AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Partemps


KOUNG IE TCH’ANG.(I)

1. Le Maître dit que Koung ie Tch’ang était un homme à qui l’on pouvait convenablement donner une fille en mariage ; que, bien qu’il fût dans les fers, il n’avait mérité aucun châtiment. Il lui donna sa fille en mariage. Le Maître dit que Nan Ioung, dans un État bien gouverné, aurait toujours une charge ; que, dans un État mal gouverné, il saurait, (par sa circonspection), échapper aux tourments et à la peine capitale. Il lui donna en mariage la fille de son frère. Nan Ioung, disciple de Confucius, habitait Nan koung. Il s’appelait T’ao et Kouo. Son surnom était Tzeu ioung, et son nom posthume King chou. Il était le frère aîné de Meng I tzeu.

2. Le Maître dit de Tzeu tsien : « Quelle sagesse est en cet homme ! Si la principauté de Lou n’avait pas de sages, où celui-ci aurait il puisé une telle sagesse ? » (Tzeu tsien était disciple de Confucius. Son nom de famille était Fou ; son nom propre, Pou ts’i).

3. Tzeu koung demanda : « Que dites vous de moi ? » Le Maître répondit : « Vous êtes un vase (qui peut être employé, mais à un seul usage). » Tzeu koung reprit : « Quel vase ? » « Un vase pour les offrandes, dit (Confucius). » Les vases que les Hia appelaient hou, ceux que les Chang appelaient lien, et ceux que les Tcheou appelaient fou et kouei, servaient à offrir le millet dans les temples des ancêtres ; ils étaient ornés de pierres précieuses. Bien que Tzeu koung (n’eût encore d’aptitude que pour une seule chose, et) ne fût encore qu’un vase, c’était un vase très noble. Ses talents lui permettaient de traiter les affaires publiques et d’exercer la charge de grand préfet, ce qui était honorable. Son langage avait une élégance remarquable, ce qui faisait comme l’ornement de sa personne.

4. Quelqu’un dit : « Ioung est très vertueux, mais peu habile à parler. » Le Maître répondit : « Que sert d’être habile à parler ? Ceux qui reçoivent tout le monde avec de belles paroles, qui viennent seulement des lèvres, et non du cœur, se rendent souvent odieux. Je ne sais si Ioung est vertueux ; mais que lui servirait d’être habile à parler ? »

5. Le Maître ayant engagé Ts’i tiao Kai (Tzeu Iou) à exercer une charge, celui-ci répondit : « Je ne suis pas encore parvenu à savoir parfaitement (l’art de gouverner moi-même et les autres). » Cette réponse réjouit le Maître. (qui fut heureux de voir que son disciple comprenait la nécessité d’apprendre à se gouverner soi-même et les autres, avant d’accepter une charge).

6. Le Maître dit : « Ma doctrine n’est pas mise en pratique. Si (renonçant à enseigner inutilement les hommes, et fuyant le monde) je montais sur un radeau et me confiais aux flots de la mer, celui qui me suivrait, ne serait ce pas Iou (Tzeu Iou) ? » Tzeu Iou, entendant ces paroles, en éprouva une grande joie. Le Maître dit : « Iou a plus d’audace que moi ; mais il n’a pas le discernement nécessaire pour bien juger (s’il l’avait, il ne penserait pas que je voulusse fuir la société des hommes). »

7. Meng Ou pe demanda si la vertu de Tzeu Iou était parfaite. Le Maître répondit : « Je ne le sais pas. » Meng Ou pe renouvela la même question. Le Maître répondit : « Iou est capable de former les troupes d’une principauté qui possède mille chariots de guerre. Je ne sais pas si sa vertu est parfaite. » « Que pensez vous de K’iou ? » Le Maître répondit : « K’iou est capable de gouverner une ville de mille familles, ou la maison d’un grand préfet, qui a cent chariots de guerre. Je ne sais pas s’il est parfaitement vertueux. » Une principauté qui possède mille chariots de guerre est celle d’un grand prince. Une maison qui a cent chariots de guerre est celle d’un ministre d’État ou d’un grand préfet. Le titre de gouverneur désigne le préfet d’une ville et l’intendant de la maison d’un grand dignitaire. Le préfet d’une ville a la direction des personnes, et l’intendant d’une maison, celle des affaires.

(Meng Ou pe demanda) : « Que dites vous de Tch’eu ? » Le Maître répondit : « Tch’eu serait capable de se tenir en habits de cour auprès d’un prince, et de converser avec les hôtes et les visiteurs. Je ne sais pas si sa vertu est parfaite. »

8. Le Maître dit à Tzeu koung : « Lequel des deux l’emporte sur l’autre, de vous ou de Houei ? » Tzeu koung répondit : « Comment oserais je me mettre en parallèle avec Houei ? Il suffit à Houei d’entendre expliquer une chose pour qu’il en comprenne dix. Moi, quand j’en ai entendu expliquer une, je n’en comprends que deux. » Le Maître dit : « Vous lui êtes inférieur ; je suis de votre avis, vous lui êtes inférieur. »

9. Tsai Iu (était si paresseux qu’il) restait au lit pendant le jour. Le Maître dit : « Un morceau de bois pourri ne peut être sculpté ; un mur de fumier et de boue ne peut être crépi. Que sert de réprimander Iu (Tsai Iu) ? Auparavant, quand j’avais entendu parler un homme, je croyais que sa conduite répondait à ses paroles. A présent, quand j’ai entendu parler un homme, j’observe ensuite si ses actions répondent à ses paroles. C’est Iu qui m’a fait changer la règle de mes jugements. »

10. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore vu un homme qui eût une fermeté d’âme inflexible. » Quelqu’un dit : « Chenn Tch’ang (a cette fermeté d’âme). » Le Maître répondit : « Tch’ang est l’esclave de ses passions ; comment aurait il la fermeté d’âme ? »
11. Tzeu koung dit : « Ce que je ne veux pas que les autres me fassent, je désire ne pas le faire aux autres. » Le Maître répondit : « Seu, vous n’avez pas encore atteint cette perfection. »

12. Tzeu koung dit : « Il est donné à tous les disciples d’entendre les leçons du Maître sur la tenue du corps et les bienséances, mais non ses enseignements sur la nature de l’homme et l’action du Ciel. » (Ce grand sage procédait avec ordre et graduellement).

13. Quand Tzeu lou avait reçu un enseignement, il craignait d’en recevoir un nouveau, jusqu’à ce qu’il fût parvenu à mettre en pratique le premier.

Tzeu lou s’empressait moins d’apprendre du nouveau que de mettre en pratique ce qu’il savait déjà. Il désirait faire promptement ce qu’on lui avait enseigné et se préparer à recevoir plus tard de nouveaux enseignements. En voyant que, tant qu’il n’avait pas fait ce qu’on lui avait enseigné, il craignait d’apprendre du nouveau, on peut juger que, quand il l’avait fait, sa seule crainte était de ne pas recevoir de nouveaux enseignements.
14. Tzeu koung demanda pourquoi K’oung Wenn tzeu (grand préfet de la principauté de Wei.) avait reçu (après sa mort) le nom de Wenn, Poli ou Cultivé. Le Maître répondit : « Bien qu’il fût très intelligent, il aimait à être enseigné ; il n’avait pas honte d’interroger même ses inférieurs. C’est pour cette raison qu’il a reçu le nom posthume de Wenn. »

15. Le Maître dit que Tzeu tch’ang (Koung suenn K’iao, grand préfet de Tcheng) pratiquait parfaitement quatre vertus : à savoir, la déférence envers ses égaux, le respect envers ses supérieurs, la bienfaisance envers le peuple, la justice envers ses sujets.

16. Le Maître dit : « Ien P’ing tchoung (nommé Ing, grand préfet de Ts’i) est admirable dans ses relations avec ses amis ; leur intimité eût-elle duré depuis longtemps, il les traite toujours, avec respect ».

17. Le Maître dit : « Tsang Wenn tchoung a fait bâtir, pour loger une grande tortue, un édifice où la sculpture a figuré des montagnes sur les chapiteaux des colonnes, et la peinture a représenté des algues marines sur les colonnettes du toit. Peut on dire que ce soit un homme éclairé ? » Tsang Wenn tchoung, nommé Tch’enn, chef de la famille Tsang suenn, était grand préfet dans la principauté de Lou. Ts’ai, grande tortue, ainsi nommée parce qu’elle provenait du pays de Ts’ai (aujourd’hui compris dans le Jou gning fou, province de Ho nan). Wenn tchoung croyait qu’une tortue entourée de tant d’honneurs ferait certainement descendre les faveurs célestes. Il ignorait que la tortue n’a d’usage que pour la divination, qu’elle peut seulement donner des présages heureux ou malheureux, mais ne peut pas dispenser les biens et les maux. Méritait il de passer pour un homme éclairé ?

18. Tzeu tchang dit : « Tzeu wenn, premier ministre (de Tch’ou), fut trois fois élevé aux honneurs et créé premier ministre ; il n’en manifesta aucune joie. Il fut trois fois dépouillé de sa charge ; il n’en manifesta aucun mécontentement. En quittant la charge de premier ministre, il faisait connaître à son successeur ses actes administratifs. Que faut il penser de lui ? » Le Maître dit : « Il a été fidèle au devoir. » Tzeu tchang reprit : « Sa vertu a-t-elle été parfaite ? » Le Maître répondit : « Je ne le sais pas ; son indifférence pour les charges est elle la perfection ? »

(Tzeu tchang, dit) : « Ts’ouei tzeu, (qui était tai fou dans la principauté de Ts’i), ayant tué son prince, le prince de Ts’i, Tch’enn Wenn tzeu, qui avait dix attelages de quatre chevaux, abandonna ses richesses, et quitta sa terre natale (parce qu’elle avait été souillée du sang de son prince). Arrivé dans une autre principauté, il dit : Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu. Et il s’en alla. Quand il arrivait dans une nouvelle principauté, il disait toujours : « Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu. » Et il se retirait. Que faut il penser de lui ? » Le Maître répondit : « Il craignait la moindre souillure. » Tzeu tchang reprit : « Sa vertu a-t-elle été parfaite ? » (Confucius) répondit : « Je ne le sais pas ; a-t-il atteint la perfection de la vertu ? »
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}