NUITS SANS ENFANT
Cette nuit tu m'as quitté mon enfant,
Il reste toujours dans mes mains une aube.
Chacun, en mourant, au dernier moment,
Se souviendra d'une nuit.
Les moineaux se sont rassemblés sur les auvents
Comme des invites, des lointains.
Sont-ce des pays, hors d'atteinte,
Ce qui reste dans les sommeils?
Immobilisés par le bonheur du temps
Mes bateaux de papier et le vent.
Qu'ils contemplent les frontières infinies
Les rois dans leurs tours dévastées.
Mon enfant, les champs ont jauni,
L'épi est mûr comme la lumière.
Chacun en mourant, au dernier moment,
Se souviendra d'un enfant.
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