Citations de Francis Scott Fitzgerald (992)
Il m'adressa un sourire (...). Un de ces sourires rare, source d'éternel réconfort, comme on n'en rencontre que quatre ou cinq fois dans sa vie. Un sourire qui défiait -ou semblait défier - brièvement le monde entier, puis se focalisait sur vous comme s'il vous accordait un préjugé irrésistiblement favorable. Qui vous comprenait dans la mesure exacte où vous souhaitiez être compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous même.
Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer.
Demain nous courrons plus vite, nos bras s’étendront plus loin... C’est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé.
C'est souvent plus difficile de renoncer à ce qui blesse qu'à ce qui rend heureux
Il avait tendu la main désespérément, pour tenter de saisir une dernière poignée de vent, d'emporter un dernier fragment de ces lieux qu'elle lui avait permis de tant aimer. Mais le train roulait trop vite, tout s'embrouillait devant ses yeux, et il sut qu'il avait perdu cette part de lui-même, la plus pure, la meilleure, à jamais.
Quand je suis à jeun, je ne peux pas supporter le monde, et quand j'ai bu, c'est le monde qui ne peut plus me supporter
Il a dû sentir qu'il venait de perdre à jamais son ancien monde de lumière, que c'était le prix à payer pour avoir trop longtemps vécu prisonnier d'un seul rêve. Il a dû s'étonner d'apercevoir, entre les feuillages devenus hostiles, un ciel qu'il n'avait jamais vu; trembler de découvrir à quel point la rose était un objet grotesque, à quel point le soleil criard écrasait les jeunes pousses de gazon. Un monde nouveau, concret et pourtant irréel, où de mornes fantômes, ne pouvant respirer qu'à travers leurs songes, dérivaient au hasard - tel ce personnage surnaturel, au visage de cendres, qui glissait vers lui parmi les troncs informes.
Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu'enferme un homme dans les illusions de son cœur.
Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cœur battre de plus en plus vite. Il savait qu'au moment où il embrasserait cette jeune fille, au moment où ses rêves sublimes épouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait à jamais l'agilité miraculeuse de l'esprit de Dieu. Il avait alors attendu, écouté encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une étoile, puis il l'avait embrassée, et à l'instant précis où ses lèvres touchaient les siennes, il avait senti qu'elle s'épanouissait comme une fleur à son contact, et l'incarnation s'était achevée.
Tom et Daisy étaient deux êtres parfaitement insouciants.
Ils cassaient les objets, ils cassaient les humains, puis ils s'abritaient derrière leur argent, ou leur extrême insouciance, ou je-ne-sais-quoi qui les tenait ensemble, et ils laissaient à d'autres le soin de nettoyer et de balayer les débris
Quand j’étais plus jeune, ce qui veut dire plus vulnérable, mon père me donna un conseil que je ne cesse de retourner dans mon esprit :
– Quand tu auras envie de critiquer quelqu’un, songe que tout le monde n’a pas joui des mêmes avantages que toi.
[incipit]
Il me sourit avec une sorte de complicité - qui allait au-delà de la complicité.
L'un de ces sourires singuliers qu'on ne rencontre que cinq ou six fois dans une vie, et qui vous rassure à jamais.
On dit des cicatrices qu'elles se referment, en les comparant plus ou moins aux comportements de la peau. Il ne se passe rien de tel dans la vie affective d'un être humain. Les blessures sont toujours ouvertes. Elles peuvent diminuer, jusqu'à n'être plus qu'une pointe d'épingle. Elles demeurent toujours des blessures. Il faudrait plutôt comparer la trace des souffrances à la perte d'un doigt, ou à celle d'un œil. Peut-être, au cours d'une vie entière, ne vous manqueront-ils vraiment qu'une seule minute. Mais quand cette minute arrive, il n'y a plus aucun recours.
Pense à quel point tu m'aimes, avait-elle murmuré. Je ne te demande pas de m'aimer toujours à ce point-là. Mais je te demande de t'en souvenir. Quoi qu'il arrive, il y aura toujours en moi celle que je suis ce soir.
Montrez-moi un héros, et je vous écrirais une tragédie.
Les êtres sensibles et intelligents, qui passent leur temps à aider les autres, n'ont peut-être jamais le temps de chercher le bonheur pour eux-mêmes.
J'avais trente ans. Devant moi s'allongeait la formidable, la menaçante route d'une nouvelle décennie.
Quand les gens ont tellement à donner aux autres, n'est-ce pas le signe qu'ils manquent de passion intérieure ?
Dès mon âge le plus tendre et le plus facile à influencer, mon père m'a donné un certain conseil que je n'ai jamais oublié.
-Chaque fois que tu te prépares à critiquer quelqu'un, m'a-t-il dit, souviens-toi qu'en venant sur terre tout le monde n'a pas eu droit aux mêmes avantages que toi.
- La voix même de Daisy y est différente, en effet. Une voix impudique, arrogante. Elle semble pleine...
Je cherchais le mot juste.
- Elle a une voix pleine d'argent, dit-il soudain.
C'était vrai. Je ne l'avais pas compris jusque-là. Pleine d'argent - d'où sa fascination, le charme envoûtant des modulations, ce cliquetis, ce frémissement de cymbales... Lointaine, en son palais de marbre, fille du Roi, princesse d'or...