AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hérodote (29)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Enquête : Livres I à IV

Cette monographie est donnée par Hérodote d’Halicarnasse en Carie ( Ionie – Asie Mineure ) . Sa famille est probablement d’origine barbare en partie au moins . Mais « Le père de l’histoire « est un grec ionien culturellement parlant .



Les grecs font une très nette différence entre ce qui est grec et ce qui ne l’est pas . Le vocable barbare , désigne ceux qui ne sont pas grec , cependant il n’est pas intrinsèquement péjoratif , car l’échelle de valeur des grecs tourne plus fondamentalement , autour de différencier ce qui est civilisé , de ce qui qui ne l’est pas , et de séparer des comportements admissibles et respectables selon leurs propres critères , des autres qui ne le sont pas ou bien qui le sont moins .



L’attitude envers l’étranger en Hellas , est globalement ouverte et curieuse . Le barbare peut d’ailleurs résider dans la cité grecque avec un statut légal , et fondamentalement , l’honnête homme grec est curieux de l’étranger et les pays lointains qui le font rêver , ou qui l’intéressent très pragmatiquement , et puis , n’est-ce pas loin en Asie que résident certains dieux ?



Très tôt Hérodote , dans son travail , annonce son désir de placer les grecs et les barbares sur un pied d’égalité dans sa recherche . Son but est de parcourir du pays et de décrire a ses contemporains des paysages , des coutumes , des anecdotes , des cultes . Il aura le souci d’expliquer très fréquemment pourquoi les choses sont ainsi , mais le facteur de mise en lumière du passé est loin d’être le plus fréquemment de l’histoire stricto sensu , du moins au sens où nous autres , l’entendons actuellement .



Nous avons donc ici un texte qui tient grandement du récit de voyage et de la géographie incontestablement teinté d’histoire .



Dans le premier tome l’auteur nous fait découvrir les empereurs perses qui ont fondé l’empire perse et leurs règnes ( ce qu’il en sait ) :

La conquête de l’Asie par les perses , de l’Egypte aussi avec la tentative des perses de mordre sur la steppe actuellement russe , la Scythie . Vous découvrirez Babylone comme si vous y étiez . C’est splendidement émouvant d’ailleurs . Les côtes d’Afrique du nord sont évoquées de même que le périple de Néchao qui fit le tour de l’Afrique , de la mer rouge jusqu’à Gibraltar ...



Toute ces conquêtes sont le prétexte pour de riches ballades hautes en couleur ( l’Egypte comme avec « nouvelles frontières « , la Scythie « comme avec Jet tour « ( sourires ) ... ) , plus on va vers le nord et le grand sud , plus on bascule dans un univers de légendes et de merveilleux , un merveilleux qui reste assez raisonnable chez l’auteur.



Hérodote est mal vu par beaucoup de ses successeurs (par exemple par Plutarque ou par Aristote ) , dans le sens où on lui déni la qualité d’historien .

Ce débat est intéressant car Hérodote est bien pour les hellénistes le père de l’histoire . Ce déni antique est curieux car , à la lecture de sa prose vous constaterez son cheminent personnel , par rapport à ce qui est factuel , et vous constaterez qu’il se pose au moins autant de questions sur ses sources que Thucydide par exemple .

Hérodote est un « sceptique « ( au sens hellénique ) du point de vue de la croyance religieuse , cependant pour lui le numineux est un registre factuel tangible comme un autre , et il l’appréhende rationnellement sans remettre en cause son existence , car fondamentalement le principe divin ( Théos) est pour lui un tangible de façon évidente .



C’est ainsi que à mon humble avis quand Denys d’Halicarnasse le qualifie de « zélote d’Homère « , ce n’est pas pour souligner son penchant pour lettres classiques . Mais pour insister sur le fait que pour Hérodote , le sacré et le profane s’interpénètre naturellement . Ne perdons pas de vue que l’Iliade est fondamentalement une histoire sainte qui n’est devenue que très progressivement un texte principalement littéraire dans l’antiquité tardive .



Le regard que porte un auteur sur ce texte d’Hérodote ( Istoria ) est selon moi un marqueur intéressant pour ce qui est de définir le type de religiosité qui est opératoire chez ( ou autour de ) cet auteur .

Le père de l’histoire considère comme possible une hiérophanie sur le fond , mais il s’interroge pourtant souvent pour savoir s’il est possible que les sources mentent , ou non , et ce que cela peut signifier autour de cette hiérophanie , et c’est bien ici qu’il est le père de l’histoire .

Il est d’ailleurs amusant de constater que l’histoire et la géographie ont non seulement le même berceau , mais que de plus elles sont apparentées .



Dans Istoria , Hérodote vous fait voir du pays . C’est une superbe ballade . Par contre dans le tome deux , livre V à IX . il traite principalement des deux guerres médiques . Et sortez votre longue-vue car vous assisterez à la bataille de Marathon en direct , première guerre médique et à celle de Salamine ou encore celles des Thermopiles ou de platée pour les deuxièmes .

Au début il aura eu le bons sens de présenter Sparte et Athènes au lecteur et d’exposer aussi les démêlés des grecs et des perses avant les guerres médiques .



Pour conclure songez que notre Tacite qui nous parles beaucoup plus récemment , et depuis Rome , des Germains et des Bretons , nous décris une Europe orientale assez fantasque lui aussi ...

Commenter  J’apprécie          470
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

L’histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide est un texte assez long , très méticuleux qui fait montre un grand sens du détail , et de la description intelligente , vivante , précise et imagée .

De 431 à 404 avant le début de l’ère commune , la Grèce est plongée dans un conflit généralisé impressionnant de par son ampleur , comme du point de vue de la manière selon laquelle il impactera durablement l’avenir politique de la communauté hellénique toute entière .

Le conflit se résume principalement à deux camps , la ligue du Péloponnèse et ses alliés conduits par Sparte et Athènes d’autre part qui domine , une ligue d’états principalement maritimes et principalement ioniens aussi selon les aspects culturels et ethniques .



A L’issue de ce conflit :

Athènes vaincue perdra sa puissance politique , du moins à cette échelle de puissance considérable et internationale . Sparte , le vainqueur , épuisera ses effectifs militaires et civiques dans ce conflit , au point de n’être pour cet état , que l’ombre de lui-même , le siècle suivant . Il ne sortira en effet rien de bon de ce conflit du point de vue politique , et de même , rien pour ce qui est des intérêts stratégiques de la Grèce continentale et de l’Ionie dans leur ensemble .



La Grèce perdra progressivement son statut d’acteur majeur de la politique en méditerranée orientale et occidentale( différemment ) .

A mon humble avis , ce conflit , ainsi que la configuration politique du 4e siècle qui suivra presque immédiatement après , signeront à mon humble avis l’impossibilité pour cette civilisation , de transcender la forme politique de la Polis , de la cité grecque donc . Qui est certes un état mais avant tout , une communauté ( humaine ) de citoyens avec leur territoire ( polis et korê ) ) .



La guerre du Péloponnèse est un texte absolument sidérant de par sa modernité . C’est un ouvrage historique au sens presque contemporain du terme . Les problématiques sont creusées , justifiées , dégagées alors que les arguments sont pesés et que les sources sont mises en perspectives et leur crédibilité étalonnées .

Si vous avez aimé découvrir la guerre des Gaules de César , ce texte de Thucydide , vous enthousiasmera encore plus , de par son caractère vivant , et de par son allure très rationnelle , ainsi que par son plan clair et intelligemment structuré , qui ne rechigne pas à fournir abondement des justifications culturelles croustillantes .



Les causalités des éléments historiques sont examinés en profondeur , mais l’auteur élève aussi son texte , en dégageant des propositions conceptuelles qui permettront de dégager des schèmes de compréhension , dont les concepts énoncés et définis en eux-mêmes , dégageront une véritable philosophie géopolitique de l’ensemble hellénique tout entier , que ce soit d’un point de vue tactique et stratégique , mais aussi dans celui de l’analyse des rapports de la guerre avec la politique et la diplomatie . Il dégage donc , l’embryon , déjà très avancé et clair , d’une véritable , philosophie politique de la guerre en milieux grec .



L’auteur sera amené à définir les rapports particuliers que les différents régimes politiques peuvent entretenir avec la guerre , de même que ceux qu’induisent les statuts différents des membres contractants , dans les hiérarchies d’états engagés dans des associations politiques plus vastes et très règlementées , de cités , aux statuts différentiels et inégalitaires .



L’auteur examine aussi dans le détail la manière dont la guerre se fait entre grecs , les règles sont particulières et les obligations de convenances sont nombreuses , l’auteur s’offusquera de la manière dont ces conventions peuvent être brisées occasionnellement , ce qui lui permettra , pour sa part , de discerner ce qui est moralement acceptable dans une guerre entre grecs , d’avec ce qui ne l’est pas . Ce sera pour le lecteur contemporain , l’opportunité de mesurer à quel point , les conventions sociales varient considérablement selon les époques et les civilisations .



Enfin il déploie une analyse fulgurante d’envergure , dans par exemple et ente autre , l’analyse des raisons qui font que Athènes gère de plus en plus , un empire , plus qu’elle ne gère l’association de cités volontaires et libres , celle qui permit en son temps , de tenir radicalement en échec l’empire perse (à son or et à ses armées ) . De la même manière l’auteur pointe le caractère irraisonné de l’expédition de Sicile en soulignant son caractère stratégiquement inepte , car quasiment fou et démesuré aussi et de ce fait nuisible à l’état ( immoral d’une certaine façon ) , d’autant plus d’ailleurs que improductif .



Si vous essayez de vous documenter avant la lecture de ce texte , il ne faut pas se laisser impressionner et peut-être décourager , par le caractère très compartimenté , touffu et complexe des analyses contextuelles historiques qui entoure cette « perle « .

En effet , La guerre du Péloponnèse est un récit intrinsèquement éloquent , très imagé , Un corpus de textes qui est concret et passionnant le plus souvent , et qui de ce fait offrira avant tout à son lecteur contemporain un fabuleux voyage dans le temps .



Il permettra aussi de mesurer , que si ce conflit généralisé a porté une atteinte fatale à l’importance politique de la Grèce propre , comme à celle de la grande Grèce , il n’a en rien atteint le génie grec , qui nous propose dans ce récit brillant , de la géostratégie authentique et qui fonde , ici l’histoire , au sens contemporain du terme .

Alors que la Grèce des cités perdra progressivement son indépendance politique , la brillante civilisation grecque continuera elle , de rayonner , de s’étendre et elle triomphera finalement de tous ses vainqueurs , au moins jusque 1453 ...

Avec Thucydide vous aurez une idée très nette des ressources intellectuelles de cette civilisation , dont nous sommes les héritiers directs .

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Sur Hérodote je ne dirais un mot que des guerres médiques dont il a fait passer la mémoire à la postérité.

Première guerre médique .

L'Ionie (cotes actuelles de la Turquie ) , sujette des perses se révolte .

Athènes intervient concrètement et militairement en faveur de l'Ionie . Les opérations militaires seront longtemps en faveur des rebelles .

Mais la révolte sera finalement écrasée et l'Ionie reconquise souffrira en profondeur de cette reconquête .

Cette défaite a un profond retentissement en Grèce continentale . Une grande tristesse affleure sur la base du tragique destin de certaines citées d'Ionie . Mais surtout les grecs mesurent l'ampleur du péril qui pèse sur leurs libertés . Les perses réclament ensuite aux citées continentales , la terre et l'eau et exigent ainsi leur soumission . l'armée perse passe en 490 en Europe et se présente devant les murs d'Erétrie au coeur de la Grèce . La ville tombe la population est déportée . Mais les platées et les athéniens écrasent une armée perse à Marathon . Immédiatement les grecs à marche forcée se portent en un temps record vers Athènes ou la flotte perse compte débarquer des contingents pour détruire cette ville . In extremis les forces platéennes et athéniennes arrivent en Attiques et elles dissuadent les perses par leur présence de débarquer . Mais les perses gardent le contrôle de l'Ionie et ils gênent les grecs dans la mer Égée . Pour l'empire ce n'est que partie remise .

Deuxième guerre médique .

L'armée perse passe l'Hellespont et avance vers la Grèce propre , la Thessalie est traversée et se rend aux perses car le parti hellénique a été contraint de renoncer à la défendre . Sparte stoppe l'armée perse aux Thermopiles , alors que les athéniens défendent les cotes qui bordent le champ de bataille après avoir emportés une victoire sur mer à Artémision et il contiennent la flotte perse diminuée . Sparte fait donc le choix de défendre la Grèce en général et le parti hellénique triomphe ainsi à Sparte contre ceux qui voulaient se positionner sur l'isthme de Corinthe à l'entrée du Péloponnèse . Cette bataille est aussi courageuse que désespérée , car il ne s'agit que de gagner du temps . Sparte est vaincue après une longue résistance qui s'achève dans la trahison .

Un temps gagné dont la Grèce ne sait pas vraiment que faire , car chaque cité tente désespérément et individuellement de choisir un mode de défense et de survie de son côté , sans exclure en même temps un soutien à la cause commune contre l'envahisseur .

Sparte vaincue aux thermopiles a pourtant pris des dispositions pour préserver ses forces . La cité s'organise pour bloquer l'isthme de Corinthe avec certains des autres péloponnésiens . Les athéniens eux , évacuent la ville d'Athènes et se transportent sur leur flotte et se tiennent prêts à migrer vers l'occident pour y fonder une nouvelle cité d'Athènes , libre et neuve . Cependant une grosse partie de la population se réfugie sur les iles qui bordent l'attique .

Mais là aussi , le parti hellénique triomphe et refuse d'abdiquer la liberté . Les images sacrées sont laissées sur l'acropole , le culte d'Athéna Niké galvanise les athéniens . Athéna déesse née en armes de Zeus et du sol même de l'Attique est implorée . Une partie minime de la population , mais à la grandeur symbolique retentissante , se replie dans l'acropole d'Athènes . Prête à défendre l'essence même d'Athènes , et celle de la Grèce ainsi que les temples sacrés de la polis , en espérant que les dieux et surtout la déesse victorieuse , s'impliqueront dans la défense de l'autochtonie ( en faveur de ceux qui comme la déesse sont nés du sol de l'Attique ) . La flotte se porte elle, à la rencontre des perses . Athènes écrase la flotte perse à Salamine alors que l'Attique est ravagée .

En 479 , après de périlleuses manœuvres des perses dont la diplomatie et les forces d'occupations menacent gravement le parti hellène en fissurant l'élan de la résistance , Sparte met toutes ses forces dans la balance , Athènes arme aussi un fort contingent , au moins une quinzaine de polis envoient aussi des renforts .

Les perses sont écrasés lors de la Bataille de Platée , et la victoire est conforté aussi sur mer et c'est loin au nord que l'armée perse est achevée quasiment sur l'Hellespont et donc littéralement pratiquement poursuivie en Asie .

J'ai fait ce résumé pour vous convaincre de l'envergure de ce récit d’Hérodote et pour souligner le fait que c'est un texte très riche politiquement . Un document qui est plein de rebondissements , de suspens qui lance de belles tournures éloquentes à la volée .

Commenter  J’apprécie          410
L'Enquête : Livres V à IX

Cette monographie est donnée par Hérodote d’Halicarnasse en Carie ( Ionie – Asie Mineure ) . Sa famille est probablement d’origine barbare en partie au moins . Mais « Le père de l’histoire « est un grec ionien culturellement parlant .



Les grecs font une très nette différence entre ce qui est grec et ce qui ne l’est pas . Le vocable barbare , désigne ceux qui ne sont pas grec , cependant il n’est pas intrinsèquement péjoratif , car l’échelle de valeur des grecs tourne plus fondamentalement , autour de différencier ce qui est civilisé , de ce qui ne l’est pas . Ce système de valeur entend surtout séparer les comportements admissibles et respectables selon leurs propres critères , des autres usages qui ne le seraient pas .

L’attitude envers l’étranger est globalement ouverte et curieuse . Il peut d’ailleurs résider dans la cité grecque avec un statut légal , et fondamentalement , l’honnête homme grec est curieux de l’étranger et les pays lointains qui le font rêver , ou qui l’intéressent très pragmatiquement , et puis , n’est-ce pas loin en Asie que résident certains dieux ?

Très tôt Hérodote , dans son travail , annonce son désir de placer les grecs et les barbares sur un pied d’égalité dans sa recherche . Son but est de parcourir du pays et de décrire a ses contemporains des paysages , des coutumes , des anecdotes , des cultes . Il aura le souci d’expliquer très fréquemment pourquoi les choses sont ainsi , mais le facteur de mise en lumière du passé est loin d’être le plus fréquemment de l’histoire stricto sensu , du moins au sens où nous autres , l’entendons actuellement .



Hérodote est mal vu par exemple par Plutarque ou par Aristote , dans le sens où on lui déni la qualité d’historien . Ce débat est intéressant car Hérodote est bien pour les hellénistes le père de l’histoire . Ce déni antique est intéressant car , à la lecture de sa prose vous constaterez aussi son cheminent personnel , par rapport à ce qui est factuel , et vous constaterez qu’il se pose au moins autant de questions sur ses sources que Thucydide par exemple . Hérodote est un « sceptique « ( au sens hellénique ) du point de vue de la croyance religieuse , cependant pour lui le numineux est un registre factuel tangible comme un autre , et il l’appréhende rationnellement sans remettre en cause son existence , car fondamentalement le principe divin ( Théos ) est un tangible de façon évidente .



C’est ainsi que à mon humble avis quand Denys d’Halicarnasse le qualifie de « zélote d’Homère « , ce n’est pas pour souligner son penchant pour lettres classiques . Mais pour insister sur le fait que pour Hérodote , le sacré et le profane s’interpénètre naturellement . Ne perdons pas de vue que l’Iliade est fondamentalement une histoire sainte qui n’ est devenue que très progressivement un texte principalement littéraire dans l’antiquité tardive .

Le regard que porte un auteur sur ce texte ( Storia ) est selon moi un marqueur intéressant pour ce qui est de définir le type de religiosité qui est opératoire chez ( ou autour de ) cet auteur .

Le père de l’histoire considère comme possible une hiérophanie sur le fond , mais il s’interroge pourtant souvent pour savoir s’il est possible que les sources mentent , ou non , et ce que cela peut signifier autour de cette hiérophanie , et c’est bien ici qu’il est le père de l’histoire .

Il est d’ailleurs amusant de constater que l’histoire et la géographie ont non seulement le même berceau , mais que de plus elles sont apparentées .



Dans Storia , Hérodote vous fait voir du pays . C’est une superbe ballade . Par contre dans ce tome deux , livre V à IX . Il traite principalement des deux guerres médiques . Et sortez votre longue-vue car vous assisterez à la bataille de Marathon en direct , première guerre médique et à celle de Salamine ou encore à celles des Thermopiles ou de platée pour les deuxièmes guerres médiques .

Au début il aura eu le bon sens de présenter Sparte et Athènes au lecteur et d’exposer aussi les démêlés des grecs et des perses avant les guerres médiques.



Ce tome deux traite des guerres médiques .



Sincèrement c’est une lecture agréable , vivante et instructive .

L’empire perse avait vocation à s’étendre vers l’occident .

En 480 et 479 avant l’ère commune , la Grèce affronte l’empire dont l’armée passe en Europe , l’armée perse mobilise les ressources de l’Asie et joint à ses fantassins , cavaliers et archers , une flotte nombreuse puisée en Phénicie .

Hérodote est Ionien et sa patrie est donc sous le joug des perses , malgré cela ses textes respectent tous les belligérants et il emploie souvent des formules suggestives , élégantes et respectueuses pour les résumer eux-mêmes ou leurs actions .

Pour caractériser la puissance perse , l’auteur nous décrit l’empereur qui fait fouetter la mer en passant l’Hellespont , car celui-ci trouve un peu trop rebelle cette mer trop peu coopérative .

Il parlera par exemple de l’or des perses pour caractériser les intrigues diplomatiques de l’empire pour diviser la Grèce et en faciliter la conquête . Il parlera aussi du mur de bois d’Athènes , pour décrire la flotte qui sauvera cette cité et la Grèce de la domination perse , ou bien encore il parlera de la demande de la terre et de l’eau aux citées de Grèce continentale , pour symboliser l’exigence impériale de leur soumission . Donc de belles formules et de belles métaphores , riches de sens qui rendent ce texte très agréable à fréquenter . Pas de haine dans ce texte qui parle d’héroïsme panhellénique où les hellènes réussissent l’impossible . La Perse serra finalement battue aux termes des deux conflits et la Grèce sera libre . Cette victoire aura ultérieurement des effets retentissant alors que la civilisation grecque conquerra l’orient et irriguera l’occident latin .

Les guerres médiques font parties de ces grands instants historiques qui change le monde en un clin d’œil , et qui rendent possibles de spectaculaires développements ultérieurs !





Première guerre médique .



L’Ionie (cotes actuelles de la Turquie ) , sujette des perses se révolte .

Athènes intervient concrètement et militairement en faveur de l’Ionie . Les opérations militaires seront longtemps en faveur des rebelles .

Mais la révolte sera finalement écrasée et l’Ionie reconquise souffrira en profondeur de cette reconquête .

Cette défaite a un profond retentissement en Grèce continentale . Une grande tristesse affleure sur la base du tragique destin de certaines citées d’Ionie . Mais surtout les grecs mesurent l’ampleur du péril qui pèse sur leurs libertés . Les perses réclament ensuite aux citées continentales , la terre et l’eau et exigent ainsi leur soumission . l’armée perse passe en 490 en Europe et se présente devant les murs d’Erétrie au cœur de la Grèce . La ville tombe la population est déportée . Mais les platéens et les athéniens écrasent une armée perse à Marathon . Immédiatement les grecs à marche forcée se portent en un temps record vers Athènes ou la flotte perse compte débarquer des contingents pour détruire cette ville . In extremis les forces platéennes et athéniennes arrivent en Attiques et elles dissuadent les perses par leur présence de débarquer . Mais les perses gardent le contrôle de l’Ionie et ils gènent les grecs dans la mer Égée . Pour l’empire ce n’est que partie remise .



Deuxième guerre médique .



L’armée perse passe l’Hellespont et avance vers la Grèce propre , la Thessalie est traversée et se rend aux perses car le parti hellénique a été contraint de renoncer à la défendre . Sparte stoppe l’armée perse aux Thermopiles , alors que les athéniens défendent les cotes qui bordent le champ de bataille après avoir emportés une victoire sur mer à Artémision et il contiennent la flotte perse diminuée . Sparte fait donc le choix de défendre la Grèce en général et le parti hellénique triomphe ainsi à Sparte contre ceux qui voulaient se positionner sur l’isthme de Corinthe à l’entrée du Péloponnèse . Cette bataille est aussi courageuse que désespérée , car il ne s’agit que de gagner du temps . Sparte est vaincue après une longue résistance qui s’achève dans la trahison .

Un temps gagné dont la Grèce ne sait pas vraiment que faire , car chaque cité tente désespérément et individuellement de choisir un mode de défense et de survie de son coté , sans exclure en même temps un soutien à la cause commune contre l’envahisseur .



Sparte vaincue aux thermopiles a pourtant pris des dispositions pour préserver ses forces . La cité s’organise pour bloquer l’isthme de Corinthe avec certains des autres péloponnésiens . Les athéniens eux , évacuent la ville d’Athènes et se transportent sur leur flotte et se tiennent prêts à migrer vers l’occident pour y fonder une nouvelle cité d’Athènes , libre et neuve . Cependant une grosse partie de la population se réfugie sur les iles qui bordent l’attique .

Mais là aussi , le parti hellénique triomphe et refuse d’abdiquer la liberté . Les images sacrées sont laissées sur l’acropole , le culte d’Athéna Niké galvanise les athéniens . Athéna déesse née en armes de Zeus et du sol même de l’Attique est implorée . Une partie minime de la population , mais à la grandeur symbolique retentissante , se replie dans l’acropole d’Athènes . Prête à défendre l’essence même d’Athènes , et celle de la Grèce ainsi que les temples sacrés de la polis , en espérant que les dieux et surtout la déesse victorieuse , s’impliqueront dans la défense de l’autochtonie ( en faveur de ceux qui comme la déesse sont nés du sol de l’Attique ) . La flotte se porte elle, à la rencontre des perses . Athènes écrase la flotte perse à Salamine alors que l’Attique est ravagée .



En 479 , après de périlleuses manœuvres des perses dont la diplomatie et les forces d’occupations menacent gravement le parti hellène en fissurant l’élan de la résistance , Sparte met toutes ses forces dans la balance , Athènes arme aussi un fort contingent , au moins une quinzaine de polis envoient aussi des renforts .

Les perses sont écrasés lors de la Bataille de Platée , et la victoire est conforté aussi sur mer et c’est loin au nord que l’armée perse est achevée quasiment sur l’Hellespont et donc littéralement pratiquement poursuivie en Asie .



J’ai fait ce résumé pour vous convaincre de l’envergure de ce récit d’Hérodote et pour souligner le fait que c’est un texte très riche politiquement . Un document qui est plein de rebondissements , de suspens qui lance de belles tournures éloquentes à la volée .

Commenter  J’apprécie          366
L'Enquête - Intégrale 2 volumes

J'en suis venue à lire L'Enquête d'Hérodote après avoir lu Water Music de T.C. Boyle. L'explorateur écossais du XVIIIème siècle, Mungo Park se retrouvait prisonnier en Mauritanie sur la foi de la lecture des écrits d'Hérodote qui situait la source du Nil en Afrique de l'Ouest. La théorie des Grecs de l'Antiquité était qu'il y avait une symétrie entre les parties du monde antique connu autour de la Méditerranée. Le Danube qui coulait d'ouest en est pour descendre brusquement vers le sud devait être le miroir du Nil qui remontait vers le nord et ne pouvait provenir lui aussi que de l'ouest.

Mungo Park découvrit le fleuve Niger, qui coulait bien d'ouest en est après une grande traversée du désert, mais ne continuait pas vers le Soudan.



Hérodote fut donc par la suite qualifié d'affabulateur et ses voyages mis en doute comme ceux de Marco Polo.

Mais Hérodote lui même mettait en garde les lecteurs sur certaines choses qu'il avait entendues et non vues de ses propres yeux : "Pour moi, si j'ai le devoir de rapporter ce que l'on dit, je ne suis certainement pas obligé d'y croire - qu'on tienne compte de cette réserve d'un bout à l'autre de mon ouvrage." (livre VII, 152)



Le premier livre, qui parle de la Perse et du monde antique connu est, pour ma part, plus passionnant que le second qui parle de la Grèce et des batailles entre cités rivales, vues à chaque fois selon le point de vue du gagnant et celui du perdant. L'union des cités grecques en une nation ne se fera que contre les Perses venus essayer de les envahir.
Commenter  J’apprécie          263
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

Ce Pléiade déjà ancien réunit les deux grands fondateurs de la discipline historique, Hérodote et Thucydide. Depuis l'antiquité, on ne cesse de dresser des parallèles et des comparaisons entre les deux auteurs, ce qui justifie qu'on doive les lire d'un même mouvement, dans le même volume. L'un, ionien, s'interroge sur les causes des guerres médiques et de l'affrontement entre Perses et Grecs : il enquête donc dans le passé des "barbares d'en face", des Orientaux, et c'est son terme, "enquête", historia, qui ouvre la voie à l'histoire telle que nous la connaissons. Sa lecture comblera l'amateur d'exotisme et d'anecdotes que l'auteur s'est laissé conter par des prêtres égyptiens, des mages iraniens, etc ... Thucydide est plus attique, plus sévère : il concentre son enquête sur la guerre opposant Sparte et Athènes, non pas deux mondes comme le précédent, mais deux cités à l'intérieur même de la Grèce. L'admiration qui entoure son oeuvre, enseignée et lue dès l'origine, ne s'est jamais démentie. Il est plus intellectuel, plus analytique, moins soucieux (apparemment) de charmer. Pour l'appréhender, la lecture de Jacqueline de Romilly, qui lui a consacré sa vie, est indispensable.



Mille huit cents ans plus tard, au XV°s, un Grec de Constantinople, Laonikos Chalcokondyle, assistant à la fin de son monde, décida d'écrire une histoire en grec classique, celui de Thucydide, en reprenant la méthode d'Hérodote et le style de Thucydide : son enquête nous mène chez les Turcs, les Arabes, les Mongols, les Slaves, les Latins, même en France et en Angleterre ; il raconte l'histoire d'un seigneur roumain du nom de Vlad Tsepesh, Dracula pour ses amis, fort admiré du sultan Mehmet II, et décrit dans la même langue que son modèle les guerres balkaniques et la chute de Constantinople. Si la portée d'une oeuvre de l'antiquité se mesure à l'écho qu'elle a dans le temps, l'exemple de Laonikos peut nous instruire.
Commenter  J’apprécie          240
L'Enquête : Livres I à IV

« L’enquête, livres I à IV » est à lui seule une véritable bibliothèque ambulante véhiculant une gigantesque masse de données sur les peuples de l’Antiquité.



Les récits d’Hérodote sont la plupart du temps aussi remarquables que passionnants, car précis, minutieux, et objectifs sur les peuples dits comme « Barbares » par les Grecs de l’époque à savoir les Perses, les Scythes, les Égyptiens, les Éthiopiens et les Lybiens.



Bien sur des erreurs et exagérations existent, l’auteur a également recours au merveilleux pour expliquer certains faits complètement irrationnels mais ceci ne fait que rajouter au charme de ce récit hors du commun.



La fin de « L’enquête, livres I à IV » nous laisse donc avec l’impression de l’émergence d’une gigantesque et quasi invincible machine à conquérir le monde, la Perse de Darius qui se fait de plus en plus menaçante face à la petite et fragile Grèce composée de ses cités-micro états en permanence en conflit.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          162
L'Enquête : Livres V à IX

Après un début peut être moins passionnant avec les multiples micro conflits entre les cités-états de la Grèce, « L’enquête, livres V à IX » tient toutes ses promesses avec le choc frontal d’un David Occidental contre un Goliath Oriental.



Il y a dans ses combats du petit défendant sa liberté contre un agresseur surpuissant assurément quelque chose d’épique, de légendaire qui vous transporte, vous enivre.



Faisant pour une foi temporairement fi de leurs dissensions, les Grecs l’emportèrent car moins nombreux, ils étaient meilleurs stratèges et choisirent les meilleurs emplacements (aux Thermopyles et à Salamine) pour compenser leurs handicaps.



Mais la victoire de Grecs s’explique aussi par leur supériorité dans l’art de la guerre, la puissance de leurs phalanges, leur courage, leur organisation et la qualité de leur armement surtout défensif avec leurs grand boucliers protecteurs.



En face, seuls les Perses pouvaient rivaliser, les autres nations « marchant sous le fouet » n’avaient certainement pas la même motivation ni la même qualité guerrière.



Trop surs de leurs puissance, Darius puis Xerxès furent donc mis en échec ce qui mit un coup d’arrêt définitif à l’expansion Perse en Europe.



Par sa dimension 'larger than life', « L’enquête, livres V à IX » est reste donc une immense source d’inspiration intemporelle à lire et relire avec émerveillement tout au long de son existence.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          120
L'Enquête : Livres V à IX

Transcription du premier grand reportage sur les civilisations d'alors.



Par son talent de recherches, de curiosités et d'écriture, les plus grandes et plus petites civilisations se sont offertes au regard de ce grand reporter de son temps.



A transmettre aux générations futures pour la précision de ses témoignages d'un temps qui nous offrira les portes des civilisations à venir.
Commenter  J’apprécie          90
L'Enquête : Livres I à IV

Un monument, à lire absolument au même titre que Montaigne. Autant de curiosité, d'humilité et de relativisme que lui. Un historien d'avant l'histoire, qui a travaillé sans archives, sans documents, en s'appuyant sur des témoins directs, des acteurs des événements et des informateurs. Un grand voyageur aussi...
Commenter  J’apprécie          70
Histoires

C'est un livre que j'ai mis du temps à lire, mais cela n'est pas lié à un manque d'intérêt ou à un ennui, mais plutôt au genre, qui se goûte par petites bouchées. L'ouvrage est conçu en quatre livres, dédiés aux quatre Muses Clio, Euterpe, Thalie et Melpomène : en fait, l'auteur se concentre dans chaque livre sur une région du monde, en relation avec les conquêtes des Perses, et notamment de Darius.



Darius ayant été roi des Perses de 336 à 330 av. J.C., on peut constater qu'Hérodote fait bel et bien ouvrage d'historien. Toutefois, quoique le récit des conquêtes soit en soi intéressant et permette des anecdotes étonnantes, si ce n'était que ça !



Hérodote fait également œuvre de géographe en répertoriant les mesures des frontières, et même, dans une certaine mesure, il fait état de la géopolitique de l'époque, avec la répartition des peuples selon les ressources de leur pays ; il fait encore œuvre d'ethnologue en rapportant les détails curieux qu'il a appris sur différents peuples, et qui sont parfois des légendes ; il se montre même curieux de patrimoine, voire de zoologie ou de botanique. C'est vraiment un savant complet, avec des connaissances impressionnantes.



Et toujours, quoi qu'on le traite de menteur, il témoigne d'une exigence scientifique, d'une rigueur et d'une honnêteté par rapport aux sources de ses connaissances, une distance critique sur ce qu'on lui apprend, que j'ai trouvées remarquables.



Les digressions sont présentes, c'est vrai, mais c'est presque ce qui fait l'intérêt du récit : cela lui donne en tout cas une grande variété. On peut y apprendre les techniques pour défendre une ville, ou pour la prendre, des ruses qui font et défont les alliances.



J'ai eu le plaisir d'en apprendre davantage sur les coutumes et les religions des grands peuples de l'Antiquité, dont les noms résonnent à nos oreilles comme des mythes : les Egyptiens, les Thraces, les Scythes…

Nous apprenons les rites funéraires, conjugaux, ou encore les tortures infligées aux ennemis, les punitions des criminels, etc... C'est très riche.
Commenter  J’apprécie          60
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

Livre fondateur indispensable que j'ai découvert très jeune pris de vertige devant la beauté de ce livre dont la modernité étonne et émerveille.
Commenter  J’apprécie          60
L'Enquête : Livres V à IX

"L'Enquête : livre V à IX" de Hérodote.

On continue et termine la lecture d'Hérodote avec son Enquête ou son Histoire et on passe cette fois ci sur les guerres médiques en elles-mêmes.



Encore une fois, comme avec les livres I à IV, j'ai adoré ma lecture. On y voit donc plus précisément les guerres entre la Grèce et la Perse avec Darius dans un premier temps et sa défaite face à Athènes puis à la coalition d'une grande partie de la Grèce contre Xerxès (après la mort de son père).

On y voit les grandes différences entre ces deux peuples et leurs mentalités qui sont proches mais lointaines en même temps, mais également la facilité d'Hérodote à raconter une histoire et l'Histoire en récente. On se sent dans ces guerres et on a envie de voir les grecs vaincre cette armée immense qui semble infinie.

Niveau historicité du récit, on peut voir grâces aux notes que (certes les chiffres sont souvent exagérés côté Perse) il y a assez peu d'erreurs de la part d'Hérodote, ou encore le fait que certains lieux (comme des lacs) ont disparus/ont été asséchés entre temps. Cela donne une idée bizarre quand on cherche ce nom et qu'on nous dit : il n'existe plus depuis le XIXe siècle. On ne peut donc pas voir la vision de ces grecs d'il y a 2500 ans entièrement même avec la plus grande volonté du monde. J'ai cependant un peu plus apprécié les livres I à IV avec cette explication et découverte du monde connu qui disparait dans ces V à IX au profits des guerres elles-mêmes (mais cela reste très subjectif sachant que le livre est tout de même excellent).



Seul point négatif : la traduction chez Folio (livre que j'ai acheté) date de 1960 environ donc cela fait quand même 60 ans qu'aucune traduction n'a été produite chez cet éditeur. On peut me rétorquer qu'elle date de 1990, mais cela reste faux car s'est seulement l'introduction qui date de 1990 (et fait quand même 33 ans maintenant ce qui reste pas tout jeune non plus).



Livre excellent pour le premier historien de notre Histoire !

(11/10)
Commenter  J’apprécie          40
L'Enquête : Livres I à IV

"L'Enquête Livres I à IV" de Hérodote.

Je fais une petite critique du livre car je me suis rendu compte que je n'en avais jamais fait.



Pour moi, Hérodote est la personne qui m'a donné envie de faire des études d'histoire. Une personne comme lui, qui a cherché a garder une trace de toute la culture, la mythologie et le monde qu'il a connu pour qu'ç travers les ages on continue à suivre ses découvertes mais également la vie des gens et de l'histoire de leur temps m'a toujours fasciné.

Un grand homme qui est bien le père de l'Histoire (avec un H majuscule). Un homme qui a toujours eu une soif de connaissance mais également avec un visage critique sur tout ce qu'il a retranscrit dans son œuvre (que ce soit raconter ce qu'une personne lui a dit d'un évènement mais où il donne son avis si il n'est pas forcément d'accord, qu'il donne également son avis sur son propre avis ou encore le fait qu'on l'a critiqué sur des découvertes que ce soit animales, végétales, historiques ou encore géographique et qui finalement ont été réels après les découvertes du XIXe et du XXe siècle).



Ce livre (je n'ai pasencore commencé les 5 à 9) et pour moi un résumé de ce qu'une personne qui cherche à vouloir découvrir plus loin de son confort et continuer à apprendre peu apporter à l'humanité.
Commenter  J’apprécie          40
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

Belle réunion dans ce volume

L’amabilité amusée d'Hérodote se curiosité pleine d'intérêt et d'empathie devant les bizarreries de "barbares" (croit-il à tout ce qu'il raconte?), Sa fierté devant les exploits de son Peuple.

Et ensuite Thucydide: L'intelligence, l'analyse des faits la recherche des causes, la lucidité, l'envie de comprendre et de faire comprendre

Une génie absolu, qui depuis ma jeunesse m'interpelle
Commenter  J’apprécie          40
L'Enquête : Livres I à IV

Sa lecture est parfois exigeante en termes d’attention, mais outre la précision du récit historique et la minutie, je l’ai vécue comme un message d’outre-tombe, qui nous parvient des siècles plus tard sur des hommes, des lieux, à présent disparus et dont la réalité semble tellement palpable. Une vraie émotion lors de la lecture des oracles (oui la lumière est enfin levée sur ces prédictions), sur ceux communiqués par le bruissement des feuilles de chênes, les rites, les liens entre les dieux égyptiens et grecs…

Il m’a conforté dans l’idée que les mots nous survivent et racontent notre humanité, avec toutes ses parts d’ombres, comme les récits sur les souffrances et horreurs infligées aux femmes, vendues, enlevées, humiliées, violées, qui sont un bon rappel pour éviter l’oubli par la réduction à une complainte sur son asservissement de façon vague. Les mots d’Hérodote sont là pour dire précisément ce qui a été perpétré.



Les mots de la fin est un très bon résumé sans dévoiler l’intrigue  « les vengeances impitoyables des hommes leur attirent la haine et le courroux des dieux ».



Mais il ne nous transmet pas seulement la folie des hommes mais aussi la sagesse antique, en citant Solon « à bien des hommes le ciel a montré le bonheur pour ensuite les anéantir tout entier ».

Et l’on repousse les frontières du monde grec bien sûr avec la Perse, l’Inde, les terribles Scythes - déjà rencontrés lors de notre périple en Pologne  car pour certains ils en sont les descendants.

Nous prenons enfin des leçons de stratégie militaire dignes de Sun Zi, comme la politique de la terre brûlée des Scythes qui n’ont rien à perdre, étant un peuple nomade…



Et enfin les expressions de ces peuples que nous découvrons, à l’époque on parlait par métaphores et énigmes…encore les Scythes qui refusent de se soumettre prononcent un comminatoire « je t’invite moi à pleurer » sous-entendant que les perses vont se repentir de leur comportement, ou encore leur message par énigmes à Darius qui envoient comme présents un oiseau, un rat, une grenouille et 5 flèches (interprétation à découvrir dans l’ouvrage 



Commenter  J’apprécie          30
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

L'œuvre d'Hérodote, tant au niveau de la forme que du fond est la première des œuvres de l'antiquité écrite en prose à nous parvenir. L'emploi de la simple prose marque un progrès dans la recherche, ou l'histoire s'applique aux événements humains. Avec Hérodote les caractères du genre littéraire apparaissent, et il devient une sorte de chroniqueur qui définit pour l'essentiel les grandes actions des hommes et les sauve de l'oubli. Bien entendu, les critères de l'historien grec ne sont pas aujourd'hui considérés comme les meilleurs, mais il mérite d'être lu. Aussi loin dans mes souvenirs ma mère fût une merveilleuse initiatrice en considérant Hérodote comme le père de l'histoire, même si Thucydite en réalité fut le premier à découvrir une science méthodologique que complétera l'œuvre d'Hérodote.
Commenter  J’apprécie          30
Histoires

Un homme enquête pour étudier l'histoire des hommes, une révolution intellectuelle.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enquête : Livres I à IV

Premier reportage de l'histoire et premier témoignage de civilisations.

Remarquable de précisions et d'observations tant par ses imprécisions et ses détails.

Richesse d'histoire et de littérature à faire connaître et découvrir au plus jeune dans leur quête de réponses et de questions.
Commenter  J’apprécie          30
Le cahier rouge des chats - Anthologie

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres. Le chat idéal, Le chat magique, L’animal des rois, Le chat et les écrivains, Les malheurs des chats, Le chat, héros de la littérature. Les écrits ronronnent de plaisir et de malice. On y trouve des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L’Epitaphe d’un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire.



Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ?



L’Histoire de mes bêtes d’Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti.



Des interviews d’Alphonse Daudet, d’Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé.



Et enfin trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français.



Un humoriste français avait déclaré que Dieu a inventé le chat pour permettre à l’homme de caresser le tigre.



Pour savourer chaque passage, je parcours chaque soir quelques pages. Puis je le repose et entre dans la lecture dans un autre ouvrage. Ainsi, je ne me lasse pas. Je l’apprécie d’autant plus. car la répétition peut vite me lasser. Ceci serait dommage, il est fort intéressant.



Claudia
Lien : https://educpop.fr/2022/10/2..
Commenter  J’apprécie          20
Hérodote - Thucydide : Oeuvres

Pour une traduction élégante des deux pères de l'histoire. Passionnant et dépaysant
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hérodote (365)Voir plus

Quiz Voir plus

Noblesse rédige

La princesse de Clèves

Honoré de Balzac
Laure Murat
Madame de Lafayette
Saint-Simon
Choderlos de Laclos

10 questions
293 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}