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Citations de Farîd al-Dîn Attâr (56)


Au départ apparut une goutte d'eau, qui dessina les plus belles formes ; mais celles-ci étaient toutes éphémères. Aussi dure ou complexe que soit la matière, sache bien qu'elle a l'eau pour principe. Mais tout ce qui a l'eau pour fondement n'a pas plus de réalité qu'un songe, qu'un mirage. Personne n'a jamais considéré l'eau comme un élément stable. Comment une construction sur l'eau pourrait-elle être indéfiniment solide?
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Qui éprouve de la peine sur le chemin de l'élévation doit se rappeler qu'elle renferme un trésor pour lui. Quand on marche d'un pied ferme sur ce chemin, les dons du ciel ne sont pas sans nous demander quelques sacrifices.
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Si tu ouvrais enfin les yeux de l’invisible
Les atomes de l’univers te diraient leurs secrets

Mais si l’oeil que tu ouvres est l’oeil de la raison
Tu ne pourras jamais voir l’amour tel qu’il est

Seule une âme éprouvée peut éprouver l’amour
Seul qui s’est libéré peut entrer dans l’amour

Toi qui n’est pas amant, qui n’as rien éprouvé
Tu n’es qu’une âme morte, indigne de l’amour !

Dans ce chemin il faut un coeur mille fois vivant
Qui puisse à chaque instant faire don de cent vies !

La vallée de l’Amour - Distique 3375
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Le langage poétique atteint le cœur de celui qui sait l'écouter.

Leili ANVAR, traductrice de l'oeuvre
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On raconte qu'un jour, de son vivant, Sufyān al-Thawrī [716-778] étant allé au bâzâr vit qu'on mettait en vente un petit oiseau. Il l'acheta et lui rendit la liberté. Cet oiseau venait chaque jour chez Sufyān et, quand il le trouvait absorbé dans ses exercices de piété, il le contemplait en silence, se posant chaque fois sur son épaule. Quand on déposa Sufyān dans sa dernière demeure, ce petit oiseau, poussant des cris plaintifs, vint se poser sur le corbillard et accompagna le corps ; ce que voyant, tous les assistants se mirent à pleurer. Puis, à la fin, il se plaça sur le tombeau et tomba lui-même inanimé. (p. 195)
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Un renard épousa un jour, une renarde. Ils vécurent quelques saisons en amoureux insouciants, partagèrent le même lit, les mêmes repas de poulardes, les mêmes rêves d'avenir, jusqu'au jour où s'en vint dans leurs fourrés secrets un roi chassant à son de trompe avec ses faucons et ses chiens. Les époux furent pris et réduits en lambeaux. A l'instant de mourir:
- Mon mari, gémit la renarde, nous retrouverons nous un jour?
- Probablement, dit le renard. Dans la boutique d'un fourreur.
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Il était une fois une fille de roi belle comme la lune. Sa beauté à peine entrevue ruinait les sens et la raison. Mille amants égarés mendiaient à ses pieds un éclat de ses yeux qui voilait ses longs cils. Son visage? Une aurore blanche. Ses cheveux? Une nuit de musc. Ses lèvres? Éblouissantes, rouge à faire pâlir le rubis, à faire honte au goût du miel.
(P47)
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Un jour jour un riche négociant, étant venu trouver Râbi'a al-Adawiyya, vit que sa maison tombait en ruine. Il lui donna mille pièces d'or et lui fit présent d'une maison en bon état. Râbi'a s'y rendit et n'y fut pas plus tôt installée que, voyant les peintures de cette maison, elle se laissa absorber dans leur contemplation. Aussitôt, rendant à ce marchand les milles pièces d'or et la maison, elle lui dit : " Je crains que mon cœur ne s'attache à cette maison et qu'il ne me soit plus possible de m'occuper des œuvres de l'autre monde. Mon seul désir est de me consacrer au service du Seigneur Très-Haut.
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Nous traversons le monde comme passe le vent.
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"J'ai survolé longtemps les plaines et les mers
J'avançais pas à pas, la tête dans les cieux
J'ai franchi les montagnes, les vallées, les déserts
J'ai parcouru un monde dans le temps du déluge" (Distiques 705 et 706)

Il faut, pour aborder Le Cantique des oiseaux, oublier ses repères. Accepter le voyage. Se lancer dans l'inconnu. Se perdre. Se brûler. S'anéantir. Prendre son envol, l'envol de l'âme, vers des contrées inconnues. Avec humilité...Humilité face à une langue nouvelle dont les métaphores sont souvent teintées de larmes et de sang, humilité au coeur d'un texte où poésie et mystique sont intimement mêlées.
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Yusûf ibn Hussein demanda à Dhû-l-Nûn [l’Égyptien, 796-859] : « Avec qui faut-il entretenir des relations ? – Avec celui-là, répondit-il, qui n’introduira dans vos rapports ni le ‘’toi’’ ni le ‘’moi’’. – Donne-moi un conseil, ajouta-t-il. – Sois l’ami du Seigneur très haut, dit Dhû-l-Nûn, et l’ennemi de tes passions. Ne considère jamais personne comme étant au-dessous de toi-même, fût-ce un chien. Si tu donnes ton être extérieur à la créature, donne à Dieu ton être intérieur. Lorsque Dieu t’enverra un bienfait, rends-lui de nombreuses actions de grâce ; si, au contraire, une épreuve vient à ta rencontre, supporte-la avec patience. » Quelqu’un lui ayant dit : « Ô Dhû-l-Nûn ! Je t’aime », Dhû-l-Nûn lui répondit : « Connais-tu le Seigneur très haut ? Si tu le connais, aime-Le, car l’amitié que tu as pour Lui doit te suffire. Si tu ne Le connais pas, cherche quelqu’un qui te fasse arriver jusqu’à Lui et te fasse connaître de Lui. » (p. 153)
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Sachez-le, rien n'importe plus que les désirs qu'Il nous inspire. À quoi bon l'âme dans nos corps sans un être à nourrir d'amour ? Es-tu prêt à partir sans remords, sans regret, la face offerte au vent ? Es-tu vraiment celui qu'aucun danger n'effraie ? Oublie-toi donc et va. Abandonne aux buissons ta vieille peau sans âme. Sois brave. Fais cela. Le Bien-Aimé t'attend pour te vêtir de Vie à tout instant nouvelle.
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Et si le Cantique des cantiques dit de Salomon, Le Cantique des créatures de saint François d'Assise et le Cantique des oiseaux relevaient d'une même inspiration divine? Le Cantique d'Attâr réunit à lui seul les trois traditions monothéistes dans la Beauté suprême et la lumière éclatante de l'Un. Je vous invite à entrer dans l'harmonie de ce chant sacré.(Diane de Selliers)
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Un autre jour, à Bagdad, on avait pendu un voleur et Junaîd était venu lui baiser les pieds. « Pourquoi agissez-vous ainsi ? lui demandèrent ses disciples. – Il a fini par mourir de son métier, répondit Junaîd ; à votre tour armez-vous de courage et risquez, s’il le faut, votre tête dans l’accomplissement de votre œuvre. » (p. 266)
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Khezr et le fou

Il y avait un fou excellent en sagesse
À qui Kherz dit un jour : "Ô toi, homme parfait

Pourrais-tu devenir mon compagnon intime ?"
"Cela est impossible , lui répondit le fou

Tu as buà longs traits l'eau d'immortalité
Afin de pouvoir vivre pour l'éternité

Or moi, sans relâche, je cherche à quitter la vie
Car sans l'Âme de l'Âme, non, je ne saurais vivre !

Toi, tu as décidé de protéger tes jours
Et moi, j'ai décidé de les perdre pour toujours

Ainsi, il vaut bien mieux, comme la cage et l'oiseau
Que nous restions très loin l'un de l'autre.
Adieu, donc !",

Ainsi il vaut mieux
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La fleur aux cent pétales retient ici mon cœur
Comment y renoncer et vivre en dénuement ?
Quand elle s’épanouit tout en beauté vermeille
Quand pour moi et moi seul ainsi elle sourit
Et lorsque sous son voile, elle se prépare encore
Pour m’apparaître enfin dans l’éclat d’un sourire
Comment moi, rossignol, pourrais-je, même une nuit
Renoncer à la rose, à ses lèvres écloses ?
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Une fenêtre s'est ouverte dans mon cœur, je me suis assis longtemps à cette fenêtre. J'ai vu une centaine d'océans à travers la fenêtre, la source de mon cœur a rejoint les océans. Puisque je n'ai pas pu résister, je me suis noyé à cause du poids de la pêche tombée dans mon filet. Lorsque mon âme s'est orientée vers l'autre monde par amour, je me suis libéré des coutumes et des habitudes de ce monde. On ne croira pas à ce que j'exprime par la langue, vu l'état dans lequel je me trouve. Je ne suis ni dans l'existence, ni dans le néant. Je ne suis rien, je suis tout, je suis haut, je suis bas.
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Quand disparaît l'ego : anéantissement
Puis quand le néant même dépasse le néant
Ce qui advient alors : survivance éternelle
Si tu veux arriver à ce point du chemin
Il te faut arriver au néant et au rien
Annihile le soi, anéantis l'ego
Revêts-toi d'un manteau tissé dans le non-être
Et bois jusqu'à plus soif à la coupe du rien
Porte sur toi le voile de l'indignité
Et rabats sur ta tête la cape du non-être
Le pied à l'étrier de la dissolution
Monte sur la monture de l'insignifiance
Pars de rien, va vers rien et accomplis le rien
Ceins ta taille de rien et sens dessus dessous
D'une belle ceinture tressée de beau néant
Ferme bien les deux yeux et après ouvre-les
Pour les enduire alors du kohl noir du néant
Perds-toi et, plus encore, perds que tu t'es perdu
Et puis de cela même ne garde aucune trace
Avance ainsi, toujours, dans un pur abandon
Pour atteindre à la fin au monde où tout se perd
Mais s'il reste dans toi une trace d'ici-bas
Tu ne trouveras pas trace de l'autre monde.
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Que sommes-nous, vivants, auprès de Lui l'Unique ? Une poignée de sable.
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Bayezid [Bistamî, 804-874] s’étant donc séparé de ces gens se remit en route. Sur son chemin il trouva le crâne desséché d’un homme. Il le ramassa et vit gravé dessus : « Sourds, muets, aveugles ils sont, les gens qui n’ont pas écouté la parole de Dieu »(1). Bayezid, devenu tout pensif devant le crâne, dit : « Cette tête ressemble à celle d’un soufi sur laquelle on aurait tracé des caractères. Elle n’a ni oreille pour entendre les appels du Seigneur très haut, ni œil pour voir ses œuvres, ni langue pour enseigner les mystères de sa connaissance. Entendu ainsi, ce verset a été inscrit avec justice sur cette tête. »

(1) Qoran, sour. II. Vers. 17. (p. 157)
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