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Critiques de Chrétien de Troyes (265)
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

Les romans de chevalerie, le Moyen-âge, la geste qui s'y rapporte, bref, tout cela, ce gros ensemble, aussi vaste qu'hétéroclite, tout le monde connaît ou croit connaître. Mais le terme même de « Moyen-âge », exactement comme celui d' « Ancien régime » prouve assez que c'est une vision a posteriori qui nous le fait désigner tel.



Moyen-âge, mais quel Moyen-âge ? Charlemagne et la Chanson de Roland ? Les croisades ? Les rois fainéants ? Les manoeuvres de Louis XI ? La guerre de Cent ans ? Philippe de Commynes ? le roman de Renart ? le roman de la Rose ?



Notons dès à présent que « pour l'époque », posséder un nom d'auteur est déjà presque une forme de curiosité, à tout le moins de singularité : Chrétien de Troyes. Bon, il est vrai que passé l'examen de son nom, on ne connaît quasiment rien de lui, sauf, sauf, sauf...



... son commanditaire ! Et c'est une femme, mesdames, et pas n'importe quelle femme, morbleu, la propre fille du roi de France et de la très sulfureuse Aliénor d'Aquitaine ! Eh oui, rien moins que cela !



Comprendra-t-on mieux, alors, que le rôle de la reine, Guenièvre, est infiniment, incomparablement, incommensurablement plus important que celui du roi, quand bien même ledit roi fût le roi Arthur en personne ?



Bien plus que l'histoire, qui, avouons-le, est jouée d'avance et pas d'un intérêt " suspensatique " des plus ébourrifants : en gros, on sait d'emblée que le plus beau, le plus fort, le plus vaillant, c'est Lancelot et les autres n'ont qu'à bien se tenir. Bien sûr l'auteur essaie bien chichement de nous faire croire que l'adversaire, Méléagant, a quelque chance de le battre, mais sans en faire non plus un Hector. Donc on se doute bien que l'Achille de chez nous va lui trucider sa petite gueule rapidos à la fin, pas besoin d'en faire mystère, ça fait des siècles qu'on le sait.



Non, l'intérêt, selon moi, c'est finalement ce que nous apprend le livre de sa commanditaire. « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. » Donc, notre brave Chrétien de Troyes écrit exactement le genre d'histoire que Marie de France, devenue Marie de Champagne, a envie d'entendre.



Et ce qu'elle a envie d'entendre, ce ne sont pas des héroïnes molasses, des reines soumises, des timides, des prudes, des trouillardes. Non, c'est une reine qui fait des cornes au roi longues comme ça ! Qui couche avec qui elle en a envie ; des jeunes filles qui usent de leurs charmes et tendent des pièges, pour jauger et juger de la fiabilité des hommes.



Ce sont aussi des femmes vengeresses et impitoyables, qui font trancher des têtes et refusent la clémence, mais qui, une fois séduites, une fois en confiance, tiennent leurs promesses et n'en gardent pas en réserve.



Entre-nous soit dit, entre cette fraîcheur, cette verdeur, cette liberté, cet entrain des femmes, et le carcan religieux, social, sociétal dont accouchera l'Ancien régime à l'époque de Madame de Lafayette et de sa fameuse Princesse de Clèves, ou bien encore le corsetage serré de la femme (au propre comme au figuré) au XIXème siècle, on se dit que l'obscurantisme n'est peut-être pas tant là où on le dit.



Souvenons-nous que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs et, qu'a posteriori, on nous assène toujours que le maintenant des vainqueurs est toujours mieux que l'avant des vaincus, sans quoi, ce serait reconnaître que le vainqueur n'est peut-être pas si bien que ça.



Ce qui est vrai de la condition des femmes, tel que je l'exprime ici, l'est aussi de beaucoup d'autres variables : la liberté d'entreprendre, par exemple, de construire ou d'édifier, la justice féodale, l'égalité ou l'inégalité devant l'impôt, ce genre de choses. Un seigneur pouvait-il absolument tout se permettre vis-à-vis de ses vassaux ? Pouvait-il négliger la justice sur ses terres s'il escomptait obtenir des revenus ? etc., etc. Tout n'est certainement pas aussi univoque ni aussi simplement caricatural que l'époque actuelle veut bien le dire de façon générale à qui ne prend pas la peine de s'y appesantir.



Que nous dit encore ce roman à propos de son époque ? le pouvoir, la puissance de la parole donnée. À un moment, Méléagant qui a fait prisonnier Lancelot constate que ce dernier s'est échappé. Or, Lancelot a promis de revenir se constituer prisonnier sitôt le tournoi achevé. À aucun moment Méléagant ne doute du fait que Lancelot reviendra.



Comme c'est étrange, n'est-ce pas ? Quel prisonnier, à l'heure actuelle, ayant soudoyé son geôlier (en l'occurrence sa geôlière) pour pouvoir se faire la malle, s'engagerait à revenir se faire mette en taule, juste parce qu'il a donné sa parole ?



Le grand expert du droit du travail Alain Supiot souligne cette incroyable évolution du droit et des mentalités. En effet, à l'heure actuelle, un employeur ne raisonne qu'en termes comptables : « Combien cela me coûte de trahir ma parole ? Bon ok, je paie, et je me sens la conscience très libre, puisque j'ai payé, de rompre abusivement tel ou tel contrat, d'enfreindre telle ou telle clause. »



En somme, un roman pas désagréable à lire, pas captivant non plus, qui vaut plus, selon moi, pour ce qu'il nous apprend de l'époque et des mentalités que pour son scénario très hautement prédictible. Mais bien entendu, ce n'est que mon avis, qui est un peu charrette, c'est-à-dire, fort peu de chose.
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Yvain ou le Chevalier au lion

Un bon livre sur les légendes de la table ronde qui nous entraîne dans une folle aventure qui se construit sur une fidèle amitié entre un chevalier et un lion, ce qui est pour le moins original... Travaillée au collège, j'ai beaucoup apprécié cette œuvre !
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Yvain ou le Chevalier au lion

J'ai tout simplement horreur de ce roman de chevalerie, bourré d'hyperboles, peuplé de chevaliers nobles et valeureux, qui combattent des monstres très vilains, et qui remportent toujours, c'est fou ce que c'est ennuyeux de lire ce livre.



Je n'ai rien ressenti. Aucun suspense, aucune surprise, que des combats, et encore, et encore...



Si je suis parvenue à noter une deuxième étoile, c'est seulement parce qu'on a étudié ce roman en français, et que c'était très intéressant de découvrir tous les symboles cachés dans ce livre... Et si je l'ai lu jusqu'au bout, c'est que j'étais obligée, sinon je n'y aurais même pas touché croyez-moi...



Nous assistons dans ce... truc ? à une rencontre amoureuse si exagérée que personne n'y croirait, en tous cas personne qui ait un peu de bon sens...



Et là je vous vois venir, vous avez envie de me dire que ce livre a été écrit au Moyen-Âge, et que c'est un grand livre de l'époque, incontournable, et que Chrétien de Troyes faisait partie des plus grands auteurs de l'époque médiévale..



Certes, certes, mais nous sommes au XXIÈME siècle, et je qualifie tout simplement ce livre de navet, sans aucun intérêt, à pars à étudier au collège.
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

C'est un roman de chevalerie, écrit par l'écrivain français Chrétien de Troyes ( 1135-1183 )

La reine Guenièvre a été piégée par Méléagant, le fils du roi voisin du roi Arthur. Méléagant l'emmène dans ses terres. Un preux chevalier se lance à sa poursuite, mais crevant son cheval, il est obligé de voyager en charrette. Il paraît que c'est la honte, pour un chevalier ! Peu importe, le chevalier de la charrette veut absolument ramener Guenièvre dans son royaume....

.

Cette histoire, destinée ici aux élèves, a été bien reprise en français contemporain. Elle est très claire, et peut être un peu naïve. Mais c'est un des premiers vrais récits qui soient parvenus jusqu'à nous.

Dans cette histoire, on voit déjà que l'orgueil de Méléagant, malgré les recommandations d'apaisement de son père, le roi Bademagu, est aveugle.

[ Voilà encore un homme viscéral :) ]
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Romans de la Table ronde

Je ne sais pas, vous, c'est quoi "l'œuvre que vous avez lue trop jeune". Pour moi, c'est le Lancelot de Chrétien de Troyes.



Je vous jure, lire ça, ces êtres vertueux, cet amour si pur que la consommation ne peut que l'amoindrir... Ce n'est pas pour un adolescent en pleine puberté.



Je traîne donc mon amour de Chrétien de Troyes de longue date et j'ai même été expulsé d'un cours de littérature au collège parce que j'obstinais le prof sur l'interprétation d'un vers. (Quelqu'un aurait vraiment dû me mettre une baffe ou deux, à l'époque. Peut être encore aujourd'hui.)



Ce qui est chouette aussi, c'est que je peux lire le texte original et je n'ai qu'à prononcer les mots avec un accent québécois pour que le texte retrouve sa poésie. Prononcer les "moy" en "moé" et tout ça.



Bref : lisez Chrétien de Troyes. Si vous vous attendez à y trouver des vieilleries poussiéreuses, vous serez surpris. On y retrouve des personnages féminins plus complexes que chez l'autofictionniste parisien moyen croulant sous les prix littéraires. On y suit des aventures sans recette gagnante, qui nous éloigne de la narration répétitive que l'on retrouve partout aujourd'hui.
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

J'ai beau avoir suivi des études de médiéviste, je n'ai jamais été une grande adepte de la geste médiévale et je ressens peu d'exaltation devant la fin'amor, ce célèbre "amour courtois" véhiculé par les troubadours dans les seigneuries féodales.



A lire le récit du preux "Lancelot" qui s'humiliera par amour jusqu'à monter dans une charrette, ce qui, pour un chevalier, était une véritable infamie, je perçois avec acuité combien ce récit est fait pour être déclamé plutôt que couché sur le papier. C'est un peu comme lorsque je lis une pièce de théâtre, la musique et la joliesse des mots ne parviennent pas à endiguer ma frustration de vouloir voir plutôt que lire. Le besoin d'admirer par quel talent l'acteur peut donner vie sur scène à la personnalité d'un protagoniste devient alors l'enjeu capital de l'oeuvre.



Sur le récit à proprement parler, la reine Guenièvre, épouse du roi Arthur, a été enlevée par le chevalier Méléagant et Lancelot, preux parmi les preux de la Table Ronde, est missionné pour la délivrer. Les codes de la fin'amor imposant une série d'épreuves pour atteindre au degré le plus haut et le pur de l'Amour, Lancelot s'y pliera mais une seconde d'hésitation devant l'avilissement lui vaudra les froideurs et le ressentiment de sa Belle, qui s'avère être une véritable "tête à claques" pour nous, lecteurs du XXIème siècle, mais qui agit conformément aux exigences de la geste traditionnelle.
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Yvain ou le Chevalier au lion

C'est à la faveur d'un challenge sur Babelio que j'ai lu ce roman médiéval, Yvain ou le Chevalier au lion, écrit à la fin du XIIème siècle par Chrétien de Troyes.

Nous voici plongés à la cour du roi Arthur. Yvain est un chevalier de la Table Ronde. Lors d'un banquet, son cousin Calogrenant raconte un récit de son aventure en forêt de Brocéliande, qui s'acheva par sa défaite. Yvain est fou de rage et décide d'aller venger son cousin. Il se rend alors auprès de la fontaine magique et refait les mêmes gestes que son cousin : il renverse de l'eau sur son perron, déclenchant ainsi aussitôt une tempête effroyable ainsi que l'ire du seigneur qui garde cette fontaine, un certain Esclados le Roux. S'ensuit un combat sans pitié entre les deux chevaliers. Yvain ressort de ce duel vainqueur en tuant Esclados le Roux. À son enterrement, Yvain aperçoit sa veuve éplorée, Dame Laudine, qui n'attend qu'une chose, se venger. Il en tombe aussitôt éperdument amoureux. Grâce à l'aide de Lunette, servante de Dame Laudine, - qui voit mieux les choses que personne et dont l'auteur nous précise qu'elle était futée comme une Bretonne, il va échapper aux gardes et envisager d'accomplir son dessein amoureux... La suite du roman n'est que cavalcades, combats, épreuves et péripéties, où se déploie l'honneur, où ferraille l'épée, ou vacille le coeur...

Sorti tout droit de l'univers enchanteur et mythique des chevaliers de la Table Ronde, ce texte laisse entrer dans ses pages le fantastique comme un vent de fraîcheur. Ainsi il ne faut pas s'étonner de voir brusquement surgir ici un anneau qui rend invisible, là un autre anneau qui rend invulnérable. Ne vous étonnez pas si vous rencontrez sur votre route un paysan haut de dix-sept pieds qui vous indiquera le chemin le plus court pour parvenir à la fameuse fontaine magique ou bien encore un lion en Bretagne. Ici l'Autre monde jouxte celui des vivants. Bien sûr, je n'oublie pas cet onguent magique qui guérit de la folie, invention de la fée Morgane...

Mais surtout il y a un thème ici intemporel, traité de manière noble et délicieuse, celui de l'amour...

À l'origine, Chrétien de Troyes écrivit ce livre en vers octosyllabiques, inspiré des légendes arthuriennes. Il offrait ainsi une manière nouvelle de rompre avec les chansons de geste en proposant peut-être pour la première fois l'idée de ce que sera le roman dans sa forme moderne. On peut donc qualifier Chrétien de Troyes de créateur du genre. À ce titre, ce roman appartient donc à une oeuvre fondatrice.

La version que j'ai lue est une traduction en prose française moderne de Claude-Alain Chevallier et m'a aidé à entrer dans le tourbillon fou de cette histoire qui ressemble à s'y méprendre au rythme endiablé d'une bande dessinée. D'ailleurs, le récit ravira autant les petits que les grands.

Mais une fois écarté le voile fantastique, une fois laissées dernière nous les scènes de bataille, nous pénétrons dans les cours d'une société raffinée, faite d'élégance et de culture, où la femme est à la fois entourée d'un vif respect et fait l'objet d'un véritable culte. C'est sans doute davantage un monde idéal qui est dépeint ici, un monde embelli, imaginé, mais avant tout un monde désiré... Ici les mariages sont dictés autant par l'amour que par la nécessité politique.

Nobles lecteurs, permettez-moi d'espérer être pour vous ce soir ce preux chroniqueur qui vous donnera envie de venir vous pencher sur le perron de la fontaine magique...
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

Dans ma jeunesse, j'avais adoré Tristan et Iseult. Je m'attendais à être vraiment séduite mais j'ai été plutôt déçue.

Lancelot aime la Reine Guenièvre, épouse du roi Arthur. Lorsque celle ci est enlevée par le chevalier Méléagant, il fera tout pour la délivrer y compris sacrifier son honneur en montant sur la charrette des condamnés. Dame Guenièvre ne lui en est même pas reconnaissante.

Je n'ai pas été emballée par cette histoire. J'ai trouvé Lancelot mou du genou (mince c'est un chevalier de la table ronde quand même !) et Guenièvre exaspérante.

Leur histoire d'amour ne m'a vraiment pas faite vibrer.



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Yvain ou le Chevalier au lion

Avant que la Renaissance trouve son âge d’or dans l’Antiquité, ce qui sera qualifié de bas Moyen-Âge le trouvera dans les légendes arthuriennes du haut Moyen-Âge et c’est à partir de ces légendes que seront élaborés les premiers romans par Chrétien de Troyes à la fin du XIIe siècle.

Cette invention du roman s’est faite par le coup de génie de ce traducteur virtuose qui ne s’est pas contenté de traduire quelques légendes en sa langue, mais les a transposées dans un tout autre esprit qui exigeait un tout nouveau genre d’écriture où l’on ne se contente pas de « rêves, de fables ni de mensonges ». (31) Évidemment, cela n’empêchera en rien son auteur de mettre en scène un paysan qui « avait bien dix-sept pieds de hauteur » (34), un anneau qui rend invisible (51) ou un lion en Bretagne.

Les personnages suivent leur destin qui les conditionne absolument, laissant le champ libre à la naïve poésie pleine de charme qui accompagne tout le récit. On en trouve le plus joli exemple lorsque « Amour…attaque Yvain doucement en le frappant au cœur par les yeux », elle lui inflige alors une plus profonde blessure qu’un coup d’épée, qui « cicatrise très vite, dès qu’un médecin s’en occupe, tandis que la blessure d’Amour empire plus elle est près de son médecin. » (60)

Ce roman, d’abord récit d’aventure, d’amour et de folie est capables de plaire à tous les publics parce que Chrétien sait se limiter pour s’assurer de lui plaire. Le public, en effet, ne saurait apprécier quelques vérités trop sublimes pour lui. Par exemple, sur le thème de l’amour Chrétien nous dit : « je pourrais vous parler si longtemps que je n’en finirais pas d’aujourd’hui, s’il vous plaisait de m’écouter; mais quelqu’un s’empresserait peut-être de déclarer que je vous entretiens de futilités. C’est que les gens ne sont plus amoureux, et n’aiment plus comme ils le faisaient autrefois. Ils ne veulent même plus en entendre parler. » (161) On peut aussi aisément comprendre que le même motif se cache derrière les protestations de Chrétien que la vérité transcende parfois toute expression possible : « la langue ne saurait décrire tous les témoignages d’honneur qu’un gentilhomme sait donner » (46), « ces cris, manifestations d’un chagrin que je renonce à décrire, car personne ne pourrait le faire, et de plus, jamais un [chagrin] semblable n’a été raconté dans un livre » (55), « la tempête fut si terrible que nul ne pourrait en raconter le dixième » (188-189).

Et d’ailleurs, moi-même, je n’en finirais pas de parler aujourd’hui si il me fallait donner toutes mes impressions sur ce délicieux roman, alors je souhaite à tous preux lecteurs et nobles lectrices de trouver le loisir nécessaire afin d'apprécier cet immortel ouvrage.
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Yvain ou le Chevalier au lion

C'est l'histoire d'un gars qui est ce qui se fait de mieux à son époque : un chevalier sans peur et sans reproche… Sans reproche ? Mouais… En tout cas jusqu'à ce qu'il se marie… Bon ! Je vous vois venir avec vos gros sabots… Vous vous dites sûrement qu'il l'a trompée ! Mouais ! Vous avez raison… En partie seulement…

Mais commençons par le début, voulez-vous ?

Il était une fois un très beau chevalier, fier, courageux, solide comme un roc et respectant d'au plus près les règles de la chevalerie courtoise. Un jour, il entendit parler, par la bouche de son cousin germain, Calogrenant (avec un nom pareil, c'est le ridicule qui devrait le tuer et non un solide adversaire) d'une fontaine magique située dans un endroit pratiquement inaccessible où, en suivant un rite indiqué par un géant moche au possible, on se retrouvait face à un chevalier tellement redoutable qu'il vainquait tous ses adversaires, et de ce fait s'emparait de leurs montures, tradition oblige, plongeant dans la honte le vaincu. Mais que voilà un beau défi pour notre coeur vaillant qui n'a rien d'autre à faire dans la vie que de se battre. Seulement, le roi Arthur a décidé d'aller rendre une petite visite à la fontaine en question, accompagné de ses chevaliers de la table que la tradition veut ronde. Yvain décide de le prendre de vitesse pour tirer à lui toute la gloire. Il se met en route. Je vous épargne les détails afin que vous ne piquiez pas du nez. Il arrive à la fontaine, exécute les consignes, la tempête, d'une rare violence se déclenche et tatadzoum tamtam, le terrible et invaincu chevalier se présente. le combat est d'une rare violence et notre héros, Yvain, fend le crâne de son adversaire qui s'enfuit à cheval pour aller mourir en son château poursuivi par un Yvain qui tombe dans un piège terrible puisque sa monture est coupée en deux. S'il ne s'était penché en avant pour attraper son adversaire, il aurait été tranché comme un bout de gras entre les mains expertes de mon boucher. Mais le voilà coincé dans un réduit fort peu hospitalier. Heureusement pour lui, une gente et belle demoiselle vient à son secours et lui offre une bague qui le rend invisible aux yeux de la maisonnée qui le cherche car la veuve du chevalier qu'il a estourbi en veut énormément à celui qui a occis son malabar d'époux. Son amour pour ce dernier était d'autant plus fort qu'il était le rempart protégeant ses terres de la convoitise d'autres seigneurs. La veuve se lamente bien fort et jure qu'elle fera payer de sa vie la perte de son époux au traître qui a vaincu son casse-trognes de mari. La belle et jeune demoiselle a un plan pour sauver le bel Yvain : lui faire épouser la veuve ! Elle lui donne un bain et le rend tout-à-fait présentable. Entre temps, notre fier chevalier a vu la veuve et en tombe follement amoureux car jamais on ne vit plus jolie femme ! Notre brave et belle jeune fille fait comprendre à sa dame que plutôt que d'occire celui qui vient de faire passer de vie à trépas son époux, elle ferait mieux de se marier avec lui afin d'avoir un protecteur pour ses terres… La veuve commence à se dire que tout compte fait il y a de l'idée, mais comme elle ne veut point acheter un chat dans un sac, elle demande d'abord à voir la marchandise ! Aussitôt, le bel Yvain se présente devant elle fou d'amour, la veuve ne le trouve pas si mal fait que ça et en deux coups de cuiller à pot, la noce est organisée. La veuve redevenue joyeuse perd son veuvage et se retrouve l'épouse aimante du BBBC (beau, brave et bon chevalier).

Ciel ! Que vois-je ? le roi Arthur et sa clique se présentent à la fontaine. Il procède aux ablutions (tempête, bourrasques violentes, pluie ravageuse) … Yvain se présente, dissimulé par son heaume. Messire Keu, langue de vipère, jaloux notoire, demande au roi l'honneur d'affronter le chevalier. le roi Arthur lui concède ce menu plaisir. Mais Yvain fait mordre la poussière à ce prétentieux de Keu qui se retrouve la queue entre les jambes (où voulez-vous qu'il la place, autrement ?). Au lieu de prendre son dû, le fier destrier de cette andouille de Keu, il le rend à Arthur lui affirmant qu'il ne pourrait prendre un bien qui appartient à son suzerain. (Snif ! Que c'est beau la chevalerie !) le roi demandant à voir la tête de ce noble adversaire est tout surpris de constater qu'il s'agit de l'un de ses grâcieux chevaliers. Oh, comme les copains sont heureux de retrouver Yvain ! Chouette ! Youppie et tralala ! Yvain invite le roi et sa suite à venir festoyer en son château (c'est à lui, maintenant qu'il a épousé la châtelaine, ex-veuve éplorée, jeune épouse comblée). le roi lui fait l'insigne honneur de rester chez lui huit jours à boustifailler, chasser et pêcher en compagnie de sa cour qui profite du grand nombre de gentes dames. Au moment du départ, l'entourage du roi s'évertue à convaincre Yvain de les accompagner. « Non, mais quoi, gamin ! Tu ne vas pas rester là à te rouiller encore plus vite que ton armure ! Allez ! Bouge tes fesses et viens tournoyer avec nous ! »

Bon, bein, notre brave chevalier va demander à sa tendre moitié qu'il vient à peine d'épouser un petit congé pour aller se faire quelques tunes en tournoyant ici et là. L'ex-veuve éplorée et récente épouse comblée lui accorde un congé d'un an, mais il faudra que son chéri revienne avant qu'un an ne soit écoulé…

Et c'est à ce stade que j'arrête de spoiler en vous laissant confrontés aux affres douloureuses de l'incertitude si peu certaine : le chevalier va-t-il tenir sa parole et rentrer chez bobonne à heure et à temps ?



Critique :



Mon Dieu ! Dire que l'éducation nationale française recommande la lecture de cet ouvrage ! Pauvres enfants ! N'a-t-on rien de mieux à leur proposer que cet amoncellement de pitreries sensées donner l'image d'une chevalerie dotée de toutes les qualités (courtoise, se mourant d'amour pour les jolies dames et toujours occupée à se bagarrer ou à chasser) ?

Ce roman est déplorable et sans aucune consistance. Juste digne d'une émission de téléréalité. La seule excuse de Chrétien de Troyes, c'est qu'il est un précurseur… On est en quelque sorte à l'école prématernelle de l'écriture romanesque. Il faut bien débuter un jour…

Bref ! Si vous connaissez les Monty Python et leur recherche du saint Graal, vous rigolerez peut-être en lisant cet ouvrage, mais de grâce, évitez à vos enfants cette lecture qui leur prouverait que vous ne les aimez pas et que vous laissez libre court à votre sadisme ! (On en a condamné pour moins que ça !)

Comment ça, je ne suis pas objectif ???

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Perceval ou le Roman du Graal

Ce livre m'a permis de découvrir Chrétien de Troyes qui est considéré comme le fondateur de la littérature arthurienne française. Toutefois, je reste mitigée sur cette lecture. Perceval a été élevé par sa mère loin de tout, il ne connaît rien au monde extérieur. Un beau jour, le jeune homme décide de partir à la découverte, tout en laissant sa mère terriblement malade et inquiète. A la cour du roi Arthur, il va découvrir l'amour et les vertus chevaleresques qui vont tout d'un coup le bouleverser. Ma déception a été énorme lorsque j'ai découvert que la Quête du Graal n'était que très peu abordée. J'ai bien aimé suivre le parcours initiatique de Perceval dans le monde de la chevalerie. Néanmoins, je me suis ennuyée une bonne partie du roman à cause d'un manque considérable d'actions et de suspense. L'écriture n'est pas très compliquée, elle est facilement abordable pour des jeunes collégiens. Les 70 dernières pages de mon édition m'ont paru extrêmement longues, j'avais la forte impression de n'aboutir à rien. Il n'y a pas de rebondissements extraordinaires, certains passages étaient intéressants comme les débuts de Perceval en tant que chevalier et les premiers émois amoureux. L'auteur s'éloigne du personnage principal que j'appréciais énormément pour s'intéresser à Gauvain et j'ai été déçue par cet ajout qui a causé une coupure dans l'intrigue principale. Je vous laisse vous faire votre propre avis sur ce roman court et inachevé !
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Perceval ou le Roman du Graal

La lecture du Conte du Graal demande au lecteur de réaliser une initiation similaire à celle que devra suivre l’un de ses protagonistes, le célèbre Perceval, au cours de ses aventures.





Alors que Perceval découvre avec étonnement le monde de la chevalerie, ses apparats clinquants, ses rituels fascinants et son prestige, le lecteur découvre les règles de narration d’une littérature qui semble à la fois dépouillée –lorsqu’on la compare aux investigations intérieures des productions plus récentes-, mais aussi étrangement peuplée de figures qui ne veulent pas se laisser saisir entièrement.





Plus tard, lorsque Perceval s’initie aux règles de la courtoisie et comprend l’importance du renoncement à ses instincts primaires, le lecteur commence à comprendre les sinuosités d’une aventure beaucoup moins linéaire que prévu. Puisqu’on se réfère toujours à ce que l’on connaît, les histoires plus récentes n’ont rien à envier à la richesse dramatique des étapes parcourues par ce personnage qui apprend vite de ses aventures et se métamorphose au fil des pages.





Perceval trouvera sa pleine maturité s’il parvient à l’existence spirituelle que lui révèle l’Ermite, mais il ne suffit pas d’une indication ni d’un signe envoyé de l’au-delà pour accomplir sa destinée. D’ailleurs, Perceval ne s’était-il pas déjà vu tendre une perche divine en assistant au spectacle de la cérémonie du Graal dans le château du Roi Pêcheur ? Mais il n’avait pas osé demander au roi à quoi servait ce Graal car les bonnes manières qu’on venait de lui enseigner lui avaient recommandé la prudence et la modération dans les paroles. Perceval n’était pas assez mûr pour distinguer le terrestre du céleste –peut-être même n’envisageait-il même pas encore la possibilité de matérialisation sur terre de signes révélant la présence d’un plan d’existence supérieure. Et pendant ce temps-là, la lecture déborde les dimensions des pages de toutes les histoires, légendes, mythes et fantasmes implicitement portés par les aventures vécues par Perceval.





Cependant, si Perceval occupe le devant de la scène, il ne faudrait pas oublier pour autant de citer le chevalier Gauvain qui se présente en cours d’histoire comme compagnon d’armes suivant son destin propre, engagé lui aussi dans la quête d’aventures, complémentaire de Perceval qu’il compense par sa courtoisie innée et par ses tentations plus sophistiquées. Le Conte du Graal évoque leurs progressions parallèles qui se recoupent souvent et qui se répondent aussi dans l’éloignement lorsque les enchantements des forêts, des châteaux et des rivières traversés constituent les étapes décisives d’une évolution qui se décline sur les modes principaux de la chevalerie, de la courtoisie et de la spiritualité.





Chrétien de Troyes se pose comme romancier à cette époque charnière où le texte produit n’est pas encore la manifestation de la singularité d’un écrivain mais où se dégagent déjà quelques nouveautés d’expression qui influenceront le reste de la production écrite. Il semble ainsi vouloir engager ponctuellement un dialogue intime avec son lecteur mais sans le manifester explicitement. Le vague, la teinte du demi-mot, le goût pour ce qui est seulement suggéré et laissé au libre décryptage d’un signe se fondent pour créer une ambiance de merveilleux diffus d’où surgissent parfois, plus magistrales, quelques merveilles explicites qui s’imposent comme des interrogations émotionnelles. Elles ne laissent pas indifférents et inquiètent très souvent. Elles font littéralement vibrer et impliquent le lecteur dans la résolution d’une énigme qui devrait le rassurer, le faire rire ou l’enfoncer dans une terreur encore plus sombre.





Avec le Conte du Graal, on flotte dans un entre-deux mondes étrange, grave ou enfantin, drôle ou sinistre. C’est une expérience de lecture déroutante qui s’achève abruptement pour mieux se poursuivre peut-être sur les traces du mystérieux Graal…


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Ami et Amile : Chanson de geste

Ami et Amile reprend un lieu commun, l'histoire d'une amitié très forte entre deux hommes. Ils ont été conçus et sont nés à la même heure. Les parents ont été avertis par un ange que leurs enfants seraient liés par une amitié exceptionnelle. De ce fait, ils leur donnent pour parrain le Pape. Celui-ci leur offre un hanap qui permettra de les différencier (ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau). Ils grandissent éloignés l'un de l'autre (l'un à Clermont et l'autre à Bourges). A l'âge de quinze ans, ils quittent au même moment la maison pour pouvoir se rencontrer. Après bien des recherches, ils se rencontrent et se jurent une amitié éternelle. Ils vont aller servir Charlemagne. Le traître Hardré, jaloux du succès des deux hommes tentent de semer la discorde. Il complote mais se fait prendre à son propre piège. Pour se faire pardonner, il leur offre la main de sa nièce, Lubias, dame de Blaye. Ami accepte le mariage qui se révèlera catastrophique. Amile, entre-temps, est tombé amoureux de la fille de Charlemagne, Belissant. Hardré les surprend et en informe son souverain. Amile, accusé, est tenu de s'en justifier par un combat judiciaire : qu'il ne saurait soutenir, car l'accusation est vraie.



Mais les deux compagnons tirent profit de leur merveilleuse ressemblance, ils changent de vêtements et se font passer l'un pour l'autre. Que se passe-t-il ensuite ? Lisez cette aventure !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

J'ai lu ce livre en terminale, je vous avoue que si on ne m'avait pas obligé à le lire, je ne l'aurais jamais choisi; heureusement qu'il était au programme de cette année là car je garde encore ce livre précieusement. On pourrait avoir peur de cette histoire qui a été écrite au Moyen Age dans un genre littéraire dit désuet, pourtant toute l'histoire est basée sur les sentiments d'un homme pour une femme et qui par amour, va braver son honneur de chevalier et d'homme. On croit souvent à tort que la littérature du Moyen Age est dépassée, est sans intérêt ; cependant elle est plus contemporaine que l'on ne croit. Elle est basée sur la recherche de la profondeurs des personnages et leur rapport aux autres. Par ailleurs cette période a beaucoup influencée les écrivains et les artistes du 19e, elle fascine encore aujourd'hui ne serait que par les thèmes abordés notamment au cinéma.
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Erec et Enide

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Les oeuvres écrites par Chrétien de Troyes sont magnfiques!

Chrétien de Troyes est pour moi ,l'auteur, placé comme pierre angulaire, un auteur fondamental de toute la littérature dite "Légende Arthurienne", des "chevaliers de la table ronde, du "Graal" du "roman courtois",il écrivait en vieux français le "Roman" emblème du mot roman, de nos livres ! non ?

Ces aventures mythiques sont parfaites , elles s'intègrent bien dans le cadre de la littérature courtoise.

qu'elle est la trame de ce roman?

Dans Érec et Énide, (n'oublions pas le premier roman de Chrétien de Troyes environ en 1170,)

le héros Érec fils de Lac, n’est pas le plus connu des chevaliers de la table ronde,

son histoire n’en est pas moins passionnante. Par ses exploits il conquiert Enide la femme aimée, et il se conforte dans une vie de patachon (si on peut dire)

il se ramollit et est accusé de lâcheté.



De ce fait il est confronté à un choix difficile entre son amour et le devoir moral de chevalier. Il choisi une solution pas habituelle! celle d'emmener sa femme Enide dans ses aventures §!

Il est matcho le Erec ? non! simplement amoureux fou ne voulant pas laisser son épouse au milieu de toutes les intrigues , de la cour du roi Arthur.

Aussi il repart à l'aventure avec sa dulcinée.



Ce livre ,fondé sur le conflit entre amour, et le goût pour l'aventure chevaleresque, avec de longs passages où Chrétien de Troyes décrit les sentiments, tourments des personnages, leurs hésitations quant à poursuivre une quête, est un premier coup de maître du plus célèbre troubadour, poête, auteur de romans en vers du Moyen Âge français.

Que vous dire de plus ?

ce roman médiéval est autant un roman d'amour et de fidélité que d'aventures.

La chevalerie et le fantastique y sont à l'honneur .

C'est simplement les aventures merveilleuses d'un couple amoureux avec le concept très précieux celui qui confère à l'amour la chose la plus merveilleuse du monde.

Voila il est bon de retourner à ces romans rafinés,des temps anciens,ou la Bretagne était la terre de prédilections de ces épopées.

Régalez vous , comme moi même j'ai dégusté avec plaisir ces aventures de Erec et énide ;

bien d'autres histoires de chevalerie suivrontdans mes prochains post, ne soyons pas préssés?

Bonne lectures , noubliez pas vos oripeaux!!!!
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

J'ai beaucoup aimé ce livre, car Chrétien de Troyes parvient à nous captiver à l'aide de nombreux rebondissements. Il est aussi intéressant de voir le côté médiéval de l'histoire, composée de la réalité historique, mêlée à la légende celtique. Dans cet ouvrage, j'ai aimé Lancelot. Il est fort, et prêt à tout sacrifier pour la Reine Guenièvre.
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Erec et Enide

Premier des cinq romans de Chrétien de Troyes, Erec et Enide est bien trop méconnu.

Il fait partie de la matière de Bretagne qui narre les aventures des chevaliers de la Table ronde.

Ce roman est l'une des rare œuvres de la littérature courtoise qui chantent l'amour conjugal (parce que c'est tellement plus amusant de décrire des amours adultères).



Erec est un fier et valeureux chevalier qui part en quête d'aventures... accompagné de son épouse. Avouez quand même que c'est assez original ! S'en suivra de multiples péripéties.



Un petit voyage dans le temps, ça vous dit ? Au programme : aventures, amour et valeurs chevaleresques.



Personnellement, c'est l'un de mes romans préférés, toutes époques confondues.
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Perceval ou le Roman du Graal

Le conte du Graal est autant le roman de Perceval que celui de sire Gauvain. J'ai eu grand plaisir à le lire, ainsi que les autres romans de Chrétien de Troyes, malgré la frustration liée au fait qu'il est inachevé. Dans ce roman, on assiste la naissance d'un héros au sens des trouvères du XIIème siècle. Point de grandes batailles ou de sorts spectaculaires dans ces romans du moyen-âge ; le merveilleux n'intervient qu'au moment clé ; le héros triomphe souvent de ses adversaires d'un seul coup d'épée, au terme d'une joute oratoire dithyrambique. On est loin de la chanson de Roland du 11ème siècle et des romans de medieval fantasy modernes. On y trouve d'abord un magnifique témoignage historique de l'esprit du temps et des premiers romans françois. On y trouve aussi des personnages qui ont marqué l'imaginaire collectif. Dans celui-ci, j'ai aimé la jeunesse et la maladresse -pleine d'humour-du jeune Perceval apprenti chevalier, son caractère entier et, contrastant avec la force tranquille de sire Gauvain. L'expression est peine de poésie. On ne s'ennuie pas, car l'histoire est prenante et pleine de trouvailles... la scène chez le roi Pêcheur, pleine de symboles, est marquante... les trouvères étaient bel et bien les dignes successeurs des Aèdes antiques... on se transporte aisément à la cour de Marie de France, séduits par la finesse de ces contes, sensés adoucir les moeurs, en réalité restés fort rudes- de l'époque... au service de la foi, des règles de chevalerie... et d'un plus grand respect des femmes.
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Yvain ou le Chevalier au lion

Yvain ou le chevalier au lion est le quatrième roman en vers octosyllabiques écrit par Chrétien, qui estimait qu'il s'agissait de son meilleur roman courtois.

Le roman commence par une narration: celle de Calogrenant. Il raconte avoir été dans un château et avoir fait la rencontre d'un paysan qui l'aurait informé de l'existence d'une fontaine magique faisant apparaître la pluie lorsque l'on renverse de l'eau sur son perron. Calogrenant déclenche une terrible tempête en versant de l'eau sur cette dernière, protégée par le chevalier Esclados le Roux. Tous deux se battent en duel, Calogrenant est vaincu. Lorsque Messire Yvain entend cette histoire, il décide de venger son cousin en se rendant à la fontaine et en combattant le chevalier. Il le poursuit, pénètre dans son château et le tue. Apercevant à l'enterrement d'Esclados le Roux sa veuve éplorée, Dame Laudine, il tombe éperdument amoureux d'elle. Avec l'aide de Lunette, il échappe aux gardes et convainc Dame Laudine de l'épouser.

Après la venue au château du roi Arthur, Yvain part combattre à ses cotés.

Sa dame lui donne un anneau pour symboliser leur pacte : Si dans un an jour pour jour Yvain n'est pas revenu au château, Laudine ne l'aimera plus. Il jure de revenir à temps mais manque à sa promesse. La folie et le désespoir s'emparent alors de lui. Il est sauvé, sans le savoir, par Lunette grâce à un onguent magique.

Remis sur pied, il part en quête d'aventures et sauve la vie d'un lion qui deviendra son protecteur. Il se fera donc, à partir de là, appeler « le Chevalier au Lion ». Ce n'est qu'après une longue série d'épreuves (dont un combat avec Gauvain) et de renoncements que le chevalier Yvain peut regagner l'amour de sa femme.



Un roman à lire au plus vite...
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette

Cela commençait bien mal à la cour du roi Arthur. Le monde à l'envers pour un roi : le voici qui laisse partir son épouse- la belle Guenièvre- afin de délivrer les habitants de son royaume. Compterait-elle moins pour lui que son peuple ? Fort heureusement Keu se comporte en chevalier en accompagnant la reine mais le voilà bien mis à mal et la reine réduite à l'état de sujet (prisonnière) à la cour de Méléagant. Notre roi Arthur n'est guère avancé. Point d'épouse. Point de peuple.





Lancelot, preux chevalier et quelque peu amoureux, propose son aide afin d'aller délivrer la belle. Après moultes étapes franchies avec brio, il arrive enfin au Royaume de Bademagu. Là il vainc Méléagant, fils de Bademagu, mais ne trouve grâce auprès de Guenièvre laquelle semble avoir retourné sa cape depuis l'heureuse issue du combat.

Lancelot parti et fait prisonnier, voici la reine qui visiblement empreinte de sentiments contradictoires se lamente en craignant le pire. Cet amour semble bien tourmenté et torturé puisque Lancelot lui, tente le suicide en pensant que Guenièvre ait pu se laisser mourir de chagrin.





Bademagu va donc réconforter sa prisonnière quant au sort de Lancelot et une fois revenu au royaume, notre brave chevalier approche enfin la reine Guenièvre et ils conviennent d'un rendez-vous à la nuit tombée. Toutes les marques de courtoisie, de distances et de déférences semblent disparaître bien vite lorsqu'il s'agit d'amour puisque les voilà réunis sous le même toit, dans le même lit, dès leurs retrouvailles.



Alors même qu'il aurait pu clore là son récit, voici Chrétien de Troyes qui n'épargne pas d'autre injustice, d'autre emprisonnement, d'autre combat à notre Lancelot qui fort heureusement a gardé toute vaillance pour honorer son titre de chevalier.
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