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Citations de Jessica L. Nelson (70)


S'il est difficile d'écrire en solitaire et d'être confrontée à des avis de lecteurs anonymes, lorsque l'article ou le livre paraissent, l'expérience des réactions d'un public, au théâtre et en direct, est vertigineuse.

Comme d'autres avant elle, Louise se demande si les gens riront au bon endroit, s'ils seront émus par l'histoire de Goethe et Charlotte...
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Comment, une femme pouvait donc être splendide et intelligente ?

C'était renversant, et un peu effrayant. Comment les appelait-on, ces dames de lettres promptes à avoir un avis sur tout ? Les précieuses, les bas-bleus ? En plaisantant à demi, Gustave évoque le terme. Louise rètorque aussitôt :
- Savez-vous d'où il vient ?
- …
- Avez-vous entendu parler d'Elizabeth Montagu ?

C'était une salonnière londonienne du siècle dernier, avec des idées novatrices prônant l'égalité des sexes. Elle organisait des réunions auxquelles les hommes étaient admis pourvu qu'ils soient brillants, faisant fi des codes d'élégance vestimentaire.

- Que viennent faire les bas-bleus là-dedans ?

- L'un d'eux se présenta un jour en bas de soie bleue, afin de montrer qu'il suivait précisément les recommandations. Les invités s'autoproclamèrent le Cercle des bas bleus, en anglais Bluestocking Circle. Ce n'est qu'aujourd'hui que le terme a pris une nuance pèjorative.
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On dit que rien ne trouve grâce à vos yeux, en dehors des écrits de Mme Sand...

- Ah, mais c'est qu'ils sont incomparables !

Louise fronce les sourcils. Le poète le constate et tente de se rattraper.

- George... n'est pas vraiment une femme !

- Ah oui ? Vous diriez donc que la relation que vous avez eue fut contre nature ?

- George pense comme un homme, même si elle n'en a pas les attributs.

Subitement, Louise se remémore les compliments que Flaubert lui faisait jadis. Lorsqu'il louait son intelligence virile, et qu'il se montrait désorienté qu'elle soit femelle et intellectuellement performante. Ces distinctions, elle les abhorre.

- Ce n'est pas parce qu'une femme se déguise en homme ou qu'elle abandonne son patronyme de naissance qu'elle deviendra plus puissante !

- Bien sûr que si. Parce que les hommes lui pardonneront d'être femme.

Musset marque une pause et reprend.

- L'histoire acceptera alors de les graver dans ses stèles. Personne ne saura qui était Aurore Dupin, baronne Dudevant...

Il se fige à révocation de son ancien amour.

- ... mais on louera pendant des siècles George Sand. Et George Eliot.

~ Me suggérez-vous de signer mes œuvres George Colet, désormais ?
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Je suis estomaquée par tant de malveillance de la part d’un être avec qui je n’ai pas échangé et à qui je n’ai pu causer aucun tort, hormis celui d’exister. Internet, meilleur allié des libertés et du savoir, porte ouverte à mille dérives et harcèlements moraux. Ce qu’écrit cet homme est diffamatoire, infondé, voilà, j’en frissonne car une rumeur aujourd’hui se répand plus vite et salement qu’une épidémie. Quarantaine pour celui qui en est le centre.
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Mais tu tombes au mieux : notre compagnie cet après-midi est la plus exquise de Paris...

As-tu entendu parler de notre égérie, Louise Colet ?

Gustave secoue la tête négativement. Sans doute Maxime, qui écume les soirées et les vernissages, l'a-t-il croisée. Mais sa retraite à Croisset l'empêche d'être au courant de tout...

- Gustave, sortez de votre grotte ! C'est la poétesse la plus talentueuse de sa génération ! Deux fois sacrée par le prix de l'Académie française. Protégée de Mme Récamier et de Chateaubriand... Amie de Nodier et des Girardin... Elle a ses entrées partout. Compte tenu de son origine provinciale et de son âge, c'est un exploit !

- James, voilà bientôt trois ans que je me consacre à l'écriture. Sans alcool, café ni tabac, sans nouvelles ou presque du monde extérieur, sans amour... !
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Ce sont les gens qui ne crachent pas qui sont recouverts de dégueulis à la fin. Les gentils, les discrets, ceux qui restent dans les clous et qui veillent à "bien faire" et bien se comporter, style papa, on leur écrase la gueule. Les divas, les condescendants et les tapageurs, ceux qui vocifèrent et savent magouiller, on les respecte. Je veux qu'on me respecte.
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Qui n'aime pas séduire ? Lire dans les prunelles face à soi que l'on compte, que l'on plaît, que l'on vaut, qu'on peut respirer le sel de l'existence et le mériter, n'est-ce pas délicieux ?
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L'enveloppe charnelle, un véhicule dont il faut prendre soin, un costume à bichonner, une façade à ravaler.
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Pourquoi donc ne rencontre-t-elle aucun homme qui la captive, la respecte et lui tienne tête ? Pourquoi sont-ils à ce point amoureux qu'ils en deviennent idiots, ou s'enfuient-ils comme des animaux apeurés ? À quoi bon être une reine des lettres si c'est pour s'ennuyer le soir, seule dans son lit, sans personne avec qui partager les nuits secrètes et les jours trépidants ? Sans un homme à admirer, qui se donne sans s'abandonner, qui la comble sans rien demander, qui promette sans abjurer ?
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Un enfant a besoin d’un amour exprimé avec les bras, des mots, une berceuse ; et pas d’une tendresse de carte postale.
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Je refuse les demandes en mariage, nombreuses ; me produire à moitié dévêtue, avec plumes et paillettes, maquillage outrancier, m'attire des moues offusquées, voire des ennemis, et ça m'amuse. Seigneur, que c'est bon de choquer les petits-bourgeois et d'afficher la latitude de s'en foutre ! L'opinion des autres m'indiffère. J'ai toujours eu cette conscience qu'il faut jouir, là, sous peine de mourir vite vieux et ennuyeux. Scandale ou cercueil, j'ai fait mon choix.
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Si en revêtant un masque, on en disait plus sur soi parce que, enfin, on se sent libre ? Protégé par une fiction ?
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« Il est en nous des moments d’excès : ces moments mettent en jeu le fondement sur lequel notre vie repose ; il est inévitable pour nous de parvenir à l’excès dans lequel nous avons la force de mettre en jeu ce qui nous fonde. C’est bien au contraire en niant de tels moments que nous méconnaîtrions ce que nous sommes. »George Bataille.
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Les rêves les plus fous ne sont-ils pas les meilleurs moteurs de l'existence ? (p. 32)
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Elle a suivi les événements de 1848 avec passion. Le discours de Victor Hugo, place des Vosges, lors de la plantation d'un arbre célébrant la liberté, lui a donné des frissons : « Le premier arbre de la liberté a été planté, il y a dix-huit cents ans, par Dieu même sur le Golgotha ; le premier arbre de la liberté, c'est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s'est offert en sacrifice pour la liberté, l’égalité et la fraternité du genre humain. »
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Mais la nudité est jugée, à travers les âges et quel que soit le degré de tolérance de mise, comme une forme de primarité impudique. Parce que la nudité, c'est le sexe. La nudité n'est pas la norme. Tantôt elle choque, tantôt elle séduit : elle n'est pas et ne sera jamais banale.
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Je suppose qu'un parent, quelle que soit sa philosophie existentielle, privilégiera pour son rejeton l'ennui du confort aux risques de l'aventure...
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Quand on s'engage en politique, il faut se tenir prêt à assumer les révélations que l'on fera sur votre vie privée. Une maîtresse que l'on entretient à côté de l'Elysée, des comptes truqués, une collection de chaussures décadente, un dictaphone greffé à la poche de pantalon : tout se sait ou finit par se savoir. La transparence de cette ère ultraconnectée est à la fois un formidable garde-fou aux débordements de ceux qui détiennent le pouvoir, et un fléau - un soupçon suffit à transformer un homme intègre en truand.
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Sissi trépigne en coulisses. Elle va faire le show. Plus tard elle se reconvertira en "chroniqueuse" sans se douter de la beauté que recouvre l'appellation initiale de cette fonction. Pour elle, "chroniqueuse" est l'aboutissement d'un rêve. Jacter sans rien avoir à exprimer de neuf devant les caméras. Poser une ou deux questions débiles. Divertir, sur n'importe quel sujet parce que le sujet, on s'en fout. Vendeur à la criée.
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Papa, père Froussard, me dit que c'est chouette (rien que le mot !) l'ambition, mais qu'il faut envisager d'autres options pour mon futur. Moi, je dis qu'en aucun cas il ne faut dévier de sa route. Si j'ai la poisse comme maman, au pire, je ferai actrice porno.
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