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Critiques de Kris (704)
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Les brigades du temps, tome 2 : La grande a..

Deuxième partie du diptyque de Kris et Bruno Duhamel, les Brigades du temps, la grande armada débute là où avait terminé la première partie.

La découverte manquée de l’Amérique par Christophe Colomb a des répercussions sur notre propre futur et cause des dégâts dans la station spatio-temporelle qui gère la police du temps, c’est la panique.

Tout repose sur Kallaghan et Montcalm, les deux agents envoyés en 1493 pour rétablir un semblant de ligne temporelle cohérente. Pour l’heure, ils essayent d’empêcher l’invasion de l’Europe par les Aztèques qui préparent une grande armada faite de copies de caravelles espagnoles.

Le problème c’est que les deux agents en questions ne sont pas des plus professionnels. Heureusement, malgré leur évidente incompétence, ils ont, comme souvent dans ce genre d’histoire, une chance insolente. Ce qui ne les empêche pas de commettre bourdes sur bourdes pour notre plus grand plaisir.

Par ce prisme de l’humour et du décalage historique, les auteurs nous présentent quand même une civilisation aztèque historiquement cohérente avec ces rivalités, ces résistances, ces sacrifices humains, ces jeux violents, cette relation aux dieux et aux prêtres, etc. On s’amuse et on apprend. Que demander de plus.

Les deux personnages principaux sont toujours aussi lourdingues, notamment Kallaghan qui ivre se met à chanter un classique des Pogues à des Méso-américains qui n’y comprennent rien heureusement. Un joli moment de bravoure.

L’humour est la principale force du scénario, parce que sinon, suivre réellement l’histoire en elle-même est un peu plus compliquée qu’il n’y paraît. Heureusement, il y a toujours une femme pour tout comprendre !

Les dessins de Duhamel sont toujours autant en phase avec l’intrigue proposée. Semi réalistes avec des tronches savoureuses et des décors très réussis.

Une belle surprise que cette découverte un peu tardive d’une série qui malheureusement n’est plus réédité et qu’il faut dénicher d’occasion.

Une jolie histoire de voyage dans le temps et d’uchronie en cours d’élaboration.
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Les brigades du temps, tome 1 : 1492, à l'Oue..

Une Bande dessinée dans le style Spirou classique des années 1970 et qui raconte les aventures d’agents spatiaux temporels. A première vue, c’est alléchant ! Et à deuxième ?

1492, Christophe Colomb débarque en Amérique sur une des îles des Caraïbes, mais, plutôt que de l’accueillir avec empathie, les autochtones l’assassinent d’une flèche en plein poitrine et se lancent à l’assaut des caravelles. Une seule pourra revenir en Espagne.

Des siècles plus tard, dans la station orbitale qui gère une sorte de police du temps, c’est le branle-bas de combat. Dérivation uchronique de niveau 5. Il faut intervenir non pas pour rétablir la temporalité classique mais pour encadrer cette uchronie naissante et lui faire revenir au plus près de la ligne officielle (la notre, cela va de soit!).

Il faut donc convaincre les rois catholiques (Isabelle et Ferdinand d’Espagne) de relancer une expédition sous les ordres de Pinzon, le second de l’explorateur prématurément décédé.

Pour cela, on envoie un duo improbable d’agents. Un grand musclé, alcoolique, bagarreur et surtout très susceptible et une jeune recrue sorti tout juste de l’académie, enthousiasme mais très naïf. Ce duo de losers va-t-il réussir la mission ?

Une première aventure qui n’est que la première partie d’un diptyque mais qui se lit très bien. Ne cherchez pas de réflexion sur l’histoire, sons sens, sa philosophie ou bien sur les voyages dans le temps, la physique quantique et tout le reste, ici on est juste dans le fun d’aventures temporelles.

Une comédie d’action avec pour éléments principaux de l’intrigue et de l’humour le duo improbable des deux agents, sortes de tuniques bleues du futur ou comment des héros un peu tocards semblent quand même bénis des dieux de la chance (enfin du scénariste Krys !).

Les dessins de Bruno Duhamel que j’avais très apprécié sur son one shot, Fausses pistes, sont en phases totales avec l’histoire. Le style semi réaliste, parfois caricatural souvent humoristique relève des dialogues percutant et souvent très drôles mais aussi des éléments parodiques de BD ou de films célèbres (Titanic par exemple).

Les planches sur la seconde traversée de l’Atlantique sont pour moi révélatrices. Très belles visuellement et de l’humour totalement décalé en plein milieu d’une séance d’action (la lutte contre la tempête) qui aurait pu être plus solennelle.

Un premier tome particulièrement réussi donc, mais qui laisse sur sa fin et le cliffhanger final semble nous concocter une suite (et fin ?) aux petits oignons.
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Les brigades du temps, tome 3 : Il faut sau..

Troisième opus de la série Les brigades du temps, et dernier à ce jour, puisque depuis 10 ans, il n’y a pas eu de nouvelles aventures de nos agents temporels. Les deux premiers tomes formaient un diptyque mais cette fois-ci, Kallaghan et Montcalm vont devoir réparer l’uchronie naissante en un seul épisode et ça décoiffe.

Décembre 1941, les Japonais s’apprêtent à attaquer par surprise la base navale de Pearl Harbor dans l’archipel de Hawaï, au milieu du Pacifique. De cette attaque dépend le sort de la Seconde Guerre mondiale et l’entrée en guerre des Etats-Unis. Donc, disons-le tout net, le sort du monde.

Or, voilà que nos manipulateurs ont choisi ce moment pour modifier profondément l’histoire. Nos deux héros vont devoir rétablir la situation, mais attention à trop vouloir corriger on fait basculer l’histoire de l’autre côté. La bataille de Pearl Harbor doit être une victoire japonaise, mais pas décisive. Or, si les Etats-Unis sont prévenus à temps, ils peuvent l’emporter, mais ils peuvent aussi perdre plus de navires, dont les portes-avions et subirent donc une défaite majeure qui retarderait leur riposte. Jonglons, tout au long de l’album entre ces deux extrêmes, Kallaghan et Montcalm seemblent peu maître de la situation. Heureusement que les femmes sont là pour les aider, voire, pour faire le vrai boulot à leur place.

Cet épisode fourmille d’humour et d’action. Les protagonistes principaux sont toujours à la hauteur de leur mauvaise réputation de bras cassés, même si Kallaghan semblent moins perdu dans le XXe siècle que dans le XVe. Il faut dire que c’est son époque de naissance et il a les refs (comme disent les jeunes) BD ou cinématographiques (Star wars, pages 16 et 17). La malchance ou la chance, c’est selon les poursuit du début à la fin pour notre plus grand bonheur.

Les dessins semi-réalistes de Duhamel sont particulièrement immersifs, dès la première planche et les combats aériens sont incroyablement rendus. Un mélange de suspense et d’humour détonnant. Les passages dans la station du futur sont à mon avis un peu moins bons, mais le retour sur le pont des portes-avions provoquent toujours un choc visuel à couper le souffle (pages 24 à 27, par exemple).

Une troisième épisode qui fait regretter l’arrêt de cette série qui aurait pu devenir un classique de la BD.
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Les ensembles contraires, 1ère partie

♫Le monde entier n'a pas chialé

Le monde entier n'est pas là pour ça

Le monde entier ne t'en a pas voulu autant que moi

Si tu m'avais demandé moi je t'aurais dis que dans la vie

Ce qui compte c'est pas l'issue mais c'est le combat

Qu'il faut rendre ce que tu reçois

Les mauvais coups comme les plus bas

Et que rien que la beauté du geste

Te donne raison sur ce que tu détestes.♫

𝐋𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫 - Mano Solo - La Marmaille nue - 1993 - son 1er album ...



"Ecoutez Mano Solo dans mon état psychologique, c'est du sado-masochisme.Mais au moins, ça me donne l'illusion de partager ma situation avec quelqu'un.Se sentir moins seul. Oui, encore et toujours. Et puis, c'est sans doute le mec qui chante le désespoir avec le plus d'entrain [...]" émuSic Page 41 🤭

-----♪----♫----🏓----🥊----🏓----♫----♪-----



Perros-Guirec, pays de cocagne

peuplé de pongistes talentueux

de jolies filles et d'un type chaleureux

premières vacances p'tite riviera en Bretagne

La Vie c'est comme une partie de ping pong

On est sur le ring on attend le gong...

Toujours trop jeune pour se sentir orphelin

Ici en Août, t'as déjà un temps de Toussaint

Apérosse Direct matin, midi et soir, un métier

Une Envie de dire je t'aime au 🅜🅞🅝🅓🅔 🅔🅝🅣🅘🅔🅡

Epuisement, Plage, Panique

Maillot, épile ethique

Libre, ivre....Etat piteux

HuRLe le ou à la queue leu-leu

L'Ado, les sens, pour parler d'amour

Rien trouver de mieux que l'humour...

Ensembles et contraires de deux bons copains

Souvenirs de Kris et d'Eric, écrits à quatre mains

à l'image c'est Nicoby bon pour le dessin

Anecdotes sur les aventures du quotidien.

Les jours passent et se ressemblent

Ensemble ils étaient

Face à la mer,

contre air,

Vent, force et marée...

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Notre Amérique, tome 1 : Quitter l'hiver

Magnifique album édité par Futuropolis ! Quand j’ai vu Notre Amérique, premier mouvement, de Kris (récit) et Maël (dessin et couleur), je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture et je remercie Simon pour cette belle découverte.



Quels visages tourmentés en couverture ! Max et Julien, laissent la guerre derrière eux, champs de batailles dévastés, désolation maximum… Quitter l’hiver, titre de la première partie de Notre Amérique, ce bateau qui fume pourrait bien le leur permettre.

Une narratrice me fait remonter à 1919, au Mexique, bien avant sa naissance, puis, subitement, au 12 novembre 1918, lendemain de l’Armistice. Des soldats allemands vaincus se traînent entre Nancy et Coblence et l’armée américaine est là aussi.

Les dessins de Martin Leclerc, dit Maël, réalistes, et pleins de fougue m’accrochent. J’ai envie de plonger avec ces personnages que je découvre petit à petit : Julien au volant d’une voiture d’état-major et un soldat allemand mais surtout Alsacien, Max, sympathisent et font route vers Paris. La guerre est finie mais notre pays doit se relever après tant de victimes, de familles endeuillées, de blessés graves, de jalousies, de rancœurs devant ceux qui en reviennent alors que tant d’hommes y sont restés.

L’histoire se complique vite et c’est un reproche que je fais à Christophe Goret, dit Kris, chargé du récit, il y a trop de changements d’époque et, je m’y suis perdu parfois ayant besoin, à chaque basculement, d’un peu de temps pour savoir à quel moment je me trouve.

L’histoire de chacun des protagonistes se révèle petit à petit avec des rencontres, des surprises, bonnes parfois, mauvaises souvent. La passion de Julien Varin pour la photographie permet de figer les principaux personnages.

Au Mexique qu’un ambassadeur d’Allemagne avait tenté de s’allier pour attaquer les États-Unis, les révolutionnaires ont besoin d’armes. Les traquenards se succèdent mais qu’importe : « Viva la Révolución ! » et, slogan essentiel pour le peuple mexicain qui tente de survivre face aux grands propriétaires : « Tierra y Libertad ! »
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Notre Amérique, tome 2 : Un printemps mexicain

La fougueuse Tina est en couverture de ce deuxième mouvement de Notre Amérique, une BD toujours aussi bien dessinée par Maël avec des visages énormément expressifs, souvent dans la douleur et la violence, c’est vrai, même si le titre, Un printemps mexicain, laisse espérer le meilleur…



Julien, Max et Tina sont bien au Mexique et la narratrice, Mina, qui ressemble beaucoup à la fougueuse Tina, porte un livre, Gravir le volcan, signé par un mystérieux J. Torsvan, un roman auquel il est souvent fait allusion.

Les batailles font rage. Les coups fourrés aussi. Un certain colonel Craven à l’orgueil démesuré surgit pour emmener ses troupes de révolutionnaires. Débarquent aussi des soldaderas super motivées et n’ayant pas froid aux yeux. Le sang coule abondamment mais Kris, aux textes toujours aussi soignés et percutants, me fait partager le quotidien de ces révolutionnaires qui ont déjà tout perdu et sont prêts à tout pour retrouver un peu de dignité.

Hélas, ce sont les armes qui parlent. D’ailleurs, l’approvisionnement des troupes en armes et en munitions, qu’elles soient dites régulières ou non, est la clé du succès. Comme je l’ai signalé pour le premier mouvement, les fréquents changements d’époque me perturbent encore, surtout qu’ils me semblent plus nombreux. Le scénariste a même ajouté le tournage d’un film d’après le fameux roman.

Apparaît aussi Clarence Norris, un étasunien noir qui fait la leçon à Julien et commence à orienter l’histoire vers son pays. Je souligne la scène magnifique où Tina fait danser Julien qui nous gratifie un peu plus tard d’un retour en arrière très utile, cette fois.

Noël 1916, Julien est chez ses parents, de riches industriels, dans les environs de Rouen, et je découvre comment lui est venue sa passion pour la photographie et je comprends surtout pourquoi, il hait tellement ses parents.



Toute la troupe des révolutionnaires avance vers la frontière des États-Unis. Vont-ils la franchir ? Mystère… Toujours grâce à Simon, je le saurai peut-être…
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Notre Amérique, tome 3 : L'été sera rouge

Essentiellement urbain, beaucoup moins romantique, ce troisième mouvement offre une couverture bien plus angoissante que les deux premiers. Deux hommes armés, Max et Clarence, au regard déterminé, sur fond d’immeubles d’une grande artère de Chicago… le Mexique est bien loin car nos héros se sont laissés entraîner dans la folie étasunienne.



Cette fois-ci, Kris sert un scénario loin des montagnes mexicaines avec toujours beaucoup de sang versé, des explosions, des coups de feu – L’été sera rouge - et une police efficace et déterminée à défendre les intérêts des puissants et des riches.

Martin Leclerc, dit Maël continue à dessiner avec toujours autant d’expression et garde les tons sépias qui vont si bien à l’histoire. Il y a aussi un naufrage afin de respirer l’air marin, quand même, et Mina, la narratrice est bien présente.

Clarence Norris, militant de la National Association For the Advancement of Colored People, est un ancien boxeur, engagé dans la Légion étrangère en 1914, blessé à la jambe en 1916 et devenu un excellent pilote d’avion pour l’armée française afin de continuer à se battre. Lorsqu’il se décide à rejoindre l’armée étasunienne, le choc est rude car il est aussitôt confronté au racisme. Lui, le pilote émérite, sera cantonné au rôle de mécanicien, comme ses frères de couleur… Sans coup férir, il fuit et rentre aux USA.

Ce terrible racisme contre lequel nous devons lutter encore et toujours au XXIe siècle, Clarence le subit encore dans le tramway, à Chicago (Illinois). Rêvant de renverser l’ordre établi, ils sont nombreux à se jeter dans la violence présente à tous les niveaux comme dans les immenses abattoirs de la ville où Christophe Goret, dit Kris, se demande si les bêtes qui hurlent avant de mourir, ne gueulent pas leur nom pour qu’on se souvienne d’elles…

C’est avec la jolie narratrice que je referme cette série de trois albums superbes que Simon m’a permis de lire et d’apprécier. Cela me donne envie de lire Notre Mère la guerre, précédente production en quatre volumes, chez Futuropolis, signée aussi Maël et Kris.



À suivre ? J’espère…


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En chemin, elle rencontre

1 femme meurt tous les 2,5 jours en France par an sous les coups de son conjoint (aujourd'hui, l'on en décompte déjà 137).

Le nombre de viols serait de 75000 par an en France.

Selon les estimations de l’OMS, entre 100 et 140 millions de filles et de femmes dans le monde ont subi l’un des trois premiers types de mutilations.

Plus de 15 millions de filles sont mariées de force dans le monde (parfois dès l'âge de 8 ans).

Prostitution forcée, maltraitance, harcèlement, viol, coups, violence, mutilation, crime organisé, barbarie...

Des chiffres et des mots qui donnent le tournis...



Sous la direction de Marie Moinard, investigatrice de ce projet, plusieurs auteurs et dessinateurs de bande dessinée se sont réunis pour cet album. De Kris à Renaud Dillies en passant par Éric Corbeyran, Denis Lapière ou encore Émmanuel Lepage (qui, au passage, nous livre une magnifique couverture). Tous se sentent impliqués et acteurs, cela se ressent dans les préfaces qu'ils signent. Qu'ils/elles soient mari, épouse, père, mère ou enfant, tous se sentent concernés. La nouvelle intitulée "Celle des autres", scénarisée par Kris, dessinée par Nicoby et colorisée par Kness, en est l'exemple flagrant.



Composé d'un strip (empreint parfois d'humour noir, parfois de grande délicatesse) à plusieurs pages, cet album, soutenu par Amnesty International, traite intelligemment de la violence faite aux femmes, un sujet malheureusement toujours d'actualité ... et le constat est de plus en plus sombre.

Sensibiliser, émouvoir, briser le silence...

Pour que les victimes osent porter plainte...
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Notre Mère la Guerre, tome 1

Je suis tombée par hasard sur cette bande dessinée et je ne suis pas déçue. La Première Guerre Mondiale n'est pas à proprement parler le sujet du scénario. Elle sert de fond. Le thème est le meurtre de trois jeunes filles. Un soldat a été fusillé pour la première. Il avait juré sa mort, un soir de beuverie, parce qu'il n'avait pas réussi à ... comment dire... vous avez bien compris, ne faites pas les innocents, hein !!! On n'était pas sûr que ce soit vraiment lui le meurtrier mais on a voulu marquer les esprits. Mais lorsque deux autres femmes subirent les mêmes atrocités, il fallut bien se résoudre à enquêter. Et c'est le lieutenant Vialatte qui en est chargé...



Les dessins sont admirables. Les couleurs ne sont pas choisies au hasard, elles accompagnent parfaitement l'histoire. Les décors nous plongent vraiment dans cette froide ambiance. Enquêter en pleine guerre... le sujet est original.



Allez, je vous laisse, je vais aller me plonger dans le deuxième tome (il y en a quatre) !
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Un maillot pour l'Algérie

Paris, 8 mai 1945. L'on défile ici et là pour fêter la fin de la guerre.

Au même moment, à Sétif, en Algérie. Des gamins jouent au foot dans la rue. Des Français contre des Algériens. Le petit Rachid veut bien prêter son ballon s'il les accompagne. Sous les yeux de Mokhtar, le jeune garçon brille de par sa technicité et son jeu de jambes. Malheureusement, le ballon est lancé trop fort, passe par-dessus un mur et se retrouve parmi une foule compacte qui réclame l'indépendance de l'Algérie, des drapeaux algériens brandis ici ou là. Rachid, à la recherche de son ballon, suivi d'Hamid et Amar, se retrouvent au centre. L'atmosphère est tendue, l'armée française fait barrage, n'hésitant pas à tirer sur les manifestants les plus vifs.

13 ans plus tard, c'est l'effervescence au stade Goeffroy-Guichard. Rachid Mekhloufi, pilier des verts, vient de marquer un but, ramenant le score à 2-1. Malheureusement, un mauvais coup de tête avec l'un de ses coéquipiers et le voilà sur une civière. Le lendemain, il reçoit la visite d'Abdelhamid Kermali qui l'emmène voir un certain Mokhtar. Celui-ci a de grandes idées pour l'Algérie...



Basé sur une histoire vraie, à savoir la fuite de France de 11 joueurs de football algériens qui, sous l'initiative du FLN, veulent former la première équipe nationale algérienne de football, cet album retrace le périple de ces hommes, depuis leur fuite en 58 jusqu'à la déclaration d'indépendance en 62. À la tête de cet album, deux auteurs passionnés de foot: Kris et Bertrand Galic. Les deux hommes, s'inspirant de faits réels, mettent merveilleusement en avant ces joueurs (s'attardant sur quatre d'entre eux) qui ont, dans un sens, participé à l'indépendance de leur pays. Des portraits singuliers, marquants et attachants. Mêlant habilement sport, histoire et politique, cet album est passionnant de bout en bout, résultat d'un travail fouillé. Graphiquement, Javi Rey, de son trait élégant et tout en finesse, retrace magnifiquement l'Histoire.



En bonus, à la fin de l'album: l'histoire du foot en Algérie, le portrait des quatre de Sétif (Mekhloufi, Rouaï, Arribi et Kermali) et une interview de Rachid Mekhloufi.
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Un sac de billes - Intégrale (BD)

J'ai lu "Un sac de billes" de Joseph Joffo quand j'étais ado, je l'ai relu il doit y avoir trois ans quand je l'ai retrouvé dans une boîte à livres. La même lecture avec environ vingt ans d'intervalle, avec un regard différent, mais qui n'a rien perdu de sa poigne. Alors quand je suis tombée sur l'adaptation graphique, je n'ai pas hésité longtemps.



Kris et Vincent Bailly reprennent là l'histoire de Joseph et de son frère Maurice, deux jeunes garçons parisiens et juifs qui ont passé les années de guerre à fuir et à se cacher des Allemands. Jo raconte les trajets d'un endroit à un autre, la peur de se faire prendre, la façon dont ils ont dû renier leur véritable identité, leur enfance volée. Mais il raconte aussi leurs débrouillardises, les retrouvailles, les histoires que leur père leur racontait le soir, des petites anecdotes qui mettent le sourire aux lèvres, les petits boulots et trafics, les personnes qui les ont aidés en pleine connaissance de cause ou à leur insu.



Kris et Vincent Bailly nous offrent ici une très chouette adaptation. Je n'étais pourtant pas fan des dessins au début, que je trouvais un peu trop surchargés, avec des coups de crayons un peu brusques, qui manquent parfois un peu de précision et qui débordent. Mais finalement, j'ai appris à les apprécier au fil des pages : la colorisation (faite à l'aquarelle je suppose), les jeux d'ombre et de lumière, les contrastes, les nombreux traits apparents dénotent bien un travail fait main, et illustrent de manière réaliste l'ensemble des événements.



Quant à l'histoire, je l'ai trouvée extrêmement fidèle à l'originale. Il y manque tout de même la plupart des ressentis de Joseph, mais en ce qui concerne les événements, tout est là (on s'y attarde moins évidemment). Un peu moins émouvante donc, mais qui n'en reste pas moins percutante, pertinente. Et je suis toujours époustouflée de constater à quel point ces deux gamins sont débrouillards. Je suis bien consciente que les circonstances ne leur ont pas laissé le choix, ils sont également souvent tombés sur les bonnes personnes, mais quand même ils m'épatent... Honnêtement, je ne vois pas mon fils de bientôt 12 ans à leur place...



Le petit plus de cette adaptation, c'est que je la trouve accessible à de plus jeunes lecteurs que le livre d'origine, à partir de 11-12 ans peut-être, à peu près l'âge de Joseph quand il débute son histoire finalement. Les événements racontés sont terribles, mais pas racontés de manière violente ou choquante.



Cette adaptation graphique pourrait être une manière pour nos jeunes de comprendre un peu la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Une manière également de se rendre compte du destin des "Youpins" que les nazis leur réservaient, de la persécution des Juifs à cette époque. Une manière peut-être aussi de voir, qu'à leur âge, on peut accomplir de grandes choses indépendamment des adultes.

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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

Dans ce deuxième volet, on dira que l’enquête patauge, comme pataugent nos jeunes combattants dans ce bourbier immonde qu’est le front. Mais l’enquête est bien secondaire car ce tome semble plus destiné à souligner l’horreur et la noirceur de cette sale guerre durant laquelle on sacrifia des jeunes enrôlés comme chair à canon. Par deux fois on assistera à un macabre appel où les morts ne peuvent se signaler présents et les vivants commencent à se faire rare dans les rangs du caporal Peyrac.



On assistera tristement aux tentatives des soldats pour sauver Jolicoeur, en otage dans les lignes ennemies et qu’il sera difficile de sauver sans subir à son tour les tir de l’ennemi.



Le côté absurde de la guerre sera souligné par un échange entre Allemands et Français alors qu’ils sont en route pour les tranchées.



L’enquête semble se poursuivre plus assidûment par la suite, alors qu’un nouveau meurtre est commis, et que le lieutenant Vialatte découvre quelques maigres indices qui le mèneront peut-être vers le ou les coupables.



Le dessinateur, fidèle à lui-même nous offre des planches lugubres certes, par leur couleur, qui donnent cette impression de nuit perpétuelle, de crasse, de tristesse et d’effroi, mais elles traduisent si bien la situation de ces hommes qui vivent la faim, le froid, l’inconfort extrême au quotidien. De ces hommes parfois morts et restés dans l’oubli et n’ayant même pas pour dernier refuge, le moindre monument aux morts.
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Les ensembles contraires, 1ère partie

Brest, automne 1989. Christophe, jeune ado de 17 ans un peu mal dans sa peau, taciturne, calme, un peu gauche, se rend comme d'habitude à son entraînement de ping-pong. Là, il y retrouve son ami Thierry, champion de Bretagne. Pas une corvée, le ping-pong, juste une sanction pour le redoublement de sa 3ième. Mais, il y prend goût et malgré ses résultats plus que médiocres, il y va de bon cœur et, surtout, va de temps en temps encourager l'équipe féminine. C'est justement lors d'un de ces matchs régionaux qu'il fait la rencontre d'Eric. Le beau, le grand, l'imposant, le mec sûr de lui et qui assure, le trop sérieux Eric... Une seule parole échangée ce jour-là, pourtant Christophe a senti quelque chose se passer entre eux. Lorsque les deux garçons se revoient quelques mois plus tard, lors d'un match de ping-pong, installés l'un à côté de l'autre, ils commencent à discuter puis s'échappent pour aller fumer une clope. Le bel Eric va soudain perdre de sa prestance lorsq'il avouera à Christophe qu'il passe un CAP couture et, qui plus est, est doué pour le repassage! Il n'en faut pas plus pour déconner là-dessus, se foutre un peu de sa gueule au passage et se taper quelques fous rires pendant tout l'après-midi. S'ensuit la promesse de se revoir et commence alors une belle amitié entre les deux garçons...



Lorsque deux auteurs se rencontrent et se racontent... Christophe (alis Kris) et Eric (alias Eric T.) nous livrent leur rencontre, leur amitié si forte, les vacances chez l'un ou chez l'autre, les allers-retours Brest/Perros, leurs amours et leurs familles. Ils montrent brillamment que deux caractères opposés peuvent finalement bien s'entendre. Tout est dans une telle simplicité, une telle sincérité, une telle bienveillance que l'on prend plaisir à les suivre. Les deux garçons sont vraiment attachants, drôles, emplis de vie et d'espoir. Alternant la narration, les auteurs mettent en commun leurs points de vue mais chacun livre aussi quelques événements marquants qu'il aura vécu sans son ami. L'ensemble prête à sourire ou à rire mais l'on sera aussi ému par les drames vécus et les blessures de chacun. Le dessin aux tons chauds est vif et chaleureux. Quelque peu surannées, les couleurs apportent charme et chaleur, à l'instar des auteurs.



Les ensembles contraires... s'attirent...
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Coupures irlandaises

1987. Christophe, tout content, court dans les rues de sa petite ville bretonne. Il se rend chez son ami, Vincent, à qui il annonce, d'emblée, la bonne nouvelle. Ses parents ont dit oui pour le séjour linguistique en Irlande, à Belfast. À eux les petites irlandaises, les baignades dans le lac du Connemara !

Trois mois plus tard, après des heures de voyage en train puis en bateau, les deux amis débarquent dans une ville grise et pluvieuse où l'armée rode à chaque coin de rue. Ils attendent longtemps sous un arrêt de bus avant qu'une vieille femme ne vienne les chercher et les conduise à pied vers leur maison d'accueil. Là encore, ils sont surpris par la présence des soldats armés et des blindés. Chaleureusement reçus par la famille Devlin, ils vont malheureusement déchanter lorsque Christophe apprend qu'il va habiter dans une autre famille, protestante celle-ci.



Ce roman graphique, quasi-autobiographique, narre le périple de deux bretons en terre irlandaise. Une terre qui porte encore les stigmates du conflit irlandais, des soulèvements et des luttes politiques. Les deux adolescents ne se doutaient pas, en mettant les pieds à Belfast, du climat délétère qui régnait alors. Ce qui devait être un voyage linguistique enrichissant et instructif allait prendre une tournure inattendue car les deux adolescents de l'époque allaient découvrir le rai visage de l'Ulster, les blindés, les patrouilles, le chômage, la haine, la peur, la pauvreté mais aussi le courage et la solidarité. Un séjour qui marquera à jamais Kris et Vincent Bailly. À travers ce récit, l'auteur ne cherche pas à prendre position mais tente de dépeindre les conditions de vie à cette époque, les relations humaines si particulières. L'auteur excelle dans l'art de nous plonger dans ce Belfast des années 80. Graphiquement, Vincent Bailly nous offre de très belles planches au trait nerveux et aux visages expressifs, servies par des couleurs directes du plus bel effet.

Aujourd'hui encore, Kris se demande comment ses parents ont pu le laisser partir là-bas.

À noter en fin d'album, une dizaine de pages de témoignages, dont celui de Sorj Chalandon, et un dossier très instructif sur le conflit nord-irlandais.
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Les Tuniques Bleues, tome 67 : Du feu sur l..

Visiblement après avoir annoncé ses adieux à sa série à coup de grandes pompes, Willy Lambil revient au dessin pour un tome supplémentaire. Les fans seront évidemment ravis. J'ai la plus grande admiration pour lui en raison de son âge. Il ne lâche pas l'affaire.



C'est la BD que je suis depuis ma plus tendre enfance aussi loin que je me souvienne avec le duo comique entre le Sergent Chesterfield et le caporal Blutch sur fond de guerre de Sécession. Autant, dire que je possède les 67 tomes de cette série qui constitue la plus longue de ma collection. C'est presque devenue comme une habitude.



Pour la partie historique, il s'agit pour les rebelles de massacrer les tributs indiennes situées plus à l'Ouest pour les faire tomber dans leur girons car la plupart sont restés fidèles à l'union. On se rend compte que les indiens ont été massacrés même pour une guerre qui ne les concernaient pas. C'est triste comme la fin où il y aura un sacrifice pour sauver la troupe. Voilà pour le travail de recherche concernant ce tome scénarisé par Kris.



Le ton reste toujours aussi léger avec quelques réparties bien senties. On retrouvera même la délicieuse Amélie Appeltown qui se transforme en infirmière pour soigner les blessés quelque soit la race.



Evidemment, la lecture demeure toujours aussi agréable avec une évolution assez intéressante concernant le personnage du Sergent Chesterfiel qui va s’intéresser à autre chose que le culte de l'armée.

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Notre Mère la Guerre, tome 1

Je découvre avec bonheur, cette série qui me met en projet de lecture pour quatre tomes certainement captivants. Cette bande dessinée pourrait être classée dans les romans policiers avec pour cadre, la première guerre mondiale.



Un vieil homme, sur son lit de mort, raconte la guerre, les tranchées... et nous amène dans le village de Méricourt, entre Châlons sur Marne, Reims et Verdun, l’année n’est pas précisée mais j’imagine que nous sommes au début de la guerre (il est fait allusion au mois d’août précédent). Les soldats montent du front pour se retrouver à l’auberge. Une dispute éclate entre le soldat Choffard et la serveuse. Cette dernière sera retrouvée morte, égorgée et Choffart, accusé du meurtre, sera fusillé. Fin de l’affaire... croit-on... mais deux autres femmes sont retrouvées assassinées et on retrouve après chaque meurtre, un écrit de l’assassin près du corps...



Intervient alors le héros : le lieutenant Vialatte, gendarme à qui on confie l’enquête. Une enquête difficile, notre homme devra aller se renseigner sur le front, rencontrera l’hostilité des soldats, et dans ce premier tome, aura bien de la peine à trouver les indices lui permettant d’avancer.



Une magnifique Bande dessinée, sombre certes, mais nous sommes en plein front, et les auteurs semblent conscients de l’importance de mettre en évidence toute la noirceur et la laideur de cette guerre, et un roman qui vous happe quand vous constatez qu’il y a une enquête que l’on suivra au fil des tomes, qu’on démasquera certainement un coupable.



Je ne tarderai pas à découvrir les autres tomes !
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Un homme est mort

En avril 1950, mon père était ouvrier dans le bâtiment, embauché comme maçon, alors qu'il avait une formation de charpentier. Mais à cette époque, c'était le métier de maçon qui était le plus sollicité, compte tenu du contexte. Il travaillait à Brest, il avait alors vingt-cinq ans, un jeune homme en plein dans la force de l'âge. Il participait à sa manière à la reconstruction de la ville qui fut en grande partie dévastée par les bombardements de la seconde guerre mondiale sous lesquels il était aussi présent en tant que résistant. De cette reconstruction, va surgir une ville qui est à peu près semblable à celle que je connais aujourd'hui, que je vois au moins une fois par semaine, dans laquelle j'ai fait toutes mes études. Une ville aux rues rectilignes, d'allures staliniennes, grises. On pourrait dire que cette ville est laide. Et pourtant, l'âme qui y règne, son atmosphère, ce sont des choses très fortes. C'est une ville portuaire. Elle a continué de garder cela, ce côté porté plus vers les lointains que la Bretagne profonde, celtique. Ce n'est pas une ville bretonne, ce n'est pas cette âme-là qui y règne. C'est une ville ouvrière, portée vers l'horizon. Il y a aussi une âme fortement humaniste, associative, militante sur bien des sujets, culturelle aussi. C'est un peu comme s'il y avait la Bretagne et puis Brest, comme une enclave, comme une île. C'est une ville où il est très agréable de vivre, malgré ces horribles murailles grises qui enlaidissent la ville, rayent le regard au premier abord, se dressent de chaque côté de la rue de Siam, au-dessus du Port, devant le goulet qui mène vers le grand large et un peu partout tout autour. C'est une ville magnifique si l'on prend le temps de s'y attarder.

Lorsque la BD, Un homme est mort, est sortie, c'était je crois en 2006. Un couple d'amis me l'avait offert en cadeau d'anniversaire. Mon père était décédé depuis vingt-deux ans déjà. Je n'ai donc pas pu le questionner sur les grèves de 1950. Ma mère, aujourd'hui décédée depuis peu, s'en rappelait, mais déjà âgée, elle ne savait pas donner beaucoup de détails. Elle savait seulement que mon père était en grève comme la plupart de ses collègues de travail.

Alors, forcément, la BD écrite par Etienne Davodeau pour les dessins et Kris pour le scénario, m'a tout d'abord happé à titre personnel. C'est cela qui a été tout d'abord le chemin déclenchant. Ensuite, l'originalité du scénario m'a conquis. C'est l'histoire d'un film documentaire, dont le cinéaste est René Vautier, cinéaste militant, contesté par l'ordre établi, qui décide de venir tourner sur cette ville en état de siège, suite au décès d'un gréviste, Édouard Mazé, lorsque la police charge les manifestants.

Les auteurs se sont attachés aux faits, de manière très documentée. Kris qui habite près de Brest, que j'ai eu l'occasion de rencontrer au mois de juin dernier lors de la sortie sur Arte du film tiré de la BD, nous expliquait lors de ce colloque organisé par une librairie brestoise, son souci de la recherche du détail historique, c'est quelqu'un qui est insatiable dans la recherche documentaire qui précède un ouvrage. Il parlait aussi ce soir-là de l'amitié qui le lie à Étienne Davodeau, de leur complicité, de leur connivence. Cette connivence est essentielle en BD entre celui qui apporte l'écriture du texte et du scénario et celui qui dessine. Elle ne s'impose pas forcément et de manière naturelle. Parfois, cela ne fonctionne pas, disait-il. Ici pourtant ce duo est réussi. La justesse est au rendez-vous de leurs talents réunis, l'émotion aussi. La solidarité qui a précédé et suivi les événements est magnifiquement retranscrite. Et une humanité très forte, teintée parfois d'humour, se dégage de cette fresque sociale qui fait partie de l'histoire d'une ville que j'aime par-dessus tout.

Un seul regret, mon père aurait tant aimé lire cette BD...
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Un sac de billes, tome 1 (BD)

Paris, rue Marcadet, 1941. Deux frères, Maurice et Joseph dit Jo Joffo, jouent aux billes en pleine rue. N'ayant pas vu le temps passer, ils se pressent de rentrer chez eux avant de se faire enguirlander. Dans son salon de coiffure, leur père les accueille gentiment en les conseillant d'aller faire leurs devoirs avant que leur mère fulmine. Ils ressortent peu de temps après, se débarrassant assez vite de leurs devoirs et espérant reprendre leur jeu. Ils croisent en pleine rue deux soldats allemands qui se dirigent vers le salon de coiffure. Les deux gamins ayant volontairement caché la pancarte "Yiddisch Gescheft". Accueillis comme tout autre client, chacun s'attelle à les coiffer correctement tout en discutant. Très contents de la prestation et de l'accueil chaleureux, ils sont alors très surpris dès lors que le père Joffo leur révèle que tous les gens ici sont juifs. Les soldats n'osent rien dire et repartent. Une belle revanche pour le coiffeur qui s'est construit tout seul. Malheureusement, quelque temps plus tard, l'étoile jaune devient obligatoire. Les deux gamins rechignent à la porter. Plus grave encore, Paris commence à être occupée...  



Kris s'est emparé de l'oeuvre de Joseph Joffo et nous la propose en bandes dessinées. Un choix évidemment judicieux pour les plus jeunes qui veulent se l'approprier et pour les plus âgés qui veulent en avoir un tout autre aperçu. Le résultat, pour ce premier tome, est réussi. L'on retrouve l'innocence, l'insouciance et la débrouillardise de ces deux frères contraints de quitter Paris occupée et de rejoindre seuls leurs frères aînés à Menton. L'on ressent, malgré tout, une certaine tension pendant ce périple. Les aquarelles de Vincent Bailly et son trait réaliste nous plongent de suite dans cette période. 

Un premier volet convaincant, tant sur le fond que sur la forme. 



Plongez dans Un sac de billes...
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Sept, tome 20 : Sept Athlètes

"Sept" est une collection de BD qui a choisi "Les Sept Samouraïs" comme modèle, un film humaniste du cinéaste humaniste Akira Kurosawa, l'un des plus grands artistes du XXe siècle : c'est tout naturellement que tous auteurs qui ont participé à la série ont contribué à diffuser de beaux messages humanistes (sauf Wilfrid Lupano qui contre-courant a choisi lui de se vautrer dans le grimdark et l'humour gras : quelle Erreur Terrible de Casting !)



Dans ce 6e épisode de la saison 3 intitulé "Sept Athlètes", nous sommes en 1936 et nous suivons les aventures des camarades de l’Étoile Rouge de Montreuil qui brise et passe tous les écueils : Antoine le beau-gosse sauteur à la perche, Jeanne la belle-gosse sauteuse en longueur, Carlo le sprinteur gentiment macho, Nicole la sprinteuse méchamment suffragette, Francisco le réfugié espagnol qui a fui la terrible Tragédie des Asturies en 1934… Et c'est ce dernier qui invite ses amis aux Jeux Populaires de Barcelone pour faire la nique aux immondes Jeux Olympiques de Berlin ! En chemin ils sont rejoints par Rudi un juif allemand sauteur de haies obligé de quitter son pays pour sauver sa vie, et Neill un lanceur de poids irlandais ancien combattant de l'Ulster… A peine arrivés, ils sont plongés dans la terrible Guerre d'Espagne puisque que cette ordure de Franco a réalisé son pronunciamiento ! Et après avoir participé à la défense de la République à Barcelone ils se lancent dans la contre-attaque républicaine à Saragosse… Et c'est sans aucune hésitation qu'ils suivent Francisco qui déserte pour libérer son village natal, ses parents et sa fiancée prisonniers d'un sous-caudillo suprématiste qui exprime violemment son mépris de tous ceux qu'il juge inférieurs à lui en exécutant les manants qui osent sortir du rang. Peu contre beaucoup, une des plus vieilles histoires du monde, et ici c'est sept sportifs contre la Bête Immonde ! No parasan !!! Tierra y libertad !!!



Rien à redire à l'excellente l'histoire de Kris et Bertand Galic, ni aux graphismes d'époque de David Morancho assisté aux couleurs de Javi Montes (lui c'est un bon hein !). Par contre IRL comment a-t-on pu laisser les savants fous allemands et italiens tester sur les populations leurs matériels et leurs méthodes de mort ? Comment a-t-on pu laisser Staline le Boucher Rouge régler ses comptes avec l'Internationale lors de purges sanglantes ? Comment a-t-on pu laisser tuer 300000 personnes dans les combats et 400000 personnes lors d'exécutions sommaires ? Comment a-t-on pu parquer un demi-million de réfugiés dans camps de concentration dans le Sud-Ouest de la France (camps qui resserviront pour parquer d'autres réfugiés avec la Guerre d'Algérie) ? Comment la communauté internationale a-t-elle pu laisser faire tout cela ?... Je suis un être humain qui compatit au sort de son prochain, donc la mentalité des crevards élitistes et suprématistes je ne la comprendrai jamais : pendant ce temps là en 1936, les grands de ce monde faisaient les paons devant Adolf Hitler et lui servaient la soupe avec la complicité servile du très ploutocratique CIO… Et mention spéciale à la délégation française qui bras levés a défilé au pas à grand renforts de « Sieg Heil » : oui nous sommes en 1936, et pas en 1940 donc la pourriture était déjà là… (D'ailleurs les auteurs se régalent à brocarder la Vieille France nationaliste et moralisatrice qui laisse les fascistes tranquilles mais qui aime bien emmerder ceux qui n'ont pas la bonne couleur de peau, la bonne nationalité ou la bonne appartenance idéologique)

Mais ce n'est pas fini ! Comment a-t-on pu laisser en place en 1945 le caudillo criminel de guerre et criminel contre l'humanité qui s'est torché le cul avec la liberté, l'égalité et la fraternité ? Comment a-t-on pu le laisser au pouvoir pendant 36 ans et le laisser commettre des centaines de milliers de morts supplémentaires en plus d'une galaxie de crimes sans noms (des milliers et des milliers d'enfants enlevés pour être confier à des élites victimes de consanguinité choisie et assumée) ? En 1982, c'est un pays moins développé que l'Irak qui toque à la porte de l'Union Européenne… Forts avec les faibles et faibles avec les forts, telle est l'universelle devise des élites mondiales autoproclamées « bonne société » qui font la leçon aux peuples mais qui se vautrent dans la fange du pouvoir et de l'argent avec joie et allégresse… Soupirs !

« Devoir de mémoire », « Plus jamais ça ! » et tutti quanti… Vous pensez que cela ne pourrait pas arriver de nos jours ? Libye, Syrie, Irak, Yémen, Afghanistan, ou Zaïre, Soudan, Érythrée, Somalie, ou Mali... Sans parler de l'Ukraine aux portes de l'Union Européenne…
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Un sac de billes, tome 2 (BD)

Les deux frères, Maurice et Jo, obligés de quitter Paris, sont enfin passés en zone libre et ont réussi à rejoindre leurs deux frères aînés à Menton, petite ville dans laquelle ils se sont trouvé un appartement et travaillent en tant que coiffeur. Pour les deux plus jeunes, la ville ressemble au paradis et il y flotte un vent de liberté. Repas gargantuesque, parties de football et vagabondages dans les rues rythment leurs journées. Les soldats allemands ont été remplacés par des italiens avec qui ils se lient d'amitié et trafiquent. Chacun trouve un boulot, Maurice en tant que boulanger et Jo gardien de vaches. Malheureusement, ce petit bonheur sera entaché par une bien mauvaise nouvelle: leurs parents ont été arrêtés par les autorités de Vichy et enfermés dans un camp. Henri décide d'aller les libérer tandis que les enfants s'inscrivent à l'école...



Nous suivons cette fois les deux enfants dans les rues de Menton, petite ville au charme désuet, avec ses arcades et ses vieilles églises. Toujours aussi débrouillards, ils ne manquent jamais d'idées. De quoi vous faire oublier pour un temps l'étoile jaune et la guerre. Malheureusement, celle-ci va très vite les rattraper notamment avec la traque des juifs, le STO et de nouvelles fuites. Kris adapte brillamment dans ce second volet le roman de Joseph Joffo. Mêlant habilement les drames qui se jouent et parfois l'insouciance des gamins, il nous livre une histoire touchante. Cette guerre vue et vécue par des enfants prend un tout autre aspect. Les aquarelles de Vincent Bailly sont de toute beauté et son trait nerveux donne du rythme à ce récit. 



Plongez dans Un sac de billes...
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