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5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Colmar (Haut-Rhin) , le 18/01/1937
Mort(e) à : Algérie , le 21/05/1996
Biographie :

Né dans une famille de militaires, Christian de Chergé passe une partie de son enfance à Alger où son père est commandant au 67e régiment d’artillerie d’Afrique.

Il revient en Algérie en 1959 comme jeune officier, et il se souviendra toujours d’avoir eu la vie sauve au cours d’une embuscade grâce à un Musulman qui risqua sa vie pour le sauver.

Il choisit en 1969 d’entrer au monastère de Tibhirine, où il arrivera en 1971 après un noviciat à l’abbaye d’Aiguebelle. Il étudia durant deux ans la culture et la langue arabes à Rome, et, étant devenu peu de temps après le supérieur de la communauté de Tibhirine, il donna à celle-ci une orientation toujours plus nette vers le dialogue islamo-chrétien. Il avait une connaissance approfondie et une grande estime pour l’Islam et la culture arabe.

... Et puis, ce fut la nuit tragique du 26 au 27 mars 1996. Un groupe d’une vingtaine d’hommes armés arrive au monastère à 1 h 45. Ils ont les ordres d’enlever les « sept moines » qui s’y trouvent et partent avec les sept premiers qu’ils rencontrent.

Près d’un mois supplémentaire s’écoule avant qu’un nouveau message du GIA annonce que les moines ont été exécutés le 21 mai.

Le film "Des hommes et des dieux" s'inspire de la vie des moines de Tibéhirine, enlevés et assassinés en 1996. Xavier Beauvois a reçu le Grand Prix du festival de Cannes 2010 pour son film. Lambert Wilson interprète le rôle de Père Christian de Chergé.
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Source : www.mariedenazareth.com
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"Des hommes et des dieux" Extrait


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Christian de Chergé
QUAND UN A-DiEU S'ENVISAGE...
S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays.

Qu'ils acceptent que le Maître unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu'ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ? Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes laissées dans l'indifférence de l'anonymat. Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre. Elle n'en a pas moins non plus. En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance. J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui- là qui me frapperait aveuglément.

J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cour à qui m'aurait atteint.

Je ne saurais souhaiter une telle mort ; il me paraît important de le professer. Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.

C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut- être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit, surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement. Je sais aussi les caricatures de l'islam qu'encourage un certain islamisme. Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.

L'Algérie et l'islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme. Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit-fil conducteur de l'Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Eglise, précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans. Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste : « Qu'il dise maintenant ce qu'il en pense ! » Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité. Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec lui ses enfants de l'islam tels qu'il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de sa Passion, investis par le don de l'Esprit dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.

Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout. Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui, et vous, ô amis d'ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sours et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis !

Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'aura pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé de toi. Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN !

Incha Allah !

Alger, l décembre 1993.
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D’expérience, nous savons que les petits gestes coûtent souvent beaucoup,
surtout quand il faut les répéter chaque jour… Nous avons donné notre cœur « en gros » à Dieu, et cela nous coûte fort qu’il nous le prenne au détail. Prendre un tablier comme Jésus, cela peut être aussi grave et solennel que le don de la vie … et vice versa, donner sa vie peut être aussi simple que de prendre un tablier.
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Résumons : ne pas tuer.
Ne pas se tuer soi-même : se demander, peut-être aujourd'hui, est-ce que je m'aime assez ? Est-ce que je ne me détruis pas ?
Ne pas tuer le temps : est-ce que je respecte assez les délais de Dieu ?
Ne pas tuer la confiance : on a si vite dit : je ne lui fais pas confiance ; or celui qui n'a plus la confiance de quelqu'un meurt.
Ne pas tuer la mort : c'est-à-dire ne pas la banaliser ; la mort est toujours la mort de quelqu'un. Et ne pas l'évacuer, même pas sa propre mort ; ma propre mort qui fait partie de ma vie.
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