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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) : 1853
Mort(e) : 1934
Biographie :

Jean-Charlemagne Bracq,
historien canadien (Québec)

Source : wikisource
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Certes, sir A. B. Routhier a dit que « le Canada français est né durant l'âge classique de la France, qui fut l'âge de sa grandeur, de sa puissance et de sa gloire ». Chronologiquement, rien de mieux, mais c'est inexact en réalité. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure les premiers colons avaient partagé la vie des classes supérieures de la patrie. L'abbé H.-R. Casgrain a idéalisé la vie canadienne jusqu'à lui faire perdre tout contact historique. « Nous sommes restés un peuple pur d'alliages, homogène, vaillant et prospère. » Un peu plus loin, il exalte « la pureté de nos origines ». À ceci, on ne peut qu'opposer le fait mentionné par le professeur Charles W. Colby, affirmant que le Canada partagea, dans une certaine mesure, le sort des colonies américaines où l'on reçut cinquante mille émigrants tirés des prisons. Il faut ajouter que ces envois de France furent peu nombreux, et composés non de criminels, mais de simples délinquants : braconniers, faux sauniers, etc. C'est ce qu'admet l'historien canadien Alfred-D. de Celles. Ces hommes firent âme neuve, et, pendant une certaine période, l'admission des nouveaux arrivants fut soumise aux règles les plus sévères.
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Tout d'abord, à peu d'exceptions près, le but des Français, en s'établissant dans l'Amérique du Nord, n'était pas de s'enrichir, mais de faire le bien moral des Indiens : ils voulaient les instruire, les christianiser et les sauver. Jacques Cartier - que M. Stephen Leacock appelle avec raison « un aventurier audacieux, mais sans qu'il eût cette sinistre cruauté qui caractérisait la plupart de ses congénères » - se conduisit, en arrivant à Hochelaga, comme un missionnaire plutôt que comme un explorateur. « Notre capitaine, dit-il, voyant la misère et la ferveur de ces pauvres Indiens, récita l'Évangile selon saint Jean : Au commencement était le Verbe, imposa les mains aux malades, priant Dieu de bien vouloir ouvrir les cœurs de ce peuple malheureux et de leur faire comprendre sa sainte parole, afin qu'ils puissent recevoir le baptême et le christianisme. » Inspiré par le même esprit, Champlain dit : « Le salut d'une âme vaut mieux que la conquête d'un empire ; et les rois ne doivent songer à étendre leur domination dans les pays où règne l'idolâtrie, que pour les soumettre à Jésus-Christ. »
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Mr James Douglas dit que « l'Église de la Nouvelle-Angleterre fit bien un essai - sans enthousiasme - pour civiliser et convertir les quelques Indiens demeurés dans leurs villages, mais ni l'État et ni l'Église ne songèrent à rivaliser d'efforts avec les Français pour répandre le christianisme sur le continent ». John Fiske insiste également sur le mode d'expansion des deux peuples. « La population des colonies de la Nouvelle-Angleterre était de vingt fois supérieure à celle du Canada, mais elle n'avait atteint, dans l'intérieur, que Deerfield et Hadley sur les bords du Connecticut. Déjà, les avant-postes français étaient à plus de mille milles de l'Atlantique. » Pour ceux-ci la propagande religieuse était le but dominant, et le Canada était plutôt considéré comme une « mission » que comme une colonie. Si un négociant se permettait un certain relâchement dans l'œuvre religieuse, on l'accusait aussitôt de négliger son devoir. Pour le clergé, le couronnement de ses aspirations était le salut des « Peaux-Rouges ».
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Les prêtres sont des hommes d'un grand mérite. Leur héroïsme dans le passé n'éclipse pas leur dévouement actuel. Aucun clergé n'a des états de services et d'abnégation plus élevés. Leur apostolat, faisant appel aux sensibilités émotives, touche les masses et suscite l'attachement populaire. L'attitude paternelle du clergé entretient des sentiments de confiante affection et de subordination. Il est impossible de pénétrer dans leurs archives sans constater à quel point certains curés ont poussé le dévouement personnel. La plupart des collèges de la province ont été fondés par eux et avec leurs dons. Un bon nombre d'hommes arrivés à la fortune par leurs propres efforts ont été aidés, dès le début, par leur pasteur qui leur a donné les premières leçons, et facilité les moyens de s'instruire. Ils sont puissants, parce que, le fidèle a conscience qu'ils sont ses meilleurs amis. « On ne saurait trouver au monde, écrit Beckles Willson, de prêtres plus intelligents, plus laborieux et plus honorables. »
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Le mot « race » a été abandonné, depuis lors, par la plupart des ethnologues sérieux tandis qu'au Canada les hommes publics s'en servent encore sans mesure. Ils parlent de la « race anglaise », de la « race française », de la « race canadienne », de la « race irlandaise », de la « race écossaise », de la « race québecquoise », et Benjamin Sulte n'hésite même pas devant la « race trifluvienne », pour désigner les habitants des Trois Rivières. Avec ces concepts tranchants et absolus, on ignore le fait du rapprochement inévitable et de la pénétration mutuelle des deux peuples du Canada, depuis la cession en 1763. Suivant ces gobinistes, Français et Anglais seraient les uns vis-à-vis des autres dans un état de dissentiment irréductible pour ne pas dire de mutuelle répulsion, bref fatalement et à jamais séparés, immuables comme des pyrites de fer ou des cristaux infusibles. Erreur profonde !
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La génération disparue il y a un quart de siècle fut profondément influencée par les écrits du comte Joseph de Gobineau, diplomate et penseur français, qui façonna les idées ethnologiques répandues alors parmi les « intellectuels ». Selon lui, la race joue le rôle déterminant dans l'évolution du caractère des peuples, et parmi ceux-ci, il donna aux compatriotes de Bismarck la première place. Accueillies par l'Allemagne avec enthousiasme, et propagées par ce pays, ces doctrines furent bientôt acceptées aux États-Unis, où John Fiske fut un de leurs principaux avocats, comme les Arnold en Angleterre et Taine en France. Le « gobinisme » devint une mode littéraire, un engouement mondial. Il dure encore, quoique ses premiers adeptes ne soient plus.
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Le fait que les « Canadiens » proviennent, en général, de l'Ouest de la France, est d'une grande importance. Ainsi que Garneau l'avait déjà fait pressentir 5, M. Walter Riddell dans son ouvrage, The Rise of Ecclesiastical Control of Quebec, maintient que les premiers immigrants qui contribuèrent à la population furent recrutés dans toutes les parties de la France, mais reconnaît pour certain que l'Est et le Midi ne donnèrent que peu de sujets. Le peuple canadien a donc ses racines les plus profondes dans la France de l'Ouest, et ce que la France possédait dans ce terroir de plus énergique et de plus vigoureux a contribué à sa formation. Il n'a ni la bonne humeur du pays des troubadours, ni la « bravade » gasconne.
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