Ann Granger se lance dans le cosy-crime ! Petits meurtres entre gens de bonne compagnie.
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CottageFantomesEtGuetApens
Telle une vieille dame desserrant son corset, la locomotive émit un long soupir, puis elle enveloppa tout et tout le monde dans un linceul de vapeur et de fumée. La nuée tourbillonna autour du quai et monta jusqu'au plafond de la gare où elle resta piégée. L'odeur de soufre me ramena à mon enfance, dans la cuisine de Mary Newling un matin où j'étais chargée d'écaler des œufs durs.
Le brouillard se refermait sur moi, m'enveloppait aussi sûrement qu'un nouveau-né. Et comme un nouveau-né, je regardais le monde avec étonnement, incapable de différencier le nord du sud et l'est de l'ouest, et tout juste le haut du bas. Etais-je en train de monter une légère pente ? Descendais-je une ruelle ? J'avais cru me trouver dans une rue parallèle à Oxford Street ; peut-être étais-je en train de m'éloigner. Je n'entendais aucun bruit de circulation, le brouillard émoussait tous les sons.
Ce n'est pas parce que les gens sont riches qu'ils ne sont pas cupides.
Ben Ross
J'ai pour habitude, à la fin de chaque journée, de consigner par écrit mes observations concernant l'enquête en cours. Une sorte de journal intime, si l'on veut. Ceux de mes collègues qui ont découvert cette habitude se sont moqués de moi et m'ont traité de pédant. [...]
Cependant, je suis persuadé que, dans un avenir proche, tous les officiers de police enquêtant sur un crime feront de même.
Vous vous rendez compte, dans quel monde on vit ! Tout ce qu'on voit à la télé, ce qu'on lit dans le journal... Les gens sont devenus fous !
Mais ces histoires, vous les inventez, n'est-ce pas ?
- Oh ! Mes intrigues, oui, bien-sûr ! Mais les personnages que vous créez doivent prendre corps, ils doivent être réels pour vous, l'auteur. Comment voulez-vous convaincre le lecteur qu'ils existent si vous-même n'en êtes pas absolument convaincue ?
"- C'est un petit garçon qui est mort, dis-je. Un tout petit garçon, n'est-ce pas papa ?
Mon père se tourna vers moi et je crois que c'est seulement à cet instant qu'il s'aperçut de ma présence.
- Oh, Lizzie…
Puis, secouant la tête :
- Oui, un tout petit enfant. Plus jeune que toi, je pense.
- Que faisait-il à la mine ? demandais-je. Il n'était tout de même pas assez grand pour extraire le charbon !
(…)
- N'oublie jamais ce que tu as vu aujourd'hui. Souviens-toi que cela représente le vrai prix du charbon."
Depuis que je suis rentré dans la police, j'ai rencontré un certain nombre de meurtriers. S'ils ont un point commun, c'est le fait de se croire très malins. Tous ont aussi la capacité d'adopter diverses attitudes - poli, maussade, colérique, charmeur... - selon ce que commande la situation. Aucun des monstres protéiformes des anciennes légendes ne peut égaler leur don pour la métamorphose.
Ce n’était pas la seule raison pour laquelle je n'avais accepté qu'avec grande réticence cette visite à Newgate. Il me fallait toujours au moins deux jours pour me débarrasser de l'odeur de la prison. Elle imprégnait tout. Les âcres relents des corps mal lavés, la puanteur graisseuse de la prétendue nourriture que l'on faisait cuire dans de grandes marmites, l'air vicié du au manque d’aération et, par-dessus tout, le désespoir, dont émane un parfum si particulier.
Tout s'arrêta le temps d'une reconstituante tasse de thé. Les Britanniques considérent dans une large mesure le thé comme le remède à toutes les situations d'urgence.