AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.57/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Strasbourg , le 16 sept 1886
Mort(e) à : Bâle , le 7 juin 1966
Biographie :

Jean Arp ou Hans Arp, peintre, sculpteur et poète allemand puis français, fut co-fondateur du mouvement Dada qui naquit à Zurich en 1916
Proche ensuite du surréalisme, il réalisa de nombreuses œuvres plastiques en étroite collaboration avec sa femme Sophie Taeuber.
(Portrait par Bellmer)


Ajouter des informations
Bibliographie de Jean Arp   (11)Voir plus

étiquettes
Video et interviews (5) Voir plusAjouter une vidéo

René Char : Lettera amorosa
Dans une pièce de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement, Olivier BARROT s'entretient avec Marie Claude CHAR, épouse de René Char dont le livre "Lettera amorosa" vient d'être réédité aux éditions Gallimard. Olivier BARROT lit un passage du livre illustré par Jean Arp et Georges Braque.

Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Jean Arp
BESTIAIRE SANS PRÉNOM

l'éléphant est amoureux du millimètre
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
l'escargot est fier
sous son chapeau d'or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
l'aigle a des gestes de vide présumé
son pis est rempli d'éclairs
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
le lion porte une moustache
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
la langouste descend du mât
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d'arbre
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
la mouche avec un regard ronflant
repose son nez sur un jet d'eau
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
la vache prend le chemin de parchemin
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
le serpent saute avec picotement et picotement
autour des cuvettes d'amour
remplies de cœurs percés de flèches
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
le papillon empaillé
devient un papapillon empapaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempapaillé
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
le rossignol frère du sphinx
arrose des estomacs des cœurs des cerveaux des tripes
c'est-à-dire des lys des roses des œillets des lilas
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
la puce porte son pied droit
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite
Commenter  J’apprécie          280
Une lune ivre de rêves
berce un rêveur ivre de lune
qui se demande:
Suis-je une lune ivre de rêves,
que bercent des aubes odorantes ?
Suis-je une lune ivre de rêves
qui se mire dans les yeux
d’un rêveur ivre de lune ?

Un rêveur ivre de lune
berce une lune ivre de rêves
qui se demande:
Suis-je un rêveur ivre de lune
que bercent des aubes odorantes ?
Suis-je un rêveur ivre de lune
qui se mire dans les yeux
d’une lune ivre de rêves ?

. . . car à quoi servent les garde-fous
quand des lunes et leurs rêves
ivres de bonheur
veulent se précipiter
la tête la première
dans la fleur infinie du rêve.
Commenter  J’apprécie          270
Jean Arp
Si quelqu'un a des oreilles, qu'il voie, si quelqu'un a des yeux, qu'il entende.
Commenter  J’apprécie          230
Un ange demande:
"Puis-je un jour
un bref instant
le temps d'une vie d'homme
prendre congé
du tohu-bohu céleste ?
J'aimerais bien
comme pauvre homme
adresser des poèmes à la lune."
Commenter  J’apprécie          84
Bestiaire sans prénom


l'éléphant est amoureux du millimètre

l'escargot est fier
sous son chapeau d'or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine

l'aigle a des gestes de vide présumé
son pis est rempli d'éclairs

le lion porte une moustache
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune

la langouste descend du mât
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d'arbre

la mouche avec un regard ronflant
repose son nez sur un jet d'eau

la vache prend le chemin de parchemin
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre

le serpent saute avec picotement et picotement
autour des cuvettes d'amour
remplies de cœurs percés de flèches

le papillon empaillé
devient un papapillon empapaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempapaillé

le rossignol frère du sphinx
arrose des estomacs des cœurs des cerveaux des tripes
c'est-à-dire des lys des roses des œillets des lilas

la puce porte son pied droit
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite

Commenter  J’apprécie          50
LA PLAINE



Je me trouvais seul avec une chaise sur une plaine
qui se perdait dans un horizon vide.
La plaine était totalement asphaltée.
Rien mais alors rien du tout à part moi et la chaise se trouvaient sur elle.
Le ciel était continuellement bleu.
Aucun soleil ne l´animait.
Une lumière inexplicable et raisonnable illuminait la plaine infinie.
Ce jour éternel me paraissait
artificiellement projeté depuis une autre sphère.
Je n´avais jamais sommeil jamais faim jamais soif jamais chaud jamais froid.
Comme sur cette plaine il ne se passait rien et que rien ne changeait
le temps était un fantôme absurde.
Le temps vivait encore un peu en moi
et cela principalement à cause de la chaise.
Comme j´étais occupé avec elle je ne perdis pas
entièrement le sens du passé.
De temps en temps je m´étirais devant la chaise
comme si j´avais été un cheval
et allais au trot avec elle en cercle ou bien tout droit.
Est-ce que cela marcha je le suppose
si cela marcha je n´en sais rien
car il n´y avait rien autour
grâce auquel j´aurais pu contrôler mon mouvement.
Quand j´étais assis sur la chaise je me demandais l´air triste mais pas désespéré
pourquoi l´intérieur du monde irradiait une lumière noire pareille.
Commenter  J’apprécie          30
CUIS MOI UN TONNERE



Arrose-moi la lune.
Brosse-moi les dents de mes échelles.
Transporte-moi dans ta valise de chair sur mon toit d'os.
Cuis-moi un tonnerre.
Enferme-moi les tremblements de terre dans une cage
et cueille-moi un bouquet d'éclairs.
Coupe-toi en deux et mange une de ces moitiés.
Ejacule-toi en l'air plus fier que les jets d'eaux de Versailles
Brûle-toi roule toi en boule.
Sois une boule au rire archaïque
qui roule autour d'une pilule.
Tire toutes tes langues aux roses.
Donne tes langues aux doux rhinocé-roses.
Rata-toi en ratatouille.
Grenouille-toi en grenouille.
Appose-toi en signature sous ma lettre.
Commenter  J’apprécie          30
POUX FARDÉS



extrait 2

les danses psychiques font rougir les poux
les sous fardés transportent les initiales fardées
les voitures fardées transportent les bateaux parfumés
un pou aboie sur une étoile
dans les alliances circule du sang de ruminant
les étoiles aboient
les sous les bateaux et les voitures transportent les étoiles parfumées
      et fardées
les initiales rougissent
les étoiles et les orages dansent dans les belvédères parfumés
les sous rougissent
les ruminants dansent avec les étoiles d'ail
Commenter  J’apprécie          30
Place blanche


Extrait 5

J’ouvre les yeux.
Des crinières blanches s’envolent.
Des rêveurs qui se tiennent par la main comme des aveugles
traversent la place.
Le vent caresse les plantes apprivoisées.
Je ferme les yeux.
Il fait nuit.
Subitement dans la nuit je m’éveille.
Les oiseaux chantent.
Il fait jour.
Des montagnes liquides flottent par l’air.
J’ouvre les yeux et m’endors debout sur la place blanche.
L’ombelle des étoiles se couvre de lèvres.
Commenter  J’apprécie          30
BOUCHE GUEULE GORGE



La gueule de l’argent.
La gueule fermée d’un portail
où dans la nuit glacée un désespéré
en vain cogne et cogne.
L’étrange expression de la bouche
d’un homme nu et glabre en saumure.
La gueule d’une machine à figure humaine.
Comme il rit l’ovoïde lorsque soudain
d’innombrables dés tombent de sa gueule.
La bouche d’un chanteur
d’où montent des sons
qui s’épanouissent en une construction musicale
toute bruissante.
La bouche du conte
qui parle d’un vin d’or en carafes de cristal
qui transforme tous les buveurs en étoiles d’or.
La bouche à merveilles des saints et des poètes.
La gueule en lambeaux de l’épouvantail.
La bouche béante et tordue d’un affamé
à qui l’on ne sert que des zéros.
La gueule de la conque originelle.
Une bouche taillée dans le marbre où nichent les oiseaux.
La bouche du rêve.
La bouche enchantée de l’écho.
La gorge de l’éternité.
La bouche radieuse des anges.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Arp (18)Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..