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Critiques de Coco (II) (100)
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Dessiner encore

Le 07.01.2015, ça vous dit quelquechose? Non?, c'est normal, c'est certainement parce-que vous ce voulez pas vous en souvenir : Pour certains, c'est une première fin de monde, pour d'autres, ce sont des coups de poignards dans la liberté, des ami(e)s qu'on a perdu(e), des larmes de sang qui annonçaient la tempête de novembre.

Coco est dessinatrice. C'est une survivante. le 7 janvier 2015, alors que 12 de ses potes se faisaient massacrer sous les balles de mercenaires d'un dieu qui trouvait ça dur d'être aimé par des cons.

Depuis, Corinne Rey, est submergée par des vagues de "et si...", balayée par des tsunamis de "pourquoi", noyée par des flots de culpabilité, d'incrédulité. Alors, pour échapper aux fantômes noirs assassins qui la hantent, pour vivre à nouveau, pour retrouver des raisons de rire, Coco a repris ses crayons et a décidé de dessiner, de Dessiner encore.

Elle est belle cette BD, elle est bourrée de beaux souvenirs, pleine des rires de ses copains disparus, de la chaleur de Cabu, les blagues de Charb, les gags de Tignous, ... on y trouve tout ça malgré le récit de cette journée terrible de ce 7 janvier, que l'on voudrait oublier et qui pour moi, marqua la fin d'un monde!

Et pourtant, il ne faut pas oublier, il faut faire comme Coco, dessiner, dessiner encore, c'est certainement la meilleure façon de résister à cette haine aveugle et imbécile!
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200 drôles d'expressions érotiques

Quand je reçois un livre via une masse critique, je commence toujours par remercier Babelio et la maison d'édition qui me l'a adressé. avec un petit mot à en- tête à mon prénom (ce que j'ai fort apprécié).

Bon, et bien, pour le commentaire que je vais faire, c'est plus compliqué, ce dictionnaire de 200 drôles d'expressions érotiques tirées d'expressions que nous considérons comme normales que l'on utilise presque tous les jours pour certaines et d'autres que je n'avais jamais entendues comme "aller à la cours des Aides", "être amphibie".... ont été transformées en expressions érotiques, que ce soit un héritage de l'histoire ou simplement un héritage oral. Ainsi, l'expression "se faire passer la bague au doigt" signifie 1- pour une femme, se faire enfiler 2- se faire épouser. Ou cette autre, "branler le manche", 1- se dit d'un homme irrésolu ou d'une affaire incertaine, 2- pour un homme, se masturber.

Et ainsi de suite. Chaque expression est accompagnée par un explicatif sur l'historique de l'expression et quelques exemples de textes de poètes ou d' écrivains ou, mais oui, d' hommes politiques. Le tout illustré par Coco dessinatrice de presse. Je dois avouer que je n'en ai lu que quelques-unes,

la lecture devient vite indigeste! Bref, je ne l'aurais pas acheté ce livre, j'ai pensé m'amuser un brin, mais ce fut un tout petit brin. Cela dit, je félicite l'auteur Agnès Pierron d'avoir eu la patience de les répertorier, d'avoir fait des recherches pour les explications afin d'en faire un dictionnaire assez particulier ma foi, à lire pour les amateurs/trices de ce genre de lecture.

J'en profite aussi pour féliciter greg320i de sa critique bien meilleure que la mienne.
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Dessiner encore

Comme la vague qu'elle dessine à maintes reprises dans l'album, la dessinatrice Coco est prise dans un tourbillon, entraînée vers un fond de culpabilité suite à l'attentat perpétré chez Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 où 12 personnes trouvèrent la mort.



"Les dessinateurs ne se cachent pas derrière des cagoules, eux. Ce sont des pacifiques, qui s’amusent, tout en défendant leurs idées. Un dessin ne tue pas…"



Non un dessin ne tue pas, mais la culpabilité...

Les nuits sans sommeil...

Les jours qui défilent tous pareils, semblables...

La vie qui continue inlassablement...



Coco a ouvert la porte aux frères Kouachi, elle s'est trompée d'étages, elle garde et gardera longtemps cet instant, ce moment, gravé au fer rouge dans sa tête, son esprit et ses souvenirs.



Alors une première psychothérapie non adaptée et une autre avec Monsieur Jean qui la libère et qu'elle nous raconte en dessins tous plus poignants les uns que les autres.



Cet album cathartique habité par l'ombre permanente de ces bourreaux qui ont pris la vie de ces personnes pour des idées est, pour cette petite bonne femme, la soupape de la cocotte minute qui siffle en elle, mais, aussi, pour nous un moyen pour nous rappeler, pour toujours, que la liberté est bien chère quelquefois;



On ne sort pas insensible de cette lecture, c'est mon cas!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dessiner encore

Cela commence par une toute petite bonne femme essayant de ne pas se faire submerger par une grosse vague façon Hokuzai, le bras levé pour que le crayon qu'elle cramponne dans sa main ne prenne pas l'eau. Cette petite femme aux cheveux noirs, c'est Coco, la jeune et talentueuse dessinatrice de Charlie, celle qui a ouvert la porte aux assassins, sous la contrainte d'armes de guerre.

Ce magnifique et cathartique album, c'est le récit de son combat pour ne pas sombrer dans les ténèbres, pour ne pas se laisser emporter par le noir qui survient sans prévenir - le noir des yeux des assassins, le noir des canons des armes, le voile noir qui a drapé de deuil toute l'équipe de Charlie et nous avec - pour ne pas se laisser bouffer par la culpabilité et des "et si" qu'elle a longtemps ressassés. Coco nous raconte combien il lui a fallu se battre (la foirade de sa première thérapie, une espèce de gymnastique des yeux..., est savoureuse) et combien dessiner encore et toujours a été la meilleure des thérapies.

J'ai refermé ce livre avec une boule à la gorge, les yeux embués mais aussi le sourire au bord des lèvres, heureuse d'avoir revu Cabu, Charb, Wolinski et les autres. Par le talent de son crayon, Coco les fait revivre un instant sous nos yeux, raconte la vie joyeuse de la rédaction, leurs fous rires et leurs prises de bec, le courage et la liberté qui les réunissaient, et donne une place particulière à Cabu qui était pour elle une figure tutélaire généreuse et bienveillante ( ah, ses fameux petits gâteau bio maison !).

Je ne saurais que trop conseiller ce livre parce qu'il s'agit d'une oeuvre artistique majeure, de par ce qu'il raconte mais aussi de par la beauté des dessins.
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Dessiner encore

De l'aquarelle et des dessins de presse mêlés pour nous parler du stress post-traumatique, et plus précisément celui vécu après les attentats contre Charlie Hebdo par Coco, qui a été au contact direct des terroristes. C'est forcément poignant, on n'ose imaginer son parcours suite à ces terribles événements.



Elle dévoile son univers intime autour du 7 janvier 2015 : un peu avant, sa légèreté, ses ambitions, mais aussi pendant, sa terreur et sa sidération, et surtout après, submergée par les vagues du traumatisme... Comment vivre avec ça ? Grande question à laquelle répond petit à petit un itinéraire vers la résilience, qui ne semble malheureusement jamais acquise.
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200 drôles d'expressions érotiques

Merci à Babelio et aux éditions LeRobert (comme les dicos ! ^^) pour ce dictionnaire des expressions érotiques.

Comme M. Jourdan qui fait de la poésie sans le vouloir, je fais des blagues cochonnes toutes la journée sans le vouloir... La faute à la langue française et à ses expressions fleuries, et il y a de quoi en perdre son latin !

200 expressions, oui, pas moins de deux cents phrases ou locutions toutes faites, qui nous tendent la main pour nous embrouiller la langue...

On dit souvent en français, du fait des jeux de mots et sonorités semblables, qui nous rappellent des coquineries : "Rhhôôo... t'as l'esprit mal tourné !".

Mais comment faire autrement, puisqu'en français, je viens de l'apprendre, toutes expressions semblent faire référence à une situation scabreuse !

Être en cheville avec quelqu'un, et bien c'est "coïter" avec... Jugez plutôt : au XVIe siècle, la cheville d'Adam désigne le pénis et avoir (mettre) la cheville au trou, plus simplement "cheviller", signifie coïter.

Et on apprendra aussi dans la foulée qu'en 2016, "chevillage" renvoie "à la pénétration anale d'un homme par une femme à l'aide d'un gode-ceinture".... Yiiipppiiie !

Voilà, avec ce petit dico des expressions érotiques, vous pourrez aller au fond de la question, bien faire le tour de toutes ces expressions, grivoises ou coquines, en connaitre les tenants et aboutissants, vous maitriserez votre sujet, et vous pourrez ensuite vous délecter de choquer vos amis en leur expliquant, que non, manger son poisson sans sauce, c'est pas qu'une histoire de régime, et que oui, je vais reprendre du poil de la bête, mais toute seule... Allez, on se comprend à demi-mots.

Au final,ce livre est un vrai dictionnaire, on ne le dévore pas d'une traite, mais on le sort quand on se questionne.

C'est foisonnant, c'est intéressant, mais parfois c'est un peu trop. Trop détaillé, trop incongru, et trop peu usité pour être encore utilisé dans le langage courant. Il n'y a guère que des écrivains acharnés de la langue française pour s'en servir encore.

Mais c'est bien de savoir d'où tout ça vient.

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Dessiner encore

Du 2 septembre 2020 au 16 décembre s’est tenu le procès des attentats de janvier 2015. Parmi les témoignages, l’un des moments forts a été celui de Corinne Rey dite « Coco », celle qui ouvrit la porte aux frère Kouachi et vit depuis avec un sentiment de culpabilité intense et le complexe du survivant. A l’instar de Luz, Catherine Meurisse, Riss et Philippe Lançon, elle libère à son tour sa parole dans un livre, son premier, sorti juste après. Cet album est absolument poignant et retentit longtemps en vous.

*

La dessinatrice se confie sur cette tuerie qui aurait pu l’emporter et ses conséquences. Deux métaphores marquantes parcourent son témoignage : la vague coup de poing d’Hokusai récurrente de la séquence inaugurale qui matérialise à la fois le tsunami émotionnel auquel elle est en proie, la lame de fond qui a bouleversé son quotidien, le creux de la vague aussi … et celle de l’échiquier sanglant de la séquence des « et si » dans laquelle pétrie de culpabilité elle égrène différentes hypothèses qui auraient pu changer le cours de l’histoire tandis que les strips se raccourcissent au fil des pages et se remplissent du rouge sang pour se transformer en cases de plus en plus étouffantes comme celles d’un échiquier du destin sur lequel elle n‘est qu’un pion ou les barreaux d’une prison qui l’enferme dans une culpabilité obsédante, « la solitude d’être vivant » comme dit Lançon dans « le Lambeau ».

*

Au fil des pages on la voit chuter, plonger, s’enfoncer, suffoquer dans une vague qui l’enserre comme un boa constrictor et finalement remonter. Grâce au dessin , grâce aux moments heureux de l’enfance, grâce aux souvenirs aussi. Alors le bleu froid de la vague et le rouge du sang se muent en aquarelles aux teintes douces Elle évoque ainsi son expérience en tant que « petite dernière au sein du journal satirique avec une infinie tendresse. Comme dans « Indélébiles » de Luz, elle remonte le temps pour que vivent les morts et nous fait assister aux conférences de rédaction, à la complicité qui l’unissait à Charb et Cabu qu’elle admirait, leurs vannes de potaches parfois, leurs multiples idées et l’enthousiasme et le vent de liberté qui y régnait.

*

Mais elle ne succombe pas à la tentation hagiographique pour autant. Elle rappelle brillamment les combats menés et les attaques constantes qu’eut à subir cette équipe si attachée à la liberté d’expression dans un style qui ressemble cette fois plus au dessin de presse et elle règle également au passage quelques comptes avec ceux qui, surfant sur la vague inhabituelle de popularité dont bénéficia le journal après le 11 janvier voulurent tirer la couverture à eux ou se montrèrent cupides.

*

C’est un livre « lourd » dans tous les sens du terme : il fait 345p et martèle son sentiment de culpabilité mais c’est un livre courageux et nécessaire. Un témoignage de lutte et de tentative de résilience pour se relever de l’horreur délivré avec énormément de pudeur. Elle a fait sienne la phrase de l’un des fondateurs du journal , Cavanna : « un bon dessin c’est un coup de poing dans la gueule ». Nous finissons un peu groggy …



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200 drôles d'expressions érotiques

Je vais en avoir des choses croustillantes à raconter pour les dîners emmerdants des fêtes de fin d'année, moi !



Après leur avoir causé de la pédérastie dans l'Antiquité, je vais pouvoir leur signaler que leurs petites expressions, qui ont l'air toutes sages, sont en fait toutes à connotations sexuelles !



D'ailleurs, je pense que depuis que j'ai choisi "La pédérastie" pour un Masse-Critique, notre ami Pierre de Babelio doit m'avoir cataloguée avec l'étiquette "Grosse cochonne et obsédée sexuelle" dans la base de donnée du site puisqu'il m'a proposé ce livre.



Alors, mon cher Pierre de Babelio, mettons les choses au point : je ne suis pas grosse ! Le reste est parfaitement juste.



Je me suis marrée à découvrir des expressions du langage courant, expressions que j'utilise souvent (et le reste du monde aussi), expressions qui semblent "normales" mais qui en fait ont un rapport avec la Chose...



Désolée, mais même avec mon esprit mal tourné tel que le mien, lorsque j'entendais "Les carottes sont cuites", je ne pensais pas du tout à la "débandade", même si mon esprit tordu a déjà associé la carotte à un objet phallique. Il me vient d'ailleurs une blague sur le sujet...



Anybref ! Que voilà un livre réjouissant et instructif, sans pour autant devenir lourd ou insipide, sauf si vous êtes fous au point de tout lire d'un coup ! Ce que je déconseille fortement, vous risqueriez de vous lasser.



Moi, je me réservais quelques petites expressions avant d'aller me coucher, ou le matin, avec le café, la bonne humeur était garantie et gare à celui qui me disais "L'affaire est dans le sac" ou "Il reprend du poil de la bête" car j'avais un sourire niais et égrillard sur la face et personne n'a rien compris au boulot !



Bon, ça ne marche pas avec toutes puisqu'il y en avait certaines que je ne connaissais ni d'Ève, ni d'Adam.



Deux pages par expression, pas de texte brut de décoffrage et tout serré, n'ayez pas peur, c'est aéré, aérien, ça fait du bien et les illustrations de Coco ne sont pas piquées des vers.



Ce n'est certes pas la grosse poilade, mais ça a le mérite de nous éclairer sur l'origines de certaines expressions sans pour autant nous souler avec des tas et des tas d'explications.



Une lecture qui m'a donné du grain à moudre, sans que je donne trop ma langue au chat ou que le livre me courre sur le haricot. Au prochain dîner, je vais rompre la glace chez certains, chez ceux qui se vantent de n'avoir jamais peigné la girafe.



Tout ça va me donner du fil à retordre...



Merci pour cette lecture, messieurs des Éditions Robert... (ils ne sèment pas à tout vent, mais presque).


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dessiner encore

Coco nous raconte sa dépression après les attentats du 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo. Elle était là, en première ligne, et a vécu un horrible traumatisme. Elle revient sur ces jours-là, et aussi l’après et l’avant.

Le trait est brut et sommaire, celui du dessin de presse, et la colorisation aquarellée est intense, les couleurs vives, presque agressives, servent à entrer dans les passages de dépression pour mettre en avant les moments de fortes émotions.

Le point fort de cette bande dessinée, c’est d’arriver à nous faire réellement partager ce qu’elle a ressenti, c’est d’avoir réussi à mettre des images sur l’indicible, ces images sont simples, une vague bleue qui submerge, des hachures noires qui bouchent la vue, et puis on revoit Cabu, Charb et les autres, ça fait encore mal. Coco est parvenue à englober la totalité du problème dans une bande dessinée introspective, mais riche en informations. La réalisation de cette bande dessinée apparaît comme quelque chose de nécessaire pour elle, comme une thérapie, un exorcisme, en la lisant, on se rend compte que pour nous aussi elle est nécessaire… et forcément bouleversante.

“Je me rappelle le courage de Charb dans ses positions. Je ne sentais pas la peur : défendre notre liberté de dérision et d'opinion, c'était le plus important.”
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Dessiner encore

Il m'a fallu quelques pages pour entrer dans l'ouvrage et ensuite je ne l'ai plus lâché.



Coco raconte comment elle essaie d'oublier le trauma et d'avancer. Pour ce faire, elle nous raconte son quotidien depuis le 7 janvier 2015, entre espoir, thérapies et rechutes.



Elle revient également sur l'histoire du journal avant l'attentat de 2015. Il y a notamment plusieurs pages passionnantes sur les caricatures danoises et l'incendie de Charlie en 2011 alors qu'elle n'est encore qu'une toute jeune pigiste au journal.

On y voit aussi la vie dans le journal, les conférences de rédaction et on retrouve avec bonheur des dessinateurs que l'on a aimé comme Cabu par exemple.



Coco parvient à nous transmettre toute sa détresse, sa culpabilité, et ses questionnements. Peut-elle encore être heureuse et vivre, quand ses Amis sont morts par exemple...



Elle semble n'éluder aucun sujet, que ce soit la peur, la culpabilité ou les tensions au sein de l'équipe dans les semaines et les mois qui suivirent l'attentat.



Un livre et un témoignage courageux.



Je n'étais pas sûr de vouloir le lire lorsqu'il est sorti, je suis content d'avoir changé d'avis et emprunté cet ouvrage à la bibliothèque Levi-Strauss.
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200 drôles d'expressions érotiques

Vous connaissez la blague du type qui se rend à son travail et rencontre un ami d'enfance devenu professeur de logique ?

– Mais c’est quoi professeur de logique ? il lui demande.

– Je vais te faire une petite démonstration, tu vas comprendre : tu as un aquarium ?

– Oui.

– Donc tu aimes les poissons !

– Oui.

– Donc tu aimes les belles choses…

– Oui.

– Donc tu aimes les femmes !

– Oui.

– Bah voila c’est ça la logique.

Très impressionné, notre personnage arrive à son travail. Autour de la machine à café, il raconte à ses collègues sa rencontre avec le professeur de logique.

– Mais c'est quoi, ça, prof de logique ? demande l'un d'eux.

– C'est simple : t’as un aquarium ?

– Non !

– Et bien t’es pédé !



Voilà ce que me rappelle ce livre d'Agnès Pierron, paru aux éditions Le Robert.



Entrez, entrez Messieurs-dames, vantait la quatrième de couverture : "Saviez-vous que de nombreuses expressions courantes de notre langue avaient à l'origine un sens érotique ? Se donner un mal de chien, n'y voir que du feu, rompre la glace, poser un lapin..." Allez, entrez M'sieurs-Dames !

Chouette, je me dis, on va drôlement se poiler. Et même après, dans la vie de tous les jours, qu'est ce qu'on va rigoler à se ficher des autres qui diront sans savoir "je me suis donné un mal de chien, il n'y a vu que du feu !" On se tapera sur les cuisses, entre gens qui ont lu le bouquin, à s'en décrocher la mâchoire.

Mais peau d'balle, la poilade ! Au fil des pages, l'intérêt s'étiole, ais-je bien compris ce que je lis ? Alors je recommence. Mais non, décidément, je ne vois pas plus le rapport qu'à ma première lecture. Je retourne à la quatrième de couverture : Se donner un mal de chien, rompre la glace, à l'origine, un sens érotique, c'est bien marqué !



C'est moi ? Ou alors celui qui a écrit cette quatrième de couv' n'a pas eu le temps de lire le livre ?... Trop occupés chez Robert ?



La gouaille du rabatteur avait excité ma curiosité. Quelle déception !



Déjà auteur de plusieurs livres sur le sujet, Agnès Pierron tord les mots en explorant leur champ sémantique et leur polysémie, jusqu'à ce qu'elle puisse, à force d'interprétations, les faire entrer dans son livre, à la vas-y-que-j-te-pousse. La voilà, notre leçon de logique : billard = queue = sexe.



Mouais...Bon... d'accord, si elle veut.

Le livre est agrémenté de dessins de Coco (Charlie Hebdo), plutôt sympas ("poser un lapin").



Je remercie les éditions Le Robert - dont je recommande plutôt la série des "Lettres à ..." - et l'équipe de Babelio pour ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique, et regrette que le traitement capillotracté n'ait pas du tout répondu à mes attentes.
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Dessiner encore

Vagues d'émotions et vagues déferlantes, vagues qui nous font remonter à la surface ces scènes dévastatrices de l'attentat de Charlie Hebdo.

Coco a toujours dessiné, s'applique à dessiner le plus juste, et dessine encore. Ici elle nous livre les coulisses intimes de ses états d'âme, et ça semble avoir été un travail très réfléchi mais en même temps très spontané, et probablement difficile à livrer.

Les bulles, les couleurs, le rythme, la diversité des traits, ses regards, dévoilent sans conteste son talent de dessinatrice.







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Dessiner encore

Dessiner encore, malgré tout, malgré la sidération, malgré le chagrin, malgré la culpabilité de la survivante.

Coco a survécu, le 7 janvier 2015, à l'attaque de ces deux ombres noires - qui ne cessent de la traquer, partout et tout le temps.

Cet album est là pour cacher les deux ombres derrière le dessin, derrière les souvenirs joyeux, derrière la vie qui reprend, derrière sa petite famille.

Mais c'est difficile.

Car la moitié de ses pages nous montrent Coco lutter contre les immenses vagues de la douleur, se noyer dans un océan de larmes.

Un album cathartique.

Challenge Bande dessinée 2022
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Dessiner encore

Comment rendre compte de l'indicible ...

Chacun fait ce qu'il peut ...

Un écrivain écrit ... un chanteur chante ... un dessinateur dessine ...

Enfin chacun essaie de faire ce qu'il peut pour que le gouffre qui nous étreint puisse s'évacuer !

La représentation graphique des émotions est remarquable.

Le texte est léger mais il n'est pas là pour nous faire comprendre les sentiments, juste pour accompagner la dessinatrice qui nous explique,

L'impression de noyade quand on sait qu'une lame de fond vous entraîne et vous prive de la capacité de réagir,

L'impression de vivre et revivre toujours et encore le même moment, celui qui a tout déclenché, lui qui a sonné comme le terminal de la vie, celui qui a fait que tac tac tac,

L'impression de ne pas savoir si on peut ... si on peut être heureux ... si on peut aimer ... si on peut être aimer ... si on peut vivre ... quand d'autres ne le peuvent plus de par sa propre faute ... mais est ce vraiment sa faute ?

L'impression d'essayer de reprendre le cours de sa vie avec l'autre ... avec sa gamine .. avec les autres .. tout est compliqué .. vivre ou revivre est compliqué,

L'impression de ce que c'est de dessiner ... comment saisir le trait ... comment représenter ce qu'on cherche à dire où à faire dire ... comment parler de ce qui a été, non pas au passé mais dans un présent toujours vivant.



La solution, la seule solution ...

Pour nous ... écrire encore et encore ...

Pour d'autres ... chanter encore et encore ...

Pour coco ...dessiner encore et encore ...

Pour tous ... crier encore et encore ... je suis CHARLIE
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Dessiner encore

"Noir et lumineux, tendre et incisif, véritable roman graphique Coco nous plonge dans sa réalité nous entrainant avec elle dans le remous et les lames de fonds de sa vie depuis "les attentats de Charlie". Il faut dire que plonger dans une telle histoire noire quand elle est menée avec autant de talent permet de ne pas sombrer car ce qui ressort pour moi de cette tranche de vie c'est la volonté d'un esprit cartésien de surnager et de garder espoir en ce monde et ces petits riens. Petite mais costaude merci Coco d'être là et de témoigner.
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200 drôles d'expressions érotiques

J'étais emballée par ce dictionnaire d'expressions érotiques "que l'on utilise tous les jours sans le savoir", moi qui ai suivi des études de lettres et langues. J'adore l'ancien français et examiner l'évolution du sens des mots.

Et quand en plus j'ai découvert dans mon exemplaire une lettre des éditions Le Robert, lettre personnalisée et très sympathique, j'étais tout à fait enthousiaste. Malheureusement, ma joie est allée en s'amenuisant...



Le plus gros reproche que j'ai à formuler, c'est le fait qu'il n'y ait pas d'explication précise sur l'évolution du sens de l'expression. L'auteur s'attarde plus à faire un catalogue d'expressions sémantiquement proches qu'à effectuer vraiment un travail de recherche sur l'expression elle-même. Par exemple avec l'expression "boute-en-train" dont il n'est réellement question que sur deux petits paragraphes sur les huit que contient cette entrée.



Un autre reproche est qu'elle interprète parfois elle-même le sens érotique qui POURRAIT se cacher dans une expression employée couramment. Par exemple pour l'expression "donner un coup de pouce", elle explique que "le pouce est un symbole phallique" et que, de ce fait, cette expression peut avoir le sens de donner un coup de quéquette... Mouais.



Il y a pourtant des entrées et des explications intéressantes, comme "Faire du boucan" (le boucan étant autrefois un bordel) ou "ne pas pouvoir être au four et au moulin" (le four étant le sexe féminin et le moulin "à vent" les fesses de ces dames).



Les illustrations caricaturales et imagées de Coco sont les bienvenues. Elles illustrent de manière drôle, intelligente et tout à fait imagée certaines entrées de ce dictionnaire.



J'avoue cependant ne pas avoir lu toutes les expressions (rares sont ceux qui lisent le dictionnaire comme un livre de chevet). Je ne doute pas de trouver encore quelques explications intéressantes, mais malheureusement je ne doute pas non plus d'être encore déçue par les explications fournies par Agnès Pierron. J'aurais souhaité un travail plus littéraire, plus recherché.



Je remercie toutefois Babelio et les éditions Le Robert pour m'avoir permis de critiquer ce livre et pour l'attention qu'ils m'ont apportée lors de l'envoi.
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Dessiner encore

Les faits sont ancrés. Ils la submergent, la retournent et la noient. Les vagues la broient, matin, soir, peu importe, elles reviennent lourdes de leurs souvenirs qui laminent réamorçant à chaque heure la culpabilité, la peur et le chagrin. Coco ne s’en défait pas, elle qui a vécu l’horreur et la perte, elle dont la vie a basculé un matin de janvier 2015, le 7 ; les amis sont morts ou blessés, elle, est brisée.



Dessiner : c’est extérioriser le mal, c’est occuper l’esprit, c’est dire et crier, rire, matérialiser la peine, offrir une place aux défunts, y penser, continuer, avancer, fucker les abrutis. Vivre. Et Coco vit.



Reste la douleur portée en fardeau, rivée aux pores, indissociable de sa personne malgré le temps et la psychothérapie. Coco la partage dans ce très bel album dont la lecture bouleverse. Un partage sans fard ou faux-semblant. Un don.



Une bande dessinée incontournable. (Pour entendre, pour savoir, pour comprendre…)
Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Dessiner encore

Les émotions de lecture de Cécile

Dessiner encore, toujours, sans répit… pour survivre au tsunami des attentats terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015. Et plus particulièrement à ceux contre Charlie Hebdo.

C’est ce que raconte la dessinatrice Coco dans cette BD. Accueilli par cette vibrante couleur bleue, symbole des émotions de Coco qui la submergent, l’engloutissent au risque de la faire disparaître, c’est un océan de sentiments : la peur, la culpabilité d’avoir ouvert la porte, de continuer à vivre, d’aimer, de rire, mais aussi nous esquisse le stress post-traumatique, la survie.



Coco nous parle à coups de couleurs de son Charlie, de son parcours, de sa tendresse pour Cabu et ses collègues. C’est sensible à la finesse de son trait de crayon, évidemment militant pour rappeler qu’un crayon n’a jamais tué et du nécessaire droit au blasphème et à l’irrévérence.



Dessiner encore de Coco aux éditions Les Arênes BD : Un essentiel qui rejoint Indélébiles de Luz et Le Lambeau de Philippe Lançon dans ma bibliothèque ! Indispensable !


Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Dessiner encore

C'est un livre très lourd : il pèse son poids dans le sac et quand on le manipule. Je me suis dis que ce roman graphique était l'équivalent de la "livre de chair" que devra donner le marchand Antonio pour rembourser son emprunt auprès de Shylock, l'usurier dans la pièce de Shakespeare "Le marchand de Venise".

Cette livre de chair est le prix à payer si Antonio ne peut s'acquitter de sa dette : Coco, la dessinatrice a survécu à l'attaque qui a eu lieu en 2015, dans les locaux de "Charlie". Terrifiée, sous la menace d'armes lourdes, elle a composé le code de la porte qui donnait accès à la salle de rédaction et qui a permis aux tueurs de pénétrer à l'intérieur.

Coco veut/essaye de continuer à vivre avec la culpabilité du survivant, le même avec lequel vivait les rescapés des camps de la mort de la Shoah ou tous ceux qui ont survécu à un traumatisme. Et elle s'accroche Coco et ce roman graphique est le récit de cet "accrochage" : de sa rencontre avec des spécialistes de ces situations, de ses souvenirs très vivants de ses collègues de la rédaction de Charlie (elle était la petite dernière), du jour J, de l'après, de cet après dont elle ne garde que certains moments en mémoire, comme les pièces d'un puzzle, éparpillées.

Il est très beau esthétiquement parlant ce roman, bleu comme la mer, le ciel, l'angoisse. Il y a le trait noir du crayon, mais il y a aussi les couleurs de la forêt en automne pour la cueillette des champignons, au printemps. Il est très drôle ce texte aussi, plein d'anecdotes qui redonnent vie aux défunts de la rédaction de Charlie et à ceux qui ont pris le relais. Il questionne ce roman sur la liberté d'expression, sur l'insolence, sur la remise en cause des idoles, sur la bêtise ...

Et je me souviens les jours avant l'attentat, j'avais posté sur un réseau social une "Une" de Charlie concernant une dinde pour Noël qui portait le nom d'un personnage de télé-réalité. J'avais ri sur cette Une si juste, si drôle. J'ai beaucoup pleuré quelques jours après en janvier 2015 et c'était la première fois que Charlie en était la cause.

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Dessiner encore

Cette petite bonne femme aux cheveux bruns emportée par les vagues et les flots, c'est Coco, dessinatrice à Charlie Hebdo présente dans les locaux le 7 janvier 2015. C'est elle qui a ouvert la porte de la salle de réunion aux deux terroristes.

Et aussitôt la fusillade à éclaté.

Et depuis, elle ne s'en remet pas, et comment peut-on se remettre de ce traumatisme ?

Elle raconte son cheminement et aussi les souvenirs des moments de travail lorsque ses amis victimes étaient encore là ; un croquis et un souvenir pour chacun.

Les pages consacrées à ses amis dessinateurs et chroniqueurs sont plus apaisées et il faut lui souhaiter plus apaisantes.

C'est un livre beau, touchant, poignant, étonnant, les dessins ou les pages noires sont plus explicites qu'un long texte...

Je souhaite que le dessin et la rédaction de ce livre ait pu apporter à l'autrice autant de réconfort que possible, la tâche n'est certainement pas facile. Merci.

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