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Critiques de José Rodrigues dos Santos (1144)
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La formule de Dieu

D'un best seller on attend de la distraction , sans trop réfléchir. Cet opus lui c'est tout le contraire. Ici l'on est devant une remarquable initiative . L'auteur propose en effet un voyage au coeur des sciences ,pour que celles ci ne soient plus réservées aux scientifiques , aux esprits brillants . L'intention est plus que louable et l'on découvre ainsi pléthore de travaux scientifiques remarquablement décrits et accessibles a tous pour peu que l'on fasse un petit effort de curiosité. L' on est pas chez Pernaut ici , ni chez Hanouna , on est dans des amphithéatres , les temples du savoir . Du postulat de base qui place Einstein au coeur d'un mystére vital pour la paix dans le monde , l'on est invité a un bien beau voyage dans l'univers scientifique. Et que cela fait du bien !! L' on se surprend soi méme a relire les chapitres pour bien comprendre ce qui est indiqué ici , dans une vulgarisation scientifique remarquablement menée . Certes , l'intrigue n'est pas le point fort de ce livre, mais malgré tout cela se tient et au fond on s'en moque. Ceux qui disent "tout ça pour ça " , ne réalisent pas que ce'livre permet au commun des mortels de mieux maitriser les différentes étapes qui on construit l'univers , le cadeau qui est fait par l'auteur est remaquable .... Rarement un page turner n'aura eu pour but de faire que les lecteurs sortent intelligents et fiers d'avoir compris les mécanismes de l'univers .... Certes tout n'est pas parfait , mais l'intention est tellement louable et les bénéfices culturels si conséquents que l'on ne peut qu'applaudir l'auteur pour cette initiative qui est bien rare.....
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La formule de Dieu

Très bonne vulgarisation scientifique, très ambitieuse, mais est-ce vraiment ce que l'on cherche, même pour ne pas bronzer idiot ? De la théorie de la relativité à celle de l'indétermination quantique en passant par la théorie du chaos et à celle des cordes (pour cette dernière, on reste un peu sur sa faim -excusez du peu) sans parler des paradoxes autoréférentiels et des philosophies orientales...Un savoir universel, une grande clarté d'exposition et une volonté de cohésion aboutissant à la proposition d'un univers cyclique. Wouf !

La partie proprement romanesque ne suit pas, J'ai mis par ailleurs une citation donnant un exemple de l'écriture, pas vraiment éblouissante. L'intrigue est aussi peu crédible que possible : les méchants Iraniens prennent le manuscrit où Einstein n'apporte rien moins que "la preuve scientifique de l'existence de Dieu" pour la formule d'une bombinette facile à réaliser et pas trop chère, les protagonistes, jeunes beaux et amoureux comme il se doit se tirent de leurs griffes avec des ruses dérisoires. Décryptage et décodage des formules initiales et finales, ce qui était le grand suspens de l'ouvrage, sont à la limite du ridicule (on dirait les grands mots fulgurants qui font trembler Victor Hugo !)

C'est le danger de ce genre d'ouvrage : l'auteur n'aurait pas pu faire passer son savoir et ses théories auprès d'un grand public sans utiliser le romanesque, mais le romanesque est faible.

Il en reste tout de même un énorme travail de grande qualité, une somme d'informations bien plus palpitantes que celles portant sur les galipettes de Jésus et Marie Madeleine( !) A essayer de lire en tâchant de tenir le coup. L'ouvrage est un best seller, alors... courage.

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La formule de Dieu

Dos Santos nous offre un très beau voyage dans l'univers au sens premier mais aussi dans l'univers des idées qu'elles soient religieuses, philosophiques ou scientifiques. J'ai lu certaines critiques qui jugeaient mal cet ouvrage car selon eux :"tout ça pour ça !". Je ne suis pas du tout d'accord avec leur vision de la chose. Je dirais même que la fin importe peu, n'est pas l'essentiel et on s'en fiche carrément. Car c'est tout le développement, le questionnement qui nous intéresse, l'apport des connaissances très fourni qui en constitue la substantifique moelle. Bien crédule et innocent celui qui a cru que l'auteur allait nous apporter une RÉPONSE clé en main alors que des générations de philosophes, de scientifiques, de penseurs de tous ordres n'ont pu le faire. En revanche, il a un vrai talent pour poser des questions essentielles en donnant l'impression qu'elles sont simples, faciles. Pourtant, ce sont des problématiques que l'on a souvent eues à débattre dans nos cours de philosophie de terminale et qui nous semblaient tellement plus tortueuses, plus complexes. Je ne peux que le recommander à tous ceux qui aiment se poser des questions sur la vie, le sens de la vie et du monde qui nous entoure.
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La formule de Dieu

Sur fond de barbouze, Tomas Noronha, expert en cryptologie est appelé à décrypter un mystérieux code d'Einstein détenu par les Iraniens. Bombe atomique ou illumination ? La réponse est vite « répondue ».



Après les techno thriller, voici le scientifico thriller ou comment faire un page turner en parlant d'Einstein, de Bohr et autres Dirac.



Pour tous ceux qui ont fait une Terminale autre que L3 (je ne me moque pas, je suis nul en histoire de l'art moi) ou les amateurs éclairés en science, tout n'est que rappel – relativité, physique quantique, chaos mais vous mélangez le tout avec une motivation supplémentaire, prouver l'existence de Dieu, et tout de suite cela prend une autre tournure.



La demi-étoile en moins vient du fait, que l'habillage, si charmant soit-il, la CIA, les Iraniens, le gentil professeur portugais et la jolie iranienne n'est pas à la hauteur du contenu scientifique. Un poil trop naïf, l'auteur aurait gagné à plus de complexité et de réalisme politique. Mais bon, réussir à intéresser autant de monde à son œuvre fondée sur la science a peut-être sonné le glas du sérieux du background.



Pour tous les fans et connaisseurs des nouvelles d'Asimov, attention je vais spoiler à mort, pour les autres, je vous invite à relire juste après ce roman, la courte nouvelle (20 pages) datant de 1956 de cet auteur génial dans le recueil L'avenir commence demain : L'ultime question. C'est édifiant.
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Un millionnaire à Lisbonne

Lors de la dernière masse critique littérature, j’ai choisi les yeux fermés « Un millionnaire à Lisbonne » ayant déjà lu du même auteur deux de ses thrillers ésotériques ; « La Formule de Dieu » et « L’ultime Secret du Christ ». Et ce fut une belle surprise ! Je remercie vivement Les Editions Hervé Chopin et Babelio de m’avoir permis de passer un excellent et enrichissant moment de lecture.



« Un millionnaire à Lisbonne » fait suite à « L’homme de Constantinople », ouvrage que je n’ai pas lu. José Rodrigues Dos Santos change totalement de registre. Il nous conte une fiction-biographie qui s’inspire de la vie de l’homme qui règne sur l’empire du pétrole en Europe et dans l’Empire Ottoman au début du 20ème siècle et que l’on nomme « l’Homme le plus riche du monde » : Calouste Sarkis Gulbenkian, dénommé dans le livre Kalouste Sarkisian.



Cet homme très peu connu, au destin exceptionnel, diplomate, financier, redoutable en affaires, aimant et amant de jeunes femmes, grand amateur d’art, « ses enfants » comme il appelle ses œuvres d’art, a fait cadeau à la ville de Lisbonne de toute sa collection d’œuvres d’Art qui est une des plus riches d’Europe.



L’auteur possède un indéniable talent de conteur, doublé d’une belle érudition et c’est avec grand intérêt que l’on plonge dans cette atmosphère de la première moitié du XXème siècle ; ambiance à la fois dramatique, instable, inhumaine, et pourtant romantique, féconde en découvertes techniques comme en progrès sanitaires, en un mot, une époque à nulle autre pareille.



Le premier tome retrace l’ascension, dans l’empire Ottoman, de cet homme, né dans une famille Arménienne qui a prospéré dans diverses activités d’import-export.



Le second tome retrace la deuxième partie de la vie de Kalouste Sarkisian et met en scène toute la première partie du XXème siècle.



Le récit s’ouvre sur l’année 1955 à Lisbonne où se meurt Kalouste Sarkisian. Son fils, Krikor, assiste à ses derniers instants. Ce dernier se retire au calme afin de feuilleter les carnets écrits par son père.



La lecture de ces carnets se veut le prétexte choisi à la remonter dans le temps avec Krikor. Nous sommes à la veille de la Première Guerre Mondiale. Kalouste règne déjà sur l’Empire du Pétrole et la famille demeure à Londres. Quant à Krikor, il est tombé amoureux de la belle Marjan, Arménienne, contrainte de retourner avec sa famille en Turquie, à Kayserie.



Le récit se décompose en trois parties. La première partie s’intitule « Horreurs » et relate les conditions et les atrocités du génocide des Arméniens dans lequel Krikor va se retrouver plongé à la recherche de sa bien-aimée.



Ce récit est particulièrement douloureux. La narration est assez efficace pour nous immerger dans les affres de la détresse des Arméniens. Il suffit de connaitre les chiffres pour mesurer l’étendue du premier génocide de ce XXème siècle. On estime entre 800 000 et 1 000 000 victimes : des femmes, des enfants, des vieillards déportés jusque dans le désert de Syrie et de Mésopotamie (Irak), les hommes ayant été assassinés dès le départ et tout cela avec l’aide des milices Kurdes !



Petite parenthèse : Je me suis posée la question de savoir si ce n’était pas indécent de se servir d’un génocide pour alimenter une fiction même si elle se veut biographique. Ne maîtrisant pas très bien ce pan de l’Histoire, je me suis régulièrement reportée aux sources de l’information et j’ai pu constater une parfaite maîtrise de l’auteur quant à son sujet ; les faits relatés sont exacts. Notamment, il fait référence à la construction de la ligne des chemins de fer d’Anatolie à Constantinople par la société Holzmann qui emploie quelques arméniens et dont le Chef de Chantier tente de les préserver des gendarmes turcs, les faits sont avérés. Ce qui m’a amenée à revoir mon à priori.



La deuxième partie s’intitule « Beauté » et s’intéresse à la période de la seconde guerre mondiale. A l’entrée des allemands dans Paris, Kalouste possède un magnifique hôtel particulier avenue d’Iéna à Paris où sont entreposées certaines de ses œuvres d’art. Il est obsédé par La Beauté et conseillé par Sir Kenneth Bark, conservateur de la National Gallery. Il y a des échanges sur la subjectivité du Beau assez passionnants. Les caisses de l’Union Soviétique étant vides, il parvient par l’entremise d’un intermédiaire perse qui deviendra illustre ainsi que le fils de ce dernier, à négocier avec le Musée de l’Ermitage pour l’achat de pièces exceptionnelles : Rembrandt, Rubens, Watteau, Vigée-Lebrun et la Diane de marbre de Houdon…..



Mais l’Histoire se rappelle à lui. Bénéficiant de la qualité de diplomate iranien, résidant auprès du gouvernement à Vichy, il va se voir forcé par les événements et les retournements de situation de trouver une nouvelle terre d’accueil. Ce sera Lisbonne.



La troisième partie « Exil » concerne son installation à Lisbonne et sa rencontre avec Salazar.



Il y a des êtres comme Kalouste qui vive plusieurs vies dans une seule vie. Cet homme, impitoyable en affaires, retors, calculateur, plus qu’infidèle, sera toute sa vie assoiffé de Beauté absolue ! Il dira « Seul le meilleur est assez bon pour moi ».



Je finis sur cette réflexion de Krikor : « Qu’est-ce alors que la beauté ? »



« Tu as passé ta vie entière, père, à chercher la réponse à cette éternelle question. Tu t’es entouré de tableaux et de sculptures, de tapis et de palais, de forêts. Tu l’as cherchée dans les pinceaux de Rembrandt et dans les bois de Sintra, dans les tapis d’Ispahan et dans l’hôtel particulier de l’avenue d’Iéna. Et c’est moi qui ai fini par la trouver, dans ce croisement poussiéreux, perdu quelque part au pied d’une colline aride du désert de Syrie, balayé par le sable que le vent s’était obstiné à projeter contre moi. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai fini par trouver la réponse sous un voile.

La beauté est la couleur avec laquelle on peint la vérité ».







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Vaticanum

Les pavés se suivent et ne se ressemblent pas. Ce pavé-là (632 pages) est un pavé léger, une génoise, un angel-cake, qui donne après consommation l’impression de ne rien avoir mangé. Et de fait, il s’avale très rapidement. Pas par intérêt, ou pour une écriture exceptionnelle, mais tout simplement parce que tout est répété trois fois. Les dialogues sont quasi immuables : un personnage énonce une phrase, son interlocuteur la reprend sous forme d’une interrogation que le premier confirme. Trois lignes pour une. De même que dès que des faits nouveaux ou une action apportent des éléments qui font progresser l’intrigue, un paragraphe suit qui réintègre ces données dans le contexte. Une sorte de polar pour mal-comprenant….



Ça n’est même pas désagréable, on suit le déroulé de l’affaire sans passion , avec juste un intérêt distrait.



Le sujet est annoncé dans le titre : le pape est au centre de l’affaire. Etant donné que le porte parole de Saint Malachie , Pie XII, et les enfants de Fatima ont tous les trois annoncé la fin des temps consécutive à la mort du dernier pape, et que le souverain pontife est persuadé d’être ce dernier représentant de la religion catholique, le cambriolage commis au saint-Siège et signé d’un Allahu Akbar crée l’émoi dans le plus petit état du monde. D’autant que quelques heures plus tard, le pape est kidnappé et menacé de décapitation si la chrétienté ne se soumet pas à la loi de l’islam!

Autant dire qu’une lourde responsabilité repose sur les épaules de Tomas, une archéologue portugais présent sur place pour tenter de retrouver les reliques de l’apôtre Pierre. Mais comme il avait été très performant pour résoudre une affaire dans le roman précédent de l’auteur , il se voit contraint de mettre de côté sa mission initiale pour tenter…de sauver l’humanité, au grand dam d’un inspecteur autochtone atteint d’un syndrome de Gilles de la Tourette!



On a là un bon travail de documentation; La balade dans les édifices du Vatican et ces histoires de prophéties sont plutôt intéressantes. Confrontées au contexte géopolitique actuel, elles pourraient nous faire frémir (ne vivons-nous pas sur une poudrière, avec pour catalyseur les intégristes de tout poil, et pour déclencheur des dictateurs illettrés ?) C’est malheureusement le style et la construction qui font que l’on n’y croît pas une seconde.

C’est aussi plutôt bien vu d’avoir choisi un personnage qui se revendique mécréant au centre de l’histoire, pour éviter de commettre un roman militant.



C’est un peu moins débile que Da Vinci code (au moins cette fois le cryptage des messages secrets est un peu plus complexe d’une écriture en miroir!), mais l’intrigue reste indigente et le discours alourdi par les redites incessantes.


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La clé de Salomon

Une saga vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires, allèche le bandeau rouge ceinturant ce livre, c'est donc du lourd. Et quand la 4ème de couverture convoque simultanément Einstein et Bohr, mentionne la CIA, le CERN et la mécanique quantique, on s'attend à un techno-thriller des plus échevelés, savamment documenté et puisant son inspiration aux sources les plus high-level des officines secrètes et des laboratoires fréquentés par les derniers Prix Nobel de Physique. J'en salive d'avance.



Je m'étais auparavant méfié de cet auteur portugais surfant, comme bien d'autres, sur la vague du Da Vinci Code. Je m'étais abstenu de lire du Dan Brown, en raison, justement, du succès planétaire de ses livres, du film, des suites, des analyses et des autres produits dérivés dont je m'étais jusqu'à présent tenu à l'écart. Comme ceux de Dan Brown, les précédents titres de José Rodrigues dos Santos (La Formule de Dieu et L'Ultime Secret du Christ), annonçaient un mélange des genres mixant jamesbonderies et bondieuseries, brouet difficile à avaler, mais pain béni pour un lectorat candide, enclin aux amalgames ésotériques et avide de sensations mystiques. Paix à leurs âmes trop crédules, amen.



Ici, le religieux (hormis le nom de Salomon présent dans le titre, on ne se refait pas) semblait être éclipsé au profit de la mécanique quantique et donc d'une approche un peu plus scientifique. De quoi éveiller ma curiosité. La proposition qui m'avait été faite de rencontrer l'auteur et de participer à une séance de dédicace a achevé de me convaincre de lire ce livre.



Je m'attendais à un thriller, trouvant ses marques dans la recherche scientifique récente. Pour faire bonne mesure, le boson de Higgs surnommé « la particule de Dieu » – surnom non assumé par la communauté scientifique – est appelé à la rescousse dans la promotion du livre et, pour compléter le tableau, le célèbre tunnel circulaire du LHC et son détecteur de particules ATLAS servent de décor au prologue. le prologue est ici l'équivalent de la scène d'ouverture des films de James Bond, vous savez, celle qui scotche le spectateur, agrippé à son fauteuil, avant même qu'apparaisse le générique du film, qu'ondulent les sveltes silhouettes des James-Bond-Girls et que retentisse la musique de John Barry. Un techno-thriller scientifique sur fond de mécanique quantique ! Que demander de plus ?



Ouille ! Aïe ! Doux Jésus ! Par la clé de Monsalo ! Ce doux cantique a vite fait des couacs. Ce livre s'avère être une monumentale escroquerie et ne tient en réalité aucune de ses promesses. Pour faire simple, l'intrigue ne dépasse jamais le niveau du Club des Cinq, les personnages sont caricaturaux et inconsistants, l'alibi scientifique est totalement galvaudé par les thèses métaphysiques de l'auteur qui à tout bout de champ nous fait de l'enfumage.



La Clé de Salomon est le plus mauvais thriller que l'on puisse imaginer : grosses ficelles, personnages ballots et lourdingues, pas une seule scène crédible dans tout le roman. Je n'exagère rien, si le coeur vous en dit, jugez plutôt à partir de ces quelques exemples, que la décence m'oblige à masquer d'un anti-spoileur pudique pour le public non averti :



Arrêtons-là, scénario et dialogues, tout est à l'avenant : naïf, bête à manger du foin, affligeant… J'ai beau chercher, je ne vois rien d'équivalent au rayon thriller… Mais justement, ce livre ne figure pas au rayon thriller (sans doute un choix de l'éditeur pour toucher un lectorat non familiarisé avec les thrillers, on le comprend).



A tout moment, l'action est ralentie par des exposés sur la physique quantique, un peu comme si Tomas Noronha, le héros, appuyait sur la touche « pause », et alors, le temps s'arrête et les ennemis se figent. Tomas Noronha étale sa science, la greluche de service et le lecteur se mettent alors en mode « écoute » (c'est assez surréaliste). Concernant l'aspect vulgarisation, justement, qu'en est-il ? le livre tient-il ses promesses ?



Contrairement à ce qu'on laisse entendre, La Clé de Salomon n'est pas un ouvrage de vulgarisation scientifique. Les développements sur la physique quantique tiennent la route, mais les conclusions nous font systématiquement verser dans le fossé de la démarche intellectuelle douteuse. José Rodrigues dos Santos annonce comme un scoop (tintzouin♫) et une vérité scientifique révélée l'intervention de la conscience dans la création de la réalité. L'auteur confirme ce résultat de vive voix et non sans un certain culot lors de la rencontre organisée. Cette idée, loin d'être neuve, a été rendue célèbre par Eugene Wigner et John von Neumann dans les années 30. A aucun moment, cette interprétation n'a fait l'objet d'expérimentations scientifiques valides : il s'agit de discussions « philosophiques » entre savants qui imaginent des « expériences de pensée » censées éclairer, confirmer ou invalider certaines interprétations de la théorie (l'outillage de l'époque ne permettait pas de réaliser de véritables expériences). le débat entre Bohr et Einstein a duré pendant 20 ans. Aujourd'hui, le rêve des physiciens des années 30, qui imaginaient des dispositifs théoriques, est devenu réalité. Serge Haroche, prix Nobel de Physique 2012, a pu expérimenter avec son équipe du Laboratoire Kastler Brossel (qui dépend de l'ENS et du CNRS) les lois de la décohérence quantique, bien vite évacuées par José Rodrigues dos Santos lors de la rencontre. On peut aujourd'hui travailler sur des « chats de Schrödinger » et étudier le passage du monde quantique au monde macroscopique. On peut montrer que la conscience n'a rien à faire là-dedans et ne joue aucun rôle dans l'effondrement de la fonction d'onde. (1).



José Rodrigues dos Santos va jusqu'à affirmer que lorsque l'on ne regarde pas la lune, celle-ci n'existe tout simplement pas (on prête la phrase exactement inverse à Einstein, pour contrer Bohr à propos de l'interprétation de Copenhague), c'est la conscience de l'observateur qui « crée » la lune. Alors, quid des cratères de météorites à sa surface, preuves tangibles d'une lune et d'un système solaire existant bel et bien avant l'apparition de la vie sur Terre et l'existence d'un quelconque observateur conscient (sans parler des galaxies lointaines, dont la lumière met des milliards d'années à nous parvenir) ?



Si tout ceci était légitimé par la liberté d'écriture romanesque, il n'y aurait rien à redire, un auteur de romans peut écrire ce qu'il veut, y compris de la science-fiction, ou reprendre à son compte de vieux débats aujourd'hui dépassés. Mais le fait est que l'auteur pratique le tri sélectif entre les interprétations, choisit celle qui sera la plus « bankable » pour ses livres (même si elle est obsolète) et annonce crûment qu'il s'agit là d'une vérité scientifique actuelle (qui aurait échappé au grand public jusqu'à présent). Une démarche pas très scientifique en vérité, pour ne pas dire une escroquerie intellectuelle.



(1) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Décohérence_quantique



Extrait : « Typiquement, le simple fait d'éclairer un système quantique suffit à provoquer une décohérence. Même en l'absence de tout éclairage, il reste au minimum les photons du fond diffus cosmologique qui provoquent également une décohérence, bien que très lente. Naturellement, le fait de mesurer volontairement un système quantique provoque des interactions nombreuses et complexes avec un environnement constitué par l'appareil de mesure. Dans ce cas, la décohérence est pratiquement instantanée et inévitable. Donc, pour la théorie de la décohérence, l'effondrement de la fonction d'onde n'est pas spécifiquement provoqué par un acte de mesure, mais peut avoir lieu spontanément, même en l'absence d'observation et d'observateurs. Ceci est une différence essentielle avec le postulat de réduction du paquet d'onde qui ne spécifie pas comment, pourquoi ou à quel moment a lieu la réduction, ce qui a ouvert la porte à des interprétations mettant en jeu la conscience et la présence d'un observateur conscient. Ces interprétations sont actuellement sans objet. »

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La formule de Dieu

Que dire...si ce n'est que j'irai me coucher un peu plus intelligente ce soir?



Lecture assez ardue parce que, sur 600 pages, disons qu'il y en a au moins deux tiers consacrées à un cours de physique et à toutes les théories existantes. J'ai appris un tas de choses, j'en ai oubliées un tas aussi, et le reste, j'avoue que je n'en ai rien compris! Le tiers restant étant consacré à l'histoire en elle-même, càd celle d'un cryptologue appelé à déchiffrer un texte d'Einstein et les aventures qui vont s'en découler...



La fin est effectivement assez décevante, on se dit "tout ça pour ça"...



Je doute quand même que ce bouquin soit devenu un best-seller et malgré ce que certains en disent, je n'ai trouvé aucune similitude avec un roman de Dan Brown!



Je rajouterais que malgré que la théorie qui en ressort peut être assez intéressante pour une agnostique telle que moi, je suis restée sur ma faim.



Bref, une lecture très longue et assez fastidieuse pour un résultat assez décevant... A vous de voir si ça en vaut la peine...
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L'ultime secret du Christ

Chic ! De l'hérétique !



Un livre qui ne plaira pas à tout le monde et dont l'hérésie des propos sera souligné par ces mêmes personnes !

Un vrai livre de Saint Thomas par ailleurs. Méfie- toi José Rodrigues Dos Santos, l'église en a brûlé pour moins que ça !

Mais de quoi s'agit-il ?



D'une odyssée passionnante dans la vie de Jésus. D'une analyse historique sur les mythes théologiques.

Ce roman est très instructif et les thèses défendues peuvent apparaître comme crédibles même s'il sera difficile pour un esprit judéo-chrétien d'y adhérer. Ce sera évidemment plus simple pour les plus cartésiens. Mais que l'on soit croyant ou non, s'interroger sur sa foi ou son absence de foi est toujours utile. Du coup les thèses de ce livre vous questionnent aux tréfonds de votre âme.

Les thèses sont intéressantes et paraissent fondées même si certaines sont un peu tirées par les cheveux ou limite intellectuellement parlant. Vous les reconnaîtrez facilement, ce sont celles sur lesquelles l'auteur ne s'attardent pas.

Dos Santos n'hésite pas à utiliser les mêmes artifices ou subterfuges que son personnage principal (qui s'appelle Tomas, tiens donc !) reproche aux rédacteurs des livres du Nouveau Testament. Mais l'ensemble tient la route. Et ne boudons pas notre plaisir, il est très dur de déscotcher de ce livre.



En revanche, si on se penche sur un point de vue purement littéraire, le jugement sera plus tranché. Le style est pauvre, vulgarisé pourraient dire les bonnes âmes et les dialogues sont vraiment pitoyables, à la limite du risible parfois. Les personnages sont désincarnés et manquent de consistance et on croit pas du tout à ce qui s'y passe. Arrivé avec dix ans de retard, le lecteur aura l'impression de lire un mauvais pastiche du "Da Vinci Code".

Oui, l'intrigue est plate et le traitement du suspense très artificiel. C'est même irritant ces chapitres inutiles censés donner du rythme à l'ensemble mais dont l'utilité est franchement très discutable.



Alors croira ou croira pas ?



4/5 pour l'intérêt historique, 2/5 pour l'intérêt littéraire ce qui nous fait une moyenne de 3 et c'est super super super bien payé. Votre critique favori est trop généreux !
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Signe de vie

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions HC pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une Masse critique privilégiée.



Avant de commencer, je dois quand même préciser que je n’avais jamais entendu parler de J.R. Dos Santos ni d’aucun de ses livres.



Je n’ai pas encore lu les autres critiques, mais pour moi il s’agit d’un véritable coup de coeur. J’ai vraiment été conquise par l’ensemble du roman : l’écriture, l’histoire, le personnage de Tomás Noronha (j’ai aussi beaucoup aimé les personnages secondaires mais je garde un petit faible pour le Portugais), l’humour, le suspense et, la cerise sur le gâteau, les digressions scientifiques. Quel bonheur !



Sans ces pages interminables (un faux bémol en ce qui me concerne) je ne pense pas que j’aurai autant apprécié ce roman. C’était passionnant !



Alors qu’il est sur le point de se marier, Tomás Noronha, est amené à participer à une mission de premier contact. Il va intégrer une équipe internationale d’astronautes, direction l’espace… et la grande aventure !



Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au film Star Trek : Premier Contact (J. Frakes, 1996). Mes associations livres-films ne sont pas toujours évidentes… mais je me comprends.



Les dernières pages (qui précèdent l’épilogue) étaient intenses et… bon sang cela faisait longtemps que je n’avais plus pleuré dans le train le nez dans un bouquin. Cela m’avait manqué! Pour la petite histoire, en descendant dudit train j’ai croisé une jeune navetteuse qui était bien triste avant que je ne lui raconte la raison de mes larmes. Nous avons beaucoup rit et elle m’a dit qu’elle allait probablement sourire pour le reste de la journée ^_^ Elle m’a dit aussi que j’étais bizarre mais j’assume.



Me voilà donc bien partie pour lire les autres histoires de Tomás Noronha.



Allez, je m'en vais lire les autres critiques.







Challenge pavés 2018

Challenge défis de l’imaginaire (SFFF) (141)

Challenge multi-défis 2018 (73)
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Signe de vie

Très réticente au départ : le précédent opus de l’auteur m’avait plutôt déçue. Mais le premier chapitre était plutôt engageant, l’écriture très agréable (moins répétitive que dans Vaticanum) et le sujet attractif. Tout commence comme dans le film Contact, avec Judie Foster : des signaux sont captés par les télescopes de sites de surveillance de l’espace et il est impossible que ce soit le fait du hasard. Les moyens techniques actuels permettent d’identifier rapidement l’origine de l’émission : il s’agit d’un objet mobile qui se dirige très rapidement vers notre planète. Branle bas de combat sur la terre : des décisions rapides sont à prendre. C’est ainsi qu’un vaisseau est affrété pour aller à la rencontre des visiteurs et parmi l’équipage, Tom Norhona, qui s’était déjà illustré par son intelligence et sa ténacité lors de la mission que lui avait confié le pape dans Vaticanum.



Pour la suite, il faudra attendre patiemment de parcourir les 400 premières pages, consacrées à un débat argumenté et documenté sur l’origine de la vie, sur la question du hasard et de la nécessité, sur les mathématiques, et sur la possibilité qu’il y ait d’autres civilisations dans l’univers. Ces problématiques scientifiques sont échangées entre Tom , le fameux cryptanalyste et Emese, l’astrobiologiste désignée elle aussi pour la mission.



Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à 680 pages d’aventures ininterrompues, loin de là. L’intrigue est juste un support au débat. Mais comme celui-ci est bien mené, la lecture reste une source de plaisir.



C'est aussi l'occasion de prendre conscience des conditions matérielles des missions réalisées par les astronautes, pas vraiment une bande de santé.



Le risque de ce type de récit est de rater le moment crucial de la rencontre avec les extra-terrestres. Mais ici, sans dévoiler le sujet, je dois avouer que l’auteur s’en tire plutôt avec les honneurs.



Le sujet est pointu et argumenté, et bien qu'accessible du fait des qualités de pédagogue de l'auteur, il faut néanmoins accepter de lui faire confiance lorsque l'on est pas un spécialiste en la matière.





Merci à Babelio et aux éditions HC pour leur confiance.





Challenge Pavés 2018
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Spinoza : L'homme qui a tué Dieu

Tout au long de ce roman, nous ne cesserons d’achopper sur l'idée de “l’homme qui a tué Dieu” car au dix-septième siècle, Dieu était au centre de toutes les pensées et de la philosophie.



Spinoza était-il athée ? Il s’en défend constamment car dire que Dieu n’existait pas était interdit à l’époque et l’affirmer était dangereux pour sa vie.

Pourtant pour lui : “Deus sive natura” signifiant “Dieu ou la nature” s'apparente à “Dieu est nature”.

A notre époque, on parlerait du panthéisme de Spinoza à propos de cette phrase.

C’est avec subtilité qu’il évitait de se confronter aux esprits particulièrement obtus car “ce qu’il a écrit était si révolutionnaire et heurtait si directement et si brutalement les idées toutes faites de son époque que le rejet était inévitable.”

Ainsi jongle t-il avec les mots, c’est pourquoi on a parlé d'un “athéisme masqué”.



Spinoza risquait 30 ans de prison, la spoliation de ses biens, l’autodafé de ses livres, l’amputation d’un doigt pour ne plus pouvoir écrire et la langue brûlée au fer rouge “pour la publication d’un livre exposant certaines vérités qui offensaient les religieux”.

Vous mesurerez qu'un livre pouvait être jugé ignoble, hérétique, démoniaque, blasphématoire, satanique, impie, diabolique, sacrilège, parce qu'il ébranlait le dogme et le pouvoir religieux, s’appuyant sur la pensée magique qui asservissait la liberté des hommes alors que ces idées nous apparaissent aujourd'hui banales car sorties des ténèbres de l’obscurantisme.



Le point de vue n’est pas “sur Spinoza” vu avec notre connaissance actuelle mais celui “de Spinoza” in situ.

J.R. Dos Santos le place dans son contexte historique en le rendant accessible malgré la référence aux idées du dix-septième siècle où “La Bible était considérée comme la seule source d’information sur l’existence. Tout ce qu’il y avait à savoir y était écrit… et c’était aux religieux qu’il incombait d’arracher les secrets de l’existence à ses lignes mystérieuses et de les communiquer au commun des mortels.”



Vous accompagnerez la vie de Baruch d’Espinoza qui avait lu Machiavel, Galilée et Descartes, dont il m’explique le cogito (cf. citation).



Dans une note finale, J.R. Dos Santos dresse les cinq concepts fondamentaux avancés par le philosophe. J

e vous conseille de lire cette synthèse avant la fin de votre lecture, rien ne sera divulgaché mais vous pourrez mieux appréhender sa pensée d’autant que l’auteur s’affranchit de la contrainte de devoir s’exprimer comme à l’époque, il emploie ainsi des concepts élaborés postérieurement qui doivent beaucoup au philosophe (ex : panthéisme, anthropomorphisme…)



Avec ce livre, vous ferez un voyage historique aux Pays-bas, en vous imprégnant des mentalités et croyances du dix-septième siècle et en partageant la révolution que constitue la philosophie spinozienne.

Le philosophe juif portugais né à Amsterdam dynamite les croyances, les superstitions de la pensée religieuse dominante.



Tout en nous narrant la vie de Spinoza comme une épopée et une aventure trépidante pour conserver ses idées et sa vie sauve, J.R. Dos Santos nous propose une leçon de philosophie, une vulgarisation des idées du philosophe et de son influence sur ceux qui lui succédèrent.

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Spinoza : L'homme qui a tué Dieu

Dès le départ, la ton est donné : « l’homme qui a tué Dieu », c’est souligner à quel point la pensée de Spinoza fut révolutionnaire et allait à l’encontre des idées et croyances de son temps.



Ce roman philosophique et biographique représente un tour de force, sous un aspect « romancé » il nous présente l’essentiel de la pensée de ce grand philosophe au travers de discussions qu’il a eues avec les penseurs et scientifiques de son époque, comme Hobbes, l’astronome Huygens et le philosophe allemand Leibniz.



Au départ, rien ne prédestinait Bento de Espinosa à devenir philosophe. Sa famille venait du Portugal. De confession juive, ils ont fui leur pays pour échapper aux persécutions religieuses, avant de s’installer à Amsterdam où est né Spinoza en 1632, il mourra d’ailleurs aux Pays-Bas également (appelés alors les sept Provinces Unies) en 1677, à la Haye, à l’âge de 45 ans.



Ses parents ne parlaient pas d’ailleurs le néerlandais, mais Bento va vouloir quelque peu s’affranchir de sa communauté. Ses professeurs remarquent vite ses dispositions intellectuelles exceptionnelles mais très vite, dans l’enseignement religieux qui lui est donné, Bento ( « Baruch » en hébreu, et « Benedictus » pour les Néerlandais) va poser des questions dérangeantes et poser un regard inédit sur les textes sacrés. Tout ce qui est écrit dans la Bible est-il vrai ? Quelle est l’influence des circonstances historiques sur la nature de ce qui y est écrit ? Ces questions rejoignent d’ailleurs les démarches actuelles qu’on retrouve par exemple chez les chercheurs historiens d’aujourd’hui.



Son questionnement, sa remise en cause des dogmes du judaïsme, tels que la Torah comme écrit venant de Dieu, l’immortalité de l’âme, l’existence des miracles, l’infaillibilité des lois de Moïse qui selon Spinoza, ne servent qu’à réguler la société, tout cela va lui valoir le « cherem » c’est-à-dire l’exclusion de sa communauté. Frappé d’interdit, il ne pourra même plus parler à ses frères et sœurs, car chaque membre de la communauté est sommé de le tenir à l’écart.



Spinoza luttera contre la réputation d’athée qui lui est faite. Il croit en un Dieu qui est en quelque sorte l’émanation de la Nature, un Dieu non surnaturel donc, et qui ne peut éprouver les passions humaines, loin donc de ce qui apparaît dans la Bible. Pour lui la loi véritable est gravée au fond de son cœur et le véritable enseignement consiste à respecter son prochain comme on voudrait être respecté.



Devenu paria de la Nation, rejeté de sa communauté, il va devoir arrêter le négoce familial et s’occupera de lentilles d’optique, ce qui renforcera son intérêt pour l’astronomie. C’est le seul cas de philosophe opticien que je connaisse d’ailleurs…

Notre philosophe opticien en paiera d’ailleurs le prix : la poussière qu’il va ingérer lors de cette occupation va irrémédiablement endommager sa santé.



Sa pensée révolutionnaire va lui valoir d’être poursuivi aussi par les redoutables predikanten, sorte de gardiens zélés protestants refusant la remise en cause des dogmes religieux.

Malgré ce climat d’oppression et de censure, Spinoza va quand même développer sa pensée, bénéficiant dans un premier temps du gouvernement libéral de De Witt. Tout ceci va être remis en cause quand ce dernier sera brutalement écarté du pouvoir (et même lynché, en compagnie de son frère !!)



Spinoza ne comprendra d’ailleurs pas pourquoi la population néerlandaise préférera un pouvoir monarchique religieux et centralisé avec l’arrivée au pouvoir de Guillaume III de Nassau-Orange, à la place du gouvernement précédent, libéral et plutôt tolérant.



Devoir écrire dans l’anonymat, indiquer un faux nom d’éditeur, écrire en latin plutôt qu’en néerlandais, employer le mot « Dieu » au lieu de « Nature » pour ne pas heurter les religieux zélés, rien n’arrêtera Spinoza pour échapper à la censure qui sera malheureusement de plus en plus impitoyable..

La force de sa pensée, selon lui, venait du fait qu’il maîtrisait parfaitement l’hébreu et reconnaissait qu’il y avait des termes idiomatiques dans les textes sacrés, qu’il ne fallait pas interpréter forcément littéralement.



Le livre est formidable, j’ai adoré comment l’auteur parvient à nous rendre accessible une pensée réputée difficile et tellement disruptive à son époque.



Particulièrement ce qui m’a semblé bien rendu dans ce livre :

- Spinoza a sans doute été l’un des premiers penseurs (pour ne pas dire le premier) à affirmer la nécessité de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.



- Il offre une vision du monde totalement différente de celle à laquelle les gens étaient habitués. Dieu n’est pas surnaturel, et n’est pas à l’origine de tout, selon lui, contrairement par exemple à ce que pensait Descartes qui pourtant l’a influencé dans sa jeunesse.



- L’homme subit aussi une forme de déterminisme, comparable aux lois de la Nature. Connaître ce qui nous détermine, c’est aller vers plus de liberté et vers une vie plus sereine qui nous permet d’accepter ce qui nous arrive. Seule la raison et la compréhension du pourquoi de nos actes nous libère. Quelle modernité, il avait plusieurs siècles d’avance !!





- Selon lui, Dieu est infini et nous sommes des extensions de Lui.



- Dieu n’a donc pas de sentiments humains, n’écoute pas nos prières, n’éprouve pas de colère (on comprend comment cela a pu choquer ses contemporains..)





- Enfin la création du monde n’obéit à aucune finalité et l’Homme n’est pas le centre de la création.



Voilà j’en ai dit assez.. vraiment je recommande ce livre à tous ceux qui s’intéressent à la philosophie ou à l’histoire de la pensée.. On découvre à quel point Spinoza était en avance sur son temps et le courage qu’il lui a fallu pour défier les autorités religieuses de l’époque.





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A Ilha das Trevas

Timor Oriental. Vous connaissez? Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler. C’est un petit pays, toute jeune démocratie qui a tellement souffert…

Le récit commence dans une ambiance oppressante et moite, de chaleur et de pluie de mousson. Paulino Conceição, un habitant de l’ile, ne supporte plus de souffrir, de mourir à petit feu. Son angoisse palpable le mène dans une église, à la recherche d’un prêtre qui va écouter son indicible confession.

Pour en savoir plus sur l’histoire politique de cette petite ex-colonie lusitanienne, rendez-vous sur Wikipédia : vous en apprendrez plus qu’avec moi. Sachez seulement que, tant sous l’aile portugaise, comme après son invasion par l’Indonésie, ce peuple a subi, enduré, supporté et comme il n’y a pas de pétrole à explorer au large de ses côtes, la communauté internationale ne s’en est pas beaucoup inquiétée. Bien sûr, il y avait le péril communiste….mais tant que Suharto s’amusait à couper des têtes ou des corps en morceaux sans trop de grabuge…Il tenait en joue les éventuels bolchéviques .Seulement, voilà, ses sbires ont fait un excès de zèle : le jour du tristement célèbre massacre de Santa Cruz….

12 novembre 1991. Un cimetière où les fidèles (97% de la population est catholique) sont allé prier pour leur morts, comme souvent. Un groupe de jeunes a commencé une petite manifestation pacifique. Les soldats ont ouvert le feu sur la population: ils ont le droit, les deux pays sont en guerre depuis près de 20 ans. En guerre, en guerre…façon de parler. Dans une guerre, les deux côtés luttent. Dans ce cas, disons que l’Indonésie décime et que Timor souffre. Les journalistes qui sillonnent le territoire ont capté ces images terribles de mort en direct. Un jeune homme, une balle dans le ventre, agonise au son du « Je vous salue Marie » que ses compatriotes, qui essayent de le transporter en lieu sûr, récitent en pleurant. Des femmes et des enfants courent dans tous le sens. Un vieillard que l’on piétine, une jeune fille heureusement abattue….elle ne sera pas violée. 271 morts, ce jour-là. Pendant plusieurs semaines, les soldats indonésiens traqueront ceux qui sont suspectés d’avoir été sur place au moment des faits et qui auraient eu la chance d’en réchapper.

J’ai vu ces images…quelques heures plus tard, à la télévision.

Et c’est la goutte qui a fait déborder le vase : Clinton, Barroso, le Pape…tout le monde s’y met. On force le referendum (pour l’indépendance) qui sera reporté plusieurs fois .Le Portugal se réveille et, comme ancien colonisateur, comme pour se faire pardonner, tout le monde bouge. On attribue le Prix Nobel de la Paix à Dom Ximenes Belo et à José Ramos Horta en 1996. Les chanteurs, acteurs, écrivains et, enfin, les hommes politiques portugais font pression….L’ONU s’en mêle. Nelson Mandela visite Xanana Gusmão, activiste qui deviendra le premier président de Timor démocratiquement élu, en prison. Le oui au référendum pour un Timor indépendant est enfin reconnu.

Le 2 mai 2002, Timor est enfin libre….

José Rodrigues dos Santos est aimé de la grande majorité des portugais. C’est notre journaliste préféré, roi incontesté du « 20h00 » télévisé sur la première chaine publique. Un peu notre David Pujadas ou notre Mari-Claire Chazal. Même s’il fait parfois polémique (tant au niveau politique comme sur le plan littéraire), il plait. Sutout à la gente féminine : il nous salue d’un clin d’œil amical (littéralement) en fin d’émission, tous les soirs. Aaaaah, M’sieur José…..comme on aime vos grandes oreilles décollées….

« A ilha das trevas » mêle la grande Histoire à la petite. La réalité et la fiction. Ça se lit très bien, l’écriture est claire, fluide, prenante. On apprend, en détails, tout ce qui s’est passé, comme dans un compte-rendu journalistique, au cas où quelque chose nous aurait échappé à l’époque. Mais on s’attache aux personnages, fictifs mais tellement réels, on souffre avec eux et on hurle à la mort, sur la fin tragique de l’histoire de Paulino Conceição.

J’ai eu la malheureuse idée de finir les derniers chapitres de ce roman un jour de plage. En faisant bronzette, j’aurais voulu crier de douleur et j’ai difficilement retenu mes larmes en lisant les dernières scènes.

Merci, Mr. José Rodrigues dos Santos.

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Signe de vie

COUCOU ! J'arrive, je suis là ! Très con oui, mais avec un titre comme celui-là hi, hi, trop envie^^ et de vous en parler aussi. Dans les 50 premières pages j'étais déjà arrivé à la conclusion que cette mission internationale en vue d'entrer en contact avec "ces êtres étranges venus d'ailleurs" résultait de l'hystérie collective. Ca n'a point de bon sens c't affaire là ! auraient dû dire les Canadiens au lieu d'y adjoindre leur astronaute. Ne soyons pas naïfs, il faut se méfier des extra-terrestres !



- Et pourquoi espèce de parano, à cause de David Vincent peut-être ? Ou alors t'es Russe !

- Ben voyons, l'Histoire tiens. Si j'ai retenu une chose c'est bien qu'à coup sûr la civilisation la plus avancée a toujours imposé sa domination aux dépens de ses voisins pour son profit. Et une civilisation extra-terrestre arrivant sur terre sera nécessairement plus avancée. Le plus loin où l'homme a réussi à mettre le pied n'est-ce pas la lune, à deux pas à l'échelle de l'univers ? Il serait donc grand temps d'enfermer tous ces savants fous qui envoient, à l'insu de notre plein gré, des signaux dans l'espace pour nous faire repérer.



Et de fait ! Mais n'épiloguons pas, cela viendra après 650 pages. ^^



Lorsque j'ai été approché pour cette masse critique privilégiée, pour laquelle je remercie Babelio et HC Editions , ce n'est pas sans appréhension que j'y ai répondu car de la lecture de la formule de Dieu, j'avais retenu les points négatifs suivants :

1. une cover-story (espionnage) peu crédible à mes yeux

2. une dichotomie entre la cover story plutôt simpliste et le ton doctrinal ex-cathedra des interventions du professeur Siza

3. des personnages creux auxquels je n'ai pas su m'attacher

4. une écriture sans relief

5. une fin revenant à l'anthropocentrisme et faisant l'éloge du transhumanisme plutôt que sa critique

C'est beaucoup ! Malgré tout cela, sauvé in-extrémiste par l'excellence de la vulgarisation scientifique principalement mathématiques et physique (astro & quantique) et les dialogues philosophiques.



Alors le souvenir de l'expansion sphérique de l'univers, poussée par les 4 forces originelles, et la pensée de cette formule unique dont Einstein avait l'intuition allumèrent 4 étoiles dans mon firmament babélien. (*) Pouvais-je créditer Dieu d'une simple Satis pour sa Formule ?



Vous comprenez mon atermoiement : et si dans celui-ci l'illumination poétique de la science avait disparu ? Et si cette fois la beauté des mathématiques ne parvenait pas à transcender cette nouvelle histoire ? Excellente surprise : bien des défauts sont moins criants et cet opus forme un tout nettement plus cohérent. Grâce à mon avis à la linéarité du récit, les explications scientifiques, plus tournées cette fois sur les dernières avancées en chimie et en biologie, sont bien mieux intégrées sous formes de dialogues relativement crédibles entre scientifiques participant à une odyssée spatiale. Je regrette cependant que l'ONU n'ait pas considéré la présence d'un philosophe dans cette équipe.



Quand la Formule de Dieu nous approchait de la naissance de l'univers, Signe de vie nous renseigne sur l'apparition de la vie et de l'intelligence pour nous amèner à réfléchir à ce mystère. Comme le suggérait ma remarque préliminaire, même si le sujet est des plus sérieux, tout apprentissage demande néanmoins de garder un esprit critique. A cette fin j'utilise l'humour pour son irrévérence distanciatrice.



Au passage, j'ai constaté le changement de traducteur qui m'a semblé bénéfique. Et c'est avec ravissement que j'ai pris connaissance des dernières avancées en biologie. Vous le saviez-vous que se développait une biologie quantique ? Bien sûr, il sera question de Darwin. Alors cette petite pensée subversive vient me titiller : l'homme se rend-t-il bien compte qu'en allongeant l'âge de sa vie il ralentit du même coup l'évolution et les chances d'adaptation de l'espèce, in fine de sa survie ?



Une amie babeliote aurait aimé plus de poésie, elle transparait pourtant dans la beauté des mathématiques cachées aussi bien dans la musique, la peinture, les étoiles ou les fleurs. Apprendre que la suite de Fibonacci et ainsi le nombre d'or se retrouvent sur le clavier d'un piano, les tournesols, les coquillages, les cristaux de glace, moi met meuh plus que vaches au pré^^. Aussi comme une nouvelle fois J.R. Dos Santos nous entraîne dans les inspirantes questions métaphysiques, m'est venu en songe pendant ma lecture ce simplistique poème, certes moins lumineux que les mathématiques, renfermant néanmoins une certaine profondeur.



Vitalité



Par une nuit lointaine et agitée

Nuit que je rêvais lascive

Elle, s'imposait créative

Me dansaient autour des pensées



Nombres s'en sont allées

Dans sa vérité nue

Une seule s'est imposée

qu'ainsi j'ai retenue



"La vie est courte et ne contient que la Vie"





(*) inspiré par l'auteur qui dans sa note finale recommande la lecture de ses bouquins je vous incite à consulter ma chronique d'il y a 3 ans sur son premier ouvrage de cette trilogie

https://www.babelio.com/livres/Rodrigues-dos-Santos-La-formule-de-Dieu/389241/critiques/818195
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La formule de Dieu

Voyage au cœur des Sciences dans ce roman de plus de 600 pages à la lecture ardue et intéressante qui maintient le suspense jusqu'à la fin....

Ce thriller scientifique pétri de théories nous entraîne dans le sillage de l'éminent cryptologue historien Portugais Thomas Noronha.

Il est le seul à pouvoir déchiffrer un manuscrit inédit d'Albert Einstein intitulé " La formule de Dieu "....:

Sur fond d'une affaire d'espionnage internationale Thomas Noronha devient agent double pour Téhéran et La CIA.....

L'auteur aborde avec beaucoup de pédagogie la question de la création de l'Univers, de l'Existence de Dieu et de la place dans l'Univers....: Ces questions de Physique et de Métaphysique qui intriguent l'homme depuis toujours.....

Le cœur de l'ouvrage mélange habilement le romanesque et la vulgarisation scientifique :" Pourquoi sommes - nous là ?", "Quel est le but de l'existence?"

"Vers quoi allons- nous?" En quelque sorte, un triptyque - science- religion- philosophie-...entre données scientifiques et théologiques , entre Einstein et la Bible. "La formule de Dieu" défend un mystère non résolu : prouver l'Existence de Dieu grâce à une formule laissée par Einstein .....

Un ouvrage intelligent où l'auteur pose des questions essentielles au cours d'un voyage dans l'Univers où les travaux scientifiques sont trés bien décrits et accessibles .....

Un livre historique et scientifique mené tambour battant malgré la complexité de l'enquête !
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Signe de vie

Allez, j'avoue : j'ai jeté l'éponge à la page 418 (sur presque 700); J'attendais encore que l'histoire commence, mais je n'en pouvais plus de m'endormir sur ce roman; D'ailleurs, est-ce vraiment un roman ? Si l'on en croit la 4ème de couverture, c'est une enquête, et même un "thriller historique et scientifique", rien que ça ! Bon, depuis que j'ai appris récemment que j'étais sans doute tristement conformiste en plus d'être paresseuse (petit clin d'œil amical à berni_29, s'il passe dans le coin !), je me dis que c'est entièrement de ma faute si je n'ai pas su saisir l'essence de ce chef-d'œuvre

Pour me rassurer j'ai relu la critique hilarante d'Antonio, alias @saigneurdeguerre, dont je pourrais presque faire un copié-collé tellement elle exprime bien mieux que je ne saurais le faire mon ressenti. Allez la lire, vous comprendrez !

Au départ, il y a pourtant une intrigue plutôt aguichante : un vaisseau extra-terrestre va passer prochainement à quelques encablures de la Terre, et une expédition scientifique se monte pour entrer en contact avec ces visiteurs qu'on attendait depuis si longtemps. Tomas Noronha va devoir reporter son mariage avec Maria Flor, même si celui-ci aurait du être célébré par le pape en personne et à la Basilique Saint-Pierre de Rome en plus ! Parce que la Nasa a grand besoin de lui et de ses talents de cryptanalyste pour communiquer avec les petits hommes verts lorsque la navette spatiale abordera le vaisseau venu de l'espace. On est donc venu le chercher au sein même du Vatican pour le persuader d'accompagner les astronautes, un astrophysicien américain, et une scientifique hongroise spécialisée en astrobiologie.

Après quelques tergiversations qui vont quand même prendre plusieurs chapitres, Tomas va bien sûr accepter la proposition et partir avec ses nouveaux amis pour préparer le départ imminent. C'est qu'il faut se dépêcher, la rencontre devrait avoir lieu très bientôt ! Pas le temps de fignoler, il faut appréhender en 15 jours ce que des astronautes chevronnés mettent deux ans à assimiler. Rapide comme rythme, on entre tout de suite dans le vif du sujet, que je me suis dis. Mais je vais vite me rendre compte que j'étais un brin optimiste...

Pendant ces deux semaines, et sur des centaines de pages, il va se passer...rien, à part d'interminables discussions entre spécialistes sur l'origine de la vie, sur le nombre µ, sur la formation de l'univers, etc. Ah ça, je peux sans crainte vous affirmer que vous en sortirez bien plus savants qu'en y entrant, parce que tous les éléments donnés sont certifiés véridiques. Le problème, c'est que si comme moi vous étiez simplement passé pour lire un thriller, fusse-t-il scientifique, vous risquez d'être un brin frustrés. J'ai commencé par sauter de longs passages, puis carrément des chapitres entiers, sans pour autant perdre le fil de l'intrigue, ce qui n'était pas bien difficile. C'est passionnant toutes ces ratiocinations pour savoir si les fossiles en provenance de Mars contenaient beaucoup d'azote ou non, sauf que désolée, je n'ai pas du tout l'esprit scientifique, et je m'en contrefiche ! Mais je dois reconnaître que le langage est clair, c'est très accessible même à une ignare comme moi. Le seul problème étant que je voulais lire un roman, pas un traité d'astrophysique.

Alors je ne sais pas s'ils ont fini par décoller (par contre je sais que Tomas a appris à déféquer en apesanteur, j'en suis ravie pour lui), et j'ignorerai sans doute toujours si les méchants Russes ont fait sauter le vaisseau extra-terrestre comme ils l'avaient annoncé, mais tant pis pour moi. Je renonce, ce livre et moi ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Parmi vous j'en connais à qui il plaira énormément, et que mon retour va sans doute émoustiller, bande de pervers ! mais pour ma part je vais sans regret le rapporter (enfin !) à la médiathèque où je l'avais emprunté avant le premier confinement...
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Âmes animales

Saviez-vous que les animaux domestiques sont intelligents et peuvent à la fois comprendre ce qu'on attend d'eux, comme venir manger ou aller en promenade mais qu'ils ont aussi une personnalité propre ?

Bah, normalement, ça, on le sait tous, surtout ceux qui ont des chats, des chiens ou autres à la maison, je n'ai donc pas compris pourquoi l'auteur essayait à tout prix de nous en convaincre...

L'auteur prend clairement ses lecteurs pour des incultes qui ne connaissent absolument rien aux animaux et à leurs comportements, et j'ai trouvé ça assez pénible.

De plus, alors que l'histoire se déroule au Portugal, l'héroïne, qui a pourtant un nom, se fait systématiquement appeler "la Portugaise" !

La partie policière est malheureusement très creuse et simpliste, et les réflexions sur les capacités des animaux sont énoncés de façon pédagogique, comme si l'auteur parlait à des enfants.

Un roman que j'ai trouvé raté et que je vais oublier très vite.
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Signe de vie

Tomas Noronha est un individu capable de décrypter des codes d’une formidable complexité. Il se trouve à Rome… « Pour un Da Vinci Code ? » me demanderez-vous ?

Mais noooon ! Tomas est là avec sa fiancée, une fervente catholique. Lui serait plutôt du genre « fervent agnostique ».

« Sa fiancée est italienne, alors ? »

Mais noooon ! Elle est aussi portugaise que lui.

« Oui, mais alors, peut-être qu’au moins un des deux travaille en Italie ? »

Mais noooon ! Vous faites exprès ou quoi ? Ils travaillent tous les deux au Portugal.

« Mais quelle drôle d’idée de vouloir se marier en Italie, alors ! »

Excellente réflexion, mais puisque vous n’avez toujours pas compris, je vous explique : Maria Flor, la fiancée de Tomas, le cryptanalyste, est une FERVENTE CATHOLIQUE… Et qui c’est que c’est qui habite à Rome ? … Vous ne voyez toujours pas ? … Qui a dit « le pape » ? … Vous ? Bravo ! Vous aurez une sucette à l’anis bénie par le Vatican.

« Ah ? Et alors ? Je ne vois pas le rapport… »

Décidément, faut tout vous expliquer. Maria Flor est une FERVENTE CATHOLIQUE… et elle serait aux anges si Sa Sainteté le Pape daignait célébrer son mariage. Mademoiselle se la pète et pas qu’un peu ! Or, il se fait que le Saint Père est redevable à Tomas qui lui a rendu de sacrés services ! Le successeur de saint Pierre est donc tout disposé à célébrer la messe des épousailles dans un modeste endroit qui s’appelle la basilique Saint-Pierre !

Youpie ! Qu’est-ce qu’elle est contente la Maria Flor ! Bon, Tomas n’est pas très catholique, mais comme il est sous la domination complète de sa future femme, il est prêt à subir le martyre, car il doit suivre une préparation au mariage. Que ne ferait-il pas pour plaire à l’élue de son cœur ? (Entre nous, pour un mec qui est supposé être d’une rare intelligence, je le trouve franchement benêt !)

Donc, tout va bien ?

Ah, ben non ! Sinon, il n’y aurait pas thriller mais feel good !

Le mariage est suspendu… Pas annulé, non ! Suspendu ! La faute à E.T. …



Critique :



Alors comme ça, vous pensiez en avoir fini avec les cours universitaires et vous avez acheté « Signe de vie » dans le but d’avoir un bon thriller à vous mettre sous la dent ?

Eh bien, c’est raté ! Vous allez vous farcir des centaines et des centaines de pages d’explications sur les origines de la vie !

« Oui, mais le thriller, il arrive quand ? » me demanderez-vous, petits impatients que vous êtes…

Oui, mais non ! Encore un peu de connaissances scientifiques s’impose…

Si vous n’êtes pas encore gavés de connaissances universitaires l’histoire à proprement parler, va peut-être enfin démarrer : un vaisseau venu de très très très loin, encore plus loin, s’approche de la Terre et il a émis un signal. Européens, Américains, Chinois, Russes… Ah, non ! Pas les Russes ! Eux ce qu’ils veulent c’est envoyer quelques missiles nucléaires pour atomiser E.T. et ses frères. Du vrai Poutine ! « Je flingue donc je suis, ou, si vous préférez, je flingue d’abord et je discute ensuite avec ce qui reste de vos particules… » … Donc, Européens, Américains, Chinois, acceptent d’envoyer une navette spatiale (oui, ils en ont encore une en état de vol à ce qu’il paraît) pour entrer en contact avec cette intelligence venue de « pas-juste-à-côté », et c’est là qu’ils vont aller chercher le « pas-astronaute-pour-un-sou » Tomas Noronha, l’homme indispensable pour entrer en contact avec une civilisation probablement totalement différente de celles de l’espèce humaine.

Comment ? Vous n’y croyez pas ? Vous trouvez aberrant de confier pareille responsabilité à Tomas Noronha ? Eh, bien, il est comme vous ! Incrédule ! Eh puis, il doit se marier ! Ce n’est pas en allant faire le zouave avec les astronautes qu’il sera de retour à temps pour la belle messe célébrée par le Pape, lui-même ! Vous imaginez le drame ? Et la petite Maria Flor, elle ne va pas lui arracher les yeux s’il rate cette belle opportunité ? Non, peut-être ! (En Belgique, cette expression veut dire « Oui ! Assurément ! ».)

« Et le thriller ? Il arrive quand ? »

Pas tout de suite ! Patientez un peu…



J’avoue tout : je me suis endormi une dizaine de fois, c’est un minimum ! Durant des centaines de pages. J.R. dos Santos nous donne un vrai cours sur les origines de la vie y compris, et surtout, dans les situations extrêmes. Si ça, ce n’est pas de la « hard-SF », j’accepte que vous me traitiez de « Poutine » !

Les néo-darwinistes vont en prendre pour leur grade et les théories de Lamarck reprennent vigueur. Le tout avec des arguments scientifiques bien entendu. Bref ! Si vous souhaitez un cours de mise à niveau en biologie, chimie, physique et mathématiques, ce livre est fait pour vous. Le langage est clair et les exemples aident à comprendre le propos.

« Mais le thriller, il arrive quand ? »

Ma parole, vous êtes obsédés par le thriller ! Il n’y a pas que ça dans la vie ! Allez ! Je vous laisse, je retourne aux cours !

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L'homme de Constantinople

L'ouvrage que nous propose l'auteur portugais est, d'après l'encyclopédie en ligne, inspiré de la vie de Calouste Gulbenkian, un arménien roi du pétrole et autodidacte de la pensée artistique raffinée et libérée. Tous les commentaires qui suivent concernent donc le personnage fictif de Kaloust Sarkisian, héros de ce roman très bien écrit.

Si vous souhaitez le lire, stoppez ici, sinon c'est du divulgâchis.



Un beau roman sur la turpitude en somme.

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