Irene (La terreur féministe) : "Parlons plutôt de la peur que les femmes et les minorités ressentent depuis toujours et presque tous les jours"
Les paillettes, ça se balaye ; les murs, ça se repeint ; les choses, ça se répare. Alors que la vie et l’intégrité de nos corps ne se réparent pas…
J’aime ce terme d’autodéfense car il résume parfaitement la réalité : le féminisme est une riposte, une réponse pour se défendre de la misogynie. La violence féministe est une violence défensive et non pas oppressive.
C'est le récit d'une histoire banale, comme il en existe des millions dans le monde. Une histoire reproduite à l'infini, avec différents noms et différents visages, mais toujours la même fin. Une histoire qui ne heurte même plus. Car ce qui rend le patriarcat puissant, ce qui fait sa domination toute puissante, c'est qu'il est ordinaire. La violence faite aux femmes est banale, car constante, car quotidienne.
Il y a une fâcheuse tendance, encore aujourd'hui, à reporter la faute de la misogynie sur "la société". Or "la société" ainsi évoquée représente une entité invisible et dépolitisée. Mais l'oppression des femmes n'est ni imaginaire ni invisible, il faut donc admettre que les sujets oppresseurs ne le sont pas non plus."
En tant que féministe, je ne me bats pas pour donner du pouvoir aux femmes, mais bien pour détruire le pouvoir. Alors non, le féminisme n'est pas la lutte pour que les femmes soient égales aux hommes cisgenres, car nous ne souhaitons pas être incluses dans leur monde, nous voulons le détruire pour en créer un autre.
Alors non, le féminisme n'est pas la lutte pour que les femmes soient égales aux hommes cisgenres, car nous ne souhaitons pas être incluses dans leur monde, nous voulons le détruire pour en créer un autre.
Parlons de Terreur féministe, si vous le souhaitez. Mais n'oublions jamais que celle-ci n'est qu'une riposte à la terreur patriarcale, qu'elle est subversive et non pas oppressive.
Que se passerait-il si la Terreur féministe devenait réelle ? Si les hommes commençaient à avoir vraiment peur ? Une peur intense, profonde, viscérale. Puisque la raison, l'empathie et la honte ne permettent pas de mettre fin à la violence mysogine, à l'oppression patriarcale, aux viols, aux agressions sexuelles et aux féminicides, la seule issue pourrait être de susciter la crainte. (14)
Dans ce livre, je ne vous parlerai pas de banderoles à paillettes ni de chants inspirante, mais bien de meurtres, de violence, de bombes et de kérosène. J'écrirai, noir sur, blanc, les noms des femmes qui ont pris les mesures les plus radicales pour survivre au système patriarcal. Et ce à travers les siècles et les continents.
L'essence de la pensée abolitionniste réside dans son caractère anti punitif [...] Déshumaniser les violeurs, leur ôter leur réalité d'homme pour les enfermer dans la peau du violeur, revient à les déresponsabiliser de leurs actions et nier le rôle de la société dans les viols. Je crois que la prison est violence.