une lampe protégée par un verre qui scintille comme une étoile brillante. Celle-ci symbolise la direction à suivre, comme pour les chameliers du désert qui tracent leur route en regardant les astres. Cette lumière est décrite comme étant située dans un endroit spécifique ; la foi, cette lumière qui nous guide, n’est pas abstraite.
Le maître disait toujours : « On ne nourrit pas un nourrisson avec de la viande mais avec du lait. » Ce n’est pas parce que l’on souhaite voir grandir un nouveau-né que l’on va lui donner de la viande. On va le tuer ! Il s’agit de le nourrir par étapes. Selon un hadîth (parole) du Prophète (s.s.p.)1 : « Parlez aux gens selon leur entendement. »
Cette course à l’infini, au prestige illusoire, cette vitrine glorifiant une idéologie politique et religieuse au service de l’avoir ne peut pas apporter au monde arabe ni à l’ensemble du monde musulman ce dont ils ont tellement besoin aujourd’hui : une confiance en soi, une solidarité entre les états et justice et liberté pour tous. L’avoir asphyxie l’être ! On a l’impression que toutes ces richesses qui représentent une énergie considérable avec laquelle on peut bâtir un avenir propice à l’épanouissement sont dilapidées en pure perte.
Elles ont partagé une vie communautaire dans la simplicité et la m sobriété en quête d'une réconciliation cosmique, matérielle, intellectuelle et spirituelle. Certains des enseignements dispensés dans les anciens bâtiments monastiques de Consolation par des personnalités issues de traditions d'inspiration chrétienne (catholique, orthodoxe et réformée], juive, soufie, bouddhiste, animiste et écopsychologique composent ce volume. Ces journées ont aussi donné lieu I à des ateliers et des exercices spirituels.