A tous ceux qui pensent que mon monde n'est qu'un leurre.
Je dis : et plus encore.
Je ne suis pas dupe de la futilité de mes croisades,
Comme de la mesquinerie de mes vengeances,
Et je n'impose à personne de croire en mes chimères.
Je joue des décalages, des collages sans âges,
Des dérives sans rives.
Je ne sais rien et pourtant je donne tout.
Je laisse la vérité aux bonimenteurs.
Je laisse la bonne parole aux vrais amateurs.
Je tisse des trames, je file les existences, je prends, je vole, j'usurpe
Et si mon monde et ses monstres herculéens peuvent paraître effrayants,
Ce n'est qu'une imposture pour tenir les pusillanimes à distance.
Toutes les souffrances et les meurtres que je perpètre,
Ne font pas de victimes.
Là-bas, je suis seule,
Mais la solitude ne me pèse plus.
Accompagnée de mes fantômes,
J'erre sans entraves,
Et me délivre du sort des hommes
Et de mes propres insuffisances.
Alors, àt oui ceux qui prétendent que mon monde n'est qu'un piège,
Je dis :
Je ne suis qu'un fluide qui fuit,
Un liquide qui s'échappe,
Une mer dans laquelle viennent se diluer toutes les peurs et toutes les haines du monde.