James Lincoln Collier

Quant à moi, je ne serai plus là pour toquer à ta porte, alors tu devras désormais apprendre à toquer aux portes toi-même.
TOC TOC TOC, à toutes les portes que je n'ai pas pu franchir.
TOC TOC TOC, à toutes les portes qui te permettront de réaliser tes rêves.
TOC TOC TOC, pour moi. Parce qu'en donnant le meilleur de toi-même, c'est la meilleure partie de moi qui continue de vivre en toi.

Le premier de ces hot sevens,Willie the Weeper,est aussi un des morceaux les plus hot.Le grand moment est constitué par le solo de Louis et par le passage collectif qui lui succède.Armstrong commence son solo par une phrase dont la tension est produite par une succession de notes syncopées aboutissant pour finir à un bref vibrato : une figure rythmique ,donc plus que mélodique.A la sixième mesure il relâche la tension en déroulant soudainement une superbe figure,légèrement ascendante puis descendante : un de ces brefs joyaux dont il ne cesse de nous émouvoir.Il resserre le tout à nouveau,par une série de notes répétées rapidement,et à la douzième mesure,alors qu il commence à se diriger vers la partie collective finale,il lance une haute note d appel (fondue en une septième bleue),émise nettement en arrière du temps,et qu il charge d un vibrato tout en la tenant telle quelle.A la quinzième mesure,il répète le coup,visant alors la montée à la tonique,mais la retenant un moment pour accroître la tension,pour ensuite la faire éclater violemment,la tenant à nouveau dans un vibrato,et tandis que s annonce le premier temps du passage collectif,il part en culbute de sa note haute,avec une figure qui descend en cascade et lui permet de reprendre en puissance le passage collectif,tout en phrases simples,directes,commencées le plus souvent dans l aigu pour venir s épanouir plus bas.Il s agit là d un jazz hot au maximum de sa fougue ;et on imagine combien il dut réduire au désespoir les autres trompettistes -et même tous les musiciens de jazz,quel que soit leur instrument.

"Papa, rentre à la maison, j'aimerais vraiment te ressembler mais je commence à oublier qui tu es."