La question n'est pas "peuvent-ils raisonner " Ni "peuvent-ils parler " mais "peuvent-ils souffrir ?"
Le développement de ces technologies et autres pratiques invisibles illustre à quel point la société de surveillance fait plus confiance aux machines qu'aux êtres humains : avec une machine, on ne parle pas, on ne négocie pas. Réputées infaillibles, elles suppriment la possibilité de toute confrontation, de tout arrangement entre le citoyen et l'autorité. C'est la "tolérance zéro", l'enterrement de la confiance. C'est donc le fondement même du contrat social qui est menacé. Notons au passage que nous rendons un service non négligeable aux partisans de cette logique de surveillance généralisée en adoptant si facilement les nouvelles technologies.
Partez en guerre contre le sexisme ordinaire, largement toléré. Il semble parfois anodin, il est fait de blagues douteuses, de paternalisme, de condescendance... Il désarme souvent celles qui y sont confrontées, car il ne semble jamais vraiment grave. Pourtant, prendre conscience de ce qu'il engendre et en faire prendre conscience les hommes qui le pratiquent est important pour détruire les préjugés sexistes qui maintiennent l'inégalité entre hommes et femmes dans la société.
(...) les femmes ont gagné la possibilité d'une virtuelle ascension sociale, en échange elles perdent le droit au respect. Normal, non ? Avec en prime l'impossibilité de pouvoir critiquer le caractère dégradant de l'image que l'on donne d'elles, sous peine d'être traitées de rigides, frigides ou puritaines.
Que veulent-elles de plus ? Ne devraient-elles pas se satisfaire de ces acquis et ficher la paix à ces pauvres hommes déboussolés par la brusque perte de leur domination ? Quelle déstabilisation pour ces messieurs, qui peinent souvent à accepter à leurs côtés et à traiter en sujettes égales celles qui, si récemment encore, étaient obéissantes, dépendantes et asservies.
Cet accès permanent et banalisé au corps des femmes, qu'il soit visuel par le biais des médias ou de chair et d'os via la prostitution, conduirait-il certains hommes à considérer les femmes qui les entourent "en libre service" ? Chaque année en France, 75 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol, deux cents par jour, une toutes les sept minutes !
Telle femme libre, assumée, qui se permet d'être séduisante, ne répondant pas à l’icône de l'honorable épouse et mère, n'est-elle pas forcément une garce ? Un tout petit pas à franchir pour considérer qu'elles sont "toutes des putes (sauf ma mère)" et qu'on peut les traiter comme telles - c'est-à-dire mal.
Nous sommes bien loin du temps où les mâles partaient chasser le mammouth au péril de leur vie. Le discours sur les différences biologiques sert souvent à justifier les inégalités sexistes et occulte le fait que, dès le plus jeune age, les filles et les garçons sont traités différemment.
Chaque jour elles font la preuve de leurs compétences et de leur légitimité. Sauf que les femmes paient souvent au prix fort cette émancipation dans une société demeurée profondément machiste. Les vieux clichés résistent et certains aimeraient bien, semble-t-il, revenir en arrière...
la question de la violence est toujours posée à ceux qui en sont les principales victimes