AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Les Filles des 343 (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
J'ai avorté et je vais bien, merci

Génial! Excellent livre qui retrace brièvement les grandes étapes de l'IVG en France, les conditions avant la Loi Veil, ensuite on a les témoignages découpés en espaces temporels: Avant 75, entre 75 et 80 puis tous les 10 ans; la partie suivante donne la parole à des soignants qui avortent "De l'autre côté de la canule"; j'ai adoré la partie finale sur "le dispositif d'accueil collectif du Planning Familial de Poitiers" plein de respect, de partage, d'écoute et d'apaisement.

Ce petit livre de moins de 150pages est un concentré d'optimisme et aide à la déculpabilisation: oui, on peut avoir avorté et aller bien, c'est même souvent le cas et c'est pas un problème, c'est tant mieux. Chaque histoire est unique et se respecte en tant que vécu particulier et singulier.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai avorté et je vais bien, merci

« Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale. Avorter est un droit, avorter est notre décision, qui doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n’avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses. »



Avant les témoignages, les auteures présentent l’histoire et la situation de l’avortement en France.



Avril 1971, 343 femmes déclarent avoir avorté. « Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale. Avorter est un droit, avorter est notre décision, qui doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n’avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses. »



Avant les témoignages, les auteures présentent l’histoire et la situation de l’avortement en France.



Avril 1971, 343 femmes déclarent avoir avorté. « Par cet acte de désobéissance civile, les femmes signataires du Manifeste des 343 ont contribué à faire de l’avortement une question politique ».



Alors, qu’aujourd’hui le droit à l’avortement est inscrit dans la législation, à la fois les moyens de ce droit « Les difficultés d’accès à l’avortement ne se résument donc pas à une question de délai : c’est la visibilité même des structures et des interlocuteurs qui semblent poser problème » et l’environnement social « C’est un acte dont on ne peut pas parler », sont un frein à l’exercice de ce droit, sans oublier la maltraitance au sein du milieu hospitalier « Ces conditions lamentables, associées aux comportements inacceptables de certains médecins font de l’avortement une véritable épreuve pour les femmes ».



Les auteures soulignent, entre autres, « l’acharnement de l’entourage des femmes ayant avorté à dramatiser l’acte » ou « Ce sont de véritables injonctions faites aux femmes : si vous avortez, vous devez être traumatisée, psychologiquement déstabilisée ; vous devez vivre votre décision comme un drame de votre vie ».



Pourtant l’avortement fait partie de la vie des femmes « près d’une femme sur deux y a recours dans sa vie » et pour le dire comme une interlocutrice en fin du livre « Les Françaises font en moyenne 2 enfants et 0,4 IVG. Cela fait 2,4 conceptions, toujours en moyenne, pour toute une vie de parties de jambes en l’air ! Alors je trouve globalement, elles gèrent rudement bien leur contraception ». Mais il ne faudrait pas oublier que « la contraception n’est pas un moyen d’éviter des avortements, mais un moyen d’éviter des grossesses non désirées. Ce qui n’est absolument pas la même chose ».



Le livre et le blog avant lui (http://blog.jevaisbienmerci.net/) ont un objectif affiché et assumé « qu’une autre parole puisse émerger sur l’avortement, que les femmes puissent exercer leur droit sans baisser la tête ».



Quelques citations des témoignages :



« Avorter est un droit plein et entier et le prêchi-prêcha obligatoire pré-intervention sert à culpabiliser les femmes. Ce n’est pas une dérogation que l’on nous accorde, c’est un droit que l’on exerce. »



« Pourquoi me demande-t-on de justifier mon avortement alors qu’on ne m’a pas demandé de justifier la naissance de mes enfants ? Les conséquences d’une naissance sont tout de même nettement plus lourdes, non ? Quelle logique appliquez-vous ? »



« C’est comme ça, c’était un choix entre moi et moi. »



« Quand vous avortez, on écoute votre malheur, pas votre colère d’être traitée comme de la merde ; On vous tend un miroir déformant : vous vous y voyez comme une femme flasque, défaite, éparpillée sur le sol, brisée. Alors que vous essayez de lever le poing, on vous tend un mouchoir et on vous prédit les larmes. »



« Et que ce n’était pas un drame, juste un droit (mais que les femmes aient des droits, c’est peut-être un drame pour certains !). »



« Les mots font parfois plus mal que les outils chirurgicaux. »



« Depuis je vais bien merci ! Pas l’idée débile et asservissante que cet amas de cellules de la taille d’un quart de cacahuète aurait pu être un ”être vivant”, un ”bébé”, ni même un ”fœtus”. Amas de cellules il était, amas de cellules il n’est plus. J’ai avorté, je vais bien merci ! »
Commenter  J’apprécie          60
J'ai avorté et je vais bien, merci

Un ouvrage qui fait du bien pour rappeler que Oui, on peut avorter pour de multiples raisons et aller très bien après coup, ne pas finir traumatisée par l'acte (contrairement à une idée faussement répandue). Je regrette juste que les annexes ne soient pas mises à jour avec les quelques maigres avancées sur la question (comme le remboursement intégral des IVG par la sécurité sociale).
Commenter  J’apprécie          20
J'ai avorté et je vais bien, merci

La situation de l'avortement en France est assez paradoxale. D'un coté l'avortement est un droit garanti par la loi et reconnu par une très grande majorité de la population, et de l'autre les femmes qui y ont recours sont stigmatisés, pointés du doigts, régulièrement même par les praticiens médicaux qui sont censés les accompagner dans la démarche de l'IVG. En fait tout se passe comme si les femmes qui avortent devaient obligatoirement se sentir coupable et/ou psychologiquement détruite après cet acte. C'est en tout cas l'image que la société leur renvoie.



C'est pour lutter contre ce genre de représentations qui font finalement plus de mal aux femmes que l'avortement lui-même que ce livre est nait. Il regroupe un grand nombre de témoignages, classés par année, qui permet de voir la grande diversité de profils des femmes, contre tous les stéréotypes. Tous se terminent par ces mots simples mais forts : j'ai avorté et je vais bien, merci. Pour qu'on arrète de leur demander de se justifier, ou qu'on les enferme à la fois dans un statut de victime (l'avortement comme événement qui serait forcément traumatisant) et de coupable. Un livre militant pour un combat qui ne sera sans doute jamais définitivement gagné !
Commenter  J’apprécie          20
J'ai avorté et je vais bien, merci

Mais pourquoi vous, militants féministes, défendez vous des thèses qui nient la souffrance de millier de femmes aujourd'hui ? Pourquoi ?



Vers qui, sinon vous, peuvent se tourner celles qui souffrent ? Vers civitas qui les prends pour des monstres ?



La loi Simone Veil est une bonne loi car elle permet aux femmes de ne pas avorter dans des conditions inhumaines. Toutefois elle ne fait que médicalisé et sécuriser la pratique, et ne règle pas le problème de la détresse des jeunes gens qui consentent à avorter à contre coeur.



Si des femmes suffisamment riches et à l'entourage bienveillant ont réellement le choix d'avorter en toutes conscience et sans regret il faut bien-sur défendre leur droit à avorter.



Mais cette défense n'est pas incompatible avec le fait de dire que pour d'autres le choix se transforme rapidement en dilemme, et le droit en obligation.Je suis convaincu qu'il faut combattre pour dénoncer le calvaire psychique de celles qui avortent par crainte d'une situation de précarité.



Faire fis de cette réalité d'un revers de la main, c'est vraiment injuste et choquant, surtout de la part de féministes.



Bref, je trouve que la démarche du livre est aussi immorale, si ce n'est pas pire, que le discours de ceux qui souhaitent criminaliser l'avortement.

Commenter  J’apprécie          10
J'ai avorté et je vais bien, merci

Commenter  J’apprécie          10
J'ai avorté et je vais bien, merci

Rafraîchissant

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Les Filles des 343 (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz charmed

Quelle soeur a le pouvoir de s'éclipser ?

Piper
Paige
Prue
Phoebe

4 questions
3 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}