[...] ... - "Eh ! bien, les as-tu rejoints ? Les ramènes-tu ?"
L'anxiété faisait trembler la voix du baron, luisait dans son regard.
Cabioche répondit d'une voix morne :
- "Je les ai rejoints, oui, Monsieur le baron, ... mais je ne les ramène pas ...
- Quoi ? ... Comment ?"
M. de Pelvéden se levait, faisait quelques pas vers son écuyer.
- "C'est moi qu'on ramène," dit brusquement Cabioche.
- "T'expliqueras-tu, idiot ?"
Le baron, furieux, se rapprochait encore et saisissait l'homme à l'époque.
- "Voilà, Monsieur le baron ... Quand je les ai rejoints, ils venaient d'être faits prisonniers par un officier de M. de Rochelyse ...
- Rochelyse !" répéta M. de Pelvéden, dont le visage frémit.
- "... qui les a menés au château de ce nom, à cause de la religion de M. de Sorignan. Moi, je les ai réclamés. M. de Sorignan a protesté. Alors l'officier a dit qu'il devait les conduire à Monsieur le Duc, mais que je pouvais y venir aussi et que je m'expliquerais devant lui."
Un peu de sueur perlait aux tempes du baron, dont le visage blêmissait.
- "Moi," continuait Cabioche, "je ne pensais pas que la chose offrirait quelque difficulté. J'avais en poche la réclamation de Monsieur le baron ... et je l'ai remise aussitôt à Monsieur le Duc de Rochelyse, quand j'ai été conduit devant lui. Il l'a lue, puis il l'a déchirée en morceau et il a dit ... Voilà ses vraies paroles, Monsieur le baron : "Tu diras au baron de Pelvéden ceci : "Barnabé Cabioche, Monsieur le Duc de Rochelyse prend sous sa protection M. de Sorignan, Melle d'Erbannes et la petite Bérengère", simplement ceci. Il comprendra." ... [...]