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3.77/5 (sur 411 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 29/08/1953
Mort(e) le : 23/03/2022
Biographie :

Joël Houssin, né en 1953 à Paris, est un écrivain de science-fiction et de polar français. Il est également connu sous le nom de plume de David Rome et, en collaboration avec d'autres écrivains, signe sous les pseudonymes collectifs de Sacha Ali Airelle et Zeb Chillicothe.

Il a commencé par écrire des œuvres de science-fiction, ce qui lui a valu le Grand Prix de l'Imaginaire en 1986 pour Les Vautours, le Prix Apollo en 1990 pour Argentine et le Grand Prix de l'Imaginaire en 1992 pour Le Temps du twist.

En dehors de la science-fiction, on lui doit notamment la série de romans policiers du Dobermann — le premier titre étant Le Dobermann américain publié en 1981 — que le réalisateur Jan Kounen a porté sur les écrans en 1997.

À partir du début des années 1990, Houssin s'est éloigné des romans au profit des scénarios, principalement pour des séries destinées à la chaîne TF1 comme Les Bœuf-carottes, Commissaire Moulin ou Navarro. Il a créé pour France 2 la série David Nolande. On lui doit également les scénarios de Ma vie est un enfer et de Dobermann.
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Entretien de Joël Houssin avec Babelio : L`intégrale Doberman


Quel regard portez-vous sur Dobermann aujourd`hui, plus de trente ans après sa naissance ? Vous sentez-vous proche de ce héros ?

C`est un héros hors-la-loi mais comme l`avenir de l`humanité est hors-la-loi, il est très moderne. Il est de plus en plus adapté à ce monde. C`est un héros anarchiste dans le sens où il n`est pas adapté à ce système. Il est incapable de travailler. Il ne veut pas être un esclave d`une société qu`il déteste. Est-ce que je me sens proche de lui ? Oui, il fait des choses qu`on aimerait tous faire.


C`est un enfant des années 1980, Dobermann. Qu`est-ce qui a motivé son écriture ?

C`est un concours de circonstance. J`étais alors surtout connu dans le domaine de la Science-Fiction. le directeur général de Fleuve noir m`a conseillé de faire un polar à un moment où la mode était au néo-polar, aux anti-héros. Ce qui était bien mais il y avait déjà Manchette … Tant qu`à en faire un, je me suis dit qu`il serait intéressant de faire un roman sur un voleur qui gagne à la fin.
Au départ je ne devais écrire qu`un seul roman mais l`éditeur m`a dit : « Tu en a fait un, pourquoi tu n`en ferais pas trois ? ».


Et vous en avez fait dix-neuf…

Dix-neuf en 5 ans, oui. J`écrivais à l`époque huit romans par an. Je n`arrêtais pas d`écrire. Et j`élevais des chiens en même temps, des dobermanns…


Pourquoi avoir arrêté ?

Le succès était en effet grandissant. On a multiplié les ventes par quatre ou cinq en cinq ans. Puis Fleuve noir a été vendu et le nouveau directeur littéraire est venu me voir pour me demander si je comptais écrire un deuxième roman… J`en avais écrit dix-neuf. Je me suis que je n`allais peut-être plus en écrire du tout, en fait…


Avez-vous été tenté d`écrire de nouveaux épisodes aujourd`hui ?

Oui, on en parle. Si je ne l`a pas tué dans le carnage final c`est que je me suis laissé une porte de sortie. Cela m`intéresserait en tout cas.


Quelque chose qui frappe le lecteur à la lecture de cette première intégrale c`est que Dobermann n`est pas omniprésent. Il a un rôle dans l`ombre.

Oui, c`était d`ailleurs un challenge assez important pour Vincent Cassel lors de l`adaptation du livre au cinéma. Vincent Cassel devait avoir une sorte de charisme en creux pour que ce mec-là, qui est un taiseux, commande une bande de fous furieux. Il fallait rendre cela complètement crédible.


De même, le policier Cristini, qui a par ailleurs un rôle très important dans le film, apparait très tard dans le premier roman. Pouvez-vous revenir sur la création de ce personnage ?

Dans le premier Doberman, notre héros fait face à des petits flics de province. C`était un peu juste ! Il fallait quelqu`un avec un peu plus d`envergure.
Son arrivée me permettait d`explorer quelque chose d`assez nouveau, je crois, d`inverser les perspectives. le héros est très sombre et le méchant est un flic. Mais c`est un méchant à la hauteur de Doberman, qui interpelle le lecteur. Tchéky Karyo qui l`a incarné au cinéma est venu me voir et m`a demandé de lui raconter son enfance, de lui dire ce qui lui est arrivé. Il arrive en effet dans l`histoire sans passé.


Les policiers et les voleurs utilisent un langage très codé, un argo très précis. D`où vous vient cette culture de la langue très particulière ?

J`ai grandi à Saint-Denis. Je traversais Pigalle pour aller au lycée. J`allais donc rarement au lycée !


Il est intéressant de voir que dans chacun des livres, vos héros traversent des lieux ordinaires. Pourquoi avoir choisi de faire évoluer vos personnages en France par exemple, et non pas aux États-Unis ?

J`ai mis un point d`honneur à ne faire évoluer mes personnages que dans des lieux que je connais. J`ai traversé, visité ou vécu dans tous les lieux évoqués dans les Dobermanns.


Dobermann a été adapté au cinéma en 1997 par Jan Kounen. Cette adaptation vous a-t-elle fait peur ? Redoutiez-vous que l`histoire échappe à votre contrôle ?

C`est un peu ce qui s`est passé. Avec Jan c`était très bien parce qu`on a vraiment travaillé en osmose. Alors oui, de nombreuses choses n`étaient pas prévues à l`origine, d`autres ont été modifiées, coupées, etc. mais à un moment il faut lâcher le bébé.


L`écriture de Dobermann est très graphique, presque taillée pour le cinéma. Est-ce que vous êtes cinéphile ?

A une certaine époque j`allais voir deux films par jour au cinéma. Je voyais tout ce qui sortait. J`en regarde toujours deux par jour mais chez moi, désormais. J`étais un grand amateur de science-fiction jusqu`au moment où ils n`ont plus proposé que des films de SF pour enfants. Je ne suis plus du tout le public visé. De manière générale, les films d`aujourd`hui sont faits pour des enfants. Le talent et l`audace sont aujourd`hui à la télévision. C`est là qu`on trouve les bons auteurs. Dommage que ce ne soit pas encore le cas aujourd`hui en France…


Vous avez également travaillé pour la télévision, notamment pour Navarro…

C`était mes premiers pas dans le scénario. Je regardais ça un peu comme un enfant. J`ai écrit un épisode de Navarro qui a posé de nombreux problèmes à la chaîne, un épisode intitulé « Comme des frères » dans lequel le commissariat est pris en otage. A un moment, Navarro change une arme de main, car c`est un gamin qui a tiré et blessé un policier. Navarro prend le pistolet des mains du petit pour le mettre dans les mains du vrai méchant, qui lui est mort. Il modifie la loi pour la rendre meilleure.
Ce scénario est passé après de nombreux conflits internes et il a tout changé pour la suite. Cela a changé le comportement de Navarro dans les épisodes suivants.


Comment passe-t-on de l`écriture de romans à l`écriture de scénarios pour la télévision ?

C`est une gymnastique un peu délicate. Une fois qu`on s`est mis au rythme des scénarios, c`est très dur de revenir au rythme du roman. C`est comme de demander à un sprinteur de faire un marathon. le rythme revient mais cela prend toujours un peu de temps. de même, il y a toute une équipe qui a son mot à dire sur les scénarios, il y a beaucoup d`aller-retour. Alors que pour l`écriture d`un roman, on est seul.


Vous avez écrit et travaillé dans des genres très différents comme le polar avec Dobermann, la SF, le fantastique… Vous avez écrit des romans mais donc aussi des scénarios de séries. Comment expliquer une telle diversité dans votre œuvre ?

Je travaille par envies. A l`époque j`écrivais beaucoup et à chaque fois que je changeais de genre, c`était une bouffée d`oxygène.


On entend beaucoup parler d`un deuxième Dobermann au cinéma. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Des américains ont en effet acheté les droits pour faire un deuxième film. J`ai écrit le scénario.
Christini revient après une longue période de coma.


Le deuxième volume des intégrales de Dobermann va bientôt sortir. Pouvez-vous nous donner un indice de l`évolution de ces romans ?

Plus ça avance, plus les personnages « borderline » deviennent extrêmes…



Joël Houssin et ses lectures.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Il y en a plusieurs. J`ai été élevé par mes grands-parents. Ils avaient une pièce secrète -que ma grand-mère aurait bien aimé voir brûler- qui était la bibliothèque de mon grand-père qui collectionnait toutes les séries noires, tous les romans de guerre. J`y passais la moitié de la nuit.
Je dirais tout de même que les romans de Jacques Spitz m`ont beaucoup impressionné. J`aime ce fantastique-là.


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

La machine à écrire. Ma première machine écrire en plastique m`a permis de continuer les histoires que je lisais.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

« Les racines du mal » de Maurice G. Dantec. Dantec avait raison : on assiste à une vraie accélération du mal. J`ai acheté les droits de ce livre et ai travaillé sur son adaptation... J`ai passé trois ans de ma vie sur ce livre pour finir au tribunal.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Il y a beaucoup de livres d`amis que je n`ai pas encore eu le temps de lire.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Je lis ou j`entends souvent des répliques que j`aurais aimé utiliser dans mes livres. Il y en a une belle par exemple, je crois que c`est dans le film Cliffhanger : « Toi aussi tu veux me buter ? Alors prends ton ticket et fait la queue comme tout le monde ! ».


Et que lisez-vous en ce moment ?

Je lis des livres qui ne sont pas encore publiés mais qui devraient prochainement l`être chez les éditions Ring.


Découvrez L`intégrale Doberman de Joël Houssin aux Editions Ring :

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Son front se gondolait, les os de son crâne se disloquaient, fuyaient vers l'arrière. Ses cheveux tombaient par plaques, enracinés encore sur des morceaux de cuir graisseux qui coulaient sur ses joues. Sa colonne vertébrale et son bassin se brisèrent avec un bruit sec de branchages piétinés.
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- ils y a des hommes qui
naissent pour fleurir les cimetières,d,autres pour les
remplir.
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Antonin observa avec une moue de mépris à peine dissimulée les cloportes qui composaient sa famille et qui rappliquaient de toute façon dès qu'il s'agissait de se pinter en groupe et de peloter des femmes. Il devait malgré tout admettre que l'ivresse solitaire avait quelque chose d'absolument triste. Mais cette frénésie dans les beuveries familiales, dans ces partouzes éthyliques, heurtait la sensibilité de l'adolescent.
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-Je me sens rétréci. Le monde est en 2-D. Tu t'es déjà demandé si tu pouvais vivre sans alcool?
-Non, pourquoi? Tu t'es déjà demandé si tu pouvais vivre sans respirer, toi?
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- [...] Pourquoi tu me fais chier tout le temps ? Madame veut partir dès le premier jour des vacances ! Madame refuse qu'on embarque un bidon d'eau ! Et Madame se plaint qu'on tombe en rade en plein embouteillage ! Mais tout ça c'est ta faute ! Alors tu la fermes, d'accord ?
- Bernard ! hoqueta Isabelle.
- Bernard, y va retourner chez lui, Bernard ! Si on continue à lui courir sur la prostate.

[...]

"Je vais lui claquer le beignet ! " songea Bernard...
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Antonin, fasciné, ne la quittait plus des yeux. Cela faisait déjà quelques minutes qu'il n'écoutait plus l'exposé scientifique de 42. Il se demandait simplement s'il pouvait raisonnablement sauter cette fille formidable avec son ancien copain à l'intérieur ...
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Personne n'a envie de voir le Dobermann et son gang en prison. Il y a des voyous qu'on n'arrête pas. Le Dobermann, c'est pas un gangster comme les autres. Il respecte rien. Il braque les banques pour le plaisir. C'est pas humain. On n'a pas le droit de mépriser l'argent comme ça. L'argent, ça se mérite. Et le Dob, il mérite que d'aller au trou... Un trou bien profond avec de la terre par-dessus. Alors collez-moi un paquet de balles dans la tête de ces tueurs de flics !
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C'est pas rien le bonheur d'un mongolien...
Les conneries, faut être vraiment heureux de les faire, sinon ça vaut peau de balle.
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Quel genre de malédiction nous poussait ainsi à reconduire la dictature, alors que les dictateurs eux-mêmes étaient loin?
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Tu te serais endormi dans cette boue de festivals qui se transformaient en lave l'espace d'une heure, d'un accord, d'un hurlement. La boue des corps et des âmes enchevêtrés sur la paillasse de l'utopie.
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