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4.33/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Venise , le 19/02/1532
Mort(e) à : Paris , le 19/09/1589
Biographie :

Poète du XVIe siècle, membre de la Pléiade et ami de Ronsard, il écrivit de très nombreux poèmes mais n'eut jamais le succès de ce dernier.

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Jean-Antoine de BAÏF – Le musicien de la Pléiade (France Musique, 2002) L’émission « Papier à Musique », par Alain Pâris, diffusée le 9 avril 2002 sur France Culture. Invité : Pascal Lanco, musicologue


Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Antoine de Baïf
PLANTONS LE MAI

Couchés dessus l’herbage vert
D’ombrages épais encourtinés
Écoutons le ramage du rossignolet.
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.

Dedans ce peinturé préau
Les fleurs, levant le chef en haut,
Se présentent à faire chapeaux et bouquets.
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.

Les oisillons joints deux à deux
Font leur couvée au nid commun ;
Et du jeu de l’amour ne prenons les ébats.
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.

La terre gaie épand le sein
Au germe doux qui vient d’en haut,
Du ciel amoureux qui sur elle se fond.
Plantons le mai, plantons le mai
En ce joli mois de mai.
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Au tems iadis en un païs de Grece,
Un jeune amant servit une maistresse
Bien accomplie en parfaitte beauté,
Mais endurcie en toute cruauté :
De son amant elle estoit ennemie,
Et n’avoit rien de douce courtoisie.
Ne cognoissant Amour, quel Dieu c’estoit,
Quel estoit l’arc, qu’en ses mains il portoit,
Ny comme grief par les fleches qu’il tire
Aux cœurs humains il donne grand martyre :
Mais de tous points dure en toute rigueur,
Ne luy monstroit nul semblant de faveur :
N’en doux parler, n’en douce contenance,
Ne luy donnant d’Amour nulle allegeance :
Non un clin d’œil, non un mot seulement,
Non de sa levre un petit branlement,
Non le laissant tant approcher qu’il touche
Tant soit petit, à sa main de sa bouche,
Non luy laissant prendre un petit baiser
Qui peust d’Amour le tourment apaiser.

AMOUR VENGEUR.
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Épitaphe



Pauvres corps où logeaient ces esprits turbulents,
Naguère la terreur des Princes de la terre,
Même contre le ciel osant faire la guerre,
Déloyaux, obstinés, pervers et violents,

Aujourd'hui le repas des animaux volants
Et rampants charogniers, et de ces vers qu'enserre
La puante voirie, et du peuple qui erre
Sous les fleuves profonds en la mer se coulant :

Pauvres corps, reposez, qui vos malheureux os,
Nerfs et veines et chairs, sont dignes de repos,
Qui ne purent souffrir le repos en la France.

Esprits aux carrefours toutes les nuits criez :
Ô mortels avertis et voyez et croyez
Que le forfait retarde et ne fuit la vengeance.
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Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint.
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève.
Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint.
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve.
Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets,
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière.
Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.
Ô Toy par qui jour et nuit je soupire.

Ô Toy par qui jour et nuit je soupire,
De qui sans gré la superbe valeur
Me fait languir dedans un beau malheur,
Viendray-je point au sommet ou j’aspire ?

S’il ne te chaut de mon mal qui s’empire,
S’il ne te chaut d’eteindre ma douleur,
Au moins permetz que de cette chaleur
Par un baizer tant soit peu je respire.

Ainsi disoy-je, et tu me dis, Amant
Ne sçay-tu pas que le baizer n’appaize
Le feu d’amour, mais plus l’est enflammant ?

Crein qu’un baiser n’enflamme double braize.
Ha, di-je alors, Amour le petit dieu
Auroit il point dans ta poitrine lieu ?
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Jean-Antoine de Baïf
O doux plaisir plein de doux pensement,
Quand la douceur de la douce meslée,
Étreint et joint, l'ame en l'ame mellée,
Le corps au corps accouplé doucement.
O douce mort ! Ô doux trepassement !
Mon ame alors de grand'joye troublée,
De moy dans toy s'ecoulant a l'emblée,
Puis haut, puis bas, quiert son ravissement.
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Ces yeux ces yeux, doux larrons de mon ame.

Ces yeux ces yeux, doux larrons de mon ame,
M’ont eblouy de leur belle splendeur,
Astres fataux qui de malheur ou d’heur
Me vont comblant au plaisir de madame.

Au cueur d’hiver un printemps l’air embame
Ou que tournez ilz fichent leur ardeur,
Et quelque part qu’ilz baissent leur grandeur
Fleurit un pré mieux odorant que bame.

Les chastes feuz de ces freres jumeaux
Me retirant du naufrage des eaux
Par leur clarté de sauveté m’asseurent :

En leur saint feu mon vivre est allumé,
Mon vivre, las, qui sera consumé,
Quand leur destin arrestera qu’ilz meurent.
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Du printemps


Extrait 2

La mer est calme et bonasse ;
Le ciel est serein et clair,
La nef jusqu'aux Indes passe ;
Un bon vent la fait voler.

Les messagères avettes
Font çà et là un doux bruit,
Voletant par les fleurettes
Pour cueillir ce qui leur duit.

En leur ruche elles amassent
Des meilleures fleurs la fleur :
C'est à fin qu'elles en fassent
Du miel la douce liqueur.

Tout résonne des voix nettes
De toutes races d'oiseaux :
Par les champs, des alouettes,
Des cygnes dessus les eaux.

Aux maisons, les arondelles,
Les rossignols dans les bois,
En gaies chansons nouvelles
Exercent leurs belles voix.

Doncques, la douleur et l'aise
De l'amour je chanterai,
Comme sa flamme ou mauvaise,
Ou bonne, je sentirai.

Et si le chanter m'agrée,
N'est-ce pas avec raison,
Puisqu'ainsi tout se recrée
Avec la gaie saison ?
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Metz moy au bord d’ou le soleil se lève.

Metz moy au bord d’ou le soleil se léve,
Ou pres de l’onde ou sa flamme s’esteint,
Metz moy aux lieux que son rayon n’ateint,
Ou sur le sable ou sa torche est trop gréve.

Metz moy en joye ou douleur longue ou breve,
Liberté franche, ou servage contreint,
Mets moy au large, ou en prison retreint.
En asseurance ou doute, guerre ou trêve.

Metz moy aux piedz ou bien sur les sometz
Des plus hautz montz, Ô Meline, et me metz
En ombre triste, ou en gaye lumiere,

Metz moy au ciel, dessous terre metz moy,
Je seray mesme, et ma derniere foy
Sera sans fin egalle a ma premiere.
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Ô doux plaisir plein de doux pensement.

Ô doux plaisir plein de doux pensement,
Quand la douceur de la douce meslée,
Etreint et joint, l’ame en l’ame mellée,
Le corps au corps accouplé doucement.

Ô douce mort ! ô doux trepassement !
Mon ame alors de grand’joye troublée,
De moy dans toy s’ecoulant a l’emblée,
Puis haut, puis bas, quiert son ravissement.

Quand nous ardentz, Meline, d’amour forte,
Moy d’estre en toy, toy d’en toy tout me prendre,
Par celle part, qui dans toy entre plus,

Tu la reçoys, moy restant masse morte :
Puis vient ta bouche en ma bouche la rendre,
Me ranimant tous mes membres perclus.
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