C’était encore une jeune fille, mais son corps élancé, aux formes épanouies, son audace inconsciente et sa fougue comblaient Sekenenrê. Il retrouvait une nouvelle jeunesse dans ses bras et délaissait sa première épouse et le reste de son harem.
Tu tiens le peuple entre tes mains, comme un oisillon. Les papyrus disent vrai, ils parlent de pharaons devenus fous, d’inconscients et de lâches. Pendant leur règne honteux, l’Égypte a perdu la richesse, son unité et enfin la liberté.
Le prince est unique, comme le soleil demeure la seule source de vie dans le ciel et le Nil sur la terre. Rê t’a choisi, les présages ne nous trompent pas. Ne trahis pas les dieux. Écoute-les et conduis les humains selon le bon vouloir des divinités, même si pour cela des milliers de têtes doivent tomber. La vie des humains ne compte pas s’ils menacent l’existence de la vallée. Ne fâche pas les dieux, ils pourraient tarir le Nil !
L’eau du Nil venait à peine de quitter les champs, il fallait travailler la terre rapidement, avant que le soleil du désert ne dessèche la vallée.
À vrai dire, je préférais les nuits du désert, je me sentais moins isolé sous ma tente que dans les pièces vides de ce palais.
Le pharaon féminin ne veut pas la guerre mais il ne fait preuve d'aucune faiblesse, ses grands officiers servent avec autant de fidélité qu'au temps des Thoutmosis.
Les courtisans savaient apprécier la grâce de chaque geste, l’élégance des pas. Les longues jambes effleuraient à peine le sol.
L’équilibre est incertain. Dès que le pharaon se montre indigne de son rôle, les Deux Terres sombrent dans la ruine.
Chacune de ces femmes, belles ou laides, capables de charmer leur époux ou simplement imposées comme garantes de la pérennité du sang royal dans les veines des futurs souverains, a su se rendre indispensable au royaume. Qu’un pharaon parte à la guerre et sa première épouse, la seule à vrai dire à mériter ce nom au milieu du harem, tient fermement les rênes du pays.
Il faut lutter pour ne pas penser au risque que court une jeune mère lors de ses premiers accouchements. À cette époque, il y a plus de trois mille ans, la médecine ne pouvait, au mieux, qu’apprendre à connaître l’art de soigner par des plantes ou tenter de faire tenir sans trop de disgrâce un membre meurtri.