La Petite Librairie, c'est tous les quinze jours ! Vos libraires Gérard Collard et Thomas Raymond vous présentent leurs dernières pépites littéraires. Ils sont accompagnés de chroniqueurs : Jacqueline Pétroz, Didier Debroux, Mélanie Cheymol ou encore Jean-Edgar Casel ! Un programme qui vous réservera des surprises et des rencontres exclusives ! A NE PAS MANQUER !!!!!!!
Journal intégral - 1815-1818 de Gaspard Gourgaud et Jacques Macé aux éditions Perrin
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Les premières enquêtes de Lizzie Martin de Patricia Ann Granger et Delphine Rivet aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/1019626-nouveautes-polar-les-premieres-enquetes-de-lizzie-martin.html
Sang chaud de Kim Un-Su aux éditions Matin Calme
https://www.lagriffenoire.com/1030156-nouveautes-polar-sang-chaud.html
La femme révélée de Gaëlle Nohant aux éditions Grasset
https://www.lagriffenoire.com/1029111-divers-litterature-la-femme-revelee.html
18.3: Une année à la PJ de Pauline Guéna aux éditions Denoël
https://www.lagriffenoire.com/1029494-livres-politiques-183-----une-annee-a-la-pj.html
Rituels de Philippe Charlier aux éditions du Cerf
https://www.lagriffenoire.com/1032145-divers-voyage-rituels.html
Aldobrando de Cretonne & Gipi aux éditions Casterman
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Wild West - tome 1 - Calamity Jane de Thierry Gloris et Lamontagne Jacques aux éditions Dupuis
https://www.lagriffenoire.com/1031949-achat-bd-wild-west-t1-----calamity-jane.html
La maison de l'abbaye de Jean d'Aillon aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/1028948-nouveautes-polar-la-maison-de-l-abbaye.html
La Dictatrice de Diane Ducret aux éditions Flammarion
https://www.lagriffenoire.com/1031487-divers-litterature-la-dictatrice.html
La Citadelle de Archibald Joseph Cronin aux éditions Livre de Poche
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Les Magnolias de Florent Oiseau aux éditions Allary
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Tout en continuant, la jeune femme au piano tourna la tête et l'inspecta de la tête aux pieds. Elle devait avoir vingt-cinq ans. Ses yeux étaient sombres dans un visage pâle, mais ils avaient une expression triste et pleine de défi à la fois qui retenait l'attention. Sa gabardine bleu marine lui moulait les hanches. Ses orteils jouaient avec des sandales en cuir rouge et usé. Ses cheveux blonds étaient coiffés sans la moindre recherche.
Vers la fin d'un après-midi de 1938, le vieux curé Francis Chisholm gravissait, clopin-clopant, le raidillon qui mène de l'église Sainte-Colomba au presbytère, sur la colline. Malgré son infirmité, il préférait ce sentier à la pente plus douce de Mercat Wynd; arrivé à l'étroit portail de son jardin enclos de murs, il s'arrêta avec un air naïf de triomphe, pour reprendre haleine, tout en contemplant la vue qui lui avait toujours été chère.
Il se rendait compte, avec une cruelle perspicacité, que tous ses prétendus maux étaient dus à l’argent. Elle n’avait de sa vie travaillé un seul jour, elle se dorlotait, se soignait, se nourrissait trop bien. Si elle ne dormait pas, c’était parce qu’elle ne prenait aucun exercice... pas plus pour son cerveau que pour ses muscles. Elle n’avait rien à faire qu’à détacher les coupons de ses titres, à penser à ses dividendes, à secouer sa femme de chambre et à combiner des menus pour elle et son chouchou, un loulou de Poméranie. Si elle voulait bien sortir de son cabinet et faire quelque chose de sensé, renoncer à toutes les pilules, à tous les sédatifs, soporifiques, cholagogues et autres niaiseries... donner de son argent aux pauvres, aider les autres et ne plus penser uniquement à elle... Mais jamais, jamais elle n’y consentirait, ce n’était même pas la peine de le lui demander. Elle était moralement morte et lui aussi l’était, dieu lui pardonne.
Un accent d'indignation faisait maintenant vibrer sa voix.
- En deux circonstances j'ai entendu un honorable membre se lever pour proposer que la Chambre " fasse passer un chapeau à la ronde ", pour soulager la misère des régions minières. Peut-on imaginer rien de plus infâme ? Usés, épuisés comme ils le sont, ces malheureux ne vous demandent pas la charité, ils demandent justice. Cette loi ne la leur assure pas. C'est un service rendu du bout des lèvres, c'est de l'hypocrisie.
Ce monde qu'il venait de découvrir était fascinant, avec ses magnifiques chevaux au pas fier, ses lourds éléphants, ses lions souples aux yeux jaunes, ses acrobates aux équilibres stupéfiants, ses jongleurs aux mains prestes, ses danseurs de corde se balançant en l'air sous leurs parasols de papier. Tout cela lui rappelait Manet et sa Lola sur la code raide et il se sentait capable, lui aussi, d'interpréter ces scènes si richement colorées.
" Mangez moins , les portes du paradis sont étroites."
Soudain, de l'obscurité, surgit une rame de quatre bennes chargées, roulant toutes seules. Geordie sauta de côté, une demi-seconde trop tard. La rame se précipita sur lui, l'emporta d'un coup à vingt mètres, le lança à terre, passa dessus, laissa sur la voie son corps broyé, et continua sa course avec fracas.
Il se cramponna à la rampe de l'escalier, haletant, désespéré, le visage sombre et injecté de sang, puis essaya de passer devant Arthur. Celui-ci ne bougea pas.
- Allez donc à votre réunion, mais je sais que c'est vous qui avez tué ces hommes et je vais m'occuper de leur faire rendre justice.
Le visage de Barras se colora davantage :
- On fait cette guerre pour que ce soit la dernière.
- C'est ce qu'on a toujours dit, s'écria Arthur d'une voix plus forte. On le répétera encore pour décider les peuples à s'entre-tuer, quand éclatera la prochaine guerre.
Le temps était superbe ; dans les feuillages épais, les roses trémières étaient en pleine floraison. Cette lumière étincelante, cet air doux comme une caresse, l'exercice, ces amis agréables, la nouveauté étourdissante des images et des sons, le mugissement d'une péniche, la couleur de la blouse d'un ouvrier, la pose de la femme de l'éclusier dont la silhouette se découpait sur le ciel pur, tout éveillait en Stephen une extase frémissante, et surtout la certitude qu'il s'était enfin " trouvé " dans la " vie artistique ", tout l'enivrait comme une drogue.