AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gaspard d` Allens (37)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Cent mille ans

« La France est un État nucléaire, avec un système politique organisé autour. L’État lui-même est le lobby. » Corinne Lepage.

Sommes-nous en démocratie par rapport à la gestion du nucléaire en France ? Cette enquête très fournie, détaillée et servie par une mise en images très réussie sur le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure nous amène à nous poser sérieusement la question.

« La définition d’un déchet est plus politique qu’il n’y paraît et l’enfouissement ne fait pas disparaître le danger. »

Tant de cynisme, de pressions et de moyens politiques, financiers et policiers pour que ce projet soit validé et mené sans concertation réelle des populations et en discréditant et en écartant les opposants...

A la lecture de cette BD-document naît un sentiment de malaise et d’inquiétude sur la fiabilité d’un tel projet construit, évalué et validé par des agences de gestion, de sûreté... toutes liées entre elles.

« La sûreté s’apprécie en fonction des exigences de ses évaluateurs. »

Serions-nous trop naïfs et confiants ?

En cas d’incendie sur le site, cela serait « un Tchernobyl souterrain ». Impossible, tout est sûrement verrouillé et prévu... Le premier site de ce type, le WIPP, site américain d’enfouissement de déchets nucléaires militaires, a déjà connu des problèmes d’incendie et d’accidents de rejets radioactifs...

Les déchets nucléaires qui seront enfouis sur le site de Bure devront être stockés sur des milliers d’années... Au vu de l’inaptitude des politiques et décideurs à se projeter au delà de leur mandat et du manque de transparence sur ce projet, comment être confiant et rassuré ?

« Les déchets nucléaires ne sont pas un problème technique : ils engagent un choix de civilisation ».

Lecture très instructive et intéressante.
Commenter  J’apprécie          311
Cent mille ans

Les partisans de l’électricité d’origine nucléaire arguent d’un bilan carbone qui serait moins néfaste à notre planète que celui des énergies fossiles.

Si l’on fait abstraction des risques liés à la seule exploitation des centrales nucléaires - des régimes et organisations divers ont démontré leur incapacité à les maîtriser : soviétique, américain et japonais - le bât blesse sévèrement dans la gestion des déchets radioactifs qu’elle génère. La moins mauvaise solution trouvée pour les déchets hautement radioactifs de longue vie, semble être leur enfouissement.

CQFD selon les défenseurs du nucléaire : l’enfouissement est le plus rationnel et doit s’imposer.

Mais n’est-ce pas en amont qu’il convenait de s’interroger sur ces sous-produits de l’énergie nucléaire ?



Cette bande dessinée met remarquablement bien en évidence des processus de décisions non démocratiques et contraires à la sécurité des populations, et ce au nom d’un soit disant intérêt commun. La forte répression contre les opposants à ce projet confirme cette analyse. Il est vrai que la plupart d’entre eux ne s’opposent pas seulement à un projet désastreux pour leur territoire, mais qu’ils contestent ainsi une politique énergétique constante depuis des décennies qui aboutit à l’enfouissement.



Que vous soyez partisan ou opposant de la production énergétique nucléaire, opposé ou partisan de l’enfouissement de déchets, je vous recommande fortement la lecture de cette bande-dessinée. Elle a le mérite de poser de bonnes questions et de mettre en évidence des processus décisionnels scandaleux.

Commenter  J’apprécie          256
Cent mille ans

Gaspard D’ALLENS – Pierre BONNEAU. Cent mille ans. Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires.



Présenté sous forme de BD, ce documentaire devrait être adressé à tous les foyers français, afin de faire prendre conscience à chacun de l’impact de nos déchets nucléaires. Après maintes et maintes enquêtes, le site a été choisi de façon plus ou moins aléatoire. Quels ont donc été les motifs prééminents. Au hasard, c’est la petite commune de Bure sise dans le département de la Meuse qui va être le sarcophage de nos déchets pour des siècles et des siècles. L’état français va ensevelir, à 500 mètres de profondeur, 85 000 mètres cubes de déchets ultimes. Plus de traitements à apporter à cette manne terrestre, plus de réutilisations possibles, plus de reconversion… C’est fini, nous en avons retiré la substantifique moelle et les jetons purement et simplement. Nous nous en débarrassons. Ces déchets nous encombrent : à la poubelle…. Il n’y a pas d’autre issue. Ils ne sont plus utiles, plus productifs…



Pourquoi Bure ? Ce village a été préempté de façon un peu cavalière. Il faut se pencher sur les campagnes de sensibilisation faites auprès de la population locale dont on a n’a nullement tenu compte. Les dés sont pipés. Le choix était déjà fait en amont. C’est cela la liberté… C’est un problème politique. Avant même de soumettre le projet aux locaux, la classe politique a tranché. Derrière tous les non-dits une manne financière est attribuée par EDF, arrosant au passage toutes les instances administratives, sans oublier les personnalités politiques, de tout bord…. Selon leur étiquettes politiques, leur rang dans ou hors les juridictions, nos élus ou fonctionnaires émettent des avis contraires. Je ne peux vous citer toutes les incohérences inhérentes au système. Je vous conseille de lire attentivement les avis donnés par Nicolas HULOT. Lorsqu’il ne siège pas encore au gouvernement, c’est un fervent opposant. Le jour où il est ministre, son langage abonde et nourrit le projet favorablement. Et lorsqu’il est démis de son portefeuille, il tempête à nouveau…



Le décret de la construction du laboratoire de Bure a été signé par Madame Dominique VOYNET ! Je ne me souviens plus de sa tendance politique. Je suis atteinte de schizophrénie, certainement sélectuive. Il me semble me souvenir qu’elle a dirigé un parti politique vert…. Nous n’avons guère que des girouettes dans les hautes sphères. Un jour, c’est blanc mais le lendemain, c’est noir, jamais gris. Oh la la ! Quelle grande tristesse et ce fluide glacial qui tombe sur nos têtes. Comment peut-on s’engager pour des millénaires, 100 000 ans de tranquillité…. Soyons sérieux, vous qui me lisez, vous qui avez signé toutes ces autorisations, vous ne serez plus là, moi non plus, mais je pense à nos enfants, nos descendants. Mais nos arrières, arrières, arrières petits enfants vont donc hériter d’un joli trésor, a moins que d’ici-là une violente explosion ait eu lieu. C’est peut-être une des alibis qui vous permet de signer sans aucune honte… Quelle planète allons-nous léguer à nos ayants-droits ? Pour ma part, je suis morte de peur et cela me rend méchante. Nous sommes bien cavaliers, prendre de telles décisions. Nous n’avons pas assez de recul pour juger du bien fondé suite à cet enfouissement sous terre. Je compatis avec les riverains ! Je ne peux pas faire grand-chose. Trop peu de personnes ont lu cette étude menée par des scientifiques INDEPENDANTS et non assujétis aux multiples millions partagés entre les unes et les autres, mais pas à ceux qui ont été expropriés ! Et ces forêts détruites, ces terres labourables subtilisées aux paysans, cette quiétude perdue, ce silence étouffé ! Non c’est irréel, inconcevable, un véritable massacre à la tronçonneuse. Oui la faune, la flore locales sont rayées du territoire. Nous ne maîtrisons pas le sujet. Donc, nous faisons n importe quoi…



Si vous avez la chan,ce de lire ce documentaire, n’hésitez pas à le faire circuler parmi vos amis, défenseurs ou non de la communauté. De toutes façons les dés son jetés, avant même d’avoir été lancés. Pauvre France, tu meurs à petit feu, pour l’instant…. Nous ne savons pas ce que demain nous réserve. J’ai froid dans le dos. J’ai peur et je l’avoue humblement. C’est un excellent documentaire qui nous soumet ce projet pharaonique. Nous ne savons pas du tout dans quelle sens, quelle direction nous allons mais nous y fonçons tête baissée et comme l’autruche, nous enfouissons notre tête dans le sable. Je recommande à tous ceux qui trouveront ce brillant documentaire de le lire, de relever les nombreuses incohérences de notre système. Mais que faire de ces déchets… Dans la nature et RIEN A CIRER. Advienne que pourra. Je vous souhaite une très bonne journée et ne pensons plus à ces rebuts nucléaires. D’autres y ont songé pour nous…. En bien, en mal, nous ne verrons pas la suite et encore faut-il mener le projet jusqu’au bout ! ! !

( 06/04/2024).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          130
Cent mille ans

Après avoir lu dernièrement des BD qui traitaient sur le nucléaire et plus précisément sur l'accident de Fukushima au Japon, voilà que je me plonge dans la gestion des déchets radioactifs produits par les centrales nucléaires françaises.



Il s'agit d'une enquête menée par deux journalistes indépendants qui parle du village de Bure (82 habitants) dans la Meuse où L'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) compte enfouir à 500 mètres sous terre 85.000 mètres cubes de déchets nucléaires. C'est situé en Lorraine dans un des départements les moins peuplés de France victime des crises successives, de la fermeture des industries, de la désertification.



Visiblement, les rares habitants n'en veulent pas et organisent des manifestations violemment réprimés par les forces de l'ordre. Cependant, la plupart des élus ont été achetés à coup de subventions massives pour financer leurs projets. Des millions ont été déversés sur ce territoire afin de faire taire toute opposition.



Maintenant, et à titre personnel, je pense qu'il vaut mieux les enfouir dans un endroit très peu peuplé que densément peuplé. Certes, on me rétorquera qu'il vaut mieux ne pas les enterrer du tout mais c'est impossible de les larguer sur la Lune ou de polluer les océans, ou d'arrêter net avec le nucléaire en état actuel des choses. Il faut faire avec et trouver la moins pire des solutions car je crois que nous ne pouvons pas nous passer d'énergie pour pouvoir vivre. C'est un débat sans fin, j'en conviens. Ce qui est en cause dans la BD; c'est la manière de faire de l'ANDRA qui est passé en force sans tenir compte des revendications locales comme la tenue d'un référendum. La démocratie semble avoir été bafouée.



Par exemple, on apprendra que le tribunal de Bar-le-Duc a été sans concession contre les opposants de ce projet. C'est tout à fait abject comme la justice peut être utilisée par les plus riches afin d'imposer son point de vue. Même ma ligue des droits de l'homme a conclu dans son enquête sur un véritable harcèlement mené par les autorités afin de criminaliser les positions des manifestant au projet. En conclusion, une très sévère répression alors qu'il s'agit de la vie et du futur de ces habitants (100.000 ans d'enfouissement avec les dangers que cela peut engendrer).



Bref, voici une BD militante et partisane qui explique clairement les choses et qui argumentent fort bien sur des faits vérifiables. Un excellent travail qui nous permet de pousser un peu plus loin la réflexion sur la gestion du nucléaire.
Commenter  J’apprécie          139
Les néo-paysans

Deux journalistes se proposent de réaliser un reportage qui a du sens, du vrai journalisme auprès de gens qui innovent. Ils parcourent la France à la rencontre des néo-paysans. Les néo-paysans ce sont les urbains, anciens ingénieurs, fonctionnaires, employés au 3x8… Ces gens qui ont tout quitté pour l'agriculture, qui n’avait ni lien de famille avec le monde paysan, ni vie quotidienne à la campagne. L’appel de la paysannerie s’est fait plus fort. Ils se sont battus face aux voisins moqueurs, aux entités agricoles et financières qui ne voyaient pas d’avenir à leurs projets.



Ils se sont lancés en polyculture-polyélevage biologique, en maraichage, la culture du blé et la fabrication de leur pain, la viticulture… Tout ça, la plupart du temps, sans intrants. Des produits sains et une vie saine. Un métier où l’on ne compte pas ses heures, où on gagne moins mais on gagne en qualité de vie. L’impression d’avoir un métier qui a du sens, loin des patrons dont les méthodes de management blessent.



C’est un livre dont les témoignages sont enrichissants et apportent une réflexion intelligente. Ces gens ont tout quitté pour se lancer dans leurs projets. Sans parler de quitter un travail ou un lieu de vie, c’est l’occasion pour chaque personne de se questionner sur les produits du quotidien, de privilégier des circuits courts, des commerces d’agriculteurs (les AMAP) ou de passer du temps dans son propre jardin…

Commenter  J’apprécie          120
Cent mille ans

Comment l'état a, par la peur et l'argent, pris contrôle d'un territoire pour y enfouir les déchets du nucléaire et construire la logistique qui va avec.

Un récit implacable et réaliste de la manipulation d'état.

Les opposants au projet sont rapidement mis dans une nasse et broyés alors que les élus et les habitants sont achetés par des investissements sans grand avenir.

Ce livre documentaire offre une vision d'un monde politique sans avenir qui s'enferme dans des solutions qu'il ne maîtrise ni ne contrôle.

Il ne s'agit pas en réalité d'un ouvrage contre le nucléaire car les intervenants du récit prônent et proposent d'autres solutions et notamment le stockage en surface.

À cela, l'état répond par l'invisibilité pour une meilleure acceptation de l'opinion publique.

Nous retrouvons une répression démesurée des opposants avec moyen digne de l'antiterrorisme, incarcération et mutilation. Effrayant et réel.

A lire

Commenter  J’apprécie          100
Main basse sur nos forêts

Un livre nécessaire, qui fait écho à ce que je constate hélas de plus en plus lors de mes pérégrinations en forêt (N-E de la Haute- Loire) : coupes-rases , sols profondément retournés et compactés, sous-bois sans vie ou presque, jeunes résineux alignés en rang d'oignons... Ces forêts industrielles sont légion. Rien à voir avec les bois de feuillus de mon enfance (Monts du Lyonnais).

J'ignorais que l'industrialisation forestière était si étendue dans notre pays jusqu'à cette lecture couplée au visionnage du documentaire "sur le front des forêts françaises". Je ne me fierais plus à ces fameuses normes PEFC qui ne veulent rien dire.

De l'espoir tout de même avec l'engagement de nouvelles générations qui respectent les forêts comme des entités vivantes et en prennent soin.

A lire !
Commenter  J’apprécie          100
Cent mille ans

Le scandale entourant le processus de décision de traitement des déchets nucléaires en France fin 19ème-début 20ème, notamment ici leur enfouissement, est révélé par l'enquête des deux auteurs journalistes : Pierre Bonneau et Gaspard d'Allens.

Le graphisme de l'illustratrice Cécile Guillard et le choix de la couleur aident grandement à suivre le récit complexe et étalé sur 60 ans.



Cette nucléarisation du territoire mosellan, choix industriel et politique, est bien loin d'être un choix de civilisation. Il est présenté au travers du dilemne de faire accepter ce projet au public, des partenariats public-privé alimentant directement les communes via une taxe sur les installations nucléaires, de l'éducation des plus jeunes à la culture nucléaire, du rachat de terres agricoles puis la quasi privatisation de la gendarmerie par l'Andra et la lutte contestataire des locaux et anti-nucléaires.



De nombreux personnages politiques y sont représentés prenant la parole sur le sujet, ainsi que des témoins directs à différentes phase, souvent sous couvert d'anonymat.



Une enquête passionnante qui m'a permis de mieux comprendre ce sujet, que je voyais comme purement géologique lié au sol argileux des environs de Bure, mais aussi à prendre conscience de sa terrible complexité.
Commenter  J’apprécie          70
Les néo-paysans

Il faut lire ce livre quand on se pose des question du type : Comment sortir d'une certaine servitude volontaire ? Comment vivre mieux avec un peu moins ? Comment se remettre au rythme de la nature ? Retrouver les "vraies richesses" dont parle Jean Giono ... Sans cela on risque de passer à côté des néo-paysans. Anciens ingénieurs, directeur, enseignants, jeunes diplômés... Urbains, que rien ne prédestinaient à devenir paysans, se sont tous dirigés vers la terre pour en vivre.

Ce livre est le produit d'une enquête de terrain de deux jeunes journalistes qui ont fait un tour de France des petites fermes, des nouvelles initiatives agricoles de ceux qui malgré des racines urbaines se sont décidés à relancer une production de proximité, sans intrants chimiques.

L'adage dit que ce sont les petits ruisseaux qui font les grands fleuves, vous rencontrerez dans ce livre des ruisselets tétus, des torrents vigoureux qui vont tous dans la même direction : l'autonomie, la récréation de liens sociaux, l'indépendance. David et Soizic partis avec leur deux enfants sur une île dont ils sont les seuls habitants pour y cultiver des patates, Valère et Emeline qui vont reprendre l'élevage de chèvres de Nono, Peggy ancienne directrice du musée de Coutance qui s'est lancée dans l'arboriculture, Sébastien et Lucile font pousser du safran quant à Guillaume ancien informaticien, il a choisi le maraîchage bio. Paysan-boulanger, éleveurs de brebis en ville, semeurs, cueilleurs... "Les néo-paysans" présente un condensé d'expériences qui démontrent si besoin qu'on peut vivre heureux en sortant des rails de l'économie de masse. Les petits paysans de demain viennent des villes, sont diplômés, ont choisi leur vie. Ça fait envie.
Commenter  J’apprécie          70
Cent mille ans

Cent mille ans est une enquête dessinée sur le scandale environnemental de Bure, un village où l’Andra creuse deux cent soixante dix km de galeries pour l’enfouissement de déchets nucléaires. Ce plus grands site industriel d’Europe appelé CIGEO (Centre Industriel de stockage GEOlogique) est sensé garder en sûreté plus de 80 mille mètres cubes de déchets dit « ultimes », c’est à dire le plus dangereux, pendant 100 000 ans. Un scandale aux relents de « magouilles » politiques et économiques.



Pour mieux comprendre la réticence qu’un tel projet déclenche il faut savoir que ces déchets représentent certes un pourcentage minime de ce qui est produit en France mais équivaux malheureusement à plus de 99% de la radioactivité du volume total produit. alors qui voudrait avoir ça sous ses pieds?!!

Cette BD nous explique énormément de choses, je ne me suis jamais penchée sur la question ce scandale, car avant de parler d’enfouissement il faut savoir que le problème a d’abord été écologique à la surface. Il a fallu raser la moitié d’une forêt afin de faire place nette au chantier, un chantier qui devrait durer 130 ans!!!! Et je ne vais pas non plus avancer de chiffres concernant le coût d’un tel projet, vous risqueriez de défaillir!!!!

Et que dire de ces 100 000 ans ou pour parler plus simplement ces 100 000 générations à venir qui devront gérer la toxicité de ces déchets.



Pour éviter un tel gâchis, ce sont habitants et activistes qui se battent contre une puissance industrielle dont les membranes politiques sont difficilement repérables. Cette BD documentaire retrace l’opposition au projet de Bure, nous donne des explications sur cet enfouissement, nous en donne les dangers mais malheureusement aucune solution, parce qu’il n’y en a pas.
Lien : https://leslecturesdestemilo..
Commenter  J’apprécie          50
Cent mille ans

Un livre qui nous montre que l'industrie nucléaire et l'état français sont intimement liés sur ce sujet du nucléaire. On se trouve face à un lobby extrêmement puissant qui a ses ramifications jusqu'au coeur du pouvoir. Normal dans ces conditions qu'un projet comme le site de stockage souterrain de Bure soit aussi obscur et conflictuel.

Ce qui ressort de la lecture de cet ouvrage c'est surtout ce sentiment de mafia qui habite l'Andra : entre minimiser les risques, tronquer les études, soudoyer la gendarmerie, ignorer les autres expériences qui ont été des échecs… l'Andra fait tout pour faire passer son projet d'enfouissement sans tenir compte de l'environnement, des gens et de la visibilité de l'installation.

Un ouvrage qui se veut donc un lanceur d'alerte sur ce site à haut risque notamment avec un dossier final qui reprend l'historique du projet.

Je regrette un peu que le livre ne parle pas plus de cette industrie nucléaire pour comprendre ce qu'il y a derrière le projet de stockage souterrain. Également, pour comprendre quel est la destination des déchets nucléaires en attendant le site de Bure.

Bref, on parle pas assez de nucléaire dans ce livre et pas assez des habitants. J’ai l’impression que le livre a préféré faire un historique de la contestation sans entrer dans l’explication qui nous aurait permis de mieux appréhender le danger d’un tel projet.
Commenter  J’apprécie          50
Cent mille ans

Bure, petit village de 80 habitants dans la Meuse n’aurait pas dû faire parler de lui mais c’était sans compter Gaspard d’Allens et Pierre Bonneau, deux journalistes qui ont choisi la BD pour rendre compte du long combat de ce village et des enjeux colossaux de la gestion des déchets nucléaires.

Les auteurs et Cécile Guillard, l’illustratrice donnent à voir et à comprendre les mécanismes et stratégies en place depuis des années pour faire taire la contestation et faire accepter qu’il est normal d’enfouir 85000 mètres cubes de déchets radioactifs à 500 mètres sous terre.

Une enquête qui interpelle, révolte et éveille les consciences, une lecture indispensable.

Commenter  J’apprécie          40
Cent mille ans

Une BD intéressante qui montre bien les travers d'une affaire aussi tentaculaire que cigéo. Je savais que le déni de démocratie était la règle dans cette histoire, mais à un tel point je ne m'y attendais pas.



Un état nucléaire comme le notre doit-il être forcément synonyme d'état policier ? La nucléarisation d'un pays va-t-elle forcément de paire avec une intensification de la surveillance, du secret, et un recul certain des libertés et de la démocratie ? Certains le pensent et je dois dire qu'à le lumière des événements de Bure il est difficile de leur donner tort...



Commenter  J’apprécie          40
Cent mille ans

Un docu-BD passionnant qui nous fait découvrir le projet en cours édifiant de Bure, ville du département de la Meuse, choisi par l’Etat depuis 1999 pour y accueillir l’immersion sous terre de déchets nucléaires. Riche en détails et abordant le thème du point de vue des locaux (agriculteurs, maires, citoyens...), la docu-BD plante la chronologie du projet, ses oppositions, ses conflits d'intérêts, et surtout, la machine implacable de l’Etat qui fait fi des lois et de la démocratie.



Un ouvrage d’actualité qui va intéresser particulièrement les écologistes et en général, tous ceux qui s’intéressent au viol des droits citoyens. Très documenté et stratifié, le livre n’en demeure pas moins accessible au plus grand monde.



Je plébiscite !
Commenter  J’apprécie          40
Cent mille ans

Cette bande-dessinée vous laisse un affreux goût dans la bouche à sa lecture.

Ses auteurs ont mené une enquête de deux ans, sur le terrain, pour nous livrer un reportage terrible, sans concession sur la situation du petit village de Bure et de ses habitants face à la machine Andrea qui veut y enfouir les déchets nucléaires les plus dangereux. Ils ont été choisis parce qu'ils vivent dans un espace d'extrème ruralité, que la population est vieillissante et la pauvreté prégnante. Ils ont été choisis parce que l'entreprise et l'Etat pensait n'y trouver qu'une faible résistance.

On nous ramène au origine de ce projet, à la décision d'une spécialisation dans l'énergie nucléaire par la France et on remonte le fil d'Ariane, le clientélisme, le déni démocratique, l'avidité des collectivités et la ZAD pour questionner notre choix de société : celui de livrer aux générations futures une poubelle nucléaire (dont la sécurité et les prises de risques des constructeurs font froid dans le dos).

J'ai été très mal après avoir fini la lecture, il m'a fallu du temps pour m'en remettre et digérer tout ça. Les dessins sont superbes, certaines pages sont de vrais tableaux avec des couleurs chatoyantes et des élans poétiques. Un travail magnifique.

Il faut lire cet ouvrage, ne serait-ce que pour avoir facilement les clés en main pour comprendre les ressorts de ce conflit qui questionne notre démocratie et notre engagement écologique. Percutant.
Commenter  J’apprécie          40
Cent mille ans

Cent mille ans (durée durant laquelle seront stockés les déchets nucléaires) raconte la lutte que mène depuis plusieurs années des militants antinucléaires ainsi que des habitants vivant autour du site de Bure afin de faire reculer ce projet d’enfouissement prévu à la limite entre la Haute-Marne et la Meuse. Un site qui choisi notamment car il fait partie des coins les moins peuplé de France.



Nos deux journalistes ont passé deux ans à Bure afin de rencontrer les opposants, mais aussi les autochtones et divers acteurs le la vie locale pour tenter de comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet industriel qui effraie bon nombre d’habitants et que l’État veut mener à bien coûte que coûte.



Cette bande dessinée montre en détail et de manière chronologique, comment d’un côté la lutte s’est organisée et s’est intensifié au fil du temps, et de l’autre quels moyens ont mis en place les différents gouvernements et par L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) afin de convaincre les élus locaux pour faire accepter le projet un coup de subventions pharaoniques et dans le but de se rendre indispensable . C’est ce que nos deux reporters appellent “la fabrique du consentement”.



Malgré une pression judiciaire de plus en plus forte et des moyens policiers utilisés habituellement dans la lutte antiterroriste, la résistance des citoyens a continué sans relâche, certains payant le prix fort avec mises en examen, blessures physiques et une pression policière permanente exercée sur la population avec des contrôles visant évidemment à décourager et effrayer les gens de la région de Bure.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
Commenter  J’apprécie          40
Cent mille ans

Dans la lignée des BD engagées, dont Algues Vertes est devenu une sorte d'emblème j'ai eu l'occasion d'acquérir cent mille ans au festival d'Angoulême. J'ai également pu discuter un peu avec l'illustratrice Cécile Guillard. Je dis bravo, car non seulement j'ai appris plein de choses que j'ignorai mais en plus il faut du courage pour se lancer dans la publication d'oeuvres signal d'alerte.
Commenter  J’apprécie          30
Cent mille ans

J’avais écouté une émission sur France Inter à ce sujet avec les journalistes et dessinateur de cette BD qui est en réalité autre chose qu’une BD. Tout est clair, didactique, terrible... les annexes et documents sont une mine d’or pour qui souhaite approfondir le sujet ce qui n’a pas encore été mon cas, je n’ai fait que les parcourir étant déjà atterrée par ma lecture qui si elle n’est pas distrayante est nécessaire. En effet, elle permet facilement d’éclairer une véritable question sans réponse : comment stocker les déchets nucléaires????
Commenter  J’apprécie          30
Cent mille ans

Purée ça fait froid dans le dos. Comment peut-on nous balader ainsi, fouler au pied une population sacrifiée (car comment vendre une fois que le stockage aura commencé, quelle sera la valeur d'une maison à un endroit où sous vos pieds attendent des tonnes et des tonnes de déchets radioactifs, les pires, ceux qui sont bien chargés et dont on se sait quoi faire). Et pour Cent Mille Ans !!! On parle pas d'une vulgaire déchèterie ou d'un site d'enfouissement, non, le problème sera toujours là dans 100 000 ans ! Et cela que pour des déchets actuels. Donc dans 100 000 ans c'est tout le sous-sol de la planète qui servira de stockage si on continue dans le nucléaire ? On a bien réfléchit ? Ca pose de problème à aucun décideur ? Bref, lisez cette bd, vous en ressortirez aussi énervé que moi !
Commenter  J’apprécie          30
Cent mille ans

Documentaire très copieux mais tout aussi intéressant sur l’enfouissement des déchets nucléaire dans la Meuse, entre magouille politique et résistance, une histoire qui dure depuis plus de 30 ans. Nous avons là un travail de recherche des deux auteurs journalistes qui est monstrueux, tout y est très documenté, chaque citation ou document est référencé, avec un appendice très intéressant à la fin.

Il faut préciser que les auteurs ont un parti pris pour le sujet, Gaspard D’Allens est un écrivain écologiste et Pierre Bonneau est journaliste à l’Humanité. Ils ne sont pas à leur premier livre sur le sujet, en 2017 il avait écrit Bure la bataille du nucléaire, pour écrire celui-ci ils ont vécu pendant deux ans dans la commune de Bure afin de comprendre les enjeux autres que politique que provoque ce projet, de vivre au quotidien la vie des riverains et de pouvoir rencontrer les acteurs des mouvements de résistance ainsi que ceux qui ont participé de près ou de loin au projet.

La BD va être divisé en plusieurs chapitre, un sur la mise en place et de l’adhésion de la population local au projet, un sur les conséquences possibles et le legs pour les générations futurs, un sur l’opposition rencontré et le dernier sur la répression policière vis-à-vis des opposants.

Au fur et à mesure de ma lecture j’ai eu l’impression de rentrer dans la fiction ou de la science-fiction tellement cela me semblait invraisemblable (peut-être dus à mon ignorance totale sur le sujet), entre les transferts économique politico/mafieux et la présence policière digne de 1984.

Je recommande !

Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gaspard d` Allens (257)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Moulin Rouge

Le Moulin-Rouge, fondé en 1889, est situé sur le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement, quartier:

Montparnasse
Pigalle
Les Halles

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thèmes : Paris (France) , cabaret , moulin rouge , nuits blanches , danse , culture générale , littérature , peinture , cinema , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}