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Citations de Les Cahiers de l`Herne (130)


" Plus fidèle à son génie qu'à lui-même, il s'est de magnifique façon élevé dans son art au-dessus de son propre déclin. "

Extrait de l'éloge funèbre de Stefan Zweig

(page 302)
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Frères, presque indiscernables : insistant, dans une lettre à l'un de ses éditeurs (Jérôme Lindon), sur "le côté commun de Blanchot et Bataille", Georges Bataille se plaira à rappeler la confusion commise par Heidegger, qui aurait dit, vers 1953, que Bataille est aujourd'hui la meilleure tête pensante de France". Heidegger pensait en fait louer Blanchot, dont il avait apprécié l'étude (dans le numéro 7 de critique) consacrée à l'un de ses essai sur Hölderlin.
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Seule la littérature est un jeu, qui jette les dés pour atteindre un chiffre imprévisible...

Georges Bataille, Ce monde où nous mourons.
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Depuis Mai, la rue s'est réveillée : elle parle.

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" Mon sentiment sur Gide est connu depuis longtemps, écrivait Bernanos en février 1945. Je défie qu'on trouve dans tous mes livres une ligne à sa louange. Il est vrai que je ne saurais partager la conviction un peu trop sommaire de Paul Claudel ou de Henri Massis qui le croient possédé du diable, mais loin d'être tenté de trop d'indulgence envers lui, j'avoue que je dois faire effort pour rester juste à l'égard d'un grand écrivain - l'un des plus grands de notre littérature - et qui honore notre langue. "
Or, de tous nos illustre écrivains, Bernanos fut le seul, à l'époque de la libération et de l'épuration, à se dresser pour défendre Gide que les inquisiteurs staliniens, alors très puissants, venaient de mettre en accusation.

Jacques Brenner
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"L'écrivain se trouve dans cette situation de plus en plus comique de n'avoir rien à écrire, de n'avoir aucun moyen de l'écrire et d'être contraint par une nécessité extrême de toujours l'écrire... Le signe de son importance, c'est que l'écrivain n'ait rien à dire..."
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Surtout, comme dans d'autres textes plus tardifs, Kafka montre que l'oubli est l'une des conditions paradoxales de la reproduction et de l'obéissance à la loi : le fait qu'elle ait été instaurée dans la nuit des temps rend son caractère inexorable plus puissant encore.
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Kafka refuse à son Dieu la grandeur morale, l'évidence, la bonté, la cohérence, mais c'est pour mieux se jeter dans ses bras. L'Absurde est reconnu, accepté, l'homme s'y résigne et dès cet instant, nous savons qu'il n'est plus l'absurde.

Albert Camus.
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L'imagination consiste à expulser de la réalité plusieurs personnes incomplètes pour, mettant à contribution les puissances magiques et subversives du désir, obtenir leur retour sous la forme d'une présence entièrement satisfaisante. C'est alors l'inextinguible réel incréé.
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Une citation qui n'a plus en elle de potentialité interprétative devient une lettre morte.

Eric Hoppenot, Au commencement de l'écriture... de la copie à la citation.
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Le chamane ne décrit pas seulement ses patients, il se dépeint lui-même abondamment au commencement de ses invocations. Cet autoportrait chanté engage souvent une puissante mise en perspective à la fois temporelle et spatiale. Le chamane évoque sa propre histoire en rappelant notamment les épreuves que lui ont fait subir les esprits dans sa jeunesse à travers divers lieux de l'univers avant qu'il n'accède à la fonction de chamane. Il décrit aussi sa situation présente sur la scène rituelle, son chant et ses actions, créant un effet semblable au dédoublement réflexif de l'énonciateur que Carlo Severi a identifié dans les chants chamaniques des Cuna (Severi, 2002). Le positionnement spatial que l'officiant s'attribue dans ces autodescriptions est inhabituel. En voici un exemple (Popov, 2008 : 234, 236) :

Sur le dos de l'immense terre-mère [dojdu ijem] à neuf cercles,
Sur les bosses des vertèbres de la terre colorée à huit cercles,
Je suis assis étendu, assis avec la sombre mère-nuit,
Assis à deux avec l'aveugle et sombre mère-nuit,
Ayant un siège [olboxtonon] grand comme une meule de dix brasses [bylas],
Grand comme un lac, je suis assis [lolorommun].
Mes gens, neuf garçons vivant dans le gris pays du milieu, soyez par ici [bettex] !
Huit jeunes gens vivant dans le pays inférieur et appartenant à huit clans, soyez par ici !
Soyez la force-aide !
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Partout errent des ombres d'événements, des fantômes de conjoncture. Le temps se délègue en intermittences épuisantes. Les faits poussent de loin en loin les mêmes cris. Dans cette forêt impénétrable des origines, les plus puissantes figures sont dévorées par les formes d'une durée illusoire.

Blanchot, Joseph et ses frères, par Thomas Mann.
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(...) la pensée de votre présence nous soutient chaque jour, Janine et moi, alors même que nous avons tous deux comme le sentiment perpétuel d'être dévastés, de suivre survivre sous des décombres.

Louis-René Des Forêts.
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Cher Max, toujours pas compréhensible ? C'est étrange, mais cela vaut mieux, car c'était inexact, inexact dans le cas particulier, inexact si on ne l'étend pas à toute la vie. (Étend ? C'est-à-dire estompe ? Je ne sais pas.) Tu vas parler avec M. Je n'aurai plus jamais ce bonheur. Si tu lui parles de moi, parle-lui comme à un mort, je veux dire : pour ce qui concerne mon "en dehors", mon "exterritorialité". (...) Franz
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" Dans l'existence d'Aldo, le personnage-narrateur du "Rivage des Syrtes", il est un moment décisif qui est à l'origine d'un "subtil désenchantement" et d'une attente qui paraît devoir être interminable : sa rencontre avec Vanessa dans les Jardins Selvaggi. Si l'on y songe, c'est alors que tout commence, l' "histoire" proprement dite, et le récit lui-même qui, par ce retour en arrière, remonte à sa source. "

[Jean-Louis LEUTRAT, "La reine du jardin", pages 282-300 -- extrait de la page 282 -- , "L'HERNE", numéro 20 : "JULIEN GRACQ", L'Herne / Fayard, 1972, 1997, 407 p.]
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Le génie de Kafka, il est vrai, dépasse infiniment celui de Joyce parce qu'au contraire de celui-ci il se soucie comme d'une guigne de la technique esthétique, mais empoigne l'esthétique immédiatement à sa racine irrationnelle.

Hermann Broch, "Il ne naît qu'une fois par siècle un génie comme Kafka."
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A Liège où il a passé toute son enfance, Simenon n'a cessé d'enregistrer des images, des sons, des goûts et des odeurs, sa réceptivité sensorielle se doublant d'une capacité de mémorisation assez extraordinaire. Les descriptions de décors, de bruits caractéristiques et d'odeurs précises apparaissent dans tous les romans de Simenon et constituent sans doute une composante importante de son style. En effet, si les sensations visuelles sont relativement faciles à rendre par écrit, il n'en va pas de même pour les autres sens, et pourtant Simenon parvient à les décrire : c'est là son originalité.

[Bernard Alavoine : "Georges Simenon et le monde sensible", in "Cahiers de L'Herne" n°102 : "Simenon", 2013, page 161]
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" Un passage important d' "Un Beau Ténébreux" compare le monde au "carré d'hiéroglyphes d'un problème d'échecs où un mécanisme secret est enseveli, dissous dans l'apparence ". La femme est mieux placée que l'homme pour découvrir ce mécanisme, parce qu'il y a en elle "une réserve plus grande d'émotion et d'effervescence disponible", parce qu'elle est l'être même du pressentiment. C'est une femme, Kundry, qui s'efforce de faire trouver à Perceval le Graal, et c'est encore une femme, Vanessa, qui pousse Aldo à agir, et quelles que puissent être les conséquences de ce vers quoi elles mènent. "

[Jean-Louis LEUTRAT, "La reine du jardin", pages 282-300 -- extrait de la page 296 -- , "L'HERNE", numéro 20 : "JULIEN GRACQ", L'Herne / Fayard, 1972, 1997, 407 p.]
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[Question de Gilbert ERNST] : -- " On a souvent pu dire que dans "Un balcon en forêt" il ne se passait rien et que ce qui importait, c'était la présence dans cesse rappelée de la forêt mystérieuse dont l'aspect et la vie changent selon les saisons, tout un décor à la fois réel et irréel. N'avez-vous pas l'impression que ce décor est le même que celui des trois autres romans (*) ? "

[Réponse de Julien GRACQ] : -- " Oui, je pense qu'il y a beaucoup plus de ressemblances que de différences. Je crois qu' "Un balcon en forêt" (**) est très proche de mes autres livres, malgré cette apparence réaliste qui est trompeuse, car c'est un roman plus proche du rêve éveillé en fait que du réalisme. Je pense que dans tous ces livres il y a des éléments qui reviennent constamment. Quand vous dites qu'il ne se passe rien dans "Un balcon en forêt" c'est vrai. Rien ou presque rien, sauf à la fin où tout de même la guerre se déclenche, mais pour moi il se passe quelque chose qui est très important, quelque chose qui fait surface : l'écoulement du temps, l'écoulement du temps et des saisons. J'y suis extrêmement sensible. [...] "

(*) "Au château d'Argol" (1938), "Un beau ténébreux" (1950), "Le rivage des Syrtes" (1951)
(**) "Un balcon en forêt" (1958)

["L'HERNE", numéro 20 : "JULIEN GRACQ" -- extrait de l'article "Sur "Un balcon en forêt" -- Entretien radiophonique entre Julien GRACQ et Gilbert ERNST, diffusé le 12 juillet 1971 par la station régionale d'Inter-Lorraine-Champagne-Ardennes, pages 211-221, L'Herne / Fayard, 1972, 1997, 407 p.]
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Prenez donc patience, fidèles de Saint Ferdydurke. Il faut avouer que la vie nous a flanqué une sacrée volée. Notre dignité dans la poubelle, notre maison -- détruite, tandis qu'un rire idiot déformait nos lèvres ensanglantées.
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