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4.25/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nantes , le 22/02/1886
Mort(e) à : Paris , le 11/04/1973
Biographie :

Henry-Jacques est le pseudonyme littéraire d'Henri Edmond Jacques, écrivain, homme de lettres, poète et prosateur, marin, journaliste et musicologue français.

En 1909, il commence sa vie professionnelle comme journaliste à "Paris Journal", puis à "L'Ère nouvelle". Âgé de vingt-huit ans en 1914, il est mobilisé et part à la Première Guerre mondiale. D'abord soldat, puis comme caporal, il est trois fois blessé, ce qui lui vaut d'être décoré de la croix de guerre.

Son expérience pendant le conflit, qui le marque profondément et durablement, est l'objet de trois grands recueils poétiques, "La Symphonie Héroïque" (1921), "Nous, De la Guerre" (1940) et "Puis ils moururent" (1970), dans lequel il se fait le porte-parole d'une génération broyée au combat.

Son amour pour la musique le pousse à fonder et diriger les revues "La Joie musicale" et "Disques".

Breton, marin et grand voyageur, il fait plusieurs fois le tour du monde et passe deux fois le Cap Horn. L'œuvre du poète, soldat puis marin, témoigne de l'itinéraire de l'homme.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Henry-Jacques   (5)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Au premier voyage était moussaillon,
Ho hisse, allons !
Fit l'tour du monde et tant et plus.
Dit au Cap Horn en crachant d'ssus :
J't'ai eu !
J't'aurai encore comme j't'ai eu !

Au deuxième voyage était novice,
Ho hé, ho hisse !
Fit l'tour du monde et tant et plus.
Dit au Cap Horn en crachant d'ssus :
J't'ai eu !
J't'aurai encore comme j't'ai eu !

Au troisième voyage était matelot,
Hé hisse, hé hô !
Fit l'tour du monde et tant et plus.
Dit au Cap Horn en crachant d'ssus :
J't'ai eu !
J't'aurai encore comme j't'ai eu !

L'quatrième voyage était capitaine,
Piquez la baleine !
Fit l'tour du monde et tant et plus.
Dit au Cap Horn en crachant d'ssus :
J't'ai eu !
J't'aurai encore comme j't'ai eu !

Du cinquièm' voyage n'est point revenu,
Good-bye, foutu !
Fit l'tour du monde mais n'en r'vint plus.
Et le Cap Horn en crachant d'ssus,
Lui dit : j't'ai eu !
J't'ai eu, mon gars, mieux qu' tu m'as eu !

(chanson de cap-hornier - à la mémoire d'Henri Poirier mort au Cap Horn)
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Saute avec moi dans la tranchée,
Tu sauras un peu ce que c'est.
Viens voir à sa vie attachée,
La poésie d'un gars français ...
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Le Grand François, cette nuit, va périr.
C’est tout à l’heure, en bordant la misaine,
Qu’une poulie arrachée à la peine
A trouvé sur son front l’endroit qui fait mourir.
On a pansé sa pauvre chair meurtrie
En lui disant : « T’en reviendra, mon fi ! »
On a séché les gouttes de sueur
Qui; sur son front, semblaient pleurer douleur.
Le capitaine, un vieux frère la côte,
Est venu voir, en ayant vu bien d’autres.
Mais devant l’homme, et fronçant les sourcils,
Il a grogné : « Il est foutu, not’ fils ! »
On ne peut rien quand la mort est à l’œuvre.
Et maintenant, la bordée en manœuvre!

Matelot, marche ou crève, il faut faire de l’Ouest !

Le Grand François est bien seul pour mourir.
Les compagnons, là-haut, sont à l’ouvrage,
La mer aux poings et le vent au visage.
Vingt hommes face au Cap ne peuvent point mollir.
Le Grand François dans sa tête blessée
Songe a son coffre, aux hardes entassées,
A ses copains qui sûrement ont deuil.
Comme ils sont loin, et lui, comme il est seul !
Lequel viendra, le temps d’une accalmie,
Le dorloter d’une parole amie ?
Mais sur le pont s’écrasent grains sur grains.
Il n’est là-haut que courages marins.
La mer, hostile aux faiblards, aux malades,
Pour la servir veut tous les camarades.

Matelot, marche ou crève, il faut faire de l’Ouest !

Le Grand François est mort au jour levant.
Le sang mettait larmes a ses paupières.
Nul n’a pleuré devant tant de misère,
Mais pour les hommes forts a sangloté le vent.
Dans un morceau de toile toute neuve
On l’a cousu en songeant a sa veuve.
Pour qu’il descende au fond des eaux, d’aplomb,
On l’a chaussé de ferraille et de plomb.
La mer roulait comme un ventre de joie.
Les albatros criaient après leur proie,
Et le soleil du Cap, jaune et mal cuit,
Trempait le corps de ses rayons pourris.
Mais sans faiblir, sur la route incertaine.
On s’en allait, le nez dessus sa peine…

Matelot, marche ou crève, il faut faire de l’Ouest !

On a jeté Grand François à la mer.
Adieu, garçon! Le pavillon en berne
De ses couleurs essuyait le ciel morne.
Le grand vent se signait sur nos fronts découverts.
Adieu, garçon ! Ton vrai repos commence.
Les jours pour toi seront toujours dimanche.
Ton corps lassé, vers la paix des grands fonds,
Descend tout droit sur ses ailes de plomb.
Virant de bord, nous reprenons la course
Pour remonter au ciel de la Grande Ourse.
Déjà la tâche est remise à nos poings.
Adieu, garçon ! La route n’attend point !
Notre douleur, dans l’effort, dans les veilles,
N’a pas le temps de devenir bien vieille…

Matelot, marche ou crève, il faut faire de l’Ouest !

("Mort de Grand François" - chant dédié à Yvangot, capitaine au long cours -)
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Mieux que la pluie, le vent savait parler.
Il appelait ou ordonnait, connaissant le nom de tous ceux qui vivent sur la terre.
Pazanne crut qu'il lui demandait quelque chose.
Peut-être de se laisser emporter loin d'une existence médiocre, de choisir la route magnifique et sonore qui mène aux destins retentissants ...
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Jean Costebelle aimait la mer qu'il ne connaissait pas ; tous les bateaux venus à Nantes lui avaient apporté un peu grand émerveillement du large, et dans son cerveau d'enfant s'était peinte une vision indécise mais si belle, si profonde que rien au monde n'aurait pu remplacer ...
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Je suis la fille des voiliers,
La déesse aux bras dépliés
Faits pour étreindre l'aventure.
La mer a mis sur mes seins nus
Tant de longs baisers inconnus
Que j'ai le goût de la saumure.

Haul away Ho, garçons !
L'horizon est à nous, allons !
Si la mort de vos coeurs se joue
Je vous mènerai plus avant,
Toute nue et la gueule au vent,
Moi, la figure de proue.

Qu'il est beau mon trois-mâts carré
Fouillant de son mâle beaupré
L'espace ouvert comme une femme.
Et la mer comme ivre d'amour
Vient me posséder à son tour
De la caresse de ses lames.

Haul away Ho, garçons !
L'horizon est à nous, allons !

Quand sous un ciel incandescent
Le matelot porte en son sang
Le regret des filles lointaines
Il va le long du bout-dehors
Et son regard couvre mon corps
D'une chaude caresse humaine.

Haul away Ho, garçons !
L'horizon est à nous, allons !

Si quelque nuit, rompu d'un grain,
Notre voilier sombre, ô marin,
Il ne faut pas que ton coeur tremble.
Ma chair suivra toujours ta chair
Et dans le lit houleux des mers
Nous irons coucher tous ensemble.

Haul away Ho, garçons !
L'horizon est à nous, allons !
Si la mort de ton coeur se joue
Je te suivrai, mort ou vivant,
Toute nue et gueule en avant,
Moi, la figure de proue.

("Chant de la figure de proue" - pour Marin Marie et Guy Arnoux, peintres de la mer)


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- Tu ne navigues plus, le costaud ?
Allons, tu veux rire ? ...
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- Le raz de marée ! Le vimer ! crièrent les mareyons. Venez, Mam'zelle, vite ! C'est la mort qui s'en vient sur nous ...
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Trentemoult connaît tous les secrets de Nantes rien qu'en se penchant sur la Loire qui a touché toutes les pierres de la ville et reçu ses restes impurs. [...] Port de pêche, asile de vieux capitaines, il pavoise ses rives de filets qui sèchent et de jardins peints de géraniums.
Cafés tranquilles ouverts aux pêcheurs d'alose et aux longs-courriers à la retraite, sous des appels écrits par la mer.
Le dimanche, la ville navigue jusque là pour boire le vin blanc, manger les galettes chaudes et danser sous les tonnelles qui ne cachent pas complètement l'eau et les navires ...
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La plaine où l'on se tue, où l'on meurt, où l'on souffre,
Est toute jaune ainsi qu'une cuve de souffre ;
Le vent soulève encore une odeur de poison
Et des nuages verts nagent à l'horizon.
Dans les boyaux, cherchant d'humaines agonies,
Les gaz rampent, semeurs de spasmes et d'asphyxie ...
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