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5/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Mans , le 07/07/1942
Biographie :

Né au Mans en 1942, Jean Yvon Chapin fut instituteur, professeur de lettres et principal de collège. Romancier, poète, essayiste éclectique, il compose également pour son plaisir depuis l’adolescence. Toutefois, ses engagements professionnels, associatifs et familiaux ont très tôt orienté sa vie. Ainsi, pendant plus de soixante ans, il a savouré sans en faire état sa passion pour les mots. Il consacre aujourd’hui une part importante de son temps à la cultiver et l’entretenir. Sur la côte de Lumière où il se sent si bien, il aime faire vibrer les cordes… de son violon d’Ingres : l’art littéraire ? Peut-être… ou plus simplement : le plaisir d’écrire.

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Bibliographie de Jean Yvon Chapin   (10)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Benjamin.
Étendu torse nu sur son lit, le garçon se sentait intensément heureux. Sa toilette achevée, son bagage presque prêt, son bureau rangé, « il songeait », les yeux grand ouverts, comme toujours.
Onze jours ! Onze jours de sport, de détente !
Onze jours d’air pur !
Onze jours de découverte, onze jours d’amitié…
Onze jours avec Serge, son autre moi.
--=--
Les inséparables parlaient rarement des filles. À la connaissance de Benjamin, Serge n’avait, comme lui, que des copines… Souvent les mêmes.
Mais pas de petite amie. Serge le taquinait à propos de Léa… « Tu ferais un chouette beau-frère ! »
Ils étaient deux amis, deux vrais copains, et cela seulement. Alors comment pourrait-on dire ?
« Amis de cœur » ? Non…
Pourtant… Ils se respectaient. Ils avaient des idées différentes sur bien des choses, en discutaient très simplement, très sobrement…
« Frères de cœur », peut-être ?
Oui, « frères de cœur »… Il le lui dirait demain, peut-être. Ou jamais.
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Fatum
Voici donc la chronique des souvenirs étranges dont un certain quidam (appelé aussi l’homme) a imprégné sa tête, depuis l’instant où “l’évènement” le fit sombrer jusqu’au moment où il se reconnut, peu ou prou, comme étant… ou plutôt … jusqu’au moment où je me reconnus, peu ou prou, comme étant bien Jean.
Non ! De cette histoire je ne suis pas le héros !
J’en suis l’un de ses acteurs pour le rôle que m’a assigné Fatum, le protagoniste de la pièce !
Les gens (le commun des mortels !) se soumettent généralement à l’inexorable puissance de cette entité mystérieuse !
Quand Fatum m’a égaré sur un sentier abrupt, étroit et tors, bordé de précipices… les gens m’ont vu (oui, moi : Jean) plonger en aveugle au tréfonds de l’abîme, désemparé.
Et ils m’ont cru anéanti…
Mais était-ce vraiment moi qu’ils reconnaissaient ? Étais-je même encore Jean ? N’étais-je pas devenu simplement l’un d’entre eux, du commun des mortels ?
Eh bien, j’ose l’écrire “à ma manière” !
“Les gens ont vu quelqu’un (un quidam ordinaire !) plonger en aveugle au tréfonds de l’abîme, désemparé.
Et ils l’ont cru anéanti…”
Or c’était méconnaître “les autres” : les croyants, les confiants, les aidants qui ont alors uni leurs forces et leurs vertus pour permettre à celui-là de contourner l’obstacle prétendument infranchissable.
Car ceux-ci savent ce que le commun des mortels ignore : Fatum a la grandeur de s’écarter quand passe le souffle de l’amour.
Alors, “le quidam” a rouvert les yeux et repris sa marche sur le chemin de vie.
Celui du temps d’avant ?
Celui du temps nouveau ?
Différent ?
Plus harmonieux ?
Plus sûr ?
Qui le saura ?
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Denis
Le décor de la pièce lui ressemblait. Des affiches, dont une copie de la première de Rebel Without a Cause, avec un portrait de James Dean, son héros trop tôt disparu ! (Il n’avait pas osé dire à son retour qu’il était allé voir à Paris avec Alexis La fureur de vivre) … et des groupes de chanteurs Frankie Limon & The Teenagers…, mais aussi des motos, une photo de Boris Vian… et une affiche bleue : La mauvaise réputation – Les succès de Georges Brassens – Grand prix du disque 1954. Enfin quatre dessins au fusain : son pote Alexis, deux jeunes filles, et un autoportrait.
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Les trois garçons étaient seuls là-haut sous le soleil, parmi les herbes folles, entre des vestiges de hauts murs, ceux de la grand-salle de Kastell-tan... Les ruines, prétendument celles de Clohal, étaient muettes... Elles conservaient pourtant en leur cœur de pierre les souvenirs et les secrets des fêtes et des drames accomplis en ce lieu ! S'en délivreraient-elles ?

Loïck fit asseoir ses compagnons côte à côte. Il se posa devant eux sur un moellon et, soudain devenu grave, le jeune Lachlan leur parla de Fabien le Premier. Nicolet et Ferchaux se sentirent tout enfant en entendant leur camarade. Cela dura quelques minutes. Et dans une envolée emphatique, sans doute dûment préparée, Loïck leur asséna ces quelques mots :
— Et ce serment, aucun Lachlan ne l'a trahi. Dieu a permis qu'il fût perpétué. Pourtant la famille s'est amoindrie. Les branches cadettes sont éteintes. Un jour, mon père partira. Et ce sera à moi, et à moi seul de poursuivre la quête.
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Le nouvel agencement impressionna la cohorte triée, élégante, curieuse et gourmande qui, passé le porche, se répandit d’abord en compliments (comme il convient en pareil cas) avant de se laisser pousser sans résistance auprès des plateaux qui débordaient de petits fours ! Sans manquer à la tentation de saisir au passage d’un serveur une coupe pétillante dont ils venaient tout juste d’abandonner discrètement la sœur, vide, au pied d’une plante insensible, potiche d’un soir affectée au décor de la manifestation…
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Les mots

Les mots se bousculent en horde
À la porte de ma déraison,
S’enchevêtrent dans la discorde,
Se lient et délient sans raison.

Les mots pleurent et crient.
Ils chantent. Ils appellent.
Ils hèlent. Ils interpellent,
Ils s’apostrophent et se harcèlent,
Parfois, se scellent.

Les mots dansent et rient !
Ils cèlent et décèlent,
Déclament et déclarent,
Étourdissent et bondissent,
Parfois, maudissent !

Ces mots-ci se susurrent,
Camouflent, se murmurent,
Et ces mots-là rassurent,
Se soufflent et affurent…

Les uns portent et claquent,
Quand d’autres s’emportent et craquent !
Ils argotent. Ils ergotent. Ils radotent
Et nonobstant bagottent jusqu’à l’ouïe !

Et c’est alors qu’ils strient, qu’ils trillent…
Et même qu’ils étrillent !

Les mots,
Parfois, sont rares,
Et bien trop souvent gros…

Le fin mot ! Le mot feint !
Et le mot de la fin : j’en reste là,
À peine las, encore à l’aise
Et, comme on dit ici ou là :
Benèze !

Tout cela pour vous dire, en délire de mots,
Que je suis tout petit tombé dans leur marmite,

La marmite des mots !

Mars 2014
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Pour Gwendoline

.
Résiste à l’illusion

Elle avance masquée, tissant obstinément
Avec résolution et dangereusement
Sa toile aranéide internet et futile !
Collectant le désordre sur tablettes tactiles,
Prétendument amie, elle met en émoi
L’ado déstructuré en quête du Surmoi…
La voici, l’illusion, qui tranquille, à toute heure,
En tes sens alanguis installe sa demeure,
Infiltre ses réseaux… Les voici répandus
Sous des couverts sociaux simplement prétendus !
Sauras-tu de leurs ors abandonner le culte ?
Dix-huit ans ! Te voici au seuil du monde adulte…
Trop d’humains à ces jeux incertains s’abandonnent,
Esprits las, affaiblis qui sans lutter se donnent,
Cédant à la magie de valeurs infondées,
À l’asservissement qui vient les abonder !
Trop n’ont pas vu venir l’enjeu ni sa traîtrise :
La vague médiatique estompe la maîtrise
Que chacun pense avoir de ses choix, de sa vie,
Quand il est sous les leurres qui lui sont servis !
Le bonheur n’est pas là et sa conquête est rude :
L’atteindre nécessite efforts et rectitude !
Connais ses trompe-l’œil : amitiés éphémères,
Informations fumeuses et souvent mensongères…

Les écueils sont légion ! Masques et paravents,
Chaloupes démâtées bercées au gré des vents,
Illusions répandues, apparences trompeuses,
Certitudes faussées, sirènes enjôleuses
Appelant au confort des rivages faciles :
Ces faux-semblants créés pour te rendre docile
Uniront leurs efforts pour briser tes conquêtes
Obstruer ses chemins, les soumettre aux tempêtes !

Face à eux ? Ta fierté, la force de ton âge.
Et leurs aigres desseins iront à leur naufrage !
Des mots simples, groupés en ton champ lexical,
Orienteront ta vie en sa quête du Graal.
Des termes forts et vrais, si souvent oubliés
Qui gagneraient pourtant à être publiés :
Justice et amitié, prudence et tempérance,
Amour et don de soi, partage et tolérance !

Alors, du seuil atteint de tes dix-huit années
Prends-les, cultive-les, jamais abandonnés !
Lance-toi, crée, invente, imagine et espère,
Réfléchis et agis, prends marques et repères,
Résiste à l’illusion, contrôle tes envies,
Sois tout simplement toi, aie confiance en ta vie !

29 mars 2016
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Madame Lachlan leur servit un tilleul, les invita à se coucher rapidement et leur souhaita une bonne nuit.
Claire découvrit sur son lit les effets nécessaires. Elle passa sur sa figure un peu de l’eau fraîche du broc puis se lava les pieds dans la cuvette. Madame Lachlan lui avait proposé sa salle de bain, mais elle n’avait pas osé accepter. Elle brossa ses cheveux avec soin. Ils étaient mi-longs, soyeux, d’un brun presque noir. Elle pensa aux dernières heures et ses joues rosirent. Elle regrettait de ne pas avoir le visage aussi mat que celui de sa mère ; Marie-Louise Legarrec ne rougissait jamais !
La jeune fille revêtit la chemise de nuit, parfaitement à sa taille, avec un décolleté léger. L’adolescente revint au miroir, reprit la brosse et tenta de changer la forme de sa coiffure…
— Mon chevalier, mon damoiseau, Fabi, mon amour…
Claire s’entendit murmurer, surprise… Elle crut avoir parlé haut et craignit un instant que madame Lachlan l’ait entendue.
Alors dans le miroir, transfert vivant de ses propres fantasmes, une image s’imposa… Dans la maison du garde, un grand feu crépitait sur les chenets forgés de la cheminée… Des ombres mouvantes, portant le reflet de Fabien, répandaient sur son être une douce chaleur… et la figure aimée si proche lui prit l’épaule, posa sa joue contre la sienne…
Claire ferma les yeux brouillés de larmes, pour les ouvrir aussitôt. Puis elle se raisonna.
L’image s’estompa.
L’adolescente tourna résolument le dos au miroir ; elle s’assit un instant sur le bord du lit puis éteignit la lampe de chevet. Les draps et la taie étaient frais, le matelas moelleux. Claire ressentit un grand bien-être. Elle frissonna. La jeune fille rajusta sa chemise de nuit, se roula de côté, enfouit son visage dans l’oreiller de plume, cala l’édredon sur elle et s’endormit d’un trait. Elle fit un rêve magnifique.
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La Mémoire

Un an qui passe,
C’est comme un nuage translucide :
Teintes pastel, formes fuyantes,
Il s’effiloche pour se heurter au fil du temps.

Et comme un kaléidoscope qui se brise,
Il laisse des images mélangées.
Quelques-unes seulement rejoignent la Mémoire
Quand déjà s’engage une étape nouvelle…
-----

Au crépuscule,
Lorsque viendra l’instant d’avoir la Connaissance,
Nous rassemblerons la tribu.

Alors,
En embrassant des lustres en arrière,
Nous, les Anciens, lui redirons très simplement :

“Ensemble
Nous avons découvert des forêts ignorées,
Jalonné leurs sentiers,
Chassé en leurs vallons paisibles.”

“Ensemble
Nous avons dépassé des cols, gravi des monts,
Escarpé leurs parois,
Cultivé leurs versants fertiles.”

“Ensemble
Nous avons atteint la mer, rallié ses îles,
Essuyé ses tempêtes,
Pêché dans ses eaux généreuses.”

“Ensemble
Nous avons connu revers et jours de chance,
Avec toujours au cœur
La vie, la force et l’espérance.”
-----

“S’il est ténu,
Votre chemin vous appartient, laissez-le naître !
Prenez en main votre destin, soyez-en maître.”

“Au jour venu,
Avec le temps filant son immuable voile,
Vers un seuil accueillant nous guidera l’Étoile…”

“Le cœur à nu,
Ne pleurez pas, ne doutez pas : il était l’heure.
Nous serons là, auprès de vous, mânes veilleurs.”
-----

La Mémoire ?

“Ensemble, nous l’avons attisée et nourrie,
L’imaginant inextinguible…”

“À votre tour,
Jour après jour,
Ravivez-la,
Renforcez-la :
Vous devrez la transmettre !”

“Inextinguible ?
Elle ne l’est pas.”

Saint-Pierre-Quiberon
juillet 2018
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Les mots

Les mots se bousculent en horde
À la porte de ma déraison,
S’enchevêtrent dans la discorde,
Se lient et délient sans raison.

Les mots pleurent et crient.
Ils chantent. Ils appellent.
Ils hèlent. Ils interpellent,
Ils s’apostrophent et se harcèlent,
Parfois, se scellent.

Les mots dansent et rient !
Ils cèlent et décèlent,
Déclament et déclarent,
Étourdissent et bondissent,
Parfois, maudissent !

Ces mots-ci se susurrent,
Camouflent, se murmurent,
Et ces mots-là rassurent,
Se soufflent et affurent…

Les uns portent et claquent,
Quand d’autres s’emportent et craquent !
Ils argotent. Ils ergotent. Ils radotent
Et nonobstant bagottent jusqu’à l’ouïe !

Et c’est alors qu’ils strient, qu’ils trillent…
Et même qu’ils étrillent !

Les mots,
Parfois, sont rares,
Et bien trop souvent gros…

Le fin mot ! Le mot feint !
Et le mot de la fin : j’en reste là,
À peine las, encore à l’aise
Et, comme on dit ici ou là :
Benèze !

Tout cela pour vous dire, en délire de mots,
Que je suis tout petit tombé dans leur marmite,
La marmite des mots !

Mars 2014
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