pour moi, le mal absolu [...]c'est l'ignorance d'autrui, de la possibilité de la différence. C'est le degré zéro de la curiosité. On est incapable de voir en dehors de soi tant on croit déjà tout savoir et avoir tout compris. Non content d'être ignorant, on ne désire pas connaître pour ne pas affronter ce qui nous remet en question et peut-être en danger. C'est dans cette citadelle du soi bête et violent que réside le mal absolu.
Mathias Enard