Extrait du livre "La discipline sans drame" du Dr Daniel Siegel et Tine Payne Bryson.
Quand nous allons trop loin dans notre réaction - que nous soyons vindicatifs, trop durs ou réagissions trop vivement -, nos enfants cessent de se focaliser sur leur propre comportement et sont obnubilés par l'injustice ou l'intensité de notre comportement.
En ce moment même, le cerveau de votre enfant est sans cesse connecté et reconnecté, et les expériences que vous lui faites partager pendant sa croissance déterminent la structure de son cerveau. Pas de pression, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, avec l’aide de dame Nature, l’architecture cérébrale de base se met correctement en place grâce à une alimentation, un sommeil et des stimulations appropriés. Bien entendu, les gènes jouent un rôle prépondérant dans l’évolution de l’être humain, en particulier en matière de tempérament. Mais des découvertes dans plusieurs domaines de la psychologie du développement suggèrent que tout notre vécu – la musique que nous écoutons, les gens que nous aimons, les livres que nous lisons, la discipline que nous recevons, les émotions que nous éprouvons – affecte profondément le développement de notre cerveau. En d’autres termes, en plus de notre architecture neuronale de base et de notre tempérament inné, les parents ont pour mission d’offrir à leur progéniture des expériences capables de développer un cerveau intégré et efficace.
Il n'est pas exagéré de dire que le modèle de relations que vous développez avec vos enfants affectera les générations à venir. Nous pouvons influencer l'avenir du monde en prenant soin de nos enfants et en entretenant avec eux les relations que nous jugeons saines et épanouissantes.
La seconde section à la fin de chaque chapitre s’intitule “Parents, à vous de jouer”. Alors que la plupart des ouvrages se concentrent sur la vie intérieure de nos enfants et leur relation avec leurs parents, nous vous aidons ici à appliquer les concepts de chaque chapitre à votre propre vie. En grandissant, le cerveau d’un enfant se construit “en miroir” de celui de ses parents. Autrement dit, l’évolution des parents ou leur absence d’évolution influe sur le cerveau des enfants. Si les parents gagnent en équilibre émotionnel, les enfants en récoltent les fruits et évoluent eux aussi vers davantage d’équilibre. Cela signifie qu’intégrer et cultiver votre propre cerveau est le plus beau des cadeaux que nous puissiez faire à votre enfant.
Des études sur le bonheur révèlent même qu’un facteur clé du bien-être est de s’intéresser aux autres au lieu de se concentrer sur son moi propre et ses soucis personnels. Le “moi” découvre le sens de l’existence et le bonheur en se fondant dans un “nous”.
Citons, à cet égard, une phrase de Mark Twain: "A 14 ans, je trouvais mon père si ignorant que j'avais du mal à supporter sa présence, à mon vieux. Mais lorsque j'ai eu 21 ans, j'ai été étonné de voir tout ce qu'il avait appris en sept ans."
La parentalité positive consiste à fournir aux enfants des ressources plutôt que des limites. Comme le soulignent les auteurs, au lieu d’enjoindre aux enfants de rester calmes, nous pouvons leur enseigner à respirer, à mettre des mots sur leurs sensations, à chercher la mer de sérénité qui réside dans leur coeur, à se positionner dans l’axe de leur roue de conscience… Un nouveau monde s’offre à nous, les parents !
Sanctions et sermons demeurent inopérants aussi longtemps que votre enfant est contrarié et incapable d'entendre les leçons que vous lui proposez.
Quand ils se conduisent mal, c'est souvent le moment où ils ressentent le plus vivement ce besoin de connexion avec nous.
Chaque fois que l'on donne à un enfant la possibilité d'exercer son cerveau supérieur, celui-ci se renforce et se développe. Quand on lui pose des questions qui développent sa lucidité sur lui-même, l'enfant ne cesse de renforcer cette lucidité.