Il existe un monde des couleurs comme il existe un monde des formes et,
du reste, nous vivons naturellement dans un monde coloré
et notre être en reçoit les manifestations comme un miroir,
s'en pénètre et réagit instinctivement en conséquence.
Nous savons qu'un angle vif est susceptible de nous choquer dangereusement,
qu'une boule roule, tandis qu'un cube posé reste stable.
Ceci paraît simple et évident.
Pourquoi ne paraît-il pas aussi simple et naturel de penser qu'une nuance terne ou brune évoque la monotonie ou la tristesse, qu'une caisse claire de mêmes dimensions et de même poids qu'une caisse sombre paraîtra moins lourde.
Un phénomène également digne de remarques se manifeste avec la turquoise orientale.
Cette pierre nommée en certains pays d'Orient "pierre qui meurt" perd sa couleur avec le temps.
On peut raviver cette couleur par un traitement dans une solution de carbonate de soude, mais une telle opération ne peut être faite qu'une seule fois avec efficacité.
Il est, du reste, à noter que ce caractère permet de distinguer la turquoise véritable de certains os plus ou moins fossilisés et colorés par des sels de cuivre.
La coloration de ceux-ci est, en effet, plus stable.