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Critiques de Kaa (33)
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La princesse de Crève

J'avais hâte de lire mon second Kââ et surtout de retrouver sa série

avec son aventurier sans blaze, amateur de bons vins, de philo, expert en belles cylindrées toujours armé jusqu'aux dents qu'il a d'ailleurs fort éclatantes. Ce coup-ci, le voilà en charmante compagnie d'une blonde qui ne manque pas de jugeote et d'une brune amazone qui chevauche une Kawasaki et d'autres dadas ...

Un trio choc qui a le ticket chic pour affronter des peaux pourris !

Ce néo-polar stylé des années 80 ne manque pas de souffle.

Il cavale au son de la langue bien tournée de kâa, cynique à souhait,

et des balles perdues qui fusent à tous les coins de page tirées par un héros très très détendu..

La princesse de Crêve, pas pris une ride !
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Il ne faut pas déclencher les puissances noct..

Il n'a pas de blaze,

un petit sourire narquois, cynique

le genre aventurier qui roule en Jaguar...

Raffiné, instruit, amateur de vins et de bonne chère et tout et tout

c'est lui notre élégant héros qui a la classe de son bolide !

Le voilà heureux comme tout de retrouver,

à l'enterrement d'un truand notoire,

Bruno, un ancien pote de fac devenu... flic, ben voyons...

Une rencontre de courte durée,

son ex-poto se fait descendre en pleine verdure,

en forêt de Fontainebleau.

Touché d'avoir perdu son ami si près des retrouvailles,

il s'improvise détective et mène à sa manière son enquête,

détaché de la ceinture mais plein gaz en changeant de bagnoles, de flingues et de bon resto à presque tous les chapitres...

En travers de sa route, un clodaque furax, des flics ripoux, un gros vilain,

un nubile kabyle, des gladiateurs chou, un photographe pervers

trempés jusqu'à la moelle dans des affaires louches et pas jolis jolis

Pas de bol, ils tombent presque tous comme des mouches...

lui époussette son joli costard et son magnum 357, enclenche le turbot

et roule ma poule.... ça carbure et ça pète à tire larigot.

Pascal Marignac a la langue qui siffle comme son pseudo Kââ

le serpent hypnotisant du Livre de la jungle.

J'adore son style.

Je viens de le découvrir et j'en ai pas fini avec lui

Notamment avec la La princesse de Crève.

il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales,

c'est sûr, c'est pas du Kââ ... raté !
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Silhouettes de mort sous la lune blanche

Ca y est, je viens de clore ma trilogie des  trois  Kââ avec son dandy truand sans nom . Tous réédités dans la collection Le Petit Vermillon.

Dans ce 1er opus, il est question d'un braquage qui a mal tourné et je peux vous dire sans trop en dévoiler que ça va barder pour les panchos des frères Vila !

J'avais préféré  Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales et  La Princesse de Crève mais Silhouette de mort sous la lune blanche ronronne aussi pas mal sous le capot. Dès la première page, on fonce à plein pot dans un road movie pétaradant avec pour pilote le sans blaze, un nihiliste sans pitié mais au sourire ultra brite. Une fine bouche calée en philosophie médiévale et en armes lourdes qui ne rebute pas de casser la dalle dans des relais châteaux.

C'est bon du néo polar à la langue qui siffle, qui claque et aux balles qui fusent. En bref, c'est Kââ... non ?
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Rendez-vous à Forbach



Après deux ans, six mois et treize jours de détention, Serge peut quitter la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Ce policier déchu a payé cher ses mauvaises fréquentations et son goût pour l’argent facile. Mais une fois dehors, Serge ne ressent rien et n’a aucun projet précis en tête. Il rend visite à ses anciens « amis » qui l’ont totalement négligé pendant sa captivité. Ces derniers pensent que l’ancien flic est fini. Ils ont tort de le sous-estimer. Chez l’un d’eux, un truand nommé Schiagi, Serge récupère par la force une importante somme d’argent et des dossiers détaillant un « business » mêlant proxénétisme, jeux clandestins et blanchiment d’argent. Il a désormais en main l’organigramme d’un réseau comptant dans ses rangs des flics véreux, des notables et des truands. Serge prend la tangente. Les associés de Schiagi sont à ses trousses.

Dans « Silhouettes de morts sous la lune blanche », j’avais découvert le talent de Kââ capable de dynamiser ses histoires en usant de berlines et de gros calibres. Ce roman est également une longue course-poursuite jonchée de cadavres. Le protagoniste est en mouvement permanent. La violence est décrite en peu de mots. L’exécution d’un ancien complice ou d’un rival peut être expédiée en trois phrases. Pourtant amateur de ce genre de polar, je n’ai pas été convaincu cette histoire. Des facilités et des incohérences rendent le récit un peu bancal. Les truands pistent leur proie avec une simplicité déconcertante. Enfin, les personnages secondaires me semblent mal définis. Une petite déception mais qui ne devrait pas me décourager de poursuivre ma découverte de l’œuvre de Kââ.

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Silhouettes de mort sous la lune blanche

Le héros de ce roman n’est jamais nommé. Je le désignerai sous le pseudonyme suivant : « le truand ». Ne vous attendez pas à une analyse de sa psychologie ou à des retours sur son passé. Le récit n’est composé que de mouvement et de violence. Une fuite permanente. Dès la première page, le truand est au volant d’une Renault 5 Alpine Turbo sur l’Autoroute du Sud. Staub gémit doucement à ses côtés. Blessé au ventre, il se vide de son sang. Deux sacs postaux contenant deux cent cinquante briques sont rangés dans le coffre. Les deux hommes doivent se soustraire à deux dangers immédiats : les forces de l’ordre, bien sûr, mais aussi les frères Vila, les complices qui ont participé au braquage à leurs côtés. Le truand a abattu le benjamin avant que celui-ci paniqué n’ouvre le feu sur des passants à l’arme automatique. Aux dangers conventionnels de la cavale s’ajoutent donc ceux de la vengeance des deux frères restants. Le truand pour qui « le gangstérisme est une science » impressionne par ses qualités d’organisation. Staub et lui sont en mouvement permanent et traversent la moitié sud de la France en multipliant les points de chute. L’auteur détaille les armes utilisées avec la précision maniaque d’un Manchette. Les fugitifs ont une certaine prestance. Le truand est un gourmet qui se régale des mets les plus fins et ne boit que des grands crus. Et que dire de Staub qui lit un roman de Mishima quelques minutes avant un assaut et qui est capable de reconnaître les interprètes d’un concerto de Saint-Saëns… Mais ces références culturelles ne servent pas à intellectualiser le récit. Seule compte la loi du plus fort. Les personnages sont mus avant tout par l’instinct, n’ont qu’une logique, celle de la survie et peuvent se montrer bestiaux, même dans l’amour. Ils sont hors de la société sans être pour autant contre. Le roman est vide de tout sens moral ou politique et peut donc être qualifié de nihiliste. « Silhouettes de morts sous la lune blanche » est le et mon premier roman de Kââ et je reconnais que je suis très impressionné. C’est un roman au style vif et épuré où les personnages se révèlent non pas leurs pensées mais par leur comportement. Seul regret : les scènes trop répétitives pèsent sur la fin du récit et trahissent sa concision.
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La princesse de Crève

Dans Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Yves Citton introduit la nécessité des lectures actualisantes ainsi :



« Imaginons une « république moderne », quelque part en Europe, dans laquelle un candidat à l'élection présidentielle fasse la déclaration suivante, pour expliciter son « projet de civilisation » et pour répondre à une question portant sur le financement des études universitaires: « Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'État doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes. » Imaginons que le même candidat, évoquant le statut et la formation des fonctionnaires, ait précédemment fait cette autre déclaration: « L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves… ». Imaginons que ce candidat, que l'on voudrait fictionnel, ait été « démocratiquement » élu Président. Et essayons de lui répondre sur la question particulière de l'utilité qu'il peut y avoir, dans une « république moderne », à étudier la « littérature ancienne » – expression dont la référence est ambiguë, mais sous laquelle on inclura les textes littéraires écrits il y a plus d'un siècle.

Essayons de lui répondre sans recourir aux fausses évidences au nom desquelles les défenseurs de « la Culture » (française) couvrent de mépris les « incultes » qui préfèrent écouter Johnny Hallyday ou voir un match de foot plutôt que lire un « grand classique » de « notre » littérature. Admettons, ne serait-ce qu'à titre d'hypothèse, qu'une chanson d'Alain Bashung, de Rodolphe Burger ou de Tim Kinsella puisse être aussi esthétiquement riche qu'un sonnet de Ronsard. Loin de rejeter la question même comme sacrilège, et de traiter de « barbares » ceux qui oseraient la poser, tentons de comprendre à quoi peuvent servir les études littéraires au sein des évolutions actuelles de nos formes sociales. Faisons-nous barbares pour envisager ce que même les barbares pourraient gagner à lire La Princesse de Clèves. »



J’avoue ne pas avoir lu La Princesse de Clèves mais m’être rattrapé avec La princesse de Crève de Kââ. Datant de 1984, ce roman policier de Kââ a été publié de nouveau grâce à la carte noire offerte à Jérôme Leroy par les éditions de La Table Ronde dans la collection La petite vermillon.



Dans sa préface, Jérôme Leroy dit de ce livre de Kââ : « Sur une affaire d’évasion fiscale et de groupe d’extrême droite, Kââ met ici la même minutie à nous décrire un cadavre qui brûle, une scène de triolisme, une vieille rue de Bruges, une sonate de Bach, les yeux gris d’une femme traquée et amoureuse. » (p. 7)



Le contexte du roman reste toujours d’actualité - évasion fiscale et extrême droite - même si certains éléments sont dépassés - les marques de voitures par exemple. En soi ’intrigue n’est pas des plus originales mais c’est avec plaisir que l’on suit les pérégrinations du personnage principal, adepte aussi bien de philosophie - l’auteur a été professeur de philosophie - que d'armes à feu - Kââ fait davantage siffler les balles que les serpents même si, dans cette France giscardo-mitterandienne, les pourris abondent - et accompagné de deux princesses, Michelle et Delphine, l'une blonde et l'autre brune, à travers la France, la Belgique, le Luxembourg et l’Italie.



C’est violent, et parfois même gore, l’humour est noir et glacé, à l’opposé des rapports physiques liant l’aventurier, la blonde et la brune, et pour ne rien gâcher, le tout est bien écrit - il y a quelques formules bien senties et quelques procédés littéraires assez audacieux. La princesse de Crève penche autant du côté d’Eros que de celui de Thanatos et, au final, princesse rimera avec tristesse car il ne saurait y avoir deux princesses.



La princesse de Crève est un très bon roman noir à l'ancienne à lire et/ou relire - et quand, ma pile à lire sera moins haute, je lirai La pincesse de Clève.
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Lésions irréparables

Voilà un livre qui m'a fait de l'effet ! J'ai été totalement embarquée, il est incontestablement addictif. Le suspense ne tourne pas autour de qui est le tueur, mais plutôt quels sont ses motifs, et qui sont réellement les victimes. Même si on se doute fortement de la page de l'Histoire concernée, on ne peut qu'avoir envie de découvrir l'horreur cachée sous l'horreur. Et là, la question se pose : qui est vraiment le monstre ? Le tueur est-il logiquo-sadique ou sadiquo-logique ? comme dirait Oskar.

Le prince au nom imprononçable est un personnage fascinant… c'est le prince charmant : riche, beau, doux et tout le tralala. Mais il a ce petit plus qui lui donne une autre dimension, le rendant infiniment plus intéressant… et qui forcément donne à ce fantasme une allure plus malsaine.

Les effets gores sont bien dosés, toujours imaginatifs et ces meurtres suivent une certaine logique qui les rend d'une certaine façon acceptables… car qui n'a jamais souhaité un tel retour de bâtons à ces personnes-là ? Et c'est cette confrontation aux actes en eux-mêmes qui met mal à l'aise.

La fin m'a aussi totalement convaincue, car elle fait basculer la "normalité" dans la folie, sous-entendant que tout le monde pourrait s'y laisser prendre. J'ai aimé l'intervention du personnage de la française pour cela.

Lésions irréparables donc… à tous les niveaux : pour les victimes certes, pour le monde aussi, pour tous les personnages d'une certaine façon et enfin pour le lecteur.
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L'état des plaies

Dans une caserne de gendarmerie du Massif central, le maréchal des logis-chef Eric Le Hideux enquête sur la découverte des corps de plusieurs de ses collègues dévorés par un animal (un gros lynx ou le retour de la bête du Gévaudan ?). Mais une bête, ça ne conduit pas de Mercedes…



Pour notre militaire, c'est le début d'une descente aux enfers, à en perdre la raison.



Corsélien impose son style unique, reconnaissable les yeux fermés (enfin façon de parler). Son écriture travaillée, ses personnages torturés marquent le lecteur. Ici, il n’y a pas de place pour les stéréotypes.



Avec cette entrée dans la collection Gore, l’auteur se place sans difficulté parmi les meilleurs. Et ce n’est qu’un début…
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Mental

Pascal Merignac dit Kâa ne faisait pas dans la dentelle. Sans ses petites touches de cynisme philosophique, sans ses références littéraires, musicales ou culinaires, ses romans n’auraient pu être que des "SAS" proprement emballés.



Mais son héros, totalement désabusé et nietzschéen à souhait, ne survit que parce qu’il place son existence au-dessus de tout autre contingences affective ou intellectuelle. Seule la certitude que la société dans laquelle il surnage est plus pourrie qu’il ne pourra jamais l’être l’exonère de tout sentiment de culpabilité. Froid, violent, très violent et souvent d’une précision morbide dans le détail de l’horreur, le livre a tout du polar pour mec machiste, bâfreur et amateur d’arme à feu. Un ensemble qui a donc, à priori, tout pour me déplaire mais qui agrippe par son diabolique savoir-faire.
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Et puis les chiens parlaient

Nathan Waastresseles, un étudiant sans conviction et sans avenir, se traine dans Paris. Un jour, le voici convoqué chez le notaire : ce dernier lui apprend qu’il hérite d’une île perdue dans le Pacifique. Sans beaucoup hésiter, Nathan se rend sur place. Là, il rencontre un Japonais qui vit en reclus depuis la seconde guerre mondiale, assiste à des expériences bizarres et découvre que les chiens, scientifiquement modifiés, peuvent parler…

Prof de philo et auteur de romans populaire, Pascal Marignac (1945 – 2002) a signé sous différents pseudonymes : Kââ, Corsélien (chez Gore) et Behemoth (chez Maniac). ET PUIS LES CHIENS PARLAIENT constitue l’unique incursion de Marignac dans la science-fiction, le roman ayant trouvé sa place dans la mythique collection « SF » du Fleuve Noir (dans la branche « mystère »). Toutefois, celle-ci ne semble qu’un prétexte à conférer une étrangeté supplémentaire au récit. Le bouquin, en effet, reste essentiellement un roman d’aventures exotiques nimbé de mystère avec un côté Docteur Moreau assumé. Le tout se lit sans déplaisir mais ne peut prétendre égaler les productions « gore », bien plus inventives, de l’auteur.

On passe toutefois un bon moment dans cette île du Pacifique avec ce livre divertissant. Le lecteur regrette simplement que Marignac n’ait pas développé davantage un récit assez linéaire qui manque quelque peu de suspense ou de rebondissement pour emporter complètement l’adhésion. Mais le côté saugrenu des situations et la plume de l’auteur suffisent à rendre l’ensemble agréable.


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Silhouettes de mort sous la lune blanche

Je ne sais pas pourquoi, mais je m’attendais à un polar. Pourtant rien ne l’indique, et pour cause, ce n’en est pas un. Cela posé, je dois dire que je connais très peu le roman noir et ne suis pas très fan du « gangstérisme ». Et pourtant, j’ai passé un très bon moment de lecture, surtout grâce à l’humour incisif qui transparait à quasiment chaque page.



Il faut s’habituer à l’écriture assez particulière, qui semble plutôt suivre un phrasé « parlé » mais d’un langage auquel je suis peu habituée. Est-ce le Sud ? Ou l’époque ? Peu importe, cela donne un rythme qu’il faut apprivoiser. Mais une fois cela fait, les événements s’enchaînent sans temps mort et je ne me suis pas ennuyée. Les personnages sont tous assez singuliers, toujours dans une perspective à la fois cynique et décalée. Ils réagissent à tout avec calme, presque indifférence, s’ils n’éprouvent pas un certain plaisir malsain aux massacres parsemés sur leur route. C'est ce décalage entre horreur et flegme qui rend certaines situations irrésistiblement drôles alors même que ce qui s’y déroule ne l’est pas du tout.

L’auteur prend également les lecteurs à contrepied soit en inversant certains stéréotypes (le malfrat écoute de la musique classique, lit du Victor Hugo et aime boire du vin de qualité), soit en jouant avec, en exagérant certains à outrance.



J’avais découvert cet auteur avec « lésions irréparables » de la collection Gore. Le style est ici très différent, de même que l’histoire. Mais il y incontestablement quelque chose de l’intelligence et du cynisme de l’auteur qui transparaît, sans oublier la brutalité de certaines scènes et la violence tout de même omniprésente. L’histoire m’a moins parlée, mais j’ai passé un agréable moment de lecture.
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Voyage au bout du jour

Depuis la mort de sa femme, Philippe, expert-comptable dans une grosse société, est complètement désemparé.



A tel point que son patron lui enjoint d'aller se reposer quelques jours aux frais de la princesse.



Alors il vadrouille, mais ne prend aucun plaisir à son périple breton qui le mène jusqu'à Brest. Là, dans un café crasseux, minable, il fait la connaissance de Liane, la serveuse, une jeune fille désabusée, genre souillon attendant le Prince Charmant.



C'est l'escapade sur l'île d'Ouessant où ils recherchent leur second souffle et l'oubli. Et ce qui aurait pu être une lune de miel agréable se transforme en cauchemar.



Des pieuvres géantes sèment l'horreur, l'angoisse; l'épouvante.



Mais d'où viennent ces monstres marins ?



Et ce yacht noir qui croise au large, n'est-il pas une émanation de l'enfer ?



Des questions angoissantes, certes, mais des réponses encore plus terrifiantes.







Sous le pseudonyme de Béhémoth, l'auteur n'en est pas à son coup de maître. En effet il s'est fait connaître au Fleuve Noir sous les pseudos de Kââ et de Corsélien, mais son passage dans une jeune maison d'édition concurrente l'a obligé de changer d'alias.



C'est un auteur déroutant, irritant, à l'écriture et aux narrations en dents de scie. On ressort de ce livre un peu frustré en ayant l'impression d'être passé à côté d'un chef-d'œuvre de la littérature d'épouvante.



Il joue avec les nerfs, selon le principe de la douche écossaise, mais cela est peut-être dû à sa condition d'enseignant puisqu'il est professeur de philosophie politique.



Peut-être a-t-il rédigé rapidement cet opus, pressé par Patrick Siry qui montait sa maison d'édition après avoir quitté le Fleuve Noir, ou s'être fait débarqué, rameutant autour de lui quelques pointures de cet emblématique éditeur populaire. Ainsi que Gourdon, ce fabuleux dessinateur qui a tant œuvré pour le Fleuve Noir, lui apportant ses lettres de noblesse.
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Le bruit crissant du rasoir sur les os

« Bruit crissant du rasoir sur les os » est le numéro 61 de la collection Gore. Corsélien alias Pascal Marignac avait déjà réussi son entrée dans la collection avec « L'état des plaies », un Gore de très bonne facture. Il enfonce le clou avec ce présent roman au titre évocateur.



Christophe est médecin de campagne à Nantigny. Un jour, il découvre un foetus de sept ou huit mois sur son bureau, avec un message « Voici ton oeuvre, avorteur maléfique. » Bizarre, d'autant qu'il n'a jamais pratiqué d'avortement. Puis, c'est sa trousse de médecin que Christophe trouve couverte de sang dans le coffre de sa voiture. Ajouter à cela, des séminaristes, chaussés de rangers (??) sous leur soutane, qui font du footing en pleine canicule. L'un d'entre eux meurt d'épuisement sous les yeux de Christophe. Plus tard, c'est un utérus que ce dernier trouve dans son réfrigérateur, avec un mot « Voici le ventre de la putain ». Lentement, notre médecin perd pied …



Comme dans « L'état des plaies », l'écriture est de qualité mais certaines phrases sont confuses :



« Pour, le moment, le médicalisme bien scientiste qu'on avait inculqué à Christophe nageait très au-dessus de considérations qu'il aurait dites métaphysiques et dérisoires. » ou encore « Elle fixait quelque chose à droite de la chose insensée, d'un sens de l'histoire qui déguerpissait du réel pour se forger autrement, d'un complot cosmique, il ne savait plus quoi, Christophe. »



Mais bon, on ne va pas reprocher à un Gore d'être trop sophistiqué.



La fin du récit est apocalyptique avec des scènes horribles :



« On avait enlevé comme posément les viscères et cela faisait un grand trou très noir au milieu de ce corps… Une chose coupée en deux par l'absence de tripes. Et Christophe continuait à hurler, mais ce hurlement avait renoncé à sortir de sa bouche. »



Et surtout, la scène où un homme se retrouve tous muscles apparents, sans épiderme ni derme (enlevés au scalpel) :



« Elle avait laissé à Nazareth la peau des mains et des pieds : cela lui faisait comme des gants et des chaussures, et il ne saignait pas. Travail d'expert… Elle voyait ses muscles fonctionner à chaque mouvement… Il s'étala dans la poussière et cela lui occasionnerait une infection généralisée dans les deux heures à venir, des gravillons s'étant incrustés dans les muscles sans la moindre protection. »



« Elle », c'est l'Ange exterminateur, blonde à la beauté limpide, qui découpe et décolle la peau sur tout le corps de ses victimes, encore vivantes.



Bref, voilà un Gore de haute volée avec une histoire plus complexe que la moyenne (mélange de blasphème religieux et de folie).



A noter que Dugévoy, l'illustrateur, s'est ici surpassé avec une couverture particulièrement sanglante.
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Criant de vérité

David Grandfons est un écrivain célèbre qui après avoir rencontré une jeune sculptrice étrange , va trouver une main en or qui en fait est celle d'une jeune femme décédée récemment .

La suite va l'entrainer dans une histoire de fou ou un trio de dingue fabrique des sculptures plus vraies que nature ...

Quand la mort recherche à fixer la vie .



le roman commence comme une un thriller , puis tourne dans le gore et la folie .

L'histoire est plaisante à lire pour le genre et la région Auvergnate est bien décrite .

Pas un roman inoubliable , Kââ nous a habitué à un peu mieux , mais ça se lit bien .

Une collection qui propose une trentaine de volumes .



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Silhouettes de mort sous la lune blanche

Silhouettes de mort sous la lune blanche était le premier roman de Kââ publié au Fleuve Noir dans la collection Spécial Police sous le numéro 1862 en 1984. Puis il fut réédité dans la collection Moyen Format aux éditions du Masque en 2002. Un roman plein de fureur qui emprunte à la veine des gangsters en cavale.



Le narrateur s’est tout simplement débarrassé lors d’un braquage de l’un de ses complices qu’il ne trouvait pas fiable. Evidemment les frères de celui-ci et d’autres comparses se lancent à la poursuite du tueur qui n’en est pas à son premier forfait.



Toutefois il trimbale avec lui Straub salement amoché par une balle, et le soigne possédant des rudiments de médecine. Le duo s’enrichit d’une nouvelle recrue, Corinne, veuve depuis que notre amateur d’armes à feu, mais également fumeur, buveur et gastronome, a tué son homme, sous le prétexte qu’il connaissait la cache des deux hommes en cavale.







Ce n’est pas le meilleur roman de Kââ, loin de là, mais Silhouettes de mort sous la lune blanche était le premier roman de Kââ édité, et peut-être le premier écrit.



Ce roman, qui est un véritable catalogue des armes à feu, s’inscrit dans le domaine de la poursuite infernale, semble parfois répétitif, et le héros (qui n’est pas si sympathique que ça) possède une sacrée dose de chance.



A lire ou à relire pour mieux apprécier les autres œuvres de l’auteur.


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La princesse de Crève

Très bon roman d'un auteur trop tôt disparu , même si l'intrigue est moyenne , on assiste à une course poursuite sanglante , de la Belgique à l'Italie;les cadavres sont nombreux ,avec un héros malfrat , mais bien sympathique malgré tout , amateur de bons vins , de grosses voitures de femmes et d'armes en tout genre ...
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Silhouettes de mort sous la lune blanche

Prof de philo en Bretagne, Pascal Marignac (1945 – 2002) se lance dans le roman noir en 1984 avec ce SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE publié sous le pseudonyme de Kââ. Par la suite il signera une quinzaine de polars, quatre « gore » sous le nom de Corselien et un autre récit d’horreur pour la collection concurrente Maniac sous le pseudo de Behemoth.

Le principal protagoniste de SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE a abattu, au cours d’un hold-up, le jeune Vila, gangster détraqué un peu trop prompt à défourailler sur tout un chacun. Depuis, il se planque avec son complice Straub et se réfugie dans une maison auvergnate, traqué par les deux frangins de la victime, bien décidés à lui faire la peau. Il supprime aussi son copain Detwiller, trop porté sur la trahison, et se barre avec sa veuve, plutôt joyeuse, Corinne. Le trio fuit à travers la France, affrontant régulièrement les frères Vila, les gendarmes ou de soi-disant amis qui mettraient bien la main sur le butin ou sur Corinne ou sur les deux…

SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE est un roman noir sanglant, sexualisé, brutal, avec des personnages en fuite qui se la jouent Bonnie & Clyde. Un anti-héros atypique amateur de littérature, de musique classique et fin gourmet. Une belle veuve pas tellement éplorée qui prend un peu trop vite goût aux armes à feu. Un type blessé. Des gangsters aux abois embarqués dans un road trip désespéré qui ne peut que mal finir, façon western option « Horde sauvage ».

Le style, haché, de Kââ est déjà bien reconnaissable dans ce premier roman annonçant ses œuvres ultérieures. Il est particulier, composé de phrases très courtes, de ruptures brusques. Parfois, l’épure est telle qu’il semble manquer des mots tant le romancier démontre une économie langagière pour aller droit vers l’essentiel, visant l’efficacité maximale et dégraissant le récit à la manière d’un Brussolo (qui saluait en Kââ le meilleur auteur de roman noir de ces dernières années). Quelques longueurs pointent cependant, une certaine répétitivité des situations dans la seconde partie du bouquin, nourri de coups fourrés, de trahisons et de fusillades.

Les personnages ne sont pas des anges, loin de là, plutôt des cyniques, en particuliers le « héros » amateur de vin et de bouffe. Un bon vivant qui, parfois (et même souvent) bute les gêneurs, sans en éprouver de plaisir mais sans grand regret non plus. Il trace sa route en lettre de sang.

et l’auteur nous propose un véritable panier de crabes où chacun se trahit ou retourne sa veste par vengeance, appât du gain ou pour des raisons plus troubles comme en témoigne Corinne, sans doute la plus frappadingue : une veuve très excitée qui s’embarque avec le meurtrier de son mari dans une cavale dominée par le sexe et le sang. Deux ingrédients que Kââ utilisera beaucoup durant son passage remarqué par la collection Gore.

Avec SILHOUETTES DE MORT SOUS LA LUNE BLANCHE, Kââ livre un polar âpre, violent et nihiliste. Pas vraiment un bouquin divertissant donc, ce qui lui confère à la fois sa force et sa faiblesse car ce n’est sans doute pas le genre de lecture « coup de poing » dont on aura envie régulièrement. Mais cette plongée violente se lit toutefois avec intérêt et devrait enthousiasmer les amateurs de romans très noirs.


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Rendez-vous à Forbach



Serge est un ancien flic qui sort de prison et n'a qu'une idée en tête , se venger de ceux qui l'ont fait tomber ...



Voilà un roman policier classique pour l'histoire , mais avec Kââ , tout est différent , il sait nous captiver et nous faire aimer les pires individus .

La vengeance d'un ancien flic , ça laisse des traces , même des cadavres derrière lui .

C'est du direct , sans fioriture , du glauque , du froid comme dans les régions ou se passe l'histoire .

Kââ nous entraine dans un tourbillon sanglant ,à la limite de la folie , mais quand il y a la haine , jusqu'ou va t- on ?

Si vous voulez en savoir plus , vous n'avez Kââ le lire ...
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Le bruit crissant du rasoir sur les os

La littérature gore est très particulière j'en conviens, et je ne vais pas essayer de convaincre ceux qui détestent cela. Cet opus est l'un des meilleurs que j'ai pu lire dans le genre, avec une histoire "sympa" (enfin, ce n'est peut-être pas le bon terme: intéressante plutôt?), et des scènes franchement très gore, bien écrites (pour ceux qui aiment ce type de scène) - livre à conseiller à tout amateur du genre.
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On commence à tuer dans une heure

Le héros sans nom de Kaa va tenter de prouver l'innocence du fils de son ami accusé d'un crime sadique. On est en plein brouillard comme le signale une correspondance de Hegel à Victor Cousin datée du 1er juillet 1827. C'est normal pour un aventurier à l’affût des "silhouettes de mort sous la lune blanche" qui s'apprête à déclencher "les puissances nocturnes et bestiales". A peine le temps d'effleurer l'ouvrage de Mona Ozouf sur la fête révolutionnaire, et il avance, pareil à un Hercule Poirot sous amphétamines capable d'identifier dans la neige le dessin de pneus Continental super contact. Une gorgée du "monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer avalée rapidement en prélude au "journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau et c'est l'heure de déclencher un feu d'enfer, de laisser les vivants s'occuper des morts et de boucler enfin la valise pour se faire oublier ailleurs. En ramassant quand même la monnaie qui traîne sur la table. Comme dit Kaa: "il faut bien avoir un défaut, sinon, à la fin, ça finirait par devenir suspect."
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