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Citations de DOA (312)


La guerre est mère de toutes les commémorations mais c'est une mauvaise mère, elle ne respecte rien, ni les grandes idées, ni les hommes, elle les dévore et leur survit. Toujours.
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Le temps est une rivière qui coule et use. Et le passé ne revient pas.
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Intrigué, Soubise monte le volume et suit attentivement le reportage. Il y a quelques mois, l’attitude du ministre était fort différente, il était très hostile à cette nouvelle technologie. Pourquoi cette volte-face ? Maintenant ? Un timing qui risque de contrarier les propres projets de Guérin. À moins qu’il ne prépare un coup fourré.
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Il contemple cette capitale (kaboul) à la renaissance anarchique et fragile, dopée à la came financière internationale, au cash des junkies de la guerre, à la guerre perpétuelle qui plombe le pays. Partout, elle a laissé des traces de sa petite vérole, sur les routes, en carcasses, sur les murs troués, sur les estropiés. On débarrasse, on bouche, on cache, mais toujours ça revient. p 223
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Aussi loin que l'on fuie, il y a une personne à laquelle on n'échappe pas, jamais, soi.
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Il est simple de voir le vide à la place du chagrin.
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Les deux cents milliards de la cocaína, par année, il faut des gens pour les payer. Et qui peut payer ? Nosotros. Chaque fois que quelqu’un achète sa cocaína ici, il paie les cartels. Il est responsable de más violencia, más miseria ailleurs… Les drogués, ils ne tuent pas, ils ne pillent pas, ils ne polluent pas tout, ils font pire, ils consomment.
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Préféré de leurs parents, Peter n'a jamais eu à se battre pour leur affection et leur admiration, et croyait dur comme fer à leur immortalité. Cigale avec leur amour, il ne s'est pas préparé à en manquer un jour. Il partait et savait qu'il pouvait revenir sur un coup de tête, attendu, espéré, jamais ils n'avaient assez de lui.
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Au-delà de cultures , d'histoires et de budgets propres , qui les singularisent , elles sont dirigées par des animaux administratifs à sang froid dont le principal intérêt est la progression de leur carrière , un mouvement conditionnè par leur capacité à briller auprès du pouvoir - et on brille bien mieux seul - pas par un travail efficace , accompli en bonne intelligenve avec leurs petits camarades .
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Fidélité, charité bien ordonnée, les termes sont choisis. (page 110)
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Dix à quinze mille troufions poireautent ici en permanence, en partance pour l’enfer ou pour le paradis, le home sweet home, le conflit ou le cimetière.
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Leur fille est venue passer une semaine en leur compagnie, entre deux séjours avec ses copains et c'est sans doute a dernière année qu'ils partent ainsi tous les quatre en voyage. En septembre, elle habitera dans une autre ville, ils la verront moins. Après ce sera leur fils. Le temps file. Ponsot ne peut s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse.
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Sher Ali se tient près de l'Américain aux longs cheveux. Il l'a vu s'immobiliser et refuser de s'en prendre à son jeune guerrier. Ce sont des lâches, ils préfèrent laisser leurs machines assassiner les enfants pour eux. Le Roi Lion ordonne à ses moudjahidines de retirer armes et équipement au croisé survivant, et de le ligoter.
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Voodoo et Ghost arrivent sur place quarante minutes plus tard, au milieu d’un ballet aérien chaotique dans lequel tout ce que l’ingénierie belligérante est capable de faire voler se côtoie, se frôle, se rate de peu. Bagram, c’est un réceptacle à gros-porteurs construit, à presque deux mille mètres d’altitude, par les Soviétiques période realpolitik, âprement disputé par les seigneurs de guerre version pilleurs fratricides puis arraché aux talibans à grand renfort de mégatonnes à guidage laser dans les premiers jours de l’offensive de 2001. C’est un chancre désormais bien mûr au milieu de la plaine de Shomali, autrefois qualifiée de Jardin de Kaboul tant elle était fertile, et aujourd’hui déserte, labourée jusqu’à l’os par trente années de bombes, d’obus et de mines. Quartier général de la RC-Est, plus grosse installation guerrière de tout l’Afghanistan, c’est le croisement bâtard entre la démesure du génie militaire et l’urbanisme banlieusard made in USA, avec ses artères droites, perpendiculaires, ses incontournables Hesco, ses tentes XXL, ses engins de mort, ses terrains de sport, ses centres commerciaux et ses chaînes de fast-foods. Dix à quinze mille troufions poireautent ici en permanence, en partance pour l’enfer ou pour le paradis, le home sweet home, le conflit ou le cimetière.
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Lynx retira son sac à dos d’un mouvement sec, à la manière de quelqu’un qui cherche à se débarrasser d’un poids trop important pour ses épaules. Il s’assit sur un banc et regarda la foule étrangère qui déambulait devant lui sur les Champs-Élysées. Pas un sourire qu’il aurait pu suivre dans cette mer de visages inexpressifs. Pas une seule invitation à ne pas se fermer un peu plus. Une musique languide, castratrice, inondait ses oreilles et le protégeait de l’extérieur. Dans ce vide sonore, les gens paraissaient fonctionner au ralenti.
Il faisait chaud, il transpirait, son T-shirt lui collait à la peau. Il était presque semblable à tous ces touristes. Lui ne marchait pas au hasard cependant, pas plus qu’il ne profitait d’une quelconque vacance, insouciant, aléatoire, à la dérive. Il explorait ses trois cercles de sécurité, révisait les cabines téléphoniques à pièces, à carte, les cybercafés, les échappatoires, les points de rupture, les allées. Les impasses.
Il les connaissait par cœur.
Il fut un temps où ce décalage avec la normalité l’amusait. Fendre des foules inconscientes, savoir ce que les autres ignorent, participer d’une réalité dissimulée à l’homme du commun, éternel dommage collatéral d’une guerre clandestine, permanente et violente. Tout cela lui paraissait très excitant. Il avait souscrit au mythe de la caste des seigneurs, une belle histoire. Une excuse pratique.
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Amel a le même air fatigué ce soir. Celui des gens qui sortent trop et regardent dehors pour ne rien voir dedans. Les intranquilles qui se fuient.
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Dubaï est une belle de nuit, vulgaire, hypocrite et menteuse, moderne en surface, capitale des nouvelles capitales du monde globalisé, mais pourrie à coeur et toujours ensablée dans un obscurantisme des plus rétrogrades.
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Tlalai ouakht berta pa laas na razi. Le passé ne revient pas. Sher Ali pense à ce matal populaire, souvent prononcé par son père, alors qu'il contemple les silhouettes ligotées et bâillonnées de Haji Moussa Khan et de son aîné, Akib. Le passé ne revient pas. Il devrait être heureux d'être ici, devant l'un des porcs sans honneur complices de la mort de ses enfants, totalement à sa merci au moment où il lui prend ce qu'il a de plus précieux, ses armes, ses terres, ses femmes, son namous. Pourtant le coeur de Sher Ali est juste rempli d'effroi.
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Pâris se lève, fouille ses poches, trouve des billets, les jette sur la table. Il y a trop sans doute. "Je suis le seul responsable. J'aime mon boulot. Plus que toi. Plus que les filles. C'est dit. Je ne changerai plus, c'est trop tard. Refais ta vie, tu mérites mieux."
(p. 187)
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[...] ... L'aide-soignant de garde achevait sa ronde quand il entendit derrière lui un bruit de chute un peu assourdi , incongru en cette fin de soirée. Il revint sur ses pas, jeta de brefs coups d'oeil de contrôle de part et d'autre du couloir et finit par repérer un lit vide, dans l'une des chambres.

Le 16, comme par hasard. Il ne les laisserait donc jamais tranquilles ...

L'homme regarda dans la pièce, peu rassuré de savoir Paul Grieux hors de son lit. Depuis quelques jours, à la suite de ses violentes crises, il avait été décidé qu'il serait systématiquement entravé la nuit, quand le service tournait au ralenti. Qu'il ait réussi à se détacher était déjà surprenant mais sa disparition, dans un espace presque vide de tout mobilier de quatre mètres sur quatre, tenait du miracle. Où avait-il foutu le camp ?

Il ne voyait pas bien, la pièce n'était que peu éclairée.

L'appareillage de mesure s'était, semblait-il, lui aussi volatilisé. Non. L'aide-soignant repéra une roulette de chariot de transport, par terre, juste devant la vitre. Il colla son nez contre celle-ci, pour mieux voir, puis recula vivement, lorsqu'une silhouette sombre se matérialisa juste devant lui, de l'autre côté de panneau translucide.

Il reconnut immédiatement les yeux fiévreux de Paul Grieux, posés sur lui avec une étrange fixité qui lui glaça le sang. Il sursauta, brièvement tiré de sa torpeur panique quand les deux mains du patient vinrent s'aplatir bruyamment sur le verre, de part et d'autre de son visage cramoisi. ... [...]
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