Luttes sociales : où sont passées les figures romanesques ?
Il se passe la même chose avec les mouvements de rébellion actuels.
Que se soit un ouvrier qui arrache la chemise du responsable qui est en train de ruiner sa vie,
un manifestant qui brûle une voiture de luxe,
ou un quartier qui s'embrase la énième fois qu'un proche meurt sous les balles de la police ...
C'est toujours la violence des opprimé-e-s qui est montrée du doigt.
Du coup, je me demande ... quel niveau d'humiliation, quel niveau de violence "légale" subie devra-t-on atteindre, pour qu'on nous estime légitimes à réagir en dehors du cadre que nos oppresseurs ont défini pour nous ?

■ Le regard masculin.
Le truc, c'est que tout notre environnement médiatique incite à regarder et à jauger des corps de femmes. Il en est saturé.
Que ce soit au cinéma, dans la pub, l'univers de la BD, ou les jeux vidéo.
Dans ces univers, les femmes sont non seulement représentées de manière hypersexualisée, mais en plus, bien souvent, elles n'ont ni rôle, ni dialogue, parfois même pas de prénom. En gros, elles sont juste là pour servir de caution 'nichons'. Aussi, on les trouve souvent dans des tenues et des postures improbables vu le contexte. Allez combattre des zombies en string, je vous souhaite bon courage.
Et si vous regardez un peu les images précédentes*, vous pourrez constater l'utilisation fréquente de la position 'fesses seins' : absolument irréaliste d'un point de vue anatomique, mais qui permet au spectateur de mater les deux en même temps !
► voir l'intégralité du paragraphe (et *les images) :
https://emmaclit.com/2016/09/28/le-regard-masculin/
Pour savoir si vous occupez un boulot à la con, c'est très simple : imaginez qu'il disparaisse, et demandez-vous l'impact que ça aurait sur la société.
Je me suis posé la question : j'ai passé mes 12 années de carrière à développer des logiciels permettant à des entreprises d'être plus compétitives que leur voisine. Et puis, après, comme j'étais prestataire, j'allais développer le même truc pour la voisine.
J'aurais pu passer ces 12 années de travail à jouer à la crapette, sans que l'humanité bouge d'un poil de cul.
[…] L'économiste et sociologue Bernard Friot estime que 30% de nos emplois sont des boulots à la con.
Pour faire simple, prenons l'exemple de Jean-René, propriétaire d'usine, qui voudrait fabriquer quelque chose.
Jean-René va consulter ses actionnaires.
- Alors je pensais qu'on pourrait fabriquer des prothèses de bras !
- Absolument pas ! La demande est trop faible ! Et un handicapé, c'est pauvre. On peut même pas les vendre cher. On va faire des troisièmes bras. Pour les pas handicapés !
- Mais... Personne n'a besoin d'un 3e bras !
- Bien sûr que si, on va faire de la pub. Et on mettra un 3e bras au héros du prochain film de Luc Brison.
Et voilà, il est plus rentable pour Jean-René de fabriquer un produit à la con qu'un truc utile.
Le profit et l'humain ne font pas bon ménage.
Pourtant, le clitoris est connu depuis le XVIe siècle. A l'époque, on croit que les femmes doivent avoir un orgasme pour tomber enceintes. Autant dire que ces messieurs sont obligés de sortir les doigts.
Sauf que progressivement, on se met à flipper que ces dames se passent un peu trop facilement de pénis.
Alors on interdit la masturbation et on excise. En Allemagne au XIXe siècle, on retire carrément le clitoris des petites filles tentées de se caresser.
Et puis au XXe siècle, on se rend compte que l'orgasme n'a rien à voir avec la fertilité. Alors on efface carrément le mot 'clitoris' du dictionnaire.
Côté énergies renouvelables, rien de magique (…). La mise en place d'éoliennes ou de panneaux solaires nécessite l'usage de matières premières, et notamment de métaux rares.
L'extraction des métaux rares (scandium, yttrium et lanthanides) rejette tellement d'éléments toxiques ou radioactifs que l'Occident l'a externalisée, principalement en Chine.
(…)
« Aujourd'hui, 17% de l'énergie qu'on consomme est renouvelable. Mais augmenter cette part ne modifie pas la quantité globale d'énergies fossiles utilisée, car chaque progrès énergétique se solde par une augmentation de la consommation : plus c'est écolo, plus on achète ! C'est ce qu'on appelle l'effet rebond. »
(Guillaume Pitron, 'La guerre des métaux rares')
[Les] choix sont faits dans une logique marchande, avec un objectif de profit, source de gâchis et de pollution bien plus que nos comportements individuels. La concurrence entre capitalistes aboutit à des comportements absurdes :
- par exemple ces 350 000 tonnes de poulets qui, chaque année, quittent les Pays-Bas pour rejoindre l'Allemagne… tandis que 100 000 tonnes font le trajet inverse ;
- ou ces opérateurs téléphoniques qui, pour garder leur marché, décident de construire chacun leurs antennes… en multipliant leur nombre bien au-delà du nécessaire ;
- même logique quand, à la suite d'un changement de prestataire, le parc de Vélib' à Paris est entièrement démantelé et remplacé par quasiment le même ;
- ou quand Amazon, pour respecter ses délais de livraison ultra compétitifs, stocke des tonnes de produits dans ses propres entrepôts… puis détruit les invendus (3,2 millions de produits en 2018).
(p. 56-57)
Tous les pays n'émettent pas des quantités identiques de CO2.
Les pays capitalistes développés représentent 16.6 % de la population.
Et 77.1 % des émissions de CO2.
Alors que dans ces pays, la surproduction et le gâchis suivent leur course effrénée, en Amérique latine, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, un milliard de personnes n'ont même pas accès à l'électricité.
'Et en plus, ils nous refilent leurs usines !'
Mais attribuer la dépression d'une jeune mère aux hormones, c'est bien pratique. Ça en fait un état " normal " avec une explication scientifique. Pas la peine du coup, de chercher à améliorer sa situation, vu que " c'est les hormones " donc " on y peut rien ".
Alors, messieurs dames les médecins, pourriez-vous prendre conscience du fait que soigner vos patient-e-s, ce n’est pas QUE les maintenir en vie ?
C’est aussi autant que possible… éviter de traumatiser leur corps et leur esprit.