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4.02/5 (sur 193 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sa vocation de conteur naît en pratiquant les Arts Martiaux japonais avec un maître très expert en contes philosophiques et en récits de samouraïs !
Il recueille ces histoires et les publie sous le titre "Les contes des Arts Martiaux" (Albin Michel).

En 1981, il rejoint à sa création le CLIO de Bruno de la Salle, pionnier du renouveau du conte. Il participe aux grands récits musicaux créés au Festival d’Avignon et diffusés sur France-Culture.

Il collabore ensuite avec la Cie du Cercle d’Abbi Patrix.
Il explore enfin les rapports entre le conte, la musique et la gestuelle avec Martine Salmon, danseuse et conteuse, avec qui il fonde la Cie Hamsa et tourne leurs spectacles dans les plus grands festivals de contes. Ils créent notamment avec Tenzin Gonpo un conte musical et chorégraphique "l’épopée du Toit du Monde", d’après la geste légendaire de Guésar, le héros national tibétain, qui sera joué plus de 50 fois.

Spécialiste reconnu des récits philosophiques et légendaires de l’Asie, Pascal Fauliot a publié au Seuil "les contes des sages taoïstes", "les contes des sages du Tibet" dans une collection magnifiquement illustrée, dirigée par Henri Gougaud, et, dernièrement, "les Contes des sages peaux-rouges" avec Patrick Fischmann.
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Source : www.tibet-info.net
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A propos des contes avec Pascal Fauliot et Patrick Fischmann (extrait)


Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Car les génies des eaux pouvaient bien mettre leurs plus beaux habits, ceux de la terre, de l'air et du feu, offrir toute leur puissance... Quel sens cela avait-il, que les poissons sautent dans les filets, les pierres rares dans les sacs, le sang dans les corps, que le tonnerre et la pluie apportent leurs bienfaits, si l'homme au bout du compte gâchait tout ?

(Légende malgache, p. 92)
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Si tu ne connais pas la taïga
Tu ne pourrais survivre.
Si tu ne connais pas de légende
Tu passeras à côté de ta vie.

(Proverbe sàmi)
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C'est ici, en ce lieu, dit la légende, que Perkunas, le roi des dieux, a lancé ses premiers coups de serpe à travers le ciel immense. Ici qu'il a grondé et cogné dans l'orage, si fort que la beauté, comme la foudre, a fendu la nuit des premiers temps.
La fille de "Père qui cogne avec sa hache" était faite de flammes et elle portait la lumière de la vie. Saulé était son nom. Nous qui savons cela, nous faisons ce qu'il faut en l'appelant la Soleil.
(dans "La fille saman")
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Le Voyage du Tailleur de pierre
Un tailleur de pierre fort habile vivait au pied d'une montagne. Il avait le don pour choisir les meilleurs blocs de la carrière, les extraire en un tour de main, les tailler avec adresse. La maîtrise de son art lui valut une belle réputation qui fut colportée jusqu'au chef-lieu du canton. Un riche commerçant le fit venir pour lui commander des marches de grès rose afin de remplacer son vieil escalier de bois vermoulu. Pendant son travail, le tailleur eut tout le loisir d'apprécier la splendide demeure du bourgeois, ses meubles de bois précieux, ses mets plantureux, ses nombreux serviteurs, sa femme et sa concubine pomponnées dans leurs robes de soie. Quand l'artisan rentra chez lui, le contraste fut si saisissant qu'il en eut du vague à l'âme. Malgré son talent, il s'éreintait pour parvenir tout juste à nourrir sa nombreuse descendance. Il était condamné à vivre dans une masure étroite et enfumée, à manger du gruau de riz en compagnie de sa femme mal fagotée, au milieu de leur bruyante marmaille. Jamais il n'aurait la belle vie du bourgeois !
Le lendemain, le tailleur de pierre partit pour la montagne. N'ayant plus le cœur à l'ouvrage, il quitta le sentier qui conduisait à la carrière et grimpa celui qui menait à la cabane de bambou d'un taoïste. Le vieil anachorète, que l'on disait immortel et magicien, lui servit une tisane douce-amère et lui demanda quel tourment l'avait conduit jusqu'à sa modeste retraite. L'artisan lui conta sa visite chez le bourgeois et, à la fin, se lamenta sur son sort.
- Qui a perçu l'illusion de ce monde mouvant, répondit le sage, qui s'est ouvert au Tao, ne voudrait pas échanger sa hutte contre un palais. Mais comment renoncer à ce qu'on ne connaît pas ? Et le vieillard esquissa de la main une manière d'idéogramme, tout en murmurant quelques mots impénétrables. Le tailleur de pierre se retrouva aussitôt à la place du riche commerçant, dans sa somptueuse maison ornée d'un nouvel escalier de grès rose ! Il ne se posa pas plus de questions et se hâta de croquer à pleines dents cette vie opulente et douillette.
Quelques jours après, alors qu'il flânait dans la rue principale de la bourgade, le tailleur vit la foule s'écarter pour laisser passer un cortège. C'était le préfet en tournée d'inspection, confortablement installé dans un palanquin doré, entouré de ses laquais et de ses gardes rutilants. L'homme des montagnes, tout ébahi, resta au milieu du passage à contempler le spectacle, obligeant ainsi la procession à s'arrêter. Les gardes se ruèrent sur lui et présentèrent au mandarin le fâcheux qui avait eu l'outrecuidance d'arrêter son palanquin. Le dignitaire, furibond, le condamna à recevoir cent coups de bâton et à payer cent taels d'argent. On n'outrage pas impunément le représentant du Fils du Ciel !
Notre tailleur de pierre regretta de ne pas avoir souhaité plutôt être préfêt... et il se retrouva aussitôt dans le palanquin doré! Quand il découvrit le palais du mandarin, le tailleur de pierre n'en crut pas ses yeux. Bois laqués, statuettes de jade et d'ivoire, mets raffinés, concubines envoûtantes dans leurs délicates robes de satin, tout ce luxe lui faisait tourner la tête. Au comble du bonheur, il pensa qu'il était parvenu au royaume des Immortels. Mais notre dignitaire, qui n'avait pas l'expérience de son prédécesseur, reçut un jour une convocation à la Cité interdite où il lui lut signifié que Son Altesse Impériale, ayant eu de nombreuses plaintes à son sujet, le démettait de ses fonctions et l'envoyait combattre les barbares du Nord.
Notre tailleur de pierre regretta de ne pas être empereur. La, au moins, il n'aurait de comptes à rendre à personne et il serait ainsi le maître du monde. Il jouirait d'ailleurs du plus grandiose palais que des yeux mortels puissent contempler. Et par le pouvoir du taoïste de la montagne, le tailleur de pierre se retrouva assis sur le trône impérial. Le nouvel empereur, ne comprenant pas grand-chose à l'argot diplomatique ni à la langue de bois politique, laissa ses ministres gouverner à sa place. Il préféra jardiner dans le parc délicieusement paysagé de la Cité interdite et se prélasser sur les divans accueillants du gynécée. Et le tailleur de pierre, dans son innocence, avait mis en pratique, sans le savoir, le précepte de Lao-tseu : par la vertu du non-agir, l'ordre naturel se maintient. Mais on ne s'improvise pas impunément Fils du Ciel et sans doute négligea-t-il quelque rite ancestral qui maintenait l'harmonie entre le Ciel et la Terre. Une terrible sécheresse s'abattit sur l'Empire du Milieu. Les cours d'eau et les étangs furent à sec, les sources et les puits se tarirent. Même à l'ombre des murs du jardin de la Cité interdite, la chaleur caniculaire fit des ravages. Sous le soleil de plomb, les pivoines, les roses, les orchidées, les bambous et les bosquets nains moururent de soif entre les mains attendries de l'empereur.
Le souverain le plus puissant du monde comprit que l'astre solaire lui était supérieur. Et le tailleur de pierre regretta ardemment de ne pas trôner à sa place dans le ciel. De sa lointaine montagne, le vieux taoïste capta aussitôt sa pensée car, soudain, le tailleur de pierre insatiable se pavanait sur la voûte céleste. De là, il pouvait imposer son pouvoir à toute la surface de la terre, caresser et faire chanter la diversité des paysages, des choses et des êtres. Et sans cesse admirer son œuvre renouvelée.
Jusqu'au jour où les nuages revinrent, tout d'abord, il fut borgne, puis complètement aveugle. Il ne pouvait plus jouir du spectacle qu'il créait. Il enragea. Le nuage, cette vapeur inconsistante, était donc plus puissant que lui, fournaise ardente. Il regretta de ne pas être à sa place. Le sage de la montagne exécuta son petit tour de passe-passe et notre tailleur de pierre se retrouva nuage. Il fit quelque temps la nique au soleil, lui tirant non-chalamment son écran de fumée. Mais il fut bientôt emporté par un grand courant d'air taciturne qui le ballotta dans les six directions, l'effilocha, le déchira. Il était sans force entre les mains du vent. Il avait trouvé son maître, sans doute le plus puissant, le plus insaisissable de l'univers. Il regretta de ne pas y avoir pensé plus tôt.
Par le pouvoir du vieux sage, le tailleur de pierre fut souffle de vent. Il prit de la vitesse, de la vigueur, se mua en un redoutable ouragan. Il jouait à renverser les arbres, à souiller les toitures, à faire crouler les murs. Il fut arrêté par une haute montagne. Il s'acharna sur elle, tenta de l'ébranler, de la déraciner, de l'escalader. Rien n'y fit. Il s'essouffla. Il avait donc trouvé plus fort que lui. Il souhaita être montagne. Et par la magie du Tao, le tailleur de pierre fut un pic altier, couronné de nuages. Il était inamovible et insensible à la neige et aux rayons du soleil. Il pensait avoir atteint la félicité suprême d'un Immortel. Mais il sourcilla, manifestant une petite gêne. L'un de ses orteils le démangeait et il ne pouvait pas se gratter! Comme c'était agaçant! Insupportable, même!
Il remarqua enfin, à travers une trouée de brume, un humain minuscule, un misérable mortel, qui tenait à la main une masse. C'était un petit tailleur de pierre, un moins que rien, qui lui sapait le moral ! Il n'y avait donc rien de plus puissant au monde ce pauvre type... Et après le voyage magique que lui fit faire le sage, le tailleur de pierre se retrouva dans sa carrière, au pied de la montagne. Il admira le paysage comme si ses jambes ne l'avaient jamais porté jusque-là. Puis il se mit à l'ouvrage, chantant à tue-tête. Le soir, il rentra chez lui, embrassa avec plaisir sa femme et ses enfants qu'il trouva plus beaux et plus vrais que les courtisans. Et plus jamais il ne se plaignit de son sort.
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"Les épreuves révèlent les cœurs comme les coups du pic cassent la gangue du minerai, dévoilant alors le diamant ou le charbon" (p.139)
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L'ombre du bambou balaye la terre,
Sans jamais soulever de poussière.
Un rayon de lune plonge dans la mare,
Sans jamais troubler la surface.
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La faute la plus grave que tu puisses commettre
Est de citer les Ecritures et de donner des explications
Pour prouver que tu « comprends ».
Peu importe que tu arranges les choses ;
En réalité, tu cherches un être vivant parmi les fantômes !

Da Hui Zong Cao, maitre chan.
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Goûte et savoure petit à petit
Ce qui t'appartient déjà.
Nul besoin de dévorer
Pour connaître.
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" Un homme qui a maîtrisé l'art
N'utilise pas le sabre
Et l'adversaire
Se tue lui-même. "
Takuan
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Prends, les fruits des dieux sont pour toi
Les ondes bienfaisantes, le ruisseau,
Le gazon, les figues et le vin.
Vois la beauté et tète les grenades,
Sois attentif, donne et deviens le jardin.
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