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Citations de Le magazine littéraire (35)


On a mal compris « Les Mots » : c'est un adieu à la littérature. Pourquoi est-ce si bien écrit ? Parce que Sartre l'a voulu, et parce que la littérature ne se détruit que par la littérature. Le charabia n'atteint pas la langue. Sartre l'a avoué à certains : « Les Mots », c'est un pastiche d'autobiographie, au sens où « Don Quichotte » est un pastiche des romans de chevalerie, où Voltaire dans Candide, se moque de tout le monde. On voit bien que le jury Nobel s'y est mépris, puisqu'il a attribué le prix à Sartre malgré ses avertissements et que cela s'est terminé par un refus notoire.

1765 - [p. 90] Sartre et Les Mots, de Michel-Antoine Burnier
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pour moi, le mal absolu [...]c'est l'ignorance d'autrui, de la possibilité de la différence. C'est le degré zéro de la curiosité. On est incapable de voir en dehors de soi tant on croit déjà tout savoir et avoir tout compris. Non content d'être ignorant, on ne désire pas connaître pour ne pas affronter ce qui nous remet en question et peut-être en danger. C'est dans cette citadelle du soi bête et violent que réside le mal absolu.
Mathias Enard
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L'Inde est constituée de vingt-huit états et compte presque autant de langues officielles. C'est une mosaïque de peuples et de religions. Face à cette immense diversité, chaque livre d'un écrivain indien est comme une picèe d'un gigantesque puzzle.

Jean-Claude Perrier
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Sillonner les rues si droites et pourtant si imprévisibles de la Grosse Pomme revient dès lors à suivre les lignes de force qui structurent non seulement un continent et une société, mais aussi l'imaginaire d'une vaste constellation littéraire, éternelle et mouvante.

Introduction au dossier
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Empêcher la lecture est une barbarie pratiquée par les institutions qui veulent nous subjuguer. (Le feuilleton de Charles Dantzig)
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Dans mon pays, il y a toujours eu, depuis l'apparition du genre, de grands romans écrits par des femmes, qui ont été lus, étudiés et admirés par les femmes autant que par les hommes. La Grande-Bretagne est peut-être la seule nation où cela a été le cas, et nous devrions en être fiers. A.S Byatt

Comment, devant un tel déferlement, ne pas s'interroger sur la richesse et la force du roman britannique au féminin? Sur son histoire, ses origines, ses influences? Sur l'existence, si ce n'est d'écoles, du moins de familles d'idées et d'écritures permettant d'établir des ponts entre des oeuvres à priori disparates?
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Chant d'Oriane

Sans monsieur le soleil
Je resterais contente
Dans le frais de la nuit
Je baignerais mon corps

S'il le faillait encore
J'irais dans le silence
Et les voix de jadis
Me parleraient tout bas

Qu'on me coupe les mains
Cela n'est pas grand'chose
J'aurai l'odeur des roses
Tout le long des chemins

Mais las, sans votre cœur
Je ne suis plus personne
Et plus rien ne résonne
Du monde à qui je meurs.

928 - [p. 19] Le Chevalier de Neige
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Faire une retrospective de l'année est un moyen de se souvenir des mois passées, de faire un état des lieux avec un certain recul, mais aussi de se projeter, déjà dans l'avenir.
Baptiste Liger pour l'Edito
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L'idée de solitude revendiquée dans les théories romantiques de ces écrivains allemands doit être différenciée de la solitude insurmontable, existentielle et fatale qui relève d'un mal d'être. autant celle-ci est destructrice, autant l'autre est bénéfique. Pour les frères Schlegel et Novalis, tous les efforts de l'homme doivent être, pour "se former" individuellement, de tendre vers l'invisible, le mystère, afin de se trouver en harmonie avec la création divine. La solitude est l'auxiliaire de l'itinéraire spirituel à entreprendre. Mais solitude intérieure qui permet une maturation, et qui n'exclut pas les relations sociales, une succession d'amitiés, d'amours, car la "formation" du Moi passe par le commerce avec autrui.
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(...) le présent n'y est jamais que le passé du futur et le cerveau humain un terreau en devenir dans lequel on implante un souvenir de ce qui n'a jamais été mais pourrait bien finir par être. (E. Bloch-Dano à propos du livre "Dick, le zappeur de mondes")
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Le "dor" est donc plus ambigu que la nostalgie : il est tourné aussi bien vers le passé que vers l'avenir ; le regret de l'impossible retour in illo tempore n'est pas obligatoire. C'est un désir mêlé de souffrance, une aspiration qui ne connaîtra pas d'accomplissement, car celui qui l'éprouve se situe dans une indétermination dont il ne connaît pas les possibilités de réalisation. Il ne peut que les pressentir, mais il n'en exige pas la manifestation. L'objet du "dor" est fondamentalement indéfinissable. Vivre ce qu'on souhaite advenir comme une douce souffrance est plus important que de voir ses souhaits accomplis, car la qualité de cette langueur est supérieure à ce qu'on peut obtenir par la satisfaction de ses désirs.
Cioran emploie rarement le mot roumain "dor", sauf pour se livrer à une sorte d'exercice de ce qu'il appelle "l'appréhension de l'essence des peuples par leur façon de participer au vague" ("Oeuvres", p. 607)
("Triste avec méthode", par Constantin Zaharia)
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La solitude est inséparable de la condition humaine, et de son activité la plus particulière, la création esthétique. Poétique dès Ovide et les malheurs de l'exil, religieuse avec la vogue de l'érémitisme aux débuts du christianisme, jusqu'à son dernier avatar, Port Royal, naturaliste et déiste avec Rousseau ou Senancour, théâtrale pour les romantiques français, métaphysique pour Holderlin et les poètes allemands, jusqu'à Handke, et, chez nous, Blanchot et les héros de l'absurde qui errent dans beckette, Ionesco ou Adamov, philosophique quand Kierkegaard balance: ou bien...ou bien, la solitude est en chacun de nous, malheur indispensable, enrichissant, fécond. Quand elle n'est pas triste fatalité sociologique.
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A propos de Doris Lessing:

"Elle fuit sa famille à 14 ans, se marie à 19, et abandonnera ses deux premiers enfants. La fervente communiste croyait les avoir libérés par cet acte, qu'elle regrettera toute sa vie durant.

Anne-Laure Brevet
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" Une des particularités de l'écrivain, et qui conditionne profondément son oeuvre, me semble être - s'il n'est pas un polygraphe asujetti à la commande des éditeurs - qu'il secrète de bonne heure autour de lui une bulle, liée à ses goûts, à sa culture, à son climat intérieur, à ses lectures et rêveries familières, et qui promène partout avec lui, autour de lui, une pièce à vivre, un "intérieur" façonné à sa mesure souvent dès la vingtième année, où il a ses repères, ses dieux du foyer, où son fort intérieur se sent protégé contre les intempéries et à l'aise. (...) Il nous semble, à distance, avoir traversé son époque comme le capitaine Nemo dans Jules Verne traverse les océans, passionné par le spectacle, mais toujours derrière la vitre à l'abri de laquelle il a son orgue et sa bibliothèque, et qu'il ne quitte pour de brèves incursions et descentes dans les abîmes extérieures. "

(Julien GRACQ, propos recueillis en 2007 par Dominique Rabourdin pour "Le magazine littéraire", n° 465, p. 31, in "Entretien avec Julien Gracq", pp 26-34)
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Gracq est le dernier de nos classiques. Un écrivain de l'ancien temps, d'avant le règne des médias et la défaite du style. Dès 1950, en pleine gloire montante, Gracq s'insurge dans un célèbre pamphlet contre les périls qui menacent la littérature : le nivellement par le bas, le servage progressif des esprits, l'apparition d'un public désorienté, qui ne lit pas et pour qui le nom de l'auteur n'a d'autre valeur qu'une marque commerciale. Anticipant la logique de la peopolisation, Gracq prophétise l'avènement de l'auteur-vedette, réduit à n'être qu'une figure de l'actualité, porté par un bruit de fond médiatique qui édulcore sa pensée tout en amplifiant son image. "La littérature à l'estomac", dira Gracq, faite à l'épate, que l'on sert et ressert comme un plat comestible, jusqu'à l'écoeurement.
Condamnant la petite cuisine littéraire, Gracq préfère le jeun et l'ascèse. Il refuse en 1951 le prix Goncourt pour "Le Rivage des Syrtes". (...)

(Jean-Louis Hue, "L'ascèse selon Gracq" - "Le magazine littéraire" n° 465, juin 2007, page 3)
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Un homme quitte son village, sa famille, les êtres aimés et les amis. Il décide de découvrir ce qu'est la nature, le silence, les nuages, le voyage, la nuit, l'instant. Il vit dans le seul bruissement de sa marche dans les herbages. En gros, tout le romantisme allemand est dans ce mouvement. De Novalis à Tieck, de Chiamiso à Schlegel. Pourquoi? C'est que Jean-Jacques Rousseau est passé par là. (...)
La Nature consolatrice est pleine de signes.
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Les Romantiques, eux, du moins, l'entourage des frères Schlegel et de Novalis, ont choisi d'aller du côté de la nuit, sous "le voile bienfaisant" de laquelle ils prétendent trouver le vrai.
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"Dans mon pays, il y a toujours eu, depuis l'apparition du genre, de grands romans écrits par des femmes, qui ont été lus, étudiés et admirés par les femmes autant que par les hommes.La Grande-Bretagne est peut-être la seule nation où cela a été le cas, et nous devrions en être fiers."Tel est le constat d'A.S.Byatt, Booker Prize 1990 pour Possession, qui a accordé un entretien au Magazine Littéraire de ce mois.De fait, les Anglaises n'ont cessé, de Jane Austen à Zadie Smith, d'occuper le devant de la scène littéraire, chez elle comme à l'étranger.
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Le démocrate est modeste, il sait qu'il ne sait pas tout, il accepte de réfléchir aux arguments de son adversaire. (Camus)
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Char et Camus, promeneurs de Provence, arpenteurs audacieux de la Grèce antique, agissent en "matinaux". Plaçant les combats de l'histoire sous le signe de l'immémorial matin grec, ils ne dissocient pas poésie et résistance, pensée et révolte. Ils œuvrent en faveur d'une lumière d'origine qui, redonnant à la parole sa fulgurante vérité et à la pensée sa forme essentielle de mesure, éclairera à nouveau art et politique. Ils rédigent tous deux un manifeste de la lumière qui lie durablement la révolte et l'espoir : "Au bout de ces ténèbres, une lumière pourtant est inévitable que nous devinons déjà et dont nous avons seulement à lutter pour qu'elle soit" ( L 'Homme révolté). (142)
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