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Citations de Juan Gabriel Vásquez (188)


Juan Gabriel Vásquez
« Il y a toute une dimension de l’histoire, émotionnelle, morale, qui n’est pas accessible aux journalistes et aux historiens. Seule la littérature et la fiction peuvent atteindre cette zone de notre expérience humaine qui ne laisse pas de trace sur les documents »
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Juan Gabriel Vásquez
« La nouvelle est une machine particulièrement efficace pour capturer une émotion, un mouvement de notre sensibilité trop petit pour que le roman puisse s’en occuper »,
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Penser dans le noir n'est pas l'idéal: on voit les choses plus grandes ou plus graves qu'elles ne le sont en réalité, les maladies sont plus nocives, la présence du mal plus proche, le désamour plus intense, la solitude plus profonde.
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On m’a rapporté une scène qui s’est déroulée à la station thermale de Paipa, où des notables passent l’été. Une femme à la beauté reconnue s’est approchée du bord de la piscine et a retiré son peignoir, révélant à la grande stupéfaction de l’assistance un bikini noir, comme ceux qui sont à la mode sur les plages d’Europe. Le maire a immédiatement appelé un de ses subalternes et lui a murmuré quelques mots à l’oreille, à la suite de quoi l’employé a contourné le bassin sous les yeux de tous et, une fois près de la dame, lui a dit haut et fort, dans l’intention évidente de l’humilier :
–Mademoiselle, monsieur le maire vous informe qu’ici, seuls les maillots une pièce sont autorisés.
La jeune femme s’est levée et, au bord de la piscine, les mains sur les hanches, dans une posture pleine de défi, elle a crié :
-Quelle partie voulez-vous donc que j’enlève, monsieur le maire ?
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Mais j'étais seule, j'étais restée seule, il n'y avait plus personne entre ma mort et moi. Être orphelin, c'est comme ça : on a plus personne devant soi, on est seul dans la file. (Points, p.119)
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Un soir, en attendant le journal télévisé, nous sommes restés toi et moi devant le poste. On diffusait en direct les dernières heures –les plus torrides –du carnaval de Rio. Confortablement installé dans le canapé, tu observais d’un œil avide cette profusion de chair brune qui excitait tous les appétits depuis le sambodrome. Tu avais cinq ans et je n’ai pas pu m’empêcher de te dire, comme si nous étions deux vieux cochons : Alejandro, les femmes sont vraiment spectaculaires. –Oui, papa. Et en plus, elles donnent du lait, as-tu répondu sans détacher ton regard de l’écran, comme si tu étais un grand connaisseur en la matière.”
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De nos querelles avec les autres, nous faisons de la rhétorique. De nos querelles avec nous-mêmes, de la poésie », disait Yeats.
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Mais, en même temps, je pense que nous sommes mauvais juges du moment présent, sans doute parce que, en réalité, le présent n'existe pas : tout est mémoire, la phrase que je viens d'écrire est déjà un souvenir, de même que celle que vous, lecteur, venez de parcourir. (Points, p.24)
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 Imagine comme c’est curieux (disait la lettre) : en espagnol il n’y a pas de mot pour dire ce que je suis. Si ta femme meurt, tu es veuf ; si tu n’as plus de père, tu es orphelin, mais qu’es-tu si ton fils disparaît ? C’est tellement grotesque de perdre un fils que la langue ne possède pas de mots pour désigner ces personnes, même s’il est fréquent que les enfants meurent avant leurs parents et que ces derniers passent leur vie à pleurer leur mort.
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Elle a la forme de mes mains
Elle a la couleur de mes yeux
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel

Paul Eluard
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MARTIENS
Le mystère des Soucoupes Volantes a d’abord été tout terrestre : on supposait que la soucoupe venait de l’inconnu soviétique, de ce monde aussi privé d’intentions claires qu’une autre planète. Et déjà cette forme du mythe contenait en germe son développement planétaire ; si la soucoupe d’engin soviétique est devenue si facilement engin martien, c’est qu’en fait la mythologie occidentale attribue au monde communiste l’altérité même d’une planète : l’URSS est un monde intermédiaire entre la Terre et Mars.
( Mythologies- Roland Barthes)
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Certains Américains –j’en connais plusieurs –ont consacré leur vie à parler de l’assassinat de Kennedy dans les moindres détails, même les plus cachés ; ils connaissent la marque des chaussures que Jackie portait le jour du crime et sont capables de réciter par cœur des passages entiers du rapport de la commission Warren.
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Maya a retiré ses lunettes et s'est pincé le nez à hauteur des yeux, le geste universel de ceux qui ne veulent pas pleurer. Je me suis demandé dans quelle partie de notre code génétique sont imprimés ces gestes communs à tous les peuples et à toutes les cultures ou presque.
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Juan Gabriel Vásquez
Des endroits similaires s'étaient créés dans toute l'Amérique du Sud et centrale, de Mexico à Buenos Aires, ce qui amena de nombreuses personnes à penser que les véritables vainqueurs de la guerre civile espagnole étaient les Latinos-Américains : des centaines d’exilés politiques – artistes ou journalistes, acteurs, éditeurs ou romanciers – vinrent apporter leur œuvre et leur talent sur un continent qui ne connut jamais plus la même effervescences culturelle qu'à cette époque.
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Ernesto lui avait inspiré au premier abord un étrange sentiment de confiance : il y a des gens comme ça, avec lesquels on n’irait pas boire un verre d’eau-de-vie mais à qui on confierait en revanche la garde de nos enfants.
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"Si notre époque nous a enseigné quelque chose, déclara soudain Welles, c’est de prendre conscience des nombreux êtres que nous abritons. Nous sommes nombreux dans notre individualité, qu’il s’agisse des hommes que nous représentons ou des opinions que nous manifestons, ou encore des états d’âme que nous vivons. "
(Welles, c'est Orson Welles)
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Tandis que les lampadaires défilaient, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait consacré toutes les années de son adolescence et le début de sa vie d’adulte à se préparer à un événement qui n’avait jamais eu lieu. Combien d’efforts physiques et quelles doses d’obstination mentale, de discipline et de vocation, combien de sacrifices avaient été nécessaires pour participer à la merveilleuse mission qui consistait à faire la révolution, à contribuer à la naissance de l’homme nouveau, à changer ce monde pour un autre, où les gens souffriraient moins ou pas du tout ? Et maintenant il était là, fuyant tout cela avec pour seule angoisse celle d’être capturé.
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On se présente : cette expression ne désigne pas le nom qu'on décline ni celui qu'on écoute en serrant une main ; il ne relève pas davantage du baiser sur une ou deux joues, ni d'un hochement de tête, mais des premières minutes où des informations inconsistantes, des généralités sans importance donnent à l'autre l'impression qu'il nous connaît, que nous ne sommes plus des étrangers. On dit sa nationalité, on parle de sa profession, de ce qu'on fait pour gagner sa vie, car notre activité est éloquente, elle nous définit et nous structure ; on évoque sa famille.
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Peu importent les conneries qu'on fait; ce qu'il faut, c'est savoir les réparer. Même si le temps a passé, même si des années se sont écoulées, il n'est jamais trop tard pour réparer ce qu'on a brisé.
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-Je vous ai apporté ça, a-t-il dit en s’asseyant. C’était une publication universitaire au titre effrayant : Regarder la mort dans les yeux. Huit perspectives.
-Qu’est-ce que c’est ? ai-je demandé.
-Des variations sur un même thème. Écrites par des philosophes, des théologiens, des gens de lettres. Le médecin, c’est moi. Pour quand vous n’aurez rien d’autre à lire… a-t-il ajouté après un silence pudique.
–Eh bien, merci beaucoup, ai-je répondu.
J’étais sincère, ce qui n’est pas toujours le cas quand on vous offre un livre.
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