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Citations de Gaspard-Hubert Lonsi Koko (70)


 En réalité, la DGSE ne disposait pas de bureau fixe à Kigali, mais y effectue des “missions d’intervalle”, centrées sur l’action. Un détail s’avère quand même important. L’un des deux coopérants militaires français qui étaient assassinés le 7 avril dernier dans la capitale rwandaise habitait la “maison de l’agent”, connue à tort ou à raison comme celle d’un ancien correspondant de la DGSE.
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On doit surtout se montrer intransigeant à l’égard d’un jouisseur. En lui pardonnant le fait de ne pas accompagner avec patience et délicatesse ses partenaires jusqu’au point de non- retour, on retombe dans la bestialité de l’acte sexuel. Rien n’est moins difficile que l’éjaculation. Pour y parvenir, il suffit de se masturber.
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L’écrivain était en train de s’interroger sur le nombre de proies que les feuilles de cette plante humaine avaient capturées depuis qu’ils s’étaient séparés. De toute évidence, le rouge à lèvres couleur vermeille que Germaine utilisait donnait à ses lèvres sensuelles l’aspect d’un nectar susceptible d’attirer les victimes. Ainsi sa bouche secrétait-elle – en guise de salive – un mucilage, qui engluait et retenait la proie, produisant les enzymes nécessaires à la digestion. Quelle quantité de matières nutritives générées par la décomposition de ses victimes avait-elle absorbé dans le sillage de son banquier suisse ?
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Germaine Payzac, descendante des Huguenots français qui s’étaient jadis installés en Afrique du Sud, plus précisément dans la région du Cap, avait à cette époque la manie de s’exposer longtemps au soleil, près de la fenêtre, telle une plante d’intérieur s’épanouissant en pot ou en terre. Cela avait poussé François Rouffignac à la surnommer drosera capensis, allusion à cette plante carnivore qui vit à l’état naturel, parmi les herbes, sur des sols marécageux et spongieux de type tourbière.
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On constate que l’être humain a de plus en plus besoin de quelque dose d’exotisme. En vue d’assouvir ses fantasmes, sans avoir peur de bousculer les moeurs, il s’élance désespérément à la recherche de l’animal sauvage. De nos jours, il n’est plus rare de croiser une tigresse, voire un vampire, à visage humain. Chacun se contente de jouer son rôle, peu importe lequel. Ainsi va la vie ! La destinée d’un être vivant et conscient n’est-elle pas déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures ? Rien d’étonnant, car ces individus transitoires ne font qu’auto-libérer leur karma.
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Des spécialistes en balistique affectés à la sécurité de la chancellerie, s’étaient occupée de l’investigation. Celle-ci fut apparaître que la balle, qui avait touché l’ambassadeur, fut la dernière d’une rafale ayant été tirée selon une diagonale montante. L’énoncé des faits reposait sur les témoignages visuels du personnel de la représentation française. Corroboré par le relevé des impacts de balles, il fut néanmoins très ambigu. Il laissa apparaître que les tirs en direction des locaux de l’ambassade furent effectués dans le feu de l’action par plusieurs types d’armes automatiques sans qu’il se soit agi d’un acte délibéré, à connotation politique, visant Son Excellence en qualité de diplomate. Joli jargon diplomatique qui consistait à dire les choses, tout en ne les dévoilant pas forcément.
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Une subtile mélodie captivante, quasiment envoûtante, provenait de la pièce voisine. Les Bobongo Stars, à savoir les musiciens et les chanteurs de l’orchestre qui se produisaient de temps à autre dans ce dancing, étaient en train de répéter. On entendait la voix ensorcelante de Bastia Nama Matingu et le son endiablé, tout à fait captivant, de la guitare de Shakara Mutela K. Une telle ambiance équivalait à l’exotisme, dans toute sa pureté, pour les policiers français de la Compagnie républicaine de sécurité ! Dommage, le grand Michelino Mavatiku Visi ne faisait pas partie de cet orchestre ! Il aurait pu enrichir davantage, de quelques notes dont lui seul détenait le secret, la musique des Bobongo Stars. Cicéron Boku Ngoi et ses acolytes, éblouis par cet air envoûtant, lequel renvoyait à l’époque où la grande Cora Walton – connue sous l’appellation de Koko Taylor – faisait vibrer les tripes des Noirs dans la ville de Memphis dans d’État du Tennessee.
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L’Africain considéra cet affront comme un acte prémédité, un véritable défi lancé contre lui. La première victime reposait déjà au cimetière du Père-Lachaise, tandis que la seconde souffrait terriblement à l’Hôtel-Dieu. Pourquoi ces deux attaques ? Ne s’agissait-il que, selon la conclusion non assumée de l’inspecteur Jean Labruyère, des avertissements à son encontre avant l’acte meurtrier ? Il était donc difficile d’éviter l’assaut final, avec tout ce que cela impliquerait comme violence. Si tel était le cas, pourquoi ces inconnus avaient-ils décidé de s’en prendre à sa personne ? Existait-il un lien, qu’il ignorait forcément, entre le commanditaire de cet acte criminel et lui ? Dans l’affirmative, lequel ? De quoi s’agissait-il ? Mystère ! Qui en voulait à sa peau ? Son appartement s’était-il transformé en boîte à Dibbouk ?
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Pendant ce temps, dans l’appartement de Roger Dercky, Christian Villonnard visionnait une vidéo cassette sur l’agglomération de Kinshasa. Une ville en érection. Il était question d’une émission spéciale sur le dancing des amoureux, lequel était un lieu des privilégiés du quartier de Matonge dans la zone de Kalamu. Une boîte de nuit où se confondaient génialement les looks disparates, dignes d’une partouze vestimentaire et de la mixité sociale. On y rencontrait des tigresses aux griffes acérées, des sirènes aux poitrines pesantes, au contour opulent à la Samantha Fox ou à la Gina Lollobrigida. Sapeurs, bohèmes, hommes d’affaires, intellectuels plus ou moins illuminés et putes de luxe exhibant des poitrines pleines – insolentes de fermeté, donc une insulte à la perfection – en avaient fait leur endroit de rencontre. […] De quoi réjouir l’archange Chamuel, pourvoyeur en flamme de l’amour et en aide relative à la compassion.
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Assisterait-on, s'agissant de l'exploitation des enfants dans les mines du Kivu, à une nouvelle forme d'esclavage ?
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Satisfaits de leur bien-être, refusant de perdre leurs acquis, ils sont prêts à décourager toute tentative inopportune. La froideur et le “désagréable“ – leurs armes favorites – cachent donc leurs faiblesses. Ils édifient pierre après pierre la fortification du mur qui les sépare des autres. En dépit des apparences, les moeurs n’ont jamais évolué.
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L’audition évolua cahin-caha vers l’avenir pour s’interrompre, d’une manière momentanée, un quart d’heure plus tard. Deux autres personnes surgirent dans la pièce, après avoir poussé avec violence la porte. Je crus que l’on venait de tirer à dessein sur moi. Les membres de cette branche policière étaient exemptés de port de l’uniforme. Un Noir trapu, bâti comme un lutteur, me toisa avec mépris. Un certain magnétisme se dégageait de ses yeux bleus. Pour la première fois, je voyais un individu de ma race ayant de tels yeux. Il s’agissait du responsable de cette bande. Le chef de cette cellule de choc. L’air d’un félin, la quarantaine à peine entamée, ce chauve me fit penser à Telly Savalas – connu sous l’appellation de Kojak. Théo pour les intimes.
« Le Kojak français, version bronzée, frappa fortement sa poitrine, en grimaçant en même temps. On se serait cru dans un parc zoologique.
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Ils n’avaient nullement le besoin d’abattre une douzaine de personnalités, dont le président hutu du Burundi voisin, réagit l’ambassadeur de France. Au courant des faits et gestes de Juvénal Habyarimana, ils auraient pu sans aucune difficulté l’éliminer individuellement, par exemple sur la route bordée de bananeraies qu’il empruntait tous les jours pour rallier Kigali, à partir du camp présidentiel de Kanombé.
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À faible distance de sa cible, laquelle avait été déchiquetée par les éclats. Il pourrait être question, à mon avis,d’un SAM-7 de fabrication soviétique ou bien de sa version modernisée. Je veux dire le SAM-16 qui est commercialisédepuis 1985. Un Grail ou un Gremiln, selon les noms de code de l’OTAN. Mais il n’était pas non plus exclu qu’il s’agisse d’un Stinger américain, ce missile très performant comme ceux qui avaient été livrés à la guérilla sud-soudanaise via l’Ouganda, l’État parrain du FPR 
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« Des mercenaires qui, moyennant une très forte rémunération, passaient une grande partie de leur existence à semer en toute impunité la mort dans des pays africains. Des individus sans foi ni loi ! Agissaient-ils sous la bénédiction, notamment pour les intérêts non avoués, des puissances économiques ou politiques occidentales ? Vrai­semblablement ! »
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« Était-il alors confronté au paradoxe de la flèche, formulé par Zénon d’Élée pendant l’Antiquité ? Le Zaïrois s’interrogea sérieusement, au-delà d’une quelconque possibilité mathématique ou mys­tique, sur les phénomènes physiques et métaphysiques à pro­pos de la nature et de la capacité de déplacement de personnes à qui il avait affaire. Ignorant en matière de physique classi­que, surtout la mécanique analytique, ne disposant non plus d’aucune compétence en sorcellerie, il n’avait pas d’idée à propos du concept de quantité de mouvement et invariance, par translation dans l’espace, affranchie de la position et du temps. Était-il confronté à un cas de téléportation, classique pour les initiés et surnaturel pour les béotiens ? »
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« Pendant que le mercenaire belge pérorait tel un corbeau assoiffé, les esprits des Congolais, qui étaient présents dans la salle, semblaient être confrontés à la nostalgie. Ils se remé­moraient, aurait-on dit, de manière intense les différentes tentatives de changement de pouvoir par la force militante qu’avaient entreprises des militaires de la trempe de Pierre Kiganga, alias Siroko, et tant d’autres comme Oscar Ewolo, Ange Bidie Diawara et ses treize compagnons du mouvement du M22 dont le lieutenant Jean-Baptiste Ikoko, Jean-Pierre Olouka, Jean-Claude Bakékolo… »
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« Faudrait-il pour autant conclure que le soûlard arrogant qu’incarnait Sakho Fissourou aurait déjà emprunté, dans une autre existence, ce fameux couloir étroit et obscur afin de disparaître derrière une porte entrouverte d’où parviendraient, à en croire quelques paroliers, les accords d’une musique paraissant irréelle ? Au-delà de l’apparence, laquelle pourrait être trompeuse, cet homme était-il un véritable mystique au sens africain de l’acception ? »
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« Une fois dehors, l’air chaud fouetta brutalement le visage de la Bamakoise qui eut l’impression d’avoir la tête lourde. Le malaise s’accentuait au fur et à mesure qu’elle marchait. À un moment donné, elle fut en proie au vertige. La nausée l’indisposa. Le whisky était-il empoisonné ? Tout à coup, le vide s’installa dans son esprit et ses jambes la lâchèrent. Elle s’écroula. Non loin de là, les derniers fêtards eurent l’impression qu’une très forte lumière s’extirpa de la masse corporelle qui était allongée à même le sol et se dirigea, en tourbillonnant, vers le haut pour disparaître dans le ciel noir et très étoilé. »
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Dès son évacuation de l’avion à l’aéroport international de Ngoma-Ngoma par une voie différente de celle que devaient emprunter les autres passagers, quatre sbires de l’AND interceptèrent Léopold Mwana Malamu avec brutalité. Ils le forcèrent à les suivre jusqu’à la Mercedes noire qui était garée non loin de l’avion. Après l’avoir contraint à monter dans leur véhicule, le conducteur démarra en trombe. Le crissement de pneus n’attira l’attention de personne, la scène étant habituelle sur la piste d’atterrissage de cet aéroport.
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