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Citations de Jordan Castillo Price (13)


Si par le passé vous disiez entendre des voix aux médecins,
ils vous déclaraient schizophrène, vous prescrivaient des drogues dures
et vous reléguaient dans une institution publique pour s’assurer
que vous ne fassiez de mal à personne, y compris à vous-même.

Désormais, ils vous font passer un test pour savoir si vous êtes un sujet psi.
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Je jetai un œil à la huitième chaîne mais ne vis plus de gens parasitaires. Jacob éteignit la télévision, poussant le bouton on/off manuel lorsque nous passâmes devant. Les lumières de la chambre étaient déjà allumées; à vrai dire, toutes les lampes de l'appartement étaient encore allumées. Je l'attendis dans l'embrasure de la port pendant qu'il faisait le tour pour éteindre celles de la cuisine et de la salle de bains. Je laissai généralement celle de la cuisine toute la nuit, puisqu'elle était suffisamment éloignée de la chambre pour ne pas perturber mon sommeil, tout en m'assurant que je ne me réveillerais pas dans le noir absolu et découvrirais... eh bien, je ne sais pas trop quoi, mais je ne voulais pas le découvrir. Cependant, au cours des deux dernières semaines passées avec Jacob, j'avais dormi avec les lampes éteintes. Toutes les lampes.
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— Tu n’as pas terminé ton morceau de tarte, me dit Shirley. Tu veux que je t’amène autre chose ? J’ai encore quelques cookies.

Elle m’avait donné une part plus grosse que ma tête.

— La tarte est super, dis-je. Je suis bourré, c’est tout.

— Regarde-le un peu, m’man, dit Jacob. Tu peux pas t’attendre à ce qu’il mange autant que moi.

Ce qui était vrai. J’étais à peu près aussi épais que l’une des cuisses pleines de muscles de Jacob.
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Il faut deux opposés pour constituer une Unité des Enquêtes paranormales. Les Psis (les flics psis) se chargent des trucs psychiques, comme on peut s’y attendre. Les Raides (hé, c’est pas moi qui ai choisi) sont immunisés contre toute interférence psychique qu’un criminel pourvu d’un sixième sens pourrait mettre en œuvre. Au tout début, il m’avait été difficile de m’habituer à la présence d’un type qui émettait presque autant de vibrations qu’un sandwich au jambon préparé la veille. Mais je m’y étais fait, et j’avais même fini par voir le côté pratique d’un tel jumelage.
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J'aida Maurice à charger la barque à l'arrière de sa Ford Explorer et lui dis que je voulais rentrer chez moi, prendre un Auracel et faire un bonne grosse sieste. En vrai, j'avais prévu de prendre au moins trois pilules. Je lui avais donc menti.

Mon portable était posé sur le siège conducteur; j'en ouvris le clapet, espérant y trouver un message de Jacob qui me calmerait. Il a ce timbre, grave et sexy, qui ressemble plus à un ronronnement. Il aurait été difficile pour moi de continuer à me rappeler la vision de la rivière remplie de macchabées s'il me murmurait des mots doux à l'oreille.
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— Combien d’Auracels ?

Je me rendis compte qu’il fouillait d’une main dans sa poche, et ce fut comme si les nuages s’étaient écartés et qu’un rayon de soleil venait de se poser sur lui.

— Tu en as sur toi ?

Il me sourit. Il a un sourire spécial rien que pour moi, qui parvient à la fois à me rassurer tout en me promettant qu’il me baiserait jusqu’à défoncer le matelas le moment venu.

— Je dois te l’avouer : je suis soulagé que c’est juste une histoire d’Auracel.

Il me tendit le gobelet.

— Combien t’en as ?

— Dix.

— Ouah. T’es bien préparé.

— J’étais chez les scouts.

— C’est effrayant. Et bandant. Les deux en même temps.
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Je m’étais pris une beigne en tout et pour tout une seule fois dans ma vie. J’avais huit ans. Et Melissa Dombrowski, du haut de ses sept ans, avait un sacré crochet – même si Melissa avait pleuré bien plus que moi, une fois que la petite Sabina s’en était mêlé et lui avait jeté de la terre dans les yeux.
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Mon caban en laine noire n’était pas particulièrement aérodynamique,
mais ça n’avait pas d’importance. Mes jambes étaient plus grandes
désormais qu’elles ne l’étaient quand j’avais onze ans, et les patins
mordaient la glace avec un bruit satisfaisant chaque fois que je poussais.
Je contournai facilement le couple chancelant avec leurs parkas jaunes
assorties qui essayaient de se soutenir mutuellement. Une autre patineuse,
une femme d’allure svelte penchée très bas vers le sol, croisa mon regard
et sourit, contente de voir quelqu’un d’autre prêt à vraiment donner de la
vitesse. Elle avait l’air sérieuse, avec son legging en lycra et toute la
panoplie. Je parie que j’aurais pu la mettre au tapis.
Mais quelqu’un saisit soudain mon coude. Je me retournai. Jacob était
là, l’incarnation du péché dans sa veste en cuir et son écharpe aux motifs
indiens.
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J’avalai l’Auracel, attrapai la poignée des toilettes et évitai de justesse une collision de plein fouet avec l’inspecteur Jacob Marks, l’enfant prodige de l’Unité des Crimes sexuels du douzième arrondissement.

C’était une large montagne aux yeux et aux cheveux sombres avec un bouc parfaitement entretenu et une coupe à ras du crâne qu’il semblait tailler toutes les semaines. Je ne l’avais vu que de loin, jusqu’à présent, lors de communiqués de presse sous les flashs des appareils photo et en mire des caméras, planté en retrait, droit et fier, tandis que son sergent louait son travail sur des affaires très médiatisées en cours. Il m’avait toujours paru costaud, mais de près, il était évident que sa carrure valait deux fois la mienne et que ce n’était que du muscle.

Je pense m’être excusé et avoir fait quelques pas vacillants en arrière. L’Auracel que j’avais pris en descendant les marches était collé à mon palais et je déglutis avec force, craignant que la couche de gélatine qui l’enrobait ne se dissolve et libère quelque chose d’amer et de dégueu. L’Auracel ne broncha pas.

— Alors, me dit Marks. (Adroitement, il écarta ses pectoraux proéminents de mon épaule tandis qu’il me contournait. Je restai planté là, bouche bée, et tâchai de ne pas m’étouffer.) On a perdu son Raide ?

Le commentaire que j’aurais voulu faire concernant la grossièreté d’avoir appelé Maurice un Raide se coinça dans ma gorge avec mon dernier Auracel comme je réalisai que Marks savait non seulement qui j’étais et ce que je faisais, mais qu’il semblait en plus être en train de flirter. L’inspecteur Marks, homo ? Qui l’eut cru ? Et d’ailleurs, lui aussi était un Raide.

Ou alors, c’était un enfoiré et l’idée qu’il me draguait était seulement une notion inventée par mon esprit à cause des effets de deux Auracels et les quelques émanations d’un troisième.

Je haussai les épaules et levai les sourcils. Rien ne valait une réponse évasive. Surtout lorsque je n’avais plus accès qu’à cinq de mes sens et que même ceux-là étaient un peu flous sur les bords.

Marks s’appuya sur l’établi de Maurice et croisa les bras sur sa poitrine. Cette position lui donna l’air d’avoir trois fois mon diamètre, et son tee-shirt moulant noir se retrouva si tendu au niveau de ses biceps qu’il devait être à deux doigts de céder.

— T’as déjà un nouveau partenaire ?

Employait-il le mot « partenaire » pour accentuer sa technique de séduction, dans le sens de « partenaire sexuel » ? Même avec les idées embrouillées par l’Auracel, je trouvais cela un peu tiré par les cheveux. Je n’avais nulle part où m’adosser, aussi fourrai-je les mains dans les poches de mon jean et me recroquevillai légèrement, comme les gamins qui sont plus grands que leurs camarades de classe ont tendance à le faire. Marks était aussi grand que moi. Un trait que j’adore chez un homme.

— C’est silence radio, dis-je. (Je fus tardivement soulagé de constater que ma langue n’avait pas fourché.) Je crois qu’ils ont reçu au moins une centaine de candidatures.

Marks m’observa, la tête penchée sur le côté. L’amertume de l’Auracel se diffusa jusqu’à l’arrière de ma langue et je déglutis convulsivement… quelle subtilité.

— Je dirais plutôt un millier, dit Marks. Mais ils en filtrent quatre-vingt-dix pour cent avant de commencer les entretiens.

Mille personnes avaient voulu devenir le Raide d’une Unité des Enquêtes paranormales… de la branche homicide, qui plus est ? J’imagine que j’aurais été flatté, si je n’étais pas en train de m’étrangler.

J’étouffai un toussotement et, la gorge sèche, déglutis trois puis quatre fois. J’avais l’impression que mes cils étaient humides.

Et Jacob Marks s’était écarté de l’établi pour se coller tout contre moi.

— Tu as quoi dans la bouche ? demanda-t-il. (Sa voix était un doux et sexy ronronnement. Il attira mon visage face au sien, me força à ouvrir la bouche avec la sienne et fit glisser sa langue entre ma lèvre supérieure et ma gencive.) Auracel ? C’est pas l’antipsyactif le plus puissant sur le marché ?
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— Je fais vraiment tout ce que je peux pour être un petit ami convenable, dis-je. Mais je ne crois pas être fait pour ça.

— Arrête.

— Non, c’est vrai. Je ne sais pas comment maintenir une famille. Et à l’évidence, je suis incapable de fonctionner si je suis pas au moins un peu médicamenté.

— C’est quoi le sujet de la discussion ? demanda Jacob. Tu es en train de me larguer, ou t’essaies de me dire que tu veux te rendre aux Narcotiques anonymes ?
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Léon hocha la tête en direction de son épaule droite.

— Je l’ai perdu à l’usine en soixante-dix-huit. Cette saleté me fait encore mal.

Je cillai. La manche droite de Léon n’était pas enroulée. Elle était épinglée à l’épaule de sa chemise. Il n’avait plus de bras droit… en tout cas, pas un qui soit fait en chair et en os véritables. Mais moi, je pouvais voir son bras manquant. La fête avait enfin commencé pour de bon. Hourra.
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Dans la rangée suivante, une forme se leva. Même de derrière, Ricardo le reconnut au port royal de ses larges épaules et à la silhouette de ses cheveux impeccablement coiffés. Ricardo ne l'avait jamais rencontré. Il ne l'avait vu que depuis le public. Il était encore plus grand en personne qu'il en avait l'air sur scène.
LE Professeur Topaz s'était trouvé à quelques mètres de lui tout ce temps.? Le coeur de Ricardo implosa comme l'étoile disparue d'une supernova.
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D’un mouvement du pied, il ferma la porte des toilettes et la verrouilla sur nous deux. Le minuscule clapet me parut pathétiquement inadéquat, étant donné que n’importe lequel des flics présents à l’étage aurait pu enfoncer la porte d’un simple coup de pied, sans même se fatiguer. Il restait à espérer que le caractère sacré des toilettes nous mettrait à l’abri d’une prise en flag.

Marks s’avança un peu plus près de moi puis s’immobilisa, son horripilant (et pourtant sexy) sourire étirant ses lèvres, encadré par ce bouc invraisemblablement soigné. Je me demandai ce qu’il pouvait bien attendre. Un autre échange de remarques amusantes ? Le troisième Auracel commençait à faire effet et il me restait à peine deux neurones en état de marche, alors je franchis la distance qui nous séparait, glissai les bras autour de son cou et initiai à mon tour un baiser.

Sa langue avait un agréable goût de bière, comme s’il venait d’en descendre une ou deux. J’aurais aimé pouvoir en faire autant, mais même si cela m’aide certes à me détendre, comme pour tout le monde, il s’avère que l’alcool amplifie également les voix. Je ne bois pas.

Il posa une main sur ma taille et glissa l’autre sur l’arrière de mon jean, malaxant mes fesses et me révélant sa force. Je passai les dents sur sa lèvre inférieure ; il lâcha un petit grognement dans ma bouche tout en frottant sa braguette contre la mienne.

Marks me poussa contre le porte-serviettes, qui se coinça juste sous mes omoplates, et se mit à m’embrasser fougueusement, à se frictionner contre moi tandis que sa langue dansait autour de la mienne, douceur contre aigreur.

Je me chargeai d’ouvrir nos boutons et nos fermetures Éclair, d’exposer nos deux sexes turgescents à la lumière ambiante des toilettes de mon ex-partenaire. Marks semblait satisfait à l’idée de laisser notre expérience l’emmener à son gré, de me laisser prendre les rênes. En même temps, Marks n’avait probablement aucun mal à trouver quelqu’un quand il avait une envie. Perso, je devais sauter sur la moindre occasion qui se présentait et espérer avoir pris de l’Auracel… ou tout au moins d’en avoir à porter de main. Je déteste vraiment les plans à trois quand l’un des participants est un macchabée.
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