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3.85/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Biographie :

site web: fredericchagnard.com

Documentariste indépendant et auteur de romans noirs

Voit le jour sous la présidence éphémère de René Coty;
gentil garçon sous Charles de Gaulle;
ado perturbé sous Georges Pompidou;
étudiant en journalisme barbu chevelu, subitement tondu lors de son incorporation sous Valéry Giscard d'Estaing;
étudiant en photographie outre-Atlantique sous François Mitterrand;
réalisateur de films d'entreprise rentables et dénués de sens sous Jacques Chirac;
publie un premier roman "Cinq jours sur terre" sous Lionel Jospin;
documentariste indépendant sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy;
revient à l'écriture sous François Hollande.
Aime beaucoup les chats. Vit et travaille dans l'inquiétante campagne lyonnaise.

1998 "Cinq jours sur terre"
2014 "Le Cabinet fantôme de Monsieur Crinquette"
2014 "Le Vieux au Rolleiflex"
2014 "Grosse Patate - Fable"
2014 "Un tout petit rêve"
2014 "Gigot-Bitume: Journal photo d'un jeune chien en voyage"
2016 "Rendez-vous aux jardins éphémères"
2019 "Grosse Patate - Fable" (réédition)
2022 "Les petits jardins vers l'autoroute"
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Source : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=28022
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Ici, on est au-dessus des HLM d'en bas, il y a des quantités de gens qui ne font rien, mais ils ne pensent pas à prendre un jardin. C'est vrai que ça fait beaucoup de travail, il faut bosser, puis il faut aimer ça. Il faut y aimer et puis il faut travailler. Parce que si on ne fait rien, il n'y a pas de jardin. Il n'y a pas de jardin, mais il n'y a surtout pas de récolte. Donc après ils le prendraient plutôt comme une résidence secondaire. Juste pour venir au soleil, se faire bronzer, se faire un barbecue le dimanche.
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Celle du nouveau, c'est la cabane type, toutes les cabanes doivent se faire comme ça. Celui qui refait une cabane, il faut qu'elle soit comme ça, voilà. Celle du voisin, Riton et moi, on a bien mis une quinzaine de jours à la monter ! Et en bois, il y en a eu pour 690 euros déjà, en gros de bois, pas tout le bois ! La main d'œuvre, on ne la compte pas. On ne peut pas la compter! Et encore Riton et moi avions débité toutes les planches avant. Toutes les planches de devant, on ne les compte pas, la structure, les gros montants, parce qu'on y a tout chevillé ! Avec Riton, on a fait des trous dans la dalle, c'était prêt à rentrer avec de la tige filetée parce que c'est réglable. Dessous, on met un écrou, on met une plaque, puis on la règle à la hauteur qu'on veut. Et en plus, ça ne pourrit pas par le pied, ça fait un vide sanitaire. Si l'eau remonte, elle ne touche pas. Ça se monte normalement comme ça. Et c'est une nouvelle toiture. Ils appellent ça du bardeau canadien, ce sont des plaques de goudron qu'on colle, mais il faut qu'on mette dessous quand même des chevrons et c'est cloué par-dessus.
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Moi, pourquoi je fais du feu, là ? Parce que je vais avoir une pleine casserole d'eau chaude, je vais prendre un arrosoir d'eau qui est à la température extérieure, c'est-à-dire qui est à 10°, puis je vais y vider la casserole, un peu d'eau chaude, presque bouillante. Et c'est meilleur pour la plante. Parce que dans les châssis, la terre est à 18° par-là, elle est tiède, il ne faut pas lui mettre de l'eau froide. Si on met de l'eau froide dessus, la plante, elle n’est pas bien. C'est comme si on prenait une douche froide. Donc, j’essaye de mettre l'eau à température du sol. D'ailleurs je vois pas mal de jardiniers qui me disent : tu me donneras des salades, tu me donneras ci, tu me donneras… Pourquoi ? Parce que j’ai toujours des jolis plants. Ça, c'est l'expérience. La combine m’est venue dans les jardineries, c'est ce qu'ils font. Dans les écoles, dans les machins comme ça, ils font passer leurs tuyaux dans des chauffages, pour éviter le choc thermique. Parce que c'est tropical sous les serres. Comme au parc botanique, ils ont des palmiers, s’ils les arrosaient d'eau froide au pied, ils n’apprécieraient pas. Ils ne résisteraient pas longtemps. Et là, dans les jardins alentours, je ne suis pas le seul à procéder comme ça, il y en a quelques-uns qui ont pris mon truc, parce que je leur ai dit : mettez un peu d'eau chaude dans votre eau froide, et vous verrez que ça ira mieux. Mais seulement, il faut la volonté de le faire aussi. C'est toujours pareil, il faut prendre le temps. Moi, je le fais surtout depuis que je suis à la retraite. Parce qu'avant, je faisais comme les autres, je venais en vitesse le soir. Quand je rentrais, il fallait qu’il fasse encore jour pour jardiner. Alors ce n'est pas pareil, ce n'est pas évident quand on travaille, bien sûr.

Antoine en avril
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Ça, ce sont mes petites échalotes que je vais replanter. Ah, elles sont petites, mais ça suffit pour février. C'est même bien assez gros. Et après, je ne les dédouble pas. Ça pousse tout seul pourvu que j’y tienne pioché, il ne faut même jamais les arroser. Parce qu’il y a des légumes qu'il ne faut jamais arroser, et puis d'autres où il faut bien tenir l'arrosage. Il y a des légumes qui vont tout seuls chercher l'eau dont ils ont besoin, d’autres qui en demandent très peu. L'oignon, l'échalote, tous ces trucs-là, il ne faut pas arroser. Au contraire si on les arrose, on les fait pourrir. Ce sont plutôt les haricots, les petits pois et les tomates, là, ce n'est pas la même chose. Même la tomate, il ne faut pas trop l'arroser. Et puis ici, ce sont des jardins argileux… Comme l'humidité reste en dessous, il faut beaucoup piocher, mais très peu arroser. Alors, c'est bien, ça ne dépense pas trop d'eau justement ! C'est le tort de beaucoup de jardiniers qui ne veulent pas m’écouter. Eh bien, ils ne récoltent rien, la plante ne se développe pas, le terrain se serre. Et pour que les racines se développent, il ne faut pas un terrain lourd. Et plus on l'arrose, plus il se tasse, plus il devient serré. Et quand la racine est serrée, elle ne va pas plus loin. Ce ne sont pas forcément les bestioles, c'est une question que le terrain est tellement serré que la racine ne peut plus se développer. C'est comme si on serre quelque chose, on serre le poignet, la main, elle ne va pas se développer, comme les pieds des Chinoises.

Antoine en février (incipit)
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Je ne sais plus comment elles s'appellent, mes jolies fleurs, elles sont très jolies et rares. Elles font de grandes hampes rouges, avec un beau feuillage très coloré rouge et brun. Toutes les petites branches, toutes les petites, elles prennent des fleurs. Et c'est beau parce que ça reste en fleurs tout le temps, très longtemps. Tout le temps jusqu'à la gelée. Jusqu'à ce que ça gèle, ça reste en fleurs. Et mon datura, il fait une fleur aussi, une très jolie, une grande, une grosse clochette blanche. Je le laisse en pot. C'est un poison le datura, il me semble. Je vais le transplanter quelque part, j'attends de savoir où je vais le mettre. Mais j'ai encore des patates, je ne les ai pas toutes ramassées, il y en a encore là-bas un petit peu. Ça a poussé!
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Il n’y a rien ! Pour moi, il n’y a rien du tout. Ce n'est pas un jardin. Il y aurait eu de tout, j’aurais déjà repiqué. Là, j’ai fait quelques semis, je mets les semis, ils ne bougent pas ! Ça ne bouge pas, il n’y a rien qui pousse ! Des collègues m’ont montré à midi, les semis qu'ils ont fait, ça ne bouge pas non plus. Ça fait quinze jours, trois semaines, même là-dedans, sous châssis ! Alors que là, j’arrose, moi, mais ça ne fait rien. Mais ce qu'il y a, il faudrait y arroser, bien y fermer comme il faut. Et pourtant je viens tous les jours, mais ça ne fait rien, ça ne pousse pas quand même ! Il faut de l'eau de là-haut ! Parce qu'elle n’est pas bonne, l'eau du robinet, ça ne vaut rien du tout. Le froid, l'eau du robinet, la chaleur, c’est trop. Rien ne va plus.
Qu'est-ce que j’ai là encore ? J’ai mes choux. Ouais, des choux, j’avais fait des choux. Ça, ce sont mes tomates, elles viennent bien, il y en a un petit peu là-bas aussi. Ça, ce sont des œillets d'Inde. Là, du basilic, puis ici, mes immortelles. Au fond, il y a des choux maigres et des choux gras, et puis de la salade. Et c'est tout ce qu'il y a. Il n’y a rien du tout ! Il n’y a rien.

Fifi en avril
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Par la vitre défile la campagne verte et jaune. Une de ces campagnes toutes truffées de pylônes électriques, et qui regorge toujours autant de larves insidieuses, de libellules, de mantes au long cou, de sauterelles pigmentées, imprévisibles, et surtout de punaises boucliers et de tiques, petits vampires des chiens aboyeurs et des vaches laitières. Elle grouille de vies délicates et terrifiantes. De sa vie, Norbert Gauchon n'a jamais osé effleurer un insecte, pas une fois, ou alors, si... par hasard, un de ces contacts fugitifs, accidentels, vite réprimés, enfouis au plus profond, enterrés. Il a peur d'eux. Ceux qui les prennent dans leur main, les palpent doucement, les examinent, avec ce calme incompréhensible, ce naturel dégoûtant, ceux-là l'impressionnent toujours. En ce moment, il se sent faible et foireux. Mais il ne le dit pas. Il cache son jeu.
Il se sent comme ça, à cet instant, les pieds crispés sur les pédales de sa petite voiture, une main sur le volant, l'autre secouée par le levier de vitesses, les yeux fondus hors du pare-brise, sur une route de campagne, à la fin de l'hiver.

(incipit)
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 Je débite tout le bois dans mon garage. Je prépare tout, puis après je prends mon fourgon et tout et puis j’y emmène. Je descends le fourgon une demi-journée et puis j’emmène tout d'un seul coup, toutes les planches pour construire les nouvelles cabanes. Les jardiniers ont de la chance d'avoir un nouveau président comme moi ! De toute façon, je suis là pour aider. Il faut une entraide mutuelle, sinon on ne fait rien. La vie actuelle, les gens sont devenus égoïstes ! C'est très dur. Je vois même… même les anciens ! Les anciens qui ont participé au début, qui ont donné… à beaucoup de choses… et ils sont devenus égoïstes. Chacun dans son coin. Aux vieux jardiniers, je ne peux plus rien leur dire, même pas rien leur demander, mais rien leur dire ! Ah, c'est de l'égoïsme… tout en étant de la jalousie, tout en étant… Je les touche un petit peu dans leur petit train-train qu'ils avaient l'habitude de faire, il ne faut pas faire ci, pas faire là… Il ne faut rien changer, rien changer. Je dois appliquer le règlement à la lettre, je suis obligé.

Riton en février
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Dans sa chambre aux vieux rideaux toujours tirés, la mémé fait sa sieste, moulée dans son matelas anti-escarres. Elle dort dix-huit heures par jour, comme les chats.
Ses nuits semblent agitées. Le mois dernier, elle est souvent tombée de son lit. Le matin, l'auxiliaire de vie la retrouvait à même le parquet, entortillée dans sa couverture, à demi suffoquée, et couverte d'ecchymoses. Depuis, la mémé dort dans un lit médicalisé tout neuf, prêté par la Sécurité sociale, une cage aux barreaux chromés.
Cette fille énorme, la mémé ignore ce qu'elle peut bien trafiquer autour d'elle, tous les jours. Elle est là, c'est tout. La mémé ne sait plus où elle se trouve. Pourtant quelque chose de familier semble parfois résonner en elle à la vue d'un de ses bibelots, ou même d'une lumière particulière, comme celle du soleil au couchant lorsqu'il joue vers la fin de l'été, sur l'écran du vieux poste de télé. Une impression très vague. Alors, l'espace d'une fraction de seconde, ses yeux paraissent d'éclairer d'une lointaine lueur, et peut-être se souvient-elle de ce qu'elle fut ?
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Hier encore, chaque nouvelle journée s'enchaînait en douceur à la précédente, et Norbert Gauchon rôdait dans les linéaires climatisés des hypermarchés de banlieue. Il les connaissait tous dans leurs moindres recoins, et pouvait, de mémoire, tracer l'exacte topographie de chacun d'entre eux. Il savait si bien décrire, non sans poésie, leurs atmosphères véritables, faites de bains de foule aux heures de pointe, de riches odeurs de choucroute fraîche et d'après-rasage, du crissement des transpalettes furtifs, ou de l'explosion surprise d'un pot de confiture de fraise sur le carrelage beige. Il pouvait même s'étendre longuement sur le mystérieux sourire des caissières sous hypnose. Norbert Gauchon aimait bien son métier. Il ne demandait pas grand-chose. Il était bien. Il ne se retournait jamais sur le passé. Il laissait filer les choses. Le temps n'avait pas de prise. Il était linéaire.
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Cinq jours sur terre (Frédéric Chagnard)

Quel métier exerce Norbert Gauchon ?

Il est architecte.
Il est commercial.
Il est enseignant.
Il est scénariste.

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